Bonjour a vous toutes et tous bon Mardi Gros Bisous et bonne journée
Auzelles Membres
Messages : 743 Points : 747 Date d'inscription : 24/09/2017
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Mar 28 Mai - 8:29
Nouveau très joli décor i va s'harmoniser avec mon kit signature
Auzelles Membres
Messages : 743 Points : 747 Date d'inscription : 24/09/2017
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Mar 28 Mai - 8:30
L'éphéméride du jour...
Aujourd'hui, nous fêtons les Germain. Demain, nous fêterons les Aymar ainsi que les Gérard et Maximin.
Le 28 mai est le 148e jour de l'année du calendrier grégorien, 149e en cas d'année bissextile. Il reste 217 jours avant la fin de l'année. C'était généralement le 9e jour du mois de prairial dans le calendrier républicain français, officiellement dénommé jour du serpolet.
à Marseille : le soleil se lève à 6h 03 le soleil se couche à 21h 08 durée d'ensoleillement : 15h 04 (+2mnà
Célébration du jour : • Immeubles en fête
Citation du jour : « La patience a beaucoup plus de pouvoir que la force. » Plutarque de Chéronée
Dicton du jour : « Pendant le joli mois de mai, Couvre-toi plus que jamais. » « Soleil de Saint-Germain, nous promet du bon vin. »
Proverbe du jour : « Une haie entre deux amis garde l'amitié verte. »
Événement du jour : 1987 :Un appareil Cessna 172 se pose sur la place Rouge, à Moscou, et s'arrête devant la cathédrale St-Basile, le nez défiant le Kremlin. Le pilote, Mathias Rust, un Allemand de l'Ouest de 19 ans, a pu signer quelques autographes à des passants avant d'être arrêté par la police. Il était parti 15 jours plus tôt de l'Allemagne, seul à bord de son Cessna, pour un périple dans le nord de l'Europe. Les Soviétiques n'ont pas compris comment le monomoteur a pu violer leur espace aérien sur 650 km sans être détecté par la couverture radar. Moins de 4 mois plus tard, Mathias Rust est condamné à 4 ans de camp de travail pour son geste.
L'historiette du jour : Jeux et livres de Taciturne Paris 1938. Ma grand-mère habitait juste au-dessus d'un magasin de jouets. Tous les samedis, je lui rendais visite. Une tasse de chocolat chaud et des tranches de pain d'épices m'attendaient. Elle me recevait avec amour, sachant que je n'allais pas me jeter sur le goûter mais que j'allais descendre au magasin pour jouer avec la fille du propriétaire qui avait mon âge. 12 ans. Le sourire en coin, ma grand-mère m'y envoyait d'ailleurs avec plaisir. Elle adorait Anne-Lise. Au début, je descendais pour jouer, mais elle ne jouait pas avec moi. Elle lisait. Alors son père me montrait avec enthousiasme ses dernières acquisitions et m'invitait à les tester.
Lire la suite:
Mais jouer seul n'a rien de bien passionnant. Sauf que de regarder Anne-Lise me suffisait. De temps en temps, elle abandonnait ses lectures pour me reprocher mon manque d'intérêt pour la littérature. Jusqu'au jour où elle me fit une proposition.
— Si tu lis Les trois mousquetaires, tu pourras m'embrasser sur la joue !
Je n'en croyais pas mes oreilles. Je détestais la lecture, je protestai en lui rétorquant que cela était au-dessus de mes forces et que le livre avait trop de mots et donc de pages. Mais, elle savait que pour un baiser d'elle, j'étais prêt à me damner.
— Sache que je te poserai des questions pour avoir la preuve que tu as bien lu le texte. Et ne descends pas tant que tu ne l'auras pas fini, ajouta-t-elle, convaincue que j'allais me plonger derechef dans les aventures de D'Artagnan.
Je n'osais plus descendre jouer les samedis. Je savais pourtant que le jeu qu'elle me proposait en valait la chandelle. Mais lire, quelle horreur ! Je m'y résolu néanmoins. L'exemplaire que possédait ma grand-mère du livre de Dumas accompagnait désormais mes goûters. J'adorais le chocolat et le pain d'épices mais c'est le livre que je dévorais tant l'histoire me plaisait.
Je descendis quelques semaines après au magasin. Anne-Lise ne leva même pas la tête. Son père me salua heureux de me revoir et me tendit une locomotive noire et rutilante que je faisais semblant d'examiner. Lorsqu'il s'éloigna pour s'occuper d'un client impatient, Anne-Lise abandonna sa lecture et me dit avec dédain :
— Tu en as mis du temps pour lire ce livre !
— Comment sais-tu que je l'ai lu ?
— Je le sais, je le lis dans tes yeux.
— Je peux donc t'embrasser sur la joue ?
— Pas encore. Il m'en faut la preuve.
— Vas-y pose tes questions.
Et elle m'en posa, et j'y répondis avec enthousiasme. Ses yeux approuvaient mes réponses.
Elle me tendit sa joue et me demanda de faire vite car son père n'était pas loin et pouvait nous surprendre à tout moment. Elle ajouta avec malice au moment où mes lèvres effleuraient sa joue :
— Si tu lis Moby-Dick, Pierre, un autre baiser t'attend.
Et je découvris ainsi Melville, Dickens, Twain, Féval et bien d'autres auteurs pour une bise en cachette, pour un baiser volé.
En juin 1940 alors que la France venait de capituler devant l'Allemagne. Anne- Lise me mit au défi de lire Le rouge et le noir.
— Ah non, Stendhal c'est imbuvable. En plus, le rouge et le noir sont les couleurs du brassard nazi !
— Si tu lis ce livre, tu pourras m'embrasser sur la bouche, dit-elle en souriant.
Vous imaginez la suite. Je me mis à le lire, lentement, très lentement. Julien Sorel ne m'inspirait pas du tout mais la perspective du baiser sur la bouche était bien plus forte que mon aversion pour la lecture. Il fallait que je termine ce monument. Ce que je fis en automne de cette année-là.
Ma grand-mère me recevait avec amour mais n'avait plus la force de me préparer son chocolat. Et je passais l'embrasser en coup de vent, le soir après l'Université. Le magasin de jouets était fermé. Le couvre-feu régnait et Sorel occupait mes nuits tout comme Anne-Lise occupait mes rêves.
Puis un samedi de cet automne encore clément je m'en fus au magasin de jouets. Ma grand-mère attendrait, j'allais voir Anne-Lise pour la convaincre que j'avais bien lu ce livre. Pour un baiser sur la bouche.
Le magasin était fermé. Des inscriptions écrites à la chaux parsemaient la devanture. « Sales juifs » et autres commentaires racistes plus ignobles les uns que les autres salissaient le magasin de mon enfance, juste au-dessous de l'appartement de ma grand-mère. Je grimpai à l'étage hors de moi.
— Mémé, que s'est-il passé ? Pourquoi le magasin est fermé ?
— Ils ont dû s'enfuir, le père d'Anne-Lise avait très peur pour sa famille. Ils sont partis il y a une semaine en direction de l'Espagne. Dieu sait où ils peuvent être à présent.
Elle avait les larmes aux yeux. Le rouge sang me montait à la tête et le noir de la guerre et de l'occupation me faisaient craindre le pire.
— Anne-Lise a laissé un mot pour moi ?
Grand-mère ne répondit pas. Elle hocha la tête et se retourna pour que je ne la voie pas pleurer.
Elle mourut deux ans plus tard. Mes parents avaient pris la décision de vendre l'appartement après la guerre. Il ne me restait plus rien.
À la fin des années 50, lors d'une réception à l'Ambassade du Chili, à laquelle j'avais été invité car je venais de publier un livre sur le désert d'Atacama, une femme s'approcha de moi. Anne-Lise.
— Alors Pierre, on ne reconnaît plus ses amis ?
— Toi, toi, que fais-tu ici ?
Les questions se bousculaient dans ma tête, je balbutiais ahuri par le bonheur de la voir.
— Je travaille à l'Ambassade. Je viens d'arriver. Nous avons eu la chance d'arriver en Espagne, un acheteur de trains électriques que mon père connaissait bien nous a accueillis et de là, deux ans plus tard, nous sommes partis nous installer au Chili, papa est décédé et Maman tient une boutique. Une petite boutique de jouets à Santiago. Je suis traductrice ici. Et toi, tu fais quoi ?
— Tu vas rire, mais j'écris des livres de voyage. J'écris grâce à toi. Je suis heureux de savoir que la guerre vous a épargnés...
Elle se jeta alors sur moi et m'embrassa sur la bouche.
— Mais je ne t'ai pas prouvé que j'ai lu Le rouge et le noir...
— Si, on ne peut pas être écrivain si on n'a pas lu cette merveille.
Nos enfants sont des lecteurs compulsifs. Mais outre l'amour des livres, c'est leur collection de jouets qui impressionne. Tous les samedis ils invitent leurs amis à un chocolat accompagné de pain d'épices avant d'aller jouer ou lire.
Anne-Lise a réussi a racheter la boutique de son père et a demandé à sa mère de venir la tenir.
Paris, 1968.
Bonne journée à toutes et tous
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Mar 28 Mai - 9:04
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Mar 28 Mai - 9:29
bonjour a tous la pluie est de retour j'espere que vous etes en forme je vous souhaite une bonne journée bisous
Opaline Membres
Messages : 1232 Points : 1234 Date d'inscription : 28/05/2014 Age : 78 Localisation : Bouches-du-Rhône
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Mar 28 Mai - 9:41
Bonjour mes amis, Aujourd'hui, journée de repos. Hier, je suis allée voir mon ours, il recommence à marcher mais avec un déambulateur. Après un mois et demi de lit il faut se réadapter à la marche.
provence Admin
Messages : 5480 Points : 5591 Date d'inscription : 19/05/2014 Age : 83 Localisation : le bar sur loup 06620 region paca
Sujet: bonjour assez frais Mar 28 Mai - 11:54
bonjour ce matin je suis entrain de boire un litre de "purge" pour la constipation ,du côté de la dent le trou se rebouche non sans faire mal,,je ne pourais jamais m'en sortir ,apres une c'est l'autre ,bref!! rien de bien grave mais enervant,Pierre va bien ,les animaux aussi ici il fait beau mi figue mi raisin mais assez frais..
ce matin j'ai bien envie de retourner en Enfance avec St EX
Bonjour, répondit poliment le Petit Prince...
- Viens jouer avec moi, proposa le Petit Prince au renard,je suis tellement triste.
- Je ne peux pas, répondit-il, je ne suis pas apprivoisé.
- Ah! Pardon, fit le Petit Prince. Mais après réflexion, il ajouta:
- Que signifie “apprivoiser”?...
- C’est une chose trop oubliée, dit le renard. Ca signifie “créer des liens”
- Créer des liens?
- Bien sûr, dit le renard. Tu n’es encore pour moi qu’un petit garçon tout semblable à cent mille petits garçons.
Et je n’ai pas besoin de toi. Et tu n’as pas besoin de moi non plus.Je ne suis pour toi qu’un renard semblable à cent mille renards.
Mais si tu m’apprivoises, nous aurons besoin l’un de l’autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde...
D’après Antoine de Saint Exupéry, écrit en 1943
* gigi *
Messages : 555 Points : 571 Date d'inscription : 04/01/2019
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Mer 29 Mai - 0:06
courage a ceux qui en on besoin
ma jacline j'espére que ta passer une bonne nuit
courage a vous 2
bon mercredi gros bisou
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Mer 29 Mai - 5:18
petrus
Messages : 1653 Points : 1633 Date d'inscription : 20/05/2014 Age : 79 Localisation : Tarn & Garonne
Sujet: bonjour et bon mercredi !! Mer 29 Mai - 6:16
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Mer 29 Mai - 6:47
Bonne journée a toutes et tous pour ce mercredi
Opaline Membres
Messages : 1232 Points : 1234 Date d'inscription : 28/05/2014 Age : 78 Localisation : Bouches-du-Rhône
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Mer 29 Mai - 7:35
Bonjour mes amis,
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Mer 29 Mai - 9:27
bonjour a tous et bon mercredi bisous
* gigi *
Messages : 555 Points : 571 Date d'inscription : 04/01/2019
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Jeu 30 Mai - 0:00
a tous
courage a ceux qui en on besoin
Opaline Membres
Messages : 1232 Points : 1234 Date d'inscription : 28/05/2014 Age : 78 Localisation : Bouches-du-Rhône
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Jeu 30 Mai - 7:16
Bonjour les amis, Journée de repos et j'en ai besoin.
Auzelles Membres
Messages : 743 Points : 747 Date d'inscription : 24/09/2017
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Jeu 30 Mai - 7:41
L'éphéméride du jour...
Aujourd'hui, nous fêtons les Ferdinand ainsi que les Ivanne, Jeanne d'Arc, Jeanne la Lorraine, Jeannine, Jenny, Johanna, Johanne, Juanita, Lorraine et Vanina. Demain, nous fêterons La Visitation de la Vierge ainsi que les Pernelle, Péroline, Perrette, Perrine, Pétronille et Pierrette.
Le 30 mai est le 150e jour de l'année du calendrier grégorien, le 151e en cas d'année bissextile. Il reste 215 jours avant la fin de l'année. C'était généralement le 11e jour du mois de prairial dans le calendrier républicain français, officiellement dénommé jour de la fraise.
à Marseille : le soleil se lève à 6h 02 le soleil se couche à 21h 09 durée d'ensoleillement : 15h 07 (+1mn grrrrrr)
Célébration du jour : • L'Ascension (jour férié)
Célébration de demain : • Journée mondiale sans tabac
Citation du jour : « Le choix des armes ? Le mauvais choix ! » Paul Louka
Dicton du jour : « Lorsque mai sera chaud, septembre rira haut. » « De mai la chaleur, fait à l'an sa valeur. »
Proverbe du jour : « Bien faire et laisser dire. »
Événement du jour : 1994 : Le baron Marcel Bich, figure légendaire de l'industrie française, connu dans le monde entier pour la petite pointe jetable - Bic -, meurt à l'âge de 79 ans. Il avait compris qu'on pouvait faire fortune en vendant des produits à très bas prix. C'est en novembre 1953 qu'est né le Bic, personnifié par le célèbre petit bonhomme orange à la tête noire. Au début, il s'en vend 10.000 par jour ; 3 ans plus tard, 250.000. Depuis, le Bic a fait le tour du monde. On estime qu'il se vend chaque jour 15 millions de stylos de la marque dans 160 pays.
L'historiette du jour : Maison à vendre de Florane Le monospace du jeune couple quitta la départementale et s’engagea sur le chemin privé bordé de marronniers séculaires. Les doux rayons d’un soleil printanier perçaient çà et là les ramures, créant une atmosphère de paix et de sérénité. Elle soupira. — Pas de stress, lui dit-il. Tout va bien se passer. Ils franchirent la grille de la propriété et devinèrent les formes d’une imposante bâtisse à travers la végétation d’un parc. Puis celle-ci leur apparut, belle, harmonieuse, construite suivant une architecture d’un autre siècle. Un flash s’imposa à la jeune femme, comme si la maison venait de lui renvoyer son histoire. Elle imagina une photo noir et blanc, sur laquelle une famille bourgeoise pendant l’entre-deux-guerres, posait pour la postérité. Lui, dans un costume rayé près du corps, les cheveux gominés et la cigarette à la main, elle dans une robe blanche cintrée et portant un bébé, leurs deux fillettes en robes à volants et rubans noués dans les cheveux.
Lire la suite:
Le véhicule longea un jardin à la française impeccablement entretenu et vint s’immobiliser près de l’entrée. Un couple de septuagénaires attendait sur le perron. La jeune femme lança un regard contrit au conducteur mais celui-ci n’en fit aucun cas. Il descendit, contourna rapidement le véhicule pour ouvrir à sa passagère et lui proposer l’appui de son bras. Elle l’accepta et descendit dans un mouvement précautionneux, gênée par un ventre proéminent. Leurs hôtes s’avancèrent pour les accueillir.
— Bonjour, fit le vieil homme. Soyez les bienvenus au clos de Servy. Je suis Maxime Gauthier et voici mon épouse Suzanne. — Enchanté de faire votre connaissance messieurs-dames, répondit poliment le visiteur. Je suis Tristan Laramy et voici mon épouse Flore.
Les poignées de main, les sourires et les regards s’échangèrent, installant immédiatement une relation sereine entre les deux couples.
— Vous n’avez pas trop souffert de la route ? s’enquit Suzanne auprès de Flore. Tous ces kilomètres dans votre état. — Non fit-elle, cette voiture est très confortable et Tristan a conduit très précautionneusement.
Elle avait jeté un regard tendre à son mari en disant ces derniers mots. Suzanne sourit. Le jeune couple lui plaisait.
— Et il est pour quand, cet heureux événement ? demanda-t-elle encore. — Le 25 août. C’est une fille. — Une petite vierge. Elle sera très douce, j’en suis sûre ! se pâmait Suzanne. — Maître Ziegler, ne nous a pas menti, fit Tristan en posant son regard sur la bâtisse et les jardins autour. Vous avez une magnifique propriété. N’est-ce-pas ma chérie ? — Oh oui, c’est... enchanteur, répondit Flore.
Maxime sourit, flatté que son domaine séduise le couple.
— Mais entrez, je vous en prie. Nous avons préparé quelques rafraîchissements avant que vous ne commenciez la visite.
Maxime invita ses hôtes à monter les trois marches du perron en marbre blanc. Ils passèrent la porte d’entrée art déco tout en ferronnerie d’art et vitraux qui inondaient le vestibule de lumières chaudes et colorées. Le hall distribuait plusieurs pièces du rez-de-chaussée. Au fond, un large escalier en palissandre débutait sa conquête de l’étage. Le sol était constitué de tesselles de marbre blanc, rehaussé au centre, d’une grande mosaïque multicolore exprimant des motifs floraux. Le jeune couple admirait bouche bée ce qui n’était que l’entrée de la demeure, se demandant quelles beautés pouvait dissimuler chaque porte en bois ouvragé.
— Par ici je vous prie, invita la maîtresse des lieux en ouvrant une des pièces.
Les jeunes gens pénétrèrent dans un salon de réception de grandes dimensions. La présence de bois nobles du sol au plafond imposait une ambiance des plus cosy. L’ameublement très contemporain contrastait harmonieusement avec l’ancienneté des lieux. Une bibliothèque occupait tout un mur et exposait de nombreux ouvrages alignés harmonieusement. Une cheminée Louis XV en onyx semblait présider une assemblée de canapés disposés en demi-cercle autour d’elle. Flore leva les yeux sur le superbe plafond à la française dont chaque caisson était peint de motifs géométriques, de rosaces couleur pastel. De grandes portes-fenêtres laissaient entrer la lumière de la terrasse au sud. Les deux jeunes gens demeuraient interdits, éblouis par la beauté du lieu sous les regards fiers et amusés de leurs hôtes.
— C’est... C’est magnifique, balbutia Tristan qui ne savait où poser les yeux. — Oh oui. Quelle beauté. Quelle sérénité ! reprit Flore. — Merci, Merci, fit Maxime. Venez ! Installez-vous confortablement.
Il leur désigna un des canapés devant lequel quelques bouteilles étaient disposées sur une table basse. Les deux couples s’installèrent.
— Désirez-vous un jus de fruit, une eau plate ou gazeuse, demanda Suzanne à son invitée. Je n’ose vous proposer un alcool, chère madame... — Oh je vous en prie, appelez-moi Flore. Une eau pétillante sera parfaite. — Et vous, mon cher ? dit Maxime. Puis-je vous faire goutter ce floc que je me procure auprès d’un petit producteur du coin ? Il venait de déboucher une bouteille de forme ovale.
— Bien volontiers, fit Tristan. — Vous verrez, ajouta Maxime en remplissant généreusement le verre de Tristan, la cave est une petite merveille. — Nous n’avons eu qu’un aperçu de votre demeure, mais je dois avouer que je suis conquis ! déclara Tristan avec enthousiasme. — Eh bien, dans ce cas, peut-être ferons-nous affaire, dit Maxime. — Vous vivez ici depuis longtemps ? lui demanda Flore. — Je suis né ici. — Et moi, depuis notre mariage, ajouta Suzanne. Il y aura cinquante-deux ans cette année. — Cela doit être un arrache-cœur de vendre, continua Tristan.
Les yeux des deux septuagénaires se croisèrent un instant. Tristan appuyait là où ça faisait très mal.
— Oui, bien sûr, dit Suzanne. Surtout pour Maxime dont la famille a toujours vécu ici. Depuis plus de cent cinquante ans. — Pourquoi partir alors ? s’enquit Flore. — Nous n’avons pas pu avoir d’enfant, dit Maxime, de ce fait pas d’héritier direct. Nous vieillissons et cette bâtisse et ses jardins demandent un entretien constant et...
Il se tut, retenu par la honte ou la fierté. Sa femme vint à la rescousse.
— Financièrement, nous n’avons plus les moyens d’assurer cet entretien, dit-elle. Nous en avons parlé longuement et nous préférons céder la propriété à une famille qui va préserver le bien et le perpétuer...
Elle eut un regard tendre vers l’être qui partageait sa vie en même temps qu’elle posait une main fripée sur la sienne.
— Plutôt que de la voir se dégrader de jour en jour, comme ses actuels propriétaires, ajouta-t-elle avec un sourire résigné. — Justement, enchaîna Maxime, aurez-vous les moyens de faire entretenir la maison et le jardin ? Maître Ziegler vous a, je pense, transmis le montant des charges d’entretien courant. — Oui, répondit Tristan avec assurance. Elles sont élevées mais nous pourrons les couvrir sans problème. Nous avons transmis à votre notaire des extraits de nos comptes et de nos revenus. Vous pourrez constater que ces derniers sont amplement suffisants. — Vous êtes chirurgiens tous les deux. C’est bien ça ? s’enquit Suzanne. — C’est exact, répondit Flore. Mon mari est spécialiste du pied et moi des yeux. Nous nous sommes rencontrés durant l’internat. — Eh bien, releva Maxime, grâce à vous deux, vos patients auront bon pied, bon œil !
Il rit, fier de son jeu de mot. Ses hôtes l’accompagnèrent par politesse.
— Oh ! Veuillez excuser mon mari, déclara Suzanne. Il faut toujours qu’il fasse son intéressant. — Mais pourquoi donc, chère madame, répondit Tristan. Il faut avoir de l’humour. Ah ! Ah ! Bon pied, bon œil. On ne nous l’avait jamais faite celle-là. — Ça ne m’étonne guère, renchérit Suzanne en regardant son mari en coin.
Tristan se tourna vers son épouse.
— Dis-moi, ma chérie ! Nous qui cherchions un nom original pour notre future structure commerciale. Qu’en penses-tu ? — Eh bien... Pourquoi pas, répondit-elle avec entrain. Ça me plait et ça va plaire, c’est sûr. — Adopté ! lança Tristan. Monsieur Gauthier, vous êtes notre plus efficace conseiller en communication.
Maxime sourit. Fier de son trait d’esprit. Il regarda sa femme avec un sourire revanchard. Celle-ci enchaîna :
— Nous avons mis une clause dans l’acte de vente concernant notre jardinier et notre femme de ménage. Nous souhaitons que ces emplois soient préservés. — Il n’y a aucun souci, la rassura Flore. Nous signerons une lettre nous engageant à la reprise des contrats en cours. — Maître Ziegler nous a expliqué comment procéder, compléta Tristan. — Vous parliez d’une nouvelle structure commerciale? s’enquit Maxime. — Oui, fit Tristan. Elle est d’ailleurs partie prenante dans l’acquisition de votre propriété. Nous exerçons depuis une dizaine d’années et commençons à avoir une certaine notoriété dans nos disciplines respectives. — Ensemble, nous avons mis au point des protocoles innovants, ajouta Flore. Les interventions sont moins lourdes et le temps de récupération beaucoup plus court pour les patients. — Nous voulons enseigner nos méthodes, continua Tristan, organiser des séminaires, des groupes de travail pour aller encore plus loin. — Nous sommes convaincus que la collaboration est bien plus efficace que la compétition qui règne dans les différents hôpitaux. C’est pour cela que nous avons besoin d’un endroit neutre, conclut Flore.
Les deux septuagénaires se regardèrent, l’air inquiet.
— Vous voulez transformer notre maison en clinique ? s’écria Maxime. — Non, non. N’ayez crainte, le rassura Tristan. C’est le corps de ferme en bas de la propriété qui sera aménagé. — Nous prévoyons des salles de cours et une salle technique équipée de matériels spécialisés pour faire des travaux pratiques sur des mannequins, dit Flore. — Dans trois cents mètres carrés, il y a de quoi faire ! ajouta Tristan. Votre maison et ses jardins restent inchangés. Elle sera notre habitation principale et complètement privative. — Sur le moment, j’avoue que vous nous avez inquiétés, dit Suzanne soulagée. Notre désir, vous l’avez compris, est de préserver la destination et le charme de cette demeure. Nous l’avons bien signifié à notre notaire. — Il nous en a bien informés, répondit Tristan. Maître Ziegler me semble très compétent. — Il l’est ! déclara Maxime. Depuis que nous l’avons mandaté, nous n’avons plus de ces propositions... fantaisistes, là. — Maxime, je t’en prie calme-toi, dit Suzanne.
Le vieil homme se leva énervé, il avait fait de grands gestes sur le qualificatif de fantaisiste.
— Oui, comme cette troupe de saltimbanques qui voulait transformer la maison en lieu de résidence pour je ne sais plus quelles activités... — Du cirque, soupira Suzanne se résignant à laisser s’épancher son mari. — Oui c’est ça, du cirque. Figurez-vous qu’ils voulaient raser le jardin à la française pour y installer... un chapiteau. Un chapiteau ! Là sous ces fenêtres. Quant à leur montage financier, il était tout aussi fantaisiste. — Maxime, je t’en prie, pense à ton cœur. — Ah mais le summum ! Ça a été ça !
Il alla ouvrir un des tiroirs du très beau buffet contemporain et rapporta une plaquette en papier glacé. Il la tendit au jeune couple d’une main tremblante d’émotion et de colère.
— Simmons Ltd, ils s’appellent, claironna-t-il avec mépris. Un groupe hôtelier Londonien qui a des ramifications dans le monde entier. Ouvrez ! Ouvrez donc et regardez les plans et les... vues d’artistes. — Maxime !
Il avait encore fait de grands gestes sur le mot artiste pour signifier qu’il ne reconnaissait pas du tout cet art. Le jeune couple ouvrit la plaquette : un montage photographique montrait la demeure de caractère accolée perpendiculairement sur sa partie gauche, d’une extension d’aspect ultra moderne. À l’angle, les toits des deux bâtisses se rejoignaient ; de grandes poutres d’acier pénétraient les ardoises centenaires.
— C’est horrible ! fit Flore. — Quel gâchis ! renchérit Tristan. J’ose à peine imaginer votre réaction en découvrant cette projection. — Ce fut terrible, dit Suzanne. J’ai cru que je le perdais. — Et je ne vous parle pas du jardin, regardez ! Regardez le plan ! Ils rasent tout pour construire leur piscine à vague et leur spa ! Pour que de gros richards américains viennent poser leurs culs dans mon domaine, bafouer la mémoire de mes ancêtres ! — Maxime !!
Suzanne s’était levée pour raisonner son mari. Il avait hurlé cette dernière phrase, ivre de colère. Il était devenu tout rouge à la limite de l’attaque cardiaque. Il se calma brusquement, des perles de sueur s’étaient formées sur son front. Sa femme le fit asseoir sur le canapé. Flore prit la liberté de lui servir un verre d’eau minérale. Elle le lui tendit.
— Merci, balbutia-t-il.
Il but d’un trait.
— Tu vois, lui dit sa femme doucement, je t’avais dit de te calmer. À quoi cela sert-il de te mettre dans des états pareils ? Que doivent penser de nous ces messieurs-dames, à présent ? — Soyez assurée que nous comprenons l’emportement de votre mari, la rassura Tristan. Ces groupes financiers qui arrivent en pays conquis et qui n’ont aucun respect de l’héritage du passé, nous répugnent également. — Oui, je suis tout à fait de cet avis, ajouta Flore. On ne peut pas tout faire. — Je les ai chassés de la propriété, continua Maxime les yeux dans le vague. Ils étaient tellement sûrs de leur coup qu’ils avaient amené avec eux des géomètres qui commençaient à piétiner mes plate-bandes pendant que deux blancs-becs me présentaient leur projet dans ce salon. — Vous avez bien fait, dit Tristan. — Et pourtant ils avaient mis le paquet, hein ? Trente pour cent plus cher que le prix actuel. Et cash ! — Je crois qu’ils n’ont même pas compris pourquoi on refusait leur proposition, dit Suzanne. Ces personnes ne sont intéressées que par le profit. Ce qu’il faut détruire pour que ça rapporte ne compte pas. — C’est bien triste, ajouta Flore. Hélas beaucoup de personnes qui dirigent notre monde sont conditionnées ainsi.
Elle passa la main sur son ventre proéminent.
— Quelquefois, j’ai des craintes sur le monde que je vais offrir à mon enfant, ajouta-t-elle en soupirant. — Mais non, lui répondit Suzanne en posant sa main sur celle de Flore. Votre petite est porteuse d’espoir pour notre monde, je le sais. Je le sens. — Merci Suzanne.
Les yeux des deux femmes s’unirent dans l’expression d’une franche amitié.
— Bon ! Et si on effectuait cette visite, proposa Maxime. Après tout, vous êtes venus pour cela, non ? — Volontiers ! dit Tristan en se levant. J’ai hâte de découvrir l’étage. — Les étages ! corrigea Maxime, Nos combles sont aménagés, n’oubliez pas. — Dame ! J’oubliais que c’est un véritable palace !
La visite se déroula dans une ambiance conviviale et détendue. Le jeune couple n’en finit pas de s’extasier devant la qualité de finition des six chambres. Les parquets à motifs géométriques, la succession de plafonds à la française et une très belle marqueterie aux motifs floraux qui ornait un des murs de la suite parentale. Les deux salles de bain étaient vastes, parées de marbre blanc veiné de teinte mauve. Les combles aménagés en alcôves et salle de billard emballèrent Tristan qui s’y projeta en soirées interminables entre copains, au grand dam de son épouse. Les visiteurs apprécièrent aussi la belle cave voûtée qui s’étendait sous une grande partie de la demeure. Maxime assura y laisser quelques bonnes bouteilles après leur déménagement.
Le jardinier et la femme de ménage furent présentés au jeune couple et le courant passa immédiatement. Elle, âgée d’une cinquantaine d’année était douce et souriante et se réjouissait de l’arrivée prochaine du bébé. Lui un peu plus jeune et un tantinet trop bavard semblait rompu au dur labeur des champs. Il fut félicité pour la bonne tenue du jardin paysagé à la française quand le jeune couple visita le parc planté de nombreuses essences d’arbres.
— Notre visite, s’achève là, déclara Maxime. Comme vous avez pu le constater, nous n’avons pas de piscine mais, il désigna un vaste espace de pelouse plein sud dégagé de toute végétation, nous avons toujours gardé cette place disponible pour. — On ne la jamais fait creuser, ajouta Suzanne. Sans enfant et nous qui n’aimons pas plus que ça la baignade... — Oui, constata Flore, l’endroit est idéal et on peut facilement le sécuriser.
Elle se colla contre le bras de son mari.
— Nous aurons une piscine, affirma-t-elle. — Je pense sans trop me tromper que notre propriété vous plait ? demanda Maxime au jeune couple.
Flore et Tristan se regardèrent un instant et échangèrent un oui de la tête sans équivoque pour leurs vendeurs.
— Nous la prenons ! déclara Tristan un grand sourire aux lèvres. — Magnifique ! fit Maxime en tendant une main franche à ses acquéreurs. Nous sommes heureux de faire affaire avec vous. — Oh oui, se pâma Suzanne. Nous ne pouvions trouver mieux.
Maxime prit le bras de Tristan.
— Venez !
Ce dernier se laissa entraîner sous les yeux interrogateurs de Flore.
— Ah ! dit Suzanne un sourire amusé aux lèvres, il va lui présenter Arthur. — Arthur ? — Oui. Votre mari vous expliquera. Laissons-les entre hommes. Pour Maxime, c’est une sorte de rituel, elle soupira. C’est son côté patriarcal. Venez, je vais vous montrer la roseraie. Nous l’avons à peine aperçue tout à l’heure.
Les deux hommes s’approchèrent d’un chêne séculaire. Il semblait les observer entrer dans son large périmètre intime.
— Je vous présente Arthur, dit Maxime d’un air humble. — Comme le roi, sourit Tristan. Cela lui va bien. J’avais effectivement remarqué cet arbre dès notre arrivée. Il est majestueux. — Il a toujours été là. Et de mémoire, il s’est toujours appelé Arthur. Depuis la construction de la maison et peut-être même avant. Nous l’avons préservé, il fait partie intégrante de la famille. Nous avons eu peur de le perdre lors de la tempête de 99. Mais il est sain et a vaillamment résisté.
Maxime accrocha le regard de Tristan.
— Jurez-moi, dit-t-il. Jurez-moi que vous le préserverez et que vous demanderez à vos enfants d’en faire autant !
Tristan fit un pas vers l’arbre. Doucement il promena sa main sur l’écorce comme il caresserait la joue de sa future fille.
— J’aime les arbres, monsieur Gauthier. Celui-ci particulièrement impose le respect. C’est avec honneur et fierté que je veillerai sur lui. — Magnifique ! lança encore Maxime. Magnifique ! Allons rejoindre nos femmes.
Les deux couples se séparèrent sur le perron après avoir échangé leurs cartes de visite et défini ensemble une date pour la signature du sous-seing et le délai nécessaire avant la vente et la remise des clés. Ils se saluèrent et Suzanne fit la bise à Flore en lui souhaitant une bonne fin de grossesse.
Le silence régnait dans l’habitacle quand la voiture franchit la grille. Flore soupira.
— Ils sont gentils, dit-elle comme à remords. — Oui. Ce sont des amoureux de la vie, de la nature et de la tradition. Des gens qui orientent leurs actes et leur existence suivant leurs sentiments. On a souvent affaire à ce genre de personnes. — Je suis triste pour eux. — C’est parce que tout ça est nouveau pour toi. Tu verras, dans quelques temps, tu seras aussi blindée que moi.
*
Deux mois et demi plus tard, en l’étude de Maître Ziegler, le clos de Servy devenait la propriété de l’EURL ‘Bon Pied - Bon Œil’ nouvellement créée. Deux mois après, la société à responsabilité limitée était absorbée par le groupe hôtelier Simmons Ltd et dissoute sans que le couple Laramy n’ait jamais emménagé dans leur nouvelle maison.
Les travaux à Servy débutèrent dès l’obtention arrangée du permis de construire et après que le jardinier et la femme de ménage eurent été licenciés avec le minimum d’indemnités. Le jardin à la française fut rasé à coup de bulldozer et remplacé par une plage artificielle parsemée de palmiers. Les fondations de l’aile gauche ultra moderne de la future résidence hôtelière furent creusées.
Une ancienne voisine du couple Gauthier, intriguée par tant d’activités au clos, appela Maxime et Suzanne. Ces derniers habitaient désormais à une centaine de kilomètres et Maxime prit la route immédiatement pour se rendre sur place, totalement ignorant du stratagème dont il avait été la victime.
Le malheureux demeura figé d’horreur en descendant de voiture devant le perron de son ancienne maison. Dans le bruit strident des avertisseurs de recul des engins de terrassement, un contremaître casqué vint lui signifier que le chantier était interdit au public et le somma de partir.
Les yeux affolés de Maxime se portaient en tout sens alors que son cœur s’emballait. Il se crut dans un cauchemar. Tout à coup, son regard se figea sur un point précis de ce qui avait été son parc.
— Non ! fit-il d’une voix remplie de sanglots. Ce n'est pas possible !
Il rejoignit en courant l’emplacement d’Arthur. Celui ci gisait, le tronc découpé en tronçon de trois mètres complètement ébranchés. Il n’avait dû résister que quelques minutes aux dents acérées des chaînes de tronçonneuses.
Maxime tomba à genoux au sol et se mit à pleurer comme un enfant. Un ouvrier qui travaillait non loin vint le relever.
— Pourquoi ? Hein ? Pourquoi l’avoir abattu ?, lui reprocha le vieil homme envahi d’une sourde colère. — ‘Sais pas moi. C’est là qu’il y aura la piscine à vagues. Il devait gêner l’platane. — C’était un chêne, imbécile ! Un chêne bicentenaire ! Vous êtes des monstres !
Maxime s’en prenait à l’homme et d’autres vinrent à la rescousse. Celui qu'ils prenaient tous pour un déséquilibré fut raccompagné manu militari à son véhicule et jeté hors de la propriété.
Maxime rentra chez lui, des souvenirs horribles en tête et le sentiment taraudant de culpabilité envers ses ancêtres qu’il estimait avoir trahis par sa naïveté. Tous ses appels au couple Laramy n’aboutirent que sur des numéros de portables résiliés et le notaire, après avoir déclaré que malheureusement il n’y avait rien à faire, ne put que se confondre en excuses pour avoir sélectionné des candidats aussi peu scrupuleux.
Maxime sombra dans la déprime. Les efforts de Suzanne pour lui redonner le moral furent vains. Il tomba gravement malade pendant l’hiver suivant et mourut à l’hôpital, admis en urgence pour une insuffisance respiratoire. Il fut enterré dans le village proche du clos de Servy. Le discours du maire devant le caveau familial ouvert fut couvert par le bruit du chantier que le vent apportait.
Suzanne ne lui survécut que deux ans, vaincue par la tristesse de son existence et une solitude trop pesante, elle se laissa gagner par l’anémie et s’éteignit seule dans un EHPAD.
*
Deux ans plus tard, à Paris, dans le quartier du Marais, assis côte à côte à la terrasse d’un café branché, un jeune couple, lunettes de soleil de marque sur les yeux, profitait du soleil généreux d’un mois de juin. Le portable de Tristan se mit à vibrer sur la table bistrot en faux marbre. Il consulta un long message pendant que Flore, indifférente, regardait vivre la ville devant elle.
— Ça bouge ! déclara-t-il en reposant son lien social près de sa bière brune. — Où ça ? — Dans le Sud-ouest, un centre équestre. — J’ai fait du poney quand j’étais petite. — Cool ! Tu vas pouvoir m’enseigner le vocabulaire de ce milieu. — C’est quoi le contexte ? — Un groupe important spécialisé dans les concours de sauts d’obstacles veut acquérir ce centre mais le gars ne veut pas vendre parce que le projet va raser tout l’existant. Le type a tout construit lui-même de ses mains pendant des années. — Quel âge ? — Un couple de sexagénaires qui vit sur place. — Ce sera l’occasion de remette mon faux ventre. — Bonne idée ! Ça avait plutôt bien marché la dernière fois. — J’aime bien jouer les femmes enceintes.... Tu es si prévenant. — Profiteuse ! — Combien ? — Vingt-cinq mille, plus les frais. — Cool ! On part quand ?
Bonne journée à toutes et tous Bonne fête d'Ascension
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Jeu 30 Mai - 9:26
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Jeu 30 Mai - 12:00
bon jeudi à tout le monde; passez une bonne journée
bisous
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Ven 31 Mai - 6:03
petrus
Messages : 1653 Points : 1633 Date d'inscription : 20/05/2014 Age : 79 Localisation : Tarn & Garonne
Sujet: bonjour et bon vendredi !! Ven 31 Mai - 6:25
* gigi *
Messages : 555 Points : 571 Date d'inscription : 04/01/2019
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Ven 31 Mai - 8:13
a tous
onde positive a ceux qui en on besoin
Opaline Membres
Messages : 1232 Points : 1234 Date d'inscription : 28/05/2014 Age : 78 Localisation : Bouches-du-Rhône
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Ven 31 Mai - 8:19
Bonjour tout le monde Beaucoup de soleil ce matin
L'Ombrière de Norman Foster, Vieux-Port de Marseille
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Ven 31 Mai - 9:50
bonjour a tous vous etes en forme il y a un beau soleil ce matin et il annonce du beau temps pour tout le Week end bonne journée a tous bisous
* gigi *
Messages : 555 Points : 571 Date d'inscription : 04/01/2019
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Sam 1 Juin - 0:09
a tous
courage a ceux qui en on besoin
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Sam 1 Juin - 2:02
Opaline Membres
Messages : 1232 Points : 1234 Date d'inscription : 28/05/2014 Age : 78 Localisation : Bouches-du-Rhône
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Sam 1 Juin - 6:39
Bonjour tout le monde
L'Océan Indien à marée basse...
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Sam 1 Juin - 8:36
bonjour tout le monde voila un nouveau mois commence avec un beau soleil bon samedi a tous bisous
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Sam 1 Juin - 9:18
Bonjour a tous passer un bon Samedi et un Bon weekend gros bisous
Christaline Membres
Messages : 1307 Points : 1361 Date d'inscription : 27/02/2017 Age : 56 Localisation : Limousin, 87.
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Dim 2 Juin - 12:47
Coucou les ami(e)s! Comment allez vous aujourd'hui? Bien j'espère! Et courage aux malades... Il fait beau et chaud! Enfin!! lol Je vous souhaite de passer un bon dimanche Je vous envoie des tonnes de bisous
* gigi *
Messages : 555 Points : 571 Date d'inscription : 04/01/2019
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Lun 3 Juin - 0:37
courage a ceux qui en on besoin
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Lun 3 Juin - 6:04
Bonjour a vous toutes et tous bon Lundi Gros bisous
Auzelles Membres
Messages : 743 Points : 747 Date d'inscription : 24/09/2017
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Lun 3 Juin - 7:38
L'éphéméride du jour...
Aujourd'hui, nous fêtons les Kévin ainsi que les Gavin. Demain, nous fêterons les Clotilde.
Le 3 juin est le 154e jour de l'année du calendrier grégorien, le 155e en cas d'année bissextile. Il reste 211 jours avant la fin de l'année. C'était généralement le 15e jour du mois de prairial dans le calendrier républicain français, officiellement dénommé jour de la caille.
à Marseille : le soleil se lève à 6h 00 le soleil se couche à 21h 13 durée d'ensoleillement : 15h 12 (+1mn)
Célébration de demain : • Journée internationale des enfants victimes innocentes de l'agression
Citation du jour : « Habitue-toi à penser que la mort n'est rien par rapport à nous. » Épicure
Dicton du jour : « Le temps qu'il fait en juin le trois, sera le temps de tout le mois. »
Proverbe du jour : « Grandes maisons se font par petite cuisine. »
Événement du jour : 1899 : Le roi de la valse n'est plus. Johann Strauss fils s'éteint à Vienne, à l'âge de 73 ans. Le père s'était violemment opposé à ce que son fils suive ses traces, ce qui n'a pas empêché ce dernier de fonder son propre orchestre à l'âge de 19 ans. Johann Strauss fils a acquis très vite une célébrité mondiale, grâce à ses valses comme Le beau Danube bleu, La valse de l'Empereur, Les légendes de la forêt viennoise et Roses du sud. Ses tournées de concerts l'ont conduit aux quatre coins de l'Europe, et jusqu'aux États-Unis.
L'historiette du jour : L'homme qui dansait sur le dos des étoiles de Blin La Bourgandière, 17 avril 2006 Tu l’as peut-être aimée plus que moi. Malgré le doute, je pourrais t’en vouloir, même un peu. Je pourrais te dire que bon, d’accord, je peux comprendre mais quand même. Je pourrais te dire aussi que c’était bien quand tu m’emmenais à la pêche le dimanche matin, tôt, dans la vieille R8 blanche qui sentait la gauloise et le skaï usé. Là, sur la petite route de Parigné, avec mes treize ans et ma culotte courte grise sur la banquette arrière, je crois que tu étais enfin loin d’elle. Bon, je dis « je crois » pour essayer de me persuader que ces dimanches matins-là, tu n’étais vraiment qu’avec moi. Du coup, forcément, ça me met un peu de limonade dans les yeux. Non, ce n’est pas du pathos, c’est de l’enfance qui revient sur la pointe des pieds, c’est tout.
Lire la suite:
Alors oui, je pourrais te dire tout ça mais le truc, c’est que je ne t’en veux pas un millième de seconde d’avoir peut-être aimé l’autre plus que moi. Non, je ne t’en veux pas, toi, mon père, mon géant d’à peine un mètre soixante qui aura tété les mamelles de la misère jusqu’à la lie. Tu les auras sucées avec ce flegme fier de ceux que n’atteint, en apparence, aucune humiliation. Bouffer du rat, des racines bouillies, ou des épluchures grillées de patates au milieu des années trente t’enchrista* vite fait dans une enfance qui, bien sûr, ne connut jamais la mer, ni le cri des mouettes, ni la peau bronzée des filles sur un sable blanc et chaud. Ton enfance à toi, c’était ta bande de potes crasseux et faméliques dans le seul quartier relégué de la ville : ton quartier, ce dépotoir de rêves morts-nés, cette décharge de vies malmenées et rongées du dedans. Des vies avec aussi, parfois, des rires au bout du rouleau mais des rires quand même.
Ce quartier montré du doigt par les bourgeois mais pas seulement s’appelait « l'Écartelée ». « Rien que le nom, tu sentais la mort rôder » m’as-tu dit un jour. Paraît même que, quelquefois, tu la sentais vraiment respirer autour de ces baraquements en tôle rouillée, bicoques de bric et de broc à l’écart de Fougères, ville bretonne et ouvrière connue à l’époque pour ses usines de chaussures. Pouvoir entrer à l’usine à douze ans, c’était ton Graal. Ton cadeau divin. Ton humble revanche sur les jours pouilleux. Tu entrais dans cette forteresse comme on entre en religion : avec une dévotion mécanique, silencieuse. Avec aussi la promesse d’un total effacement de soi. Et là, du jour au lendemain, ta gamelle, bien sûr, n’avait plus le même goût. Non, car tu avais de la fierté jusqu’au fond des papilles et ça pimentait ta soupe de rutabagas anémiés.
Eh oui, bonhomme, voilà que du haut de tes douze piges tu étais un ouvrier, putain ! Un de ces petits mecs malingres et faméliques prêts pour fraiser, façonner, estamper, couper, bombouter* onze heures par jour et voir naître des dizaines de godasses dans les odeurs de cuir, de colle et de mystérieuses mixtures chimiques et multicolores. Tu étais là, mon petit père, dans la sombre cathédrale des effluves secrets et des gestes sacrés. Ces gestes rapidement tatoués dans tes fibres. Ces gestes répétés quatre ou cinq cents fois chaque jour avec, à la longue, du rien dans la tête.
Et puis, dis, ouvrier, ça voulait dire « on est une famille » à la vie à la mort avec le Raymond Sénéchal, le Nanard Nabusset, le Dédé, « l’ablette » et une dizaine d’autres poteaux de l’Écartelée. Oui, ça voulait dire ça jusqu’au jour du grand délit, jusqu’à ce matin glacial du 27 mai 59. Cette date-là, tu la portes encore comme une croix mon pauvre père tout ratatiné. Tu la portes avec une solitude sans fond. C’est comme une tumeur dans ta mémoire, un caillot de crasse humaine qui te dézingue à petit feu.
Ils ne t’ont pas raté tes frangins de l’usine Magripaut&Amengual, tes chers frangins « ad vitam aeternam » de l’Écartelée. À peine venais-tu, ce matin-là, de basculer contremaître qu’ils t’ont banni de la famille. Jusqu’au fond des entrailles que tu t’es ramassé leurs regards tranchants : il n’y avait plus, dans les ateliers, que la silencieuse et lente mise à mort d’un homme atterré, perdu, d’un homme qu’une meute infâme couvrait de honte. Oui, voilà soudain qu’on piétinait ta modeste promotion, qu’on lui crachait dessus et la brocardait comme une maladie honteuse. A l’épicerie, dans la rue, ou au café du Balto quand tu allais chercher tes clopes, tu ne voyais plus désormais que les ombres de tes poteaux qui t’écrasaient de leur silence de morgue. Un silence terrible avec de la nuit dedans. Tellement de nuit.
Je me souviens que, très vite, tu as eu mille ans dans tes yeux et aussi la peau grise. Je voyais dans ce regard de pluie un monde écroulé, un monde couché dans les cendres. Résigné, tu portais le poids des jours avec cette infinie solitude qui, peu à peu, te courbait, te rapetissait. Le temps passait sans que rien ni personne n’éveille tes yeux morts. Même pas moi et mes onze ans. Même pas ma mère et sa douceur comme un baume. Même pas La piste aux étoiles, le mercredi soir à la télé, chez notre délicieux voisin manchot Monsieur Padolevski. Non, il y avait en toi un grand rien, un immense terrain vague et nu où soufflait un vent acide. Et dans ta tête, des cadavres te montraient du doigt et dansaient en riant.
C’est de cette solitude là que tu es né une seconde fois. C’est grâce au silence sale de tes bourreaux que le soleil, un jour, a bousculé ton sang. Tu portais soudain dans ton regard de cendres la lumière des évidences. Jamais je ne t’ai vu aussi beau et léger que ce matin-là : oui, le contremaître Robert Béranger avait la grâce de ceux qu’un vrai talent rend aériens. Fasciné, je te regardais glisser avec une attention presque religieuse dans ta vieille sacoche noire chacun des quatorze croquis de la future et triomphale collection de chaussures de luxe Magripaud&Amengual. Et bien sûr, je revois tes grands manitous débarquer le même jour à la maison avec champagne, petits fours, un bouquet de fleurs énorme et, surtout, ce contrat de Directeur de collection aux feuilles ridiculement roses. Comme je t’ai regardé ce soir-là. Comme je l’ai senti couler en toi ce bonheur à peine dévoilé. Oui, mais derrière cette joie simple et solide, elle occupait toujours un sacré bout de terrain dans tes yeux cette tristesse de l’homme oublié par ses poteaux.
Alors oui, tu l’as peut-être aimée plus que moi. Malgré le doute, je pourrais t’en vouloir, même un peu. Je pourrais te dire que bon, d’accord, je peux comprendre mais quand même. Oui, je pourrais te dire tout ça mais le truc, c’est que je ne t’en veux pas un millième de seconde d’avoir peut-être aimé « TON » usine plus que moi, plus que ma mère, plus que tout. Oui, « ton » usine, ta caverne d’Ali Baba où infatigable et solitaire chercheur d’or, tu as mis au monde des modèles magiques, des courbes parfaites, des couleurs uniques et des textures grandioses de chaussures qui ont fait le tour du monde.
Non, je ne t’en veux pas. Et ta femme non plus. On n’en veut pas à un homme qui, pour calmer le cri du ventre, bouffait, enfant, du rat et des racines bouillies. On n’en veut pas à un homme qui, portant le poids de cette misère dans sa mémoire, a toujours cherché à s’élever malgré une meute de doigts pointés sur lui. Les doigts de la vie à genoux. De la vie exsangue. Les doigts du désert dans la tête.
Bonne journée à toutes et tous
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Lun 3 Juin - 7:59
Opaline Membres
Messages : 1232 Points : 1234 Date d'inscription : 28/05/2014 Age : 78 Localisation : Bouches-du-Rhône
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Lun 3 Juin - 9:57
Bonjour les amis, Pas pu venir plus tôt, j'ai du monde qui répare la pompe d'arrosage.
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Lun 3 Juin - 10:12
bonjour a tous vous allez bien une nouvelle semaine commence avec un changement de temps bonne journée a tous bisous
brijou1 Membres
Messages : 504 Points : 532 Date d'inscription : 26/05/2014 Age : 65 Localisation : sud
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Lun 3 Juin - 13:31
bonjour tout le monde et oui une nouvelle semaine mais entière celle la a faire au travail!on s'"y habitue vite là je bois un petit café et ensuite un saut a St cyr , les patrons ont acheté le robot de la piscine de la villa et aussi le wEBER
ENSUITE RETOUR A LA MAISON BONNE APRES MIDI
provence Admin
Messages : 5480 Points : 5591 Date d'inscription : 19/05/2014 Age : 83 Localisation : le bar sur loup 06620 region paca
bonjour il me semble que du côté moral je suis mieux ,la dent n'est plus là ,c'est ça qui me rendait malade car depuis des lustres j'avais la phobie du dentiste ,mais a présent il va falloir me remettre les appareils que cette dentiste va arranger bref! on verra...Mon régime DIRBON marche bien je me sents moins lourde j'ai perdu depuis le 18 mai 4 kg
Les dictons du 3 juin : Beau temps en juin, abondance de grain. Le temps qu'il fait en juin le trois, sera le temps de tout le mois. À la sainte Clotilde, de fleur en buisson, abeille butine à foison.
Ne désirez que ce qu’on a, c’est avoir tout ce qu’on désir. (Jean Chardin)
La sérénité est le secret de la beauté et la véritable substance de tous les arts. (Hermann Hesse)
Le bonheur est un papillon. Si nous le chassons, il nous échappe ; mais si nous nous asseyons tranquillement, il vient voleter au-dessus de vos têtes. (Hawthorne)
Oublie que tu existes. Souviens-toi que tu es. (Lonesco)
Pour vivre pleinement sa vie, il n’est pas nécessaire d’agir. Pour vivre pleinement sa vie, il est indispensable d’être. (Lao Tseu)
La vraie générosité envers l’avenir consiste à tout donner au présent (Albert Camus)
La joie est pareille à un fleuve ; rien n’arrête son cours. (Miller)
Le refus de la vérité est naturel chez l’homme. L’homme ne veux pas être mais paraître ; il ne veut pas voir ce qu’il est, mais essaie simplement de se prendre pour le personnage pour lequel les gens le prennent quand ils parlent de lui. ( Prajnanpad)
Pour certains citadins la campagne est intolérable parce que son silence rejoint leur vide intérieur. (Ferdinand Bac)
La vie nous a donné, à tous à un moment ou à un autre, des instants durant lesquels tout ce que nous faisons avant la transparence du cristal et l’azur d’un ciel sans nuage.(Anne Murray)
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Mar 4 Juin - 8:23
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Mar 4 Juin - 9:58
Bonjour a vous toutes et tous bon Mardi Gros Bisous et bonne journée
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Mer 5 Juin - 5:57
Bonne journée a toutes et tous pour ce mercredi
Auzelles Membres
Messages : 743 Points : 747 Date d'inscription : 24/09/2017
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Mer 5 Juin - 6:26
L'éphéméride du jour...
Aujourd'hui, nous fêtons les Igor ainsi que les Boniface.
Demain, nous fêterons les Norbert ainsi que les Claude du Jura, Claudette, Claudie, Claudine et Claudius.
Le 5 juin est le 156e jour de l'année du calendrier grégorien, le 157e en cas d'année bissextile. Il reste 209 jours avant la fin de l'année. C'était généralement le 17e jour du mois de prairial dans le calendrier républicain français, officiellement dénommé jour du sureau.
à Marseille : le soleil se lève à 5h 59 le soleil se couche à 21h 14 durée d'ensoleillement : 15h 15 (+1mn
Célébration du jour : • Journée mondiale de l'environnement
Citation du jour : « Un principe est utile comme le feu mais dangereux comme la flamme ; il éclaire notre chemin ou nous dessèche et nous consume. Il faut savoir le manier. » Anonyme
Dicton du jour : « De juin le vent du soir, est pour le grain bon espoir. » « Prépare autant de tonneaux, qu'en juin de jours seront beaux. »
Proverbe du jour : « L'esprit sert à tout, mais il ne mène à rien. »
Événement du jour : 1967 : Après que tous les efforts pour désamorcer le conflit entre les deux pays eurent échoué, la guerre israélo-arabe éclate dans le Sinaï; elle durera exactement 130 heures et 30 minutes pour passer à l'histoire sous le nom de Guerre des 6 jours. Le ministre de la Défense Moshé Dayan a mis en place la stratégie qui a permis à l'armée israélienne de progresser de façon foudroyante. Le territoire conquis fera en sorte que la physionomie géopolitique de la région en sera profondément bouleversée.
L'historiette du jour : L'épave de Francois Henault Tout est prêt, vérifié deux fois plutôt qu’une. Il a contrôlé les détendeurs principaux, le détendeur de secours, le serrage des palmes, le paramétrage de sa montre-ordinateur. Puis il a suivi le même protocole avec le matériel de Sam, et celui-ci a vérifié le sien : des opérations méticuleuses où chacun sait ce qu’il a à faire. Pas de paroles inutiles. Le silence de ceux qui se connaissent par cœur, depuis plus de vingt ans. Depuis la maternelle, comme des jumeaux. On leur a souvent demandé si, malgré leur nom différent, ils n’étaient pas de la même famille, demi-frères ou cousins, tant ils se ressemblaient. Des similitudes jusque dans les gestes, les regards, les réactions. Ils ont positionné leur masque sur leur visage. Du bastingage du canot à moteur loué pour l’occasion et amarré au corps mort flottant en pleine mer, ils basculent en arrière. Eau à vingt-cinq degrés, ciel clair, pas de coup de vent prévu par la météo. Des conditions optimales pour une plongée.
Lire la suite:
Avec le pouce et l’index, Sam a formé un O au niveau du masque. Tout est OK. Il lui répond par le même geste et se coule en avant pour descendre le premier le long du mouillage jusqu’à l’épave qui les attend à quarante mètres de profondeur. C’est toujours un moment rare une descente dans le bleu. Le puits de lumière de la surface s’amenuisant. La semi-obscurité progressive. L’impression d’entrer par effraction dans un autre monde. De transgresser les lois de la physique. Le glougloutement régulier des bulles d’air s’échappant du masque. Avec un peu de chance, c’est la rencontre fortuite d’un mérou rigolard, d’une rascasse ventripotente ou d’un poulpe joueur. Et l’apparition enfin, de plus en plus précise, d’une carcasse fantomale dans la lumière grise. Son échouage sur le fond sablonneux au milieu d’un massif clairsemé de posidonies, d’un parterre d’anémones de mer ou de clavelines aux clochettes gélatineuses. La visibilité est aujourd’hui excellente. À dix mètres de profondeur, ils distinguent déjà la silhouette du mât de charge qui domine l’ensemble. Le navire qui a sombré était un cargo fruitier réquisitionné et transformé pour le transport des troupes allemandes, torpillé par un sous-marin anglais en 1942 à cinq miles au large de la côte. Il repose là, étendu sur le ventre, bien à plat sur du sable. Il manque la poupe, séparée du reste au cours du naufrage. Mais l’on voit parfaitement le pont de bois, le château central et l’arrière tronqué du navire. Sam ? Il suit. Comme d’habitude, derrière lui. Là-haut, la surface de la mer miroite d’une blancheur bleutée. Il se stabilise à la verticale d’un trou situé quasiment au centre du pont, l’embase de la cheminée qui s’est affalée sur le bâbord. L’ouverture est suffisamment large pour s’y glisser et faire un tour à l’intérieur de l’épave, histoire de n’être pas descendu pour rien. Il se retourne vers Sam et lui fait signe qu’il descend dans la coque, sans attendre la réponse. Il sait qu’il suivra. Un coéquipier parfait, Sam. Par précaution, il dégrafe sa torche et l’allume. Le passage de la cheminée se révèle plus encombré que prévu à cause de l’effondrement du blindage de béton. Quelques contorsions prudentes suffisent cependant pour gagner une coursive intérieure que des bouquets de gorgones rouges ont colonisée. Puis il se glisse dans un escalier pour gagner une autre coursive inférieure très étroite, jonchée d’objets divers. À quelques mètres derrière lui, le faisceau de la lampe de Sam balaie aussi le dédale de chambrées se découpant dans le gris sombre de la coque. L’eau est ici plus trouble et chaque mouvement de palmes soulève un léger nuage dense de particules en suspension. Mieux vaut avancer à palmes de velours, sinon... De la lumière passe à travers des hublots en parfait état. Sur les parois sont encore accrochées des appliques murales de bronze. Dans les cabines, des lavabos, des lits superposés, et même des bottes de cuir à moitié immergées dans une épaisse couche limoneuse. Il en ramasse une pour l’examiner de plus près et la retourne machinalement. Quelques phalanges de son ancien propriétaire tombent dans la vase avant de disparaître. Plus loin, c’est la cuisine, un fourneau de métal cloqué, des casseroles, des bouteilles dont le goulot émerge de la couche mouvante. Puis vient ce qu’il pense être le mess des officiers, avec une table et des chaises de métal boulonnées au sol. Il ne reste plus qu’à dresser les couverts de métal gris qui sont éparpillés au sol. Il s’immobilise un moment, subitement inquiet, et se retourne. Sam a disparu. Où s’est-il arrêté, cet abruti ? Il a dû se perdre, ou ressortir. Pourtant, il le sait, jamais on ne se sépare à des profondeurs pareilles. Règle de sécurité numéro une. L’évidence même. De retour par le même couloir, il emprunte cependant le passage d’un autre escalier raide qui remonte directement sur le pont supérieur. Un canon sur son affût est encore orienté vers le ciel, une pièce de DCA sans doute. Les chargeurs engagés dans le canon sont soudés par la rouille. Le pont est jonché de plaques d’acier, de câbles, de cordages, de palans, de treuils, auxquels se sont accrochés des lambeaux de chaluts de pêche poussés ici par les courants. Il atteint rapidement la proue. Une tourelle blindée est munie de son canon couvert de coquillages et d’algues étirées en chevelures mouvantes. Il pointe un nuage virevoltant d’anthias rose orangé. À l’extrémité du gaillard d’avant, des chaînes sont encore engagées dans leurs écubiers, et deux ancres sont à poste. Il descend le long de la coque, atteint le fond sableux et relève la tête. Maintenant placé en contrebas de l’étrave, en contre-plongée, il contemple un instant la masse énorme du cargo fondre sur lui. Un point de vue imprenable. Reprenant de la hauteur, il observe en enfilade toute la longueur du pont. Pas de Sam. Où s’est-il fourré ce petit con ? De plus en plus agacé, il remonte le navire sur toute sa longueur, une bonne soixantaine de mètres, et parvient à la cassure arrière provoquée par la torpille tueuse. La cavité obscure est largement ouverte, affleurant le sable. Un courant assez sensible semble l’aspirer parmi les tubulures et les câbles électriques enchevêtrés, les manettes et les volants déformés par la déflagration de l’explosion. La masse confuse du moteur principal, revêtu de couches de sédiments noirâtres, occupe tout l’espace central de la salle des machines. Il s’enfonce sans hésiter au-dessus de ce fatras de métal disloqué, parvient rapidement à la paroi du fond. C’est au moment où il fait demi-tour qu’il lui semble qu’une forme ondoyante s’est enfuie devant lui. Il s’immobilise, saisi brusquement d’une appréhension incompréhensible. Recule lentement. S’adosse à la paroi. Une anguille ? Un congre ? Rien de certain. Fouillant de son faisceau lumineux le trou noir d’un renfoncement, il distingue, à trois ou quatre mètres de lui, ce qu’il pense être une bouche béante d’une trentaine de centimètres de diamètre, qui s’enfouit centimètre par centimètre dans le recoin le plus obscur et se fige dans une immobilité minérale. Deux rangées de dents, fines et luisantes, émergent de l’obscurité, cerclant l’anneau des mâchoires à peine visibles. Une murène... C’est la première fois qu’il se trouve nez à nez avec ce genre de bestiole. Il ne sait rien de ses réactions. Pour se rassurer, il est vrai que son cœur s’est emballé, il décroche le coupe-filet de sa poitrine et le tient dans la main droite, devant lui, prêt à parer une éventuelle attaque. Il faudrait qu’il se replie, qu’il longe les parois déchiquetées, et regagne la sortie. Mais ses bouteilles butent contre des longerons éclatés, puis s’encastrent entre deux arceaux d’acier. Il se dégage pourtant en se penchant en avant, d’un petit mètre. L’assaut est fulgurant. Une fraction de seconde a suffi. La forme ondoyante a jailli de l’obscurité. Il n’a perçu qu’un fuseau cylindrique de peau luisante à quelques centimètres de son masque, et simultanément une douleur foudroyante a électrisé sa main droite. Il l’éclaire de sa torche. Le couteau a disparu, et l’extrémité du majeur et de l’index est déchiquetée. Deux nuages de filaments sombres s’en échappent et s’épaississent en volutes gracieuses. Un instant interdit par le spectacle, il est secoué maintenant d’un tremblement de panique irrépressible. Sa respiration s’est hachée. De lourdes bulles d’air expiré s’élèvent en grappes énormes et précipitées. Remonter. Vite, remonter. Tant pis pour les paliers. Chaque pulsation de son cœur provoque un élancement terrible qui le tétanise. La dernière phalange de ses deux doigts est sûrement sectionnée. Il hurlerait s’il le pouvait. Et Sam, où est-il ce connard ? Il lève la tête. Une ouverture, là, à deux mètres au-dessus de lui. Une large colonne circulaire se découpe en diagonale, un conduit d’aération ou de cheminée sans doute, d’un bon mètre de diamètre, qui rejoint le pont supérieur, et par lequel il devine surtout la luminosité de la surface de la mer. Il laisse tomber sa lampe et s’engage dans le boyau, entraîné par le courant qui s’y engouffre, la main droite plaquée contre sa poitrine. L’ignorer, ne pas y penser. Son regard est rivé vers la bouche lumineuse, huit ou dix mètres plus haut. L’issue semble cependant, maintenant qu’il s’en approche, obturée de lignes croisées. Des algues ? Qu’importe, il faut sortir de là, s’en extraire coûte que coûte. Une dernière propulsion des palmes. Il débouche enfin sur le pont supérieur, mais constate avec effarement, plaquées contre la visière de son masque, les mailles de nylon d’un filet de pêche qui obstruait la cheminée. Haletant d’une terreur qu’il n’a jamais connue, il fouette l’eau du conduit de coups de palmes rageurs, cherche à forcer le passage, remonte en effet, parvient à s’extirper presque entièrement de la colonne, mais une fois le corps entièrement sorti du boyau, il ne monte plus. Il a beau frapper plus fort ses palmes, il ne bouge plus. Coincé, bloqué dans son ascension. Enveloppé qu’il est maintenant d’une longue chasuble de dentelle en lambeaux, recouvrant les bouteilles et son crâne. De sa main gauche, il tente de la soulever, écarte, repousse, tire, refoule, arrache. Elle résiste. Revient sur lui plus avide par d’autres endroits. Esquive ses tentatives de l’empoigner. Crochetée maintenant aux détendeurs, elle s’agrippe à son bras valide à la gestuelle grotesque et frénétique, s’enchevêtre entre ses jambes. Solo de danse aquatique dans le grand bleu. L’ombrelle opaline, légère comme un voile de mariée, se cramponne, s’agglutine. Elle désire son corps, et l’épouse et l’étreint plus étroitement encore à mesure qu’il se démène en gesticulation maladroite, incohérente et dérisoire. Il s’étouffe. Il reprend son souffle un court moment. Sa douleur ne parvient plus au cerveau. Puis soudain, en une réaction réflexe, il exécute un demi-tour sur lui-même afin de s’échapper du côté opposé. Constate avec stupéfaction que le filet est crocheté en plusieurs endroits au bastingage. Que sa rotation précipitée a soulevé et rabattu sur lui un large pan flottant de la traîne de nylon qui se déroulait à plat sur le pont, sur plusieurs mètres. Une draperie effilochée en lanières qui s’enroulent couche après couche autour de ses bras et de ses jambes. Les bandelettes d’un linceul. Une force, un esprit, une déité mauvaise dissimulée en quelque recoin invisible du pont, tirait la sangle de fermeture du filet. Et tirait, tirait... Il a cessé alors de gesticuler en tous sens. Il s’essouffle pour rien, gaspille la réserve d’air comprimé. Il faut reprendre le contrôle de la situation. Mais sa main droite est gonflée d’élancements de souffrance atroce. Les décharges de douleur remontent son bras, irradient son épaule, embrasent ses reins. Bon Dieu, Sam ! Qu’est-ce que tu fous ? T’es où ? T’es où, nom de Dieu ? Décapeler son gilet stabilisateur est impossible. Seul le couteau de Sam pourrait découper la camisole de nylon... Ce connard de Sam... Jamais on ne se sépare. Jamais. Règle de sécurité numéro une. Putain, je suis fait comme un rat. Mais voilà soudain qu’une silhouette sombre surgit sur sa gauche, remontant le flanc bâbord de la coque. Sam ? Sam, grouille-toi, bon Dieu ! Sam s’approche, lentement, presque méfiant, l’examine en louvoyant autour de lui à distance respectable, le contourne pour repérer lui aussi les nombreux accrochages du filet au bastingage. Comme s’il jaugeait ou vérifiait un travail terminé. Qu’est-ce que tu attends pour couper ce foutu filet ? Grouille ! Sam, toujours aussi paisible, s’approche peu à peu et se fige devant lui. Il semble attendre un signal. Qu’est-ce que tu attends ? C’est pas le moment de plaisanter... Sam a retiré son embout. Des bulles d’air s’échappent en grappes légères. Et à quelques dizaines de centimètres de son masque, il lui adresse un large sourire, un de ces sourires éclatants de joie, de bonheur, de victoire. Puis replace l’embout dans sa bouche. Sam, bon sang ! Ton couteau ! Mais Sam s’est approché plus près encore de lui, à quelques centimètres maintenant. Comme pour l’embrasser. Il le fixe longuement, le temps d’imprimer son visage effaré dans sa mémoire, les yeux exorbités derrière les mailles de nylon, plisse des yeux ou cligne des paupières, comme s’il lui transmettait un message. Trois secondes s’écoulent, quatre, cinq, six... La déflagration de l’évidence le percute avec une violence inouïe. Sam ne bougera pas. Sam ne fera rien. Il a compris. Pomme... Le regard de Pomme qu’il a surpris hier soir, dans le jardin de la villa à demi plongé dans l’obscurité. Un regard vibrant et tendu vers Sam. Lui, il était revenu de la cuisine avec une bouteille de rosé d’un viticulteur du coin. Il se passait quelque chose. Non, il se faisait des idées. Impossible. Pas elle. Pas Sam. Il n’a rien dit. C’était tellement improbable. Depuis deux ans avec Pomme... Pourtant, hier soir, elle était toujours à rire et sourire des vannes vaseuses de Sam. Elle riait comme jamais il ne l’avait entendu rire. Toute la soirée. À deux mètres devant lui, Sam recule et le fixe encore, écarte les bras en haussant les épaules d’impuissance. Il n’y peut rien. Il n’y a rien à faire. Désolé. Game over. Puis il recule, croise les bras en forme de X devant son masque. Fin de mission. Il en rajoute même en joignant le pouce et l’index. OK. Tout va bien. Il attend encore quelques secondes, pour s’assurer peut-être que tout est en ordre, que la suite se déroulera sans imprévu, et pointe le pouce vers le haut. Il va remonter. Il agite les deux mains devant lui comme l’on dit adieu de la fenêtre d’un train en partance. Il faut bien se séparer un jour, couper le cordon. La laisse. Sam, déconne pas... Sam, bordel... Je m’en fous de Pomme... Coupe le filet ! Mais Sam a déjà pivoté sur lui-même et s’éloigne. Battement souple de ses palmes, à l’économie, indifférent. Tranquille. Il reprendra le câble qui ramène à la surface, au corps mort, au canot, à la côte. À Pomme. Au bonheur de vivre. II a levé un bras et agité une main en signe d’adieu. Puis il a disparu dans l’eau sombre. Il ne reviendra pas. Il le sait.
Une diode de sa montre-ordinateur clignote et vibre à son poignet. Elle lui signale qu’il faut entamer la remontée. Il ne peut s’empêcher de sourire. Ses bouteilles contiennent la réserve d’air largement suffisante aux longues attentes des différents paliers de décompression. Une heure et demie encore, au moins. Étrangement, il n’est traversé à cet instant d’aucune révolte, d’aucune rage. Non, c’est plutôt un apaisement, un soulagement. Le soulagement du vaincu au moment qui suit une capitulation. Une heure et demie à attendre la fin. À demeurer ficelé dans un filet arrimé au bastingage d’un ancien cargo fruitier. Empaqueté comme les régimes de bananes camerounaises qu’on transbahutait dans les cales. Sans pouvoir esquisser le moindre mouvement. Un débris parmi d’autres, qui se balance dans le courant au-dessus du pont, comme un fanal. Dans quelques jours, peut-être un mois, trois mois, il ne le sait pas exactement, il ne restera de lui qu’un squelette nageant dans une combinaison de plongée trop grande pour lui. Bouffé, sucé, nettoyé par tout ce qui ondule à cette profondeur. Un plongeur retrouvera un jour ou l’autre l’une de ses phalanges sur le pont. Il ne peut s’empêcher de sourire à nouveau. Une heure et demie. Il a tout le temps d’admirer l’épave. Tout le temps. Sam... Il l’aimait bien, Sam. Un loser magnifique, comme il aimait l’appeler, depuis l’enfance, depuis toujours. Plus qu’une heure vingt-neuf. Là-haut, le bleu lumineux de la surface, le miroitement du soleil. La douleur a disparu ou s’est faite oublier. Sa main droite n’existe plus. Il ne la sent plus, et la regarde comme détachée de lui. Son bras est aussi raide et dur que celui d’un macchabée. Tout le reste suivra, minute après minute. Il n’y a plus qu’à attendre. Ce ne sera pas long. Une heure vingt-huit. Le temps d’un petit film.