Bonjour a vous toutes et tous bon Mardi Gros Bisous et bonne journée
petrus
Messages : 1653 Points : 1633 Date d'inscription : 20/05/2014 Age : 79 Localisation : Tarn & Garonne
Sujet: bonjour et bon mardi !! Mar 2 Avr - 6:32
* gigi *
Messages : 564 Points : 580 Date d'inscription : 04/01/2019
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Mar 2 Avr - 9:49
bonne journée
je passe en vitesse malade toutes la nuit j'ai sa depuis que j'ai manger une banane hier soir
je devait aller au véto ce soir se sera pour demain si je vais mieux
ses pour faire un vaccin
reposez vous
courage a ceux qui en a besoin
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Mar 2 Avr - 10:05
bonjour tout le monde une belle journée s'annonce profitons en car normalement a partir de demain la pluie est de retour bonne journée a tous bisous
provence Admin
Messages : 5504 Points : 5617 Date d'inscription : 19/05/2014 Age : 83 Localisation : le bar sur loup 06620 region paca
Sujet: bonjour pluvieux le soleil pointe Mar 2 Avr - 11:26
bonjour cette nuit pluie ,mais ce matin trés fine et surtout humide aîe les rhumatismes !!! mais le jardin est heureux ce qui fait mon bonheur,Pierre a tout fini de planter les fleurs, cet apres midi je ferais un petit film pour partager amicalement Simone
Les dictons du 2 avril : Au moment où commence avril, l'esprit doit se montrer subtil. Quand avril tombe l'eau, vigneron répare le fond de ton tonneau. Bourgeon d'avril emplit le baril. Tonnerre en avril, défoncez vos barils
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"Pour ce qui est de l'avenir, il ne s'agit pas de le prévoir mais de le rendre possible." - Antoine de Saint-Exupéry
L'intelligence, ça n'est pas ce que l'on sait mais ce que l'on fait quand on ne sait pas." - Jean Piaget
C'est parce que l'intuition est surhumaine qu'il faut la croire ; c'est parce qu'elle est mystérieuse qu'il faut l'écouter ; c'est parce qu'elle semble obscure qu'elle est lumineuse." - Victor Hugo
"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit." - Aristote
"L'ignorance mène à la peur. La peur mène à l'ignorance. La haine conduit à la violence... Voilà l'équation." - Ibn Rochd
"L'éducation, c'est la famille qui la donne ; l'instruction, c'est l'état qui la doit." - Victor Hugo
La guerre, un massacre de gens qui ne se connaissent pas, au profit de gens qui se connaissent mais qui ne se massacrent pas" - Paul Valéry
"Les grandes âmes ont de la volonté, les faibles n'ont que des souhaits." - Proverbe chinois
J'ai toujours préféré la folie des passions à la sagesse de l'indifférence." - Anatole France
"N'essaie pas d'être utile. Essaie d'être toi : Cela suffit et cela fait toute la différence." - Paul Coelho
"Pour ce qui est de l'avenir, il ne s'agit pas de le prévoir mais de le rendre possible." - Antoine de Saint-Exupéry
Pour qu'un écologiste soit élu président, il faudrait que les arbres votent." - Coluche
"L'homme est fou. Il adore un Dieu invisible et détruit une nature visible, inconscient que la Nature qu'il détruit est le dieu qu'il vénère." - Hubert Reeves
Opaline Membres
Messages : 1232 Points : 1234 Date d'inscription : 28/05/2014 Age : 78 Localisation : Bouches-du-Rhône
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Mar 2 Avr - 11:43
Bonjour aux amis du forum J'ai été un peu bousculée ce matin, des tas de trucs à faire : labo, pharmacie pour mon ours...
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Mer 3 Avr - 5:29
Auzelles Membres
Messages : 743 Points : 747 Date d'inscription : 24/09/2017
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Mer 3 Avr - 6:03
L'éphéméride du jour...
Aujourd'hui, nous fêtons les Richard. Demain, nous fêterons les Isidore ainsi que les Alèthe et Alette.
Le 3 avril est le 93e jour de l'année du calendrier grégorien, le 94e en cas d'année bissextile. Il reste 272 jours avant la fin de l'année. C'était généralement le 14e jour du mois de germinal dans le calendrier républicain français, officiellement dénommé jour du hêtre.
à Marseille : le soleil se lève à 7h 17 le soleil se couche à 20h 06 durée d'ensoleillement : 12h 49 (+3mn)
Citation du jour : « Chacun extérieurement, devant les autres, se montre plein de dignité. Mais chacun sait bien tout ce qui se passe d'inavouable en nous dès que nous nous trouvons seuls avec nous-mêmes. » Luigi Pirandello
Dicton du jour : « Le 3 avril le coucou chante mort ou vif. »
Proverbe du jour : « C'est raison que chacun soit maître en sa maison. »
Événement du jour : 1882 :Le hors-la-loi Jesse James, pour qui a été inventée l'expression « ennemi public numéro un », est abattu par Bob Ford, un jeune homme de 20 ans qui s'était joint à la bande du criminel après avoir passé un accord avec les autorités pour ramener James, vivant de préférence. La tête de Jesse James avait été mise à prix avec une récompense de 150.000$. Ford sera cependant jugé, car il y avait eu mort d'homme, mais acquitté.
L'historiette du jour : Les Deux Vases de Mr P Il fut un peu surpris de la voir ce matin, comme si elle venait de faire son apparition dans le salon et aussi parce qu’elle avait l’allure d’un ange avec ses beaux cheveux roux et sa peau blanche. Il avait toujours aimé observer sa femme dans ses moments d’intimité, quand elle ne savait pas qu’il était derrière elle ou qu’elle faisait semblant de ne pas le voir. Il adorait la regarder se brosser les cheveux au coucher et se maquiller au réveil, tout comme il adorait la surprendre en train de danser ou de chanter. Il ne pouvait dire pourquoi, mais toutes ces petites manies l’émouvaient et l’attendrissaient au plus haut point.
Lire la suite:
Quand il la vit ce matin, elle était déjà prête, avait enfilé ses chaussures montantes et coiffé sa tête d’un bonnet phrygien. Lui, avait mis ses tennis de sport et s’était étiré une bonne vingtaine de minutes en l’attendant.
Ils sortirent de leur chalet vers neuf heures du matin, prirent la voiture et rejoignirent le hameau de Cassagne via Saint Pierre de Tripier. Elle ne parla pas trop pendant le trajet mais, tandis qu’il conduisait, il vit sur son visage un sourire radieux, pareil à celui d’un enfant qui s’apprête à déballer ses cadeaux. Les Corniches du Méjean représentaient quelque chose de spécial pour eux, ils en parlaient un peu pompeusement comme « leur endroit » car ils y voyaient les débuts inaltérés de leur amour même si ce n’était pas le lieu de leur toute première rencontre. Tous les deux férus d’escalade, ils s’étaient parlé pour la première fois lorsque leurs clubs respectifs avaient organisé l’ascension de « l’arrête Ouest », une paroi classée 6a et réputée pour sa vue imprenable sur les Deux Vases. Ils l’avaient gravie ensemble, s’étaient plu immédiatement et avaient attendu le départ de leurs collègues en fin de journée pour s’ébattre furieusement au pied de la paroi alors que le soleil se couchait sur la vallée.
En se garant et tandis qu’ils commençaient leur ascension, ils arboraient tous les deux un sourire lubrique, comme deux adolescents avides de nouveauté et de sensations en repensant aux bêtises qu’ils avaient souvent faites étant jeunes au détour d’un sentier ou depuis le sommet des falaises. Pendant qu’ils s’élevaient petit à petit dans la montagne et que le soleil projetait ses rayons brûlants sur la vallée, ils écoutaient au loin les aboiements des grues cendrées dans le ciel et surprirent à leurs pieds une légion de chenilles processionnaires, longues bestioles repoussantes coiffées d’une crinière orangée et pourvues de mille et une pattes velues, qui cherchaient désespérément un coin d’ombre à travers un champ d’orchidées sauvages. Ils continuèrent de s’enfoncer à travers les sentiers bordés de buis et de genévriers. Au bout d’un moment, Ariane le regarda et lui montra un églantier rempli de « gratte cul » pas encore mûrs, elle lui fit une blague très grasse à ce sujet mais il rit quand même car il lui avait toujours pardonné son côté un peu « pipi caca ».
Lorsqu’ils pénétrèrent dans la forêt de pins noirs résineux, elle lui confia qu’elle espérait voir à nouveau des mouflons et des sangliers, elle avait toujours été beaucoup plus sensible à la faune qu’à la flore, un peu comme lui sans doute. Il voulut l’embrasser à ce moment mais elle se déroba quand elle aperçut, derrière un pin sylvestre, un chevreuil majestueux.
Ce dernier, déjà aux aguets, prit instantanément la fuite lorsqu’elle brisa par inadvertance une touffe d’aiguilles de pins au sol. Elle revint sur ses pas avec une moue contrariée mais finit par sourire à nouveau et il lui prit la main.
Ils arrivèrent au bord des gorges de la Jonte un peu avant midi, et, depuis le sommet d’immenses falaises, ils admirèrent un panorama vertigineux : les vautours décrivaient des arcs de cercles dans le ciel pendant qu’un hibou grand duc déployait ses ailes puissantes avant de prendre son envol depuis le ravin de Cassagne. Cela faisait de nombreuses années qu’ils venaient ici ensemble et elle s’émerveillait toujours autant de ce spectacle ; son paysage préféré à lui ayant toujours été son visage à elle, il préférait la regarder à la dérobée et se délecter de sa béatitude. Elle lui montra, comme elle l’avait déjà fait des dizaines de fois, la forêt des Causses sur le versant opposé de la vallée tapissée de chênes pubescents où elle aimait observer les renards et les écureuils. Ils marchèrent ensuite vers l’Ouest jusqu’au balcon du Vertige, de là ils obliquèrent sur quelques mètres pour accéder au « Pas du loup », un passage étroit dans la montagne au détour duquel ils croisèrent un couple de randonneurs qui les regarda curieusement, marmonnant entre eux des paroles inaudibles. Ils ne cherchèrent pas trop à comprendre et arrivèrent rapidement aux Deux Vases.
***
Le Vase de Chine et le Vase de Sèvres, monolithes imposants et solitaires, dominaient les gorges de la Jonte telles deux divinités créées par la nature pour veiller sur le parc national des Cévennes. Tandis que les vautours poursuivaient leur parade sinistre dans le ciel, Ariane lui prit la main à nouveau et la teint fermement contre sa poitrine. Le soleil à son zénith balafrait les Deux Vases d’un jeu d’ombres et de lumières. Ils obliquèrent au Nord vers le Col des deux Canyons où un silence de plomb se mit à peser sur eux. Ils entendaient à présent le bruit de leur respiration et le vacarme de leurs pas sur le sol. Elle se mit à courir tout à coup vers l’entrée du Col d’où l’on pouvait voir les Deux Vases l’un derrière l’autre masquer le soleil, il la suivit du regard pendant qu’elle s’éloignait de lui et sentit une petite pression dans son ventre, comme une remontée acide. Il la vit au loin brandir son appareil photo et mitrailler le paysage sous tous les angles, il eut cette drôle d’impression, comme dans un rêve, de marcher vers elle sans ne jamais vraiment l’atteindre. Lorsqu’il arriva enfin à sa hauteur, là où le canyon se recroqueville dans la montagne, il ne la vit plus. Une peur soudaine s’empara de lui, ses oreilles se mirent à bourdonner et un violent acouphène lui scia le tympan. Il regarda le paysage autour de lui, hébété, comme pour trouver une réponse dans cette nature étourdissante. Il se pencha au niveau de la tranche du Canyon et vit, dix mètres plus bas, là où les lézards et les salamandres se faufilent entre les pierres, un figuier osciller doucement, quelques feuilles dispersées à la base de son tronc. La pente était raide sous ses pieds mais il s’y aventura. Guidé par l’adrénaline, il s’agrippa aux ronces et prit appui sur chaque pierre. Au début, il avait crié son nom dans la montagne, à présent, il hurlait si fort qu’il avait besoin de reprendre son souffle à chaque pas. Il arriva à hauteur du figuier. Au pied du tronc, un bout de plastique noir gisait parmi les feuilles ; il le prit dans ses mains et reconnut l’objectif de l’appareil. Une grande détresse le saisit, il hurla de plus belle et sentit son crâne se refermer sur lui-même. Après un certain temps, il reprit ses esprits et regarda encore plus loin devant lui, là où la pente s’inclinait fortement, il se sentit attiré par elle et eut l’impression de voir une ombre au loin, mouvante, l’appelant, le suppliant, l’implorant de venir l’aider... Il continua alors. Plus il avançait, plus le paysage majestueux devenait monstrueux mais il voyait toujours cette forme au loin. Il s’arrêta un moment et regarda autour de lui, il était totalement effrayé, le paysage se mit à tourner, il se sentit partir mais se cramponna sur ses pieds le plus fortement qu’il put. Il avait envie de vomir ; un premier relent arriva, un second lui tordit l’estomac et au troisième, un torrent de bile jaillit de sa bouche. Il se força à ne pas bouger pour rester accroché aux cailloux et aux racines. Il descendit à nouveau, un pas après l’autre et il la vit tout à coup au loin. Elle le regardait, s’agrippant désespéramment à une pierre, les jambes dans le précipice, paralysée, avec de gros yeux exorbités. Il bondit alors mais sa cheville se bloqua dans le sol, il trébucha, poussa un cri effroyable et tomba.
***
Quand il ouvrit les yeux, ce qu’il vit en tout premier fut du lichen tapissé de sang. Celui-ci avait un peu bruni au contact de l’air et de la mousse qui revêtait la souche d’arbre contre laquelle il avait fini sa chute. Il essaya par instinct de tourner la tête vers le ciel pour savoir d’où il était tombé, mais son crâne lui faisait un mal de chien, il ne pouvait plus bouger la tête sans avoir l’impression qu’elle allait exploser. Il baissa les yeux sur sa jambe, elle lui parut bizarre, comme si elle n’appartenait plus à son corps. Il voulut la bouger mais elle ne bougea pas, il tendit les bras vers elle et sentit une excroissance sur son genou: la rotule était disloquée et sa cheville brisée. La douleur l’envahit tout à coup. Le cerveau y était tellement concentré qu’il laissa sa migraine tranquille pendant un moment. Il put alors se tourner un peu et reconnaître l’endroit où il avait atterri. La pente y était moins raide mais quand même escarpée, si bien qu’il devait être attentif à avoir les talons un minimum plantés dans le sol pour ne pas glisser. Il était assis sur un terrain rocailleux tapis de pierres coupantes. Il comprit à cet instant l’ampleur de sa chute. L’endroit d’où il était tombé lui semblait très haut. Une paroi calcaire verticale d’au moins six ou sept mètres le séparait des ronces dans lesquelles il s’était emmêlé les pieds et qui se trouvaient plus à l’ouest, juste au dessus du précipice qu’il avait évité par miracle. L’état de sa jambe gauche l’inquiétait mais il ne réalisait pas encore tout à fait : il était dans cet état de semi conscience où l’on ne peut pas tout comprendre, tout analyser et tout sentir. Il repensa tout à coup à sa femme, à son visage surtout, apeuré et halluciné, encore un peu en vie mais déjà à moitié mort. Il se retourna vers le précipice d’où elle se tenait, celui-ci était à quelques mètres. Il se mit alors à ramper jusqu'à lui, ses jambes le suivant comme deux poids morts. Il lui fallut de longues minutes d’efforts pour arriver non loin de l’endroit où il avait vu Ariane pour la dernière fois. Ses jambes frottaient lourdement le sol à chaque effort qu’il faisait pour se hisser jusqu’au flanc abrupt de la montagne. Il se pencha mais ne vit pas sa femme ; la vue était bouchée par une épaisse forêt à une dizaine de mètres en contre bas, le vide était impressionnant. Il l’appela plusieurs fois et laissa l’écho amplifier son désarroi. Il savait qu’elle n’avait que peu de chances de s’en sortir indemne après une telle chute mais il ne laissa pas le désespoir l’envahir. Sa tête lui faisait moins mal, mais sa jambe gauche l’handicapait, il perdait trop de sang. Il s’accroupit pour bander sa jambe, arracha une partie de sont t-shirt et serra très fort juste au dessus du genou, où il s’était entaillé le plus profondément. Il comprit en se relevant qu’il devrait soit ramper, soit marcher sur une jambe pour espérer redescendre.
La pente sur laquelle il avait atterri se terminait par une paroi abrupte de dolomie calcaire. Il avait déjà escaladé toutes celles surplombant la forêt des Causses mais jamais sans corde. Il rampa jusqu’à son bord pour avoir la tête dans le vide et observer sa surface : celle-ci possédait des points d’appuis et des anfractuosités. Il n’était pas impossible de la descendre mais ce serait extrêmement risqué vu l’état de sa jambe. Il n’avait guère d’autre choix, il banda sa jambe en plusieurs endroits pour la maintenir stable et la plus droite possible. Il pensa à sa femme, rassembla tout son courage, banda ses muscles et passa les deux jambes dans le précipice. La douleur le lançait chaque fois qu’il bougeait mais il encaissait et serrait les dents. Il agrippa des deux mains à une roche présente au sommet de la falaise. Après avoir vérifié son encrage au sol, il se laissa glisser doucement dans le vide. Au moment où sa hanche bascula, il serra la pierre de toutes ses forces. Il était à présent dos au vide, le ventre contre la paroi, son pied droit posé sur un appui et sa jambe gauche ballottant dans le vent. Il soufflait bruyamment et en fréquence. Grâce à son expérience, il refusa de regarder en bas, se concentrant uniquement sur son prochain appui. Il descendit prudemment, jugeant plusieurs fois sa prise avant de poser son pied dessus. Au milieu du chemin, il ne sentait plus beaucoup ses bras ni ses mains crispées en permanence sur cette roche coupante. Il devenait urgent de se reposer. Il vit plus bas un bloc de calcaire ressortant de la falaise, le rejoignit péniblement avec le peu de force qui lui restaient. Il reposa totalement ses jambes dessus et put enfin reprendre des forces. Au bout de cinq minutes, il continua sa descente et vit la forêt en contrebas. À une dizaine de mètres, la cime des arbres ressemblait à de gigantesques brocolis. Les vautours planaient au dessus de sa tête, leurs grandes ailes déployées, et le soleil qui était en train de tomber laissait la vallée se remplir d’une ombre glaciale. Sa jambe le faisait terriblement souffrir à tel point qu’il en avait la nausée. Il reprit peu à peu son souffle et continua. Il fit preuve d’une extrême prudence, jugeant minutieusement la qualité d’un appui avant de s’élancer. Il descendit ainsi environ cinq mètres puis, au moment de continuer, constata que la paroi devenait toute lisse. Il lui restait à peu près huit mètres avant la première cime d’arbre et il ne voyait aucun point d’encrage, comme si l’on avait poncé sa surface exprès. Il regarda les feuilles des arbres qui ne semblaient pas si loin, puis le ciel et le soleil qui se couchaient derrière les Deux Vases. Il se mit à sangloter tout d’un coup, une rage lui tordit les tripes, il se sentait maudit, hurla et frappa sa tête contre la pierre. Il surprit alors, dans un creux de la falaise, la queue effilée d’un oiseau, un martinet sans aucun doute, avec son plumage sombre et sa tête sympathique. Il semblait comprendre sa peine, c’est du moins ce qu’il se dit en le voyant dodeliner son large cou en sa direction. Cette présence le rassura. Ce petit être vivant, niché au creux de la falaise, lui donna un certain courage. Il surprit à sa gauche, cachée par l’ombre qui recouvrait de plus en plus la montagne, une longue entaille verticale fendant la paroi. Il se déplaça alors latéralement au contact de la pierre et constata qu’il s’agissait d’une fine rainure parcourant le calcaire, comme une cicatrice sinueuse. L’appui était maigre et peu solide car le calcaire était poreux et cassant, il fallait que son unique jambe supporte le plus possible son poids pour éviter de le faire craquer sous ses mains.
Il descendit pas à pas. Sa jambe était tétanisée, ses mains suaient et rendaient l’appui plus glissant encore car il s’agrippait à la paroi uniquement avec la pulpe de ses doigts. Il sentit à un moment qu’il allait lâcher et que sa prise se dérobait. Il retira ses mains brusquement et chercha à s’agripper un peu plus bas mais le calcaire céda aussitôt, se cassant comme un biscuit sec, il chuta sans pouvoir se rattraper à quoi que ce soit. Lorsqu’il comprit qu’il ne pourrait plus se rattraper à rien, il réalisa, l’espace d’un quart de seconde, à quel point il était facile de tout lâcher. Juste avant d’être amorti par les rameaux tortueux d’un chêne, il ressentit de l’apaisement dans son corps et avait retrouvé, enfin, pendant cet instant très court, un peu de raison et de calme.
Les rameux du chêne se brisèrent, les bourgeons sautèrent comme des confettis, lui s’étala sur le sol, la terre et les feuilles. Il n’essaya pas de se relever tout de suite, il attendait autre chose. Ses ongles griffèrent le sol, ses yeux se remplirent de larmes, il sentit l’air remplir ses poumons et voyait le sang couler de son visage. Il entendit autour de lui les bruits de la forêt et le vol des chauves souris au dessus de sa tête, qui, réveillées par sa chute, faisaient claquer leurs ailes dans la nuit noire. Il sentit aussi le froid et le vent qui naviguaient dans la forêt à toute vitesse. Il était tellement fatigué qu’il ressentait une certaine joie à ne plus pouvoir bouger. Il laissait la douleur lancinante se calmer petit à petit. Il ne se relèverait pas tout de suite, il le savait. Il voulait maintenant dormir, il ferma les yeux et quand il sombra, il sut qu’il se réveillerait.
***
Il émergea un peu avant 6 heures du matin, il tremblait de froid. Le fond de sa gorge était si desséché qu’il n’arrivait pas à parler. Ses paupières, quant à elles, collaient l’une à l’autre et l’empêchaient de voir parfaitement. Un léger givre recouvrait la mousse et le lichen parasite, le bout de son nez était anesthésié. Il pivota un peu sur lui même et se redressa sur les coudes. Il était sur un sentier non balisé, à en juger par la densité de feuilles sur le sol, perdues dans la forêt des Causses. De par l’état de ses jambes, il ne se sentait pas capable de marcher. Sa jambe droite n’était pas cassée mais complètement anesthésiée par le froid et terriblement pale, comme si le sang avait reflué vers le centre de son corps. Il se réchauffait d’ailleurs les mains contre son ventre et son entrejambe. Il essaya malgré tout de se lever en se hissant debout à l’aide d’un rameau noueux. Sa jambe toute raide le fit tenir debout mais son genou semblait bloqué, comme un pantin aux articulations oxydées. Quand il voulut avancer, il tomba aussitôt. Allongé sur le ventre, il constata que le sentier descendait un peu, il rampa alors et progressivement gagna du terrain. Il avançait doucement, se fichant éperdument du temps et de la distance. Il avançait machinalement, l’effort n’en était pas moins épuisant mais il le répétait sans cesse, à la manière d’un robot qui ne s’arrête qu’une fois débranché. La douleur avait beau être immense, il continuait inlassablement sa route, implacable.
Au bout d’un moment, il entendit un bruit au dessus de sa tête, périodique et mélodieux. Il leva le menton et vit dans le ciel, à travers l’épaisse forêt, la cuirasse jaune et rouge d’un hélico. Il ne cria pas contre lui mais émit des borborygmes ; il avait un sourire un peu fou sur ses lèvres et se mit à rire lorsque l’hélicoptère s’éloigna.
Il continua de ramper des heures durant. Hypnotisé, il fixait un point à quelques centimètres devant lui et ne le lâchait pas du regard. Lorsque ses yeux commencèrent à se fermer, il sentit de l’eau sur ses coudes. L’herbe et les feuilles étaient à présent mouillées. Une légère euphorie monta en lui. Il voyait des roches humides et entendait à quelques mètres le doux flot d’une rivière : il comprit malgré le brouillard dans son esprit qu’il avait quitté la forêt et les pelouses sèches des Causses pour les rivières de la Jonte. Il ne s’arrêta pas pour autant, bloqué dans ce mouvement immuable : il rampait encore et toujours, ses genoux se salissaient de boue, ses mains rencontraient de petits cailloux puis des roches plus imposantes. Il observa un crapaud aux joues bouffies qui surveillait la berge ainsi qu’une famille de merles, volant à la surface de l’eau et piaffant à l’unisson. Il s’arrêta enfin lorsqu’il aperçut un peu plus loin, au milieu de la rivière, un héron filiforme, les pattes immergées dans l’eau à l’affût d’un poisson. Il se mit à avoir des fourmis dans les bras et s’allongea sur la berge, épuisé. Il effleura de sa main les graviers et les sédiments coincés dans la boue. Il écoutait le bruit de l’eau qui venait mourir contre la berge et se sentait bien, comblé en quelque sorte.
Il entendit tout à coup le bruit infernal de l’hélico qui se rapprochait. Il leva la tête et le vit, sa massive carcasse atterrissant de l’autre coté de la rivière. Les hélices se mirent à ralentir et il se stoppa tout d’un coup, à une trentaine de mètres de lui. Il avait comme un voile devant les yeux mais il arrivait à distinguer une silhouette en train de s’approcher – le secouriste certainement, avec tout le matériel pour le sauver. Il ne ressentit rien de spécial à ce moment, même pas du soulagement. Il posa sa tête contre le sol et sentit sa fraîcheur. La boue lui boucha l’oreille, il ne percevait les sons que d’un côté et cela lui fit un drôle d’effet, comme s’il entendait tous ces bruits depuis une bulle et qu’il était hors du monde. Il redressa la tête, sa vue devint plus nette, il vit distinctement le secouriste contourner la berge pour le rejoindre, puis, tournant un peu la tête vers l’hélico il la vit, assise un peu plus loin, sur le marchepied du camion de pompier. Il se redressa subitement, plissa les yeux et la reconnut : Ariane. Elle semblait blessée à la tête, on l’avait emmitouflée dans une couverture de survie dorée. Il eut soudain l’impression qu’elle le regardait. Il lui sourit et cria son nom plusieurs fois en lui faisant de grands signes avec la main. Elle semblait mal en point mais il était soulagé de la savoir en vie, il voulait la prendre dans ses bras mais vit le secouriste accourir. Il le vit se pencher sur lui et l’examiner méthodiquement. Il lui prit les bras et lui dit qu’il voulait rejoindre sa femme. Ce dernier, trop concentré, ne lui répondit pas. Il lui prit son pouls et lui demanda de se calmer. Il lui dit qu’il avait la jambe en mauvais état et qu’on devait l’hélitreuiller mais que tout irait bien. Plusieurs pompiers arrivèrent alors et le transportèrent jusqu’au pied de l’hélico. Leur camion était stationné un peu plus haut sur la colline. Il la vit plus distinctement : toujours enrobée dans sa couverture, elle semblait perdue et triste. Il l’appela à nouveau. Les pompiers le calmèrent puis, quand il hurla son nom, ils le maîtrisèrent. Quand il ne bougea plus, ils relâchèrent leur étreinte. Il tourna la tête vers eux et les supplia de la rejoindre. Il avait besoin de la voir, de lui parler, il était tellement obnubilé par cette pensée qu’il n’avait pas vu qu’une femme s’était approchée d’eux. Il la prit pour un médecin au premier abord mais son visage préoccupé lui disait quelque chose. Il la vit s’éloigner avec un des pompiers pour lui parler.
— C’est mon frère, dit elle. — Vous savez ce qu’il se passe ? Il est confus depuis tout à l’heure et n’arrête pas de parler de sa femme. — On devait se voir chez lui aujourd’hui, ça fait un an jour pour jour qu’il a perdu sa femme. Quand je suis arrivée chez lui, il n’était pas là. Je savais qu’il serait ici, c’est dans cette montagne qu’elle a eu l’accident... Il va s’en sortir ? — Oui, ses jambes sont salement amochées mais ça ira, on va l’emmener tout de suite à l’hôpital.
Il regarda cette femme. Il la reconnaissait presque, mais sans pouvoir lui donner un nom. Puis il posa la tête sur le brancard, ferma les yeux et ne vit plus rien.
Bonne journée à toutes et tous
petrus
Messages : 1653 Points : 1633 Date d'inscription : 20/05/2014 Age : 79 Localisation : Tarn & Garonne
Sujet: bonjour et bon mercredi !! Mer 3 Avr - 6:57
* gigi *
Messages : 564 Points : 580 Date d'inscription : 04/01/2019
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Mer 3 Avr - 8:42
je vais un peu mieux
courage a ceux qui en on besoin
Opaline Membres
Messages : 1232 Points : 1234 Date d'inscription : 28/05/2014 Age : 78 Localisation : Bouches-du-Rhône
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Mer 3 Avr - 8:45
Bonjour tout le monde Le temps est gris mais il n'a pas beaucoup plu, pourtant la terre en a besoin. Aujourd'hui peut-être, ou alors demain...♫
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Mer 3 Avr - 9:21
Bonne journée a toutes et tous pour ce mercredi , les taureaux et les chevaux sont très joli dans les prés sous la pluie mes il fait frai au marrée , de ma belle petite Camargue
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Mer 3 Avr - 11:15
bonjour a tous il fait froid aujourd'hui vous allez bien bonne journée a tous bisous
provence Admin
Messages : 5504 Points : 5617 Date d'inscription : 19/05/2014 Age : 83 Localisation : le bar sur loup 06620 region paca
Sujet: bonjour pluvieux Mer 3 Avr - 11:28
bonjour sous la pluie hier au soir qu'elle surprise en me couchant un coin du lit tout mouillé la couette dessous pareil et tout le jour Gipsy ne pouvait plus sauter sur le lit ou une chaise bizarre du coup j'ai replié le morceau de couette et j'ai mis pour me couvrir une autre petite et ce matin Pierre a tout refait le lit et nous emmenerons la couette a la teinturerie en ville mais si elle refait j'irais voir le veto ..j'ai bien peur car il y à des années en Suisse j'avais une petite chienne je la sortais le soir , et le matin a 5h , avant de prendre mon bus, j'habitais au 7eme souvent l'ascenseur en panne et bien a 6h elle pissait dans le lit ,le veto qui était le président m'a dit je ne peux pas placer un chien comme ça il faut l'euthanasier (un petit pékinois) pas d'autre solution ,....mauvais souvenir mais rien a y faire....je pense que ce n'est qu'une fois ..... alors chaque nuit un herison vient manger les croqettes du chat,je ne peux le voir....
Les dictons du 3 avril : Comme est fait le 3, il fait le mois. Le 3 avril le coucou chante mort ou vif.
Ecouter et parler
" La nature nous a donné deux oreilles et seulement une langue afin de pouvoir écouter d'avantage et parler moins. " Zénon d'Elée
Education
" L'éducation développe les facultés, mais ne les crée pas. " Voltaire
" Les enfants ont plus besoin de modèles que de critiques. " J. Joubert
Egalité et inégalité
" Il ne se trouve pas d'aussi grande distance de bête à bête que d'homme à homme. " Plutarque
" Les hommes naissent bien dans l'égalité, mais ils n'y sauraient demeurer. " Montesquieu
" Un homme peut n'être pas l'égal d'un autre homme, mais il est toujours son semblable. " Louis de Bonald
" Ce qui rend l'égalité difficile, c'est que nous la désirons seulement avec nos supérieurs. " Henry Becque
Erreur
" C'est le propre de l'homme de se tromper ; seul l'insensé persiste dans son erreur. " Cicéron
" Les rivières ne se précipitent pas plus vite dans la mer que les hommes dans l'erreur. " Voltaire
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Jeu 4 Avr - 6:36
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Jeu 4 Avr - 6:37
Bonne journée a toutes et tous aujourd’hui jeudi , Gros bisous le weekend approche ( mon deuxième forum et ouvert pour ce a qui sont intéresser )
Dernière édition par jean-louis le Jeu 4 Avr - 6:41, édité 1 fois
petrus
Messages : 1653 Points : 1633 Date d'inscription : 20/05/2014 Age : 79 Localisation : Tarn & Garonne
Sujet: bonjour et bon jeudi !! Jeu 4 Avr - 6:38
Opaline Membres
Messages : 1232 Points : 1234 Date d'inscription : 28/05/2014 Age : 78 Localisation : Bouches-du-Rhône
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Jeu 4 Avr - 7:43
Bonjour tout le monde J'espère que tout le monde va bien
Les goélands à Essaouira
* gigi *
Messages : 564 Points : 580 Date d'inscription : 04/01/2019
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Jeu 4 Avr - 9:25
onde positive a ceux qui en on besoin
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Jeu 4 Avr - 10:14
bonjour a tous et bon jeudi bisous
* gigi *
Messages : 564 Points : 580 Date d'inscription : 04/01/2019
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Ven 5 Avr - 0:05
onde positive a tous
petrus
Messages : 1653 Points : 1633 Date d'inscription : 20/05/2014 Age : 79 Localisation : Tarn & Garonne
Sujet: bonjour et bon vendredi !! Ven 5 Avr - 5:19
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Ven 5 Avr - 6:40
Bonjour a vous toutes et tous bon Vendredi et bon weekend gros bisous
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Ven 5 Avr - 7:34
Opaline Membres
Messages : 1232 Points : 1234 Date d'inscription : 28/05/2014 Age : 78 Localisation : Bouches-du-Rhône
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Ven 5 Avr - 8:04
Bonjour tout le monde
provence Admin
Messages : 5504 Points : 5617 Date d'inscription : 19/05/2014 Age : 83 Localisation : le bar sur loup 06620 region paca
Sujet: bonjour ensoleillé Ven 5 Avr - 11:48
bonjour ensoleillé pas froid le jardin est en place pour le moment les dalhias et les glaieuls vont sortir,Pierre va bien les zanimaux aussi et moi ,pauvre de moi des que je me léve les douleurs arrivent ras le bol mais rien a faire aussi le matin je n'ai pas envie de me lever et a 10h je ne peux rien faire
Les dictons du 5 avril : Fleur d'avril ne tient qu'à un fil. À la sainte Irène s'il fait beau, il y aura moins de vin que d'eau
Proverbes de Confucius (Homme d'état et philosophe chinois.)
Il faut se garder de trois fautes : parler sans y être invité, ce qui est impertinence ; ne pas parler quand on y est invité, ce qui est de la dissimulation ; parler sans observer les réactions de l'autre, ce qui est de l'aveuglement.
Je n'ai pas encore vu un homme qui aimât la vertu autant qu'on aime une belle apparence.
Je ne puis apprendre à parler à qui ne s'efforce pas de parler.
Je ne veux ni ne rejette rien absolument, mais je consulte toujours les circonstances.
L'homme sage n'est pas comme un vase ou un instrument qui n'a qu'un usage ; il est apte à tout.
L'ouvrier qui veut bien faire son travail doit commencer par aiguiser ses instruments.
Ne vous souciez pas de n'être pas remarqué ; cherchez plutôt à faire quelque chose de remarquable.
Quand on peut accomplir sa promesse sans manquer à la justice, il faut tenir sa parole.
On peut connaître la vertu d'un homme en observant ses défauts.
Quand on ne sait pas ce qu'est la vie, comment pourrait-on savoir ce qu'est la mort ?
Quand vous rencontrez un homme vertueux, cherchez à l'égaler. Quand vous rencontrez un homme dénué de vertu, examinez vos propres manquements.
* gigi *
Messages : 564 Points : 580 Date d'inscription : 04/01/2019
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Sam 6 Avr - 0:24
a tous
courage a ceux qui en on besoin
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Sam 6 Avr - 4:23
petrus
Messages : 1653 Points : 1633 Date d'inscription : 20/05/2014 Age : 79 Localisation : Tarn & Garonne
Sujet: bonjour et bon samedi !! Sam 6 Avr - 5:52
Opaline Membres
Messages : 1232 Points : 1234 Date d'inscription : 28/05/2014 Age : 78 Localisation : Bouches-du-Rhône
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Sam 6 Avr - 8:59
Bonjour tout le monde Je suis HS
L'oiseau cardinal de l'océan indien
Auzelles Membres
Messages : 743 Points : 747 Date d'inscription : 24/09/2017
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Sam 6 Avr - 9:28
L'éphéméride du jour...
Aujourd'hui, nous fêtons les Marcellin. Prénoms fêtés autrefois : Prudence. Demain, nous fêterons les Jean-Baptiste de la Salle.
Le 6 avril est le 96e jour de l'année du calendrier grégorien, le 97e en cas d'année bissextile. Il reste 269 jours avant la fin de l'année. C'était généralement le 17e jour du mois de germinal dans le calendrier républicain français, officiellement dénommé jour du mélèze.
à Marseille : le soleil se lève à 7h 12 le soleil se couche à 20h 10 durée d'ensoleillement : 12h 57 (+3mn
Célébration de demain : • Journée mondiale de la santé
Citation du jour : « Madame, sous vos pieds dans l'ombre, un homme est là Qui vous aime, perdu dans la nuit qui le voile, Qui souffre, ver de terre amoureux d'une étoile. » Victor Hugo
Dicton du jour : « L'hiver n'est jamais achevé, que la lune d'avril ne nous ait houspillés. » « Au jour de Sainte-Prudence, s'il fait du vent les moutons dansent. »
Proverbe du jour : « Entre l'arbre et l'écorce il ne faut point mettre le doigt. »
Événement du jour : 1992 : L'un des plus grands auteurs de science-fiction, l'écrivain et biochimiste américain d'origine russe Isaac Asimov, meurt des suites d'une défaillance cardiaque et rénale, à l'âge de 72 ans. Il est l'auteur de plus de 500 ouvrages, dont la célèbre trilogie Fondation et le cycle des Robots.
L'historiette du jour : Le faux frère de Florence Léon et Ursule venaient de saluer le dernier convive, un cousin de leur âge qui repartait en direction de Limoges. La journée tirait à sa fin et le soleil allait bientôt disparaître derrière les montagnes. Les jumeaux se retrouvaient seuls, pour la première fois, dans l’imposante maison de famille. La bâtisse couverte de lauzes était nichée sur le flanc d’une colline, à 30 minutes en voiture de Millau. Ils l’avaient toujours connue. Elle avait été acquise par leurs grands-parents paternels. En aveyronnais pure souche, ils avaient souhaité s’y retirer à l’heure de la retraite. « Elle se mérite » avait annoncé l’aïeul le jour de l’emménagement : il fallait emprunter une route étroite en épingle à cheveux au cœur de ces vieux reliefs arrondis, couverts de chênes et de pins. Puis un chemin empierré encore assez pentu conduisait à cette demeure. Construite avec des pierres légèrement rosées, on aurait dit un bijou posé dans un écrin de verdure.
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Ensemble, lorsqu’ils étaient enfants, les deux frères avaient appris à marcher sur l’esplanade qui surplombait le vallon. Avec leur père, ils avaient entretenu les rangs de tomates et haricots du potager en espalier. Avec la grand-mère, ils avaient savouré les fraises et, un peu plus tard dans la saison, les framboises. Ici, ils avaient connu leurs premières amoureuses. Chaque pièce de la maison, chaque recoin du jardin leur rappelaient un souvenir, souvent heureux, quelquefois pas. Depuis 6 mois, à leur tour, ils étaient en retraite. Ce matin, entourés des proches, ils ont enterré leur père dans le cimetière du village, à 4 kilomètres de la maison. Le vieil homme, très âgé, était tombé dans sa cuisine. L’isolement de son domicile était tel qu’il avait été retrouvé mort deux jours plus tard. Le maire lui avait maintes fois proposé de porter un bracelet électronique pour appeler les secours en cas de besoin. « Si seulement il s’était résolu à l’accepter » regrettait encore une fois Ursule. Toute la famille était réunie à l’occasion de ces tristes retrouvailles. Le père avait tenu une brasserie à Paris. Pendant 30 ans, il avait géré un établissement place de la Trinité, dans le 9ème arrondissement. « C’est tout ce que je sais faire et puis je fais vivre une tradition, moi » répondait-il inlassablement, chaque fois que la question d’exercer une autre profession lui était posée. Il était le seul à avoir poursuivi cette activité après ses parents. Désormais, il les avait rejoints et reposait en paix auprès d’eux. Le soleil disparaissait dans un costume bleu et rouge qui donnait encore plus d’éclat aux couleurs de la maison. Il promettait une belle journée le lendemain. Les deux frères remontèrent les 10 vieilles marches de pierre que les occupants successifs avaient fini par creuser. Ils se sentirent seuls, terriblement seuls. Ils avaient quelquefois imaginé cet instant, mais pas l’intensité de la douleur. Ils se demandaient comment le manque, l’absence pouvaient apporter autant d’angoisse, d’insécurité à leur âge et leur faire autant de mal. Leurs parents leur apparurent comme une muraille sur laquelle ils avaient toujours pu s’appuyer, qui les avait toujours protégés. Le souvenir de la perte de leur mère vint s’ajouter au chagrin du moment. Deux jours plus tard, ils commencèrent les démarches administratives qui firent office d’anesthésiant. S’occuper l’esprit à établir les listes d’organisme à prévenir, tandis que les mains griffonnaient des lettres, pliaient ces missives avant de les mettre sous enveloppe. Une relation épistolaire austère et mécanique : un nom, une date de décès, un numéro d’adhérent ou de client. Et recommencer encore et encore la même opération. Juste des blancs à remplir sur des documents officiels destinés aux banques, caisses de retraite, contrat de téléphone, d’électricité, assurances vie. Et pas une trace de sentiment, d’humanité. Le roman d’une vie s’achevait. Malgré eux, ils y apposaient le point final. — On va réussir à garder la maison, hein ? lança un soir Léon, le dos déjà légèrement courbé devant son assiette de charcuteries. — Evidemment. On a la chance de pouvoir se le permettre. Et puis, on est encore en forme pour venir régulièrement et nous occuper du jardin. T’inquiète pas. Il n’est pas question de s’en séparer. On sait bien tous les deux que c’est notre point d’ancrage. Ursule tentait d’afficher un sourire et de rassurer son frère. Ils étaient d’accord, comme toujours depuis leur toute petite enfance, pour revenir dans cette maison, ensemble ou pas, selon les occupations de chacun. Ils contactèrent le notaire pour fixer une date afin d’organiser la succession. Ce serait dans un mois. Chacun retourna dans sa vie parisienne. Peut-être avaient-ils besoin de se rassurer car ils passèrent beaucoup de temps ensemble durant les semaines qui les séparaient de ce rendez-vous. Ils ressentaient l’envie de se raccrocher à leur histoire commune. Depuis leur conception dans le ventre de leur mère, ils vivaient une relation fusionnelle. Cette disparition semblait la rendre encore plus intense. Lorsque le jour du rendez-vous arriva, ils se retrouvèrent devant l’étude et s’étreignirent chaleureusement. Ils étaient sereins ; il s’agissait pour Léon et Ursule d’une simple formalité. Ils connaissaient bien ce notaire. Celui-ci suivait les affaires de leur famille et son père connaissait déjà leur grand-père. Ce matin-là, Maître Dubois avait l’air soucieux et ne les accueillit pas très cordialement. Les jumeaux remarquèrent tout de suite une retenue dans sa posture. Ils s’assirent tous les trois et un silence pesant s’installa. Les deux frères échangèrent un regard interrogateur, les sourcils froncés. Le notaire se leva, fit quelques pas la tête baissée et les mains dans le dos. Il s’arrêta, les regarda fixement et commença à parler lentement, presque à voix basse : — Je suis très mal à l’aise ce matin et porteur de deux nouvelles très perturbantes et vous m’en voyez navré. Votre père m’a laissé des instructions. Tout d’abord, la maison ne sera pas pour vous. Vous êtes les bénéficiaires des assurances vie. Ensuite, je dois vous annoncer qu’il a eu un enfant né d’une relation hors mariage. Ce fils est de 10 ans votre cadet. Il se dirigea vers la porte et fit entrer l’homme qui, quelques minutes auparavant, était venu s’asseoir face à Ursule et Léon. Lorsqu’il ôta sa casquette et ses lunettes fumées, ils restèrent bouche bée. C’était le portrait tout craché de leur père. — Je vous présente Henri Lasserre. Votre père a dit ne lui avoir jamais offert une vie de famille, alors il a souhaité lui léguer la maison de famille. Ils étaient assommés, incapables de prononcer un mot. Le silence couvait une rage qui explosa. Léon se leva d’un bond : — Mais enfin Maître, ce n’est pas possible. Qu’est-ce que c’est cette histoire ? Notre père n’a pas pu garder toute sa vie un si lourd secret. Et notre mère, l’a-t-elle su ? Et pourquoi en parler aujourd’hui ? Et pourquoi nous infliger une telle gifle ? Et pourquoi nous déstabiliser ? Et pourquoi... Ursule prit le bras de Léon et lui signifia de s’asseoir. — Maitre Dubois n’y est pour rien. Il ne fait qu’exécuter les dernières volontés de notre père. Henri restait assis, silencieux, personne ne semblait le voir. C’était pour lui une habitude. Après tout, il avait toujours vécu clandestinement, presque transparent. Il n’avait jamais eu de relations avec ce père, si ce n’est celles imaginées à travers quelques mots de sa mère. Il ne s’attendait pas à être accueilli. D’ailleurs, il ne l’avait jamais été par personne. Le notaire avait dû le presser de venir. L’officier ministériel a proposé aux aînés de fixer un temps nécessaire pour rassembler quelques objets qu’ils souhaitaient déménager. Ils ont convenu d’un délai de deux semaines. En arrivant à la maison, ils hurlèrent de rage. Leur père était parti en détruisant ce à quoi ils tenaient le plus : l’honnêteté, la droiture, la famille, le respect. Toutes ces valeurs se trouvaient rassemblées ici, telles des senteurs bienfaisantes. C’était l’air qu’ils avaient respiré depuis toujours. Ils découvraient avec horreur et incompréhension que ce qui les avait fait grandir, les fondamentaux solides sur lesquels ils avaient bâti leurs existences, étaient viciés, pollués. Ce secret était une trahison à leur enfance, à leur vie de famille. Tout leur monde s’écroulait. Ils étaient incapables de raisonner, anéantis, épuisés, atteints par une souffrance encore différente de celle du mois précédent, mais pas moins intense. Ils ne pouvaient dire leur colère qu’aux murs de la maison puisque plus personne n’y vivait. Cela ne fit que décupler leur peine. Pour la première fois, leur père les décevait. Ils étaient meurtris par la colère qu’ils ressentaient à son encontre. Ils restèrent quelques jours dans la maison, sans rien y faire. Les journées s’écoulaient, le silence n’était entrecoupé que de rares échanges et de sanglots. Enfin, ils se décidèrent à louer une camionnette et emmenèrent la table de la salle à manger autour de laquelle avaient eu lieu tant de déjeuners dominicaux ou de parties de belote bruyantes. Lorsque les petits pois arrivaient à maturité, c’était là, avec leurs cousins, qu’ils les écossaient en se racontant des blagues carambar. Et puis, ils prirent quelques livres dans la bibliothèque et aussi la grande armoire de la chambre de leurs parents qui avait si souvent servi de cachette. On n’a jamais pu savoir comment, mais, au cours de la semaine suivante, la maison prit feu en pleine nuit. Dans cet endroit reculé, l’alerte fut donnée tardivement, les pompiers mirent du temps à arriver de Millau et à descendre l’étroit chemin de pierre. La violence et la rapidité de l’incendie furent telles qu’une fois maîtrisé, seuls les quatre murs de pierre épais et noircis étaient encore debout. Tout l’intérieur et le toit étaient en cendres, la vie réduite en poussière. La maison devenait une immense urne funéraire. Pendant ce temps, à Paris, Léon et Ursule tentaient d’enfermer à double-tour leurs souvenirs dans un tiroir tout au fond de leurs têtes.
Bonne journée à toutes et tous
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Sam 6 Avr - 9:29
Bonjour a tous passer un bon Samedi et un Bon weekend gros bisous
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Sam 6 Avr - 9:35
bonjour et bon samedi a tous bisous
Christaline Membres
Messages : 1309 Points : 1363 Date d'inscription : 27/02/2017 Age : 56 Localisation : Limousin, 87.
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Sam 6 Avr - 13:06
Comment allez vous en ce samedi froid et humide? En tout cas, c'est le cas chez nous! Donc, ceux qui ont du soleil, j'en veux bien un peu! lol J'ai vu mon médecin jeudi et ma tension est retombée, Ouf! Maintenant, j'ai une prise de sang, que je ferais samedi prochain, ensuite, il faudra que je vois un cardiologue, mais mon docteur m'a dit que c'était dur d'avoir un rv... Ha je vous le dis, notre pays va droit dans le mur!!!! Niveau médical, c'est la catastrophe!!! Enfin, passez tous et toutes une bonne journée je vous fais d'énormes bisous
* gigi *
Messages : 564 Points : 580 Date d'inscription : 04/01/2019
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Dim 7 Avr - 0:06
reposez vous
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Dim 7 Avr - 4:34
petrus
Messages : 1653 Points : 1633 Date d'inscription : 20/05/2014 Age : 79 Localisation : Tarn & Garonne
Sujet: bonjour et bon dimanche !! Dim 7 Avr - 5:46
Auzelles Membres
Messages : 743 Points : 747 Date d'inscription : 24/09/2017
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Dim 7 Avr - 7:23
L'éphéméride du 6 avril...
Aujourd'hui, nous fêtons les Jean-Baptiste de la Salle. Demain, nous fêterons les Julie Billiard ainsi que les Constance.
Le 6 avril est le 96e jour de l'année du calendrier grégorien, le 97e en cas d'année bissextile. Il reste 269 jours avant la fin de l'année. C'était généralement le 17e jour du mois de germinal dans le calendrier républicain français, officiellement dénommé jour du mélèze.
à Marseille : le soleil se lève à 7h 10 le soleil se couche à 20h 11 durée d'ensoleillement : 13h 00 (+3mn)
Célébration du jour : • Journée mondiale de la santé
Citation du jour : « Les hommes le plus souvent se querellent pour des mots. C'est pour des mots qu'ils tuent et se font tuer. » Anatole France
Dicton du jour : « Avril mou rend l'usurier fou ! »
Proverbe du jour : « Il n'est si petite vipère qui n'ait son venin. »
Événement du jour : 1990 : Un incendie qu'on soupçonne dès le début être d'origine criminelle ravage un ferry danois à l'entrée du fjord d'Oslo, en mer du nord, faisant quelque 160 victimes. Les passagers du Scandinavian Star, qu'on décrira comme une espèce de casino flottant, étaient pour la plupart des Norvégiens et des Danois.
L'historiette du jour : Le fossoyeur de Brun Borion « La mort aux pattes de velours A séduit certains de mes compères Vers le gouffre apocalyptique Emportant dans la tombe tour à tour Tout ce qui peut tomber à terre Dans un faux mouvement frénétique Qui fractionne le point de non retour Pour que le nez dans la poussière Je me redresse et m'applique À regarder le compte à rebours »
Lire la suite:
Je me réveille. J’ai la tête lourde, les yeux embrumés. Je regarde autour de moi. En face, je vois un mur comportant une grille verrouillée. À droite, un mur. À gauche, un mur. Derrière moi, un mur. Un plafond, un sol. Bref, je ne suis pas dans ma chambre. Et je ne suis pas dans mon lit. Là, je suis assis sur un matelas rayé plutôt mince reposant sur une banquette amovible reliée au mur par une chaîne de chaque côté. Un oreiller, une couverture. Je suis en cellule. Des chiottes. Une brosse à chiottes et du P.Q. Un lavabo. Un savon et une serviette. C’est tout. Je me demande ce qui me prend de rêver d’être en prison. Car il n’y a pas de doute, je suis bien enfermé. Et cette grille ne laisse même pas passer la tête. Je vois bien le mur de l’autre côté de la grille. Mais je ne peux pas voir ce qu’il y a à gauche ou à droite dans le couloir. D’autres cellules ? — Y a quelqu’un ? J’appelle. Je hurle même. Pas de réponse. Normalement, je m’inquiète. Mais là je me dis, soyons patient. On verra bien où cela nous mène. J’attends. Rien. Pas un bruit, si ce n’est ma respiration. J’observe le lavabo. Plus je l’observe, plus je me dis que j’ai soif. Alors je me décide. L’eau est froide, ça fait du bien. Pendant que je me désaltère à grandes gorgées, je me dis que, quand je vais relever ma tête, je serai face à un miroir, qui m’indiquera que je suis de retour dans ma salle de bain, à côté de ma chambre... Mais non. Pas de miroir. Juste un mur. Je m’aperçois que ça me dérange vraiment de ne pas me voir. Machinalement, je me lave les mains. Ce sont bien mes mains. C’est bien moi. Franchement, ce n’est pas la panique qui m’envahit. C’est l’ennui. Je n’ai rien à faire ici. Mais d’ailleurs, qu’est-ce que je fous là ? J’aimerais bien savoir combien de temps ça va durer ? Et puis non, m’en fous ! Je n’ai pas envie d’être là. Il faut que je me réveille. J’attends. Rien. Tiens, j’ai envie de pisser. Pendant que je contemple mon jet de pisse dans ces chiottes rudimentaires, je me dis que, si ça se trouve, en vrai, je suis en train de me pisser dessus. Si ça pouvait me réveiller ! Mais non. Trois dernières gouttes. Toujours rien. J’ai une idée. Je n’ai qu’à m’endormir ici. Et si ça se trouve, j’aurai une surprise au réveil. Je ne serai plus ici et tout ça ne sera qu’un pauvre rêve débile ! J’attends. Rien. Faut pas attendre pour s’endormir, sinon on ne s’endort pas. J’insiste. J’ai l’impression que ça vient. Mais j’entends un bruit. Persistant. Comme un bruit d’essieu mal huilé. On dirait que ça le fait exprès. Ça vient du couloir. Par la droite. J’ouvre les yeux. Surprenant ! Un type vient de passer tranquillement, avec une carriole, juste devant la grille, et a disparu sans même jeter un œil dans ma direction. À ma place, n’importe qui l’aurait interpellé. Mais je n’ai pas bougé. J’étais cloué. Je me suis juste contenté d’écouter le bruit d’essieu. Quand je me décide, il est trop tard. Quel con ! Ça y est, là, c’est foutu pour m’endormir. Je suis en train de me demander : « C’est qui ce type ? » Il y avait des trucs sur la carriole. Qu’est-ce qu’il trimbalait ? Il va peut-être repasser. Faut pas que je le loupe ! J’attends. Au bout d’une éternité, le bruit d’essieu mal huilé se fait entendre par la gauche. Je me précipite vers la grille : — Salut ! — Salut. — Attends ! T’as une minute ? — Ça dépend. Du P.Q. ? — Quoi ? — Un savon ? — Ah... non, ça va. Je veux juste savoir... — Non, moi je ne sais rien. Tu veux un livre ? — Non... — Si tu veux rien, faut que je trace. Salut. — Mais attends ! Hey ! Je l’interpelle. Je m’égosille. Je n’ai pour réponse que le bruit d’essieu qui s’estompe. Ah, le con ! J’attends. Ça y est. Il revient. Je le stoppe : — Excuse-moi. On est où, là ? — Ben ça se voit. — Oui mais qu’est-ce que je fous là ? — Moi je ne sais pas ce que t’as fait pour être là. Mais moi je suis là pour quelque chose que je n'ai pas fait. — Et ça fait longtemps que t’es là ? — Un peu oui ! Mais j’ai eu « bonne conduite ». Alors je livre. — Mais on sort comment d’ici ? — Je ne sais pas. Tu veux un livre ? — Non... — Si tu veux rien... — Oui ! Je veux un livre. — Tiens. Faut que je trace. — Déjà ? — Salut. »
Assis sur le trône, en position quasi Penseur de Rodin, je lis les premières lignes de ce bouquin sans titre faute de couverture : « Mon cœur est mon porte-plume. Ma plume est mon porte-voix. Ma voix sur ce papier est encrée. Ce papier est mon porte-parole. Ma parole est une chanson. C’est la chanson de ma main. Ma main qui même engourdie t’écrit je t’aime. » C'est beau. Mais ça m'emmerde. Bon, pas le cœur à lire. Moi aussi, « faut que je trace » comme dit l’autre. Mais comment ? Et je n’ai pas l’impression que l’autre soit d’une grande utilité dans ce merdier. Tiens, le voilà qui repasse avec sa foutue carriole ! Seulement, elle est vide cette fois-ci. Mais j’y pense ! Je suis à fond dedans, là. Et si ce n’était pas un rêve ? Autant dire que je vis un cauchemar ! Non. C’est trop absurde pour être réel. Qu’est-ce qui me prend de douter ? D’autant que l’autre vient de passer une nouvelle fois, la carriole chargée d’une grande caisse. Pauvre rêve débile ! Mais bon, débile ou pas, j’y suis. Et revoilà la carriole vide. Je tends le bras. — Excuse-moi. Au fait, comment tu t'appelles ? — Ben... Alfred. — OK Alfred, enchanté... Dis-moi... faut trop que je trace, là. Doit bien y avoir un moyen de sortir ? — Ben, je crois qu’y a pas moyen, non. — Écoute... Alfred. À un moment donné, y a bien des gens qui sortent d’ici, quand même ? — Oui. — Ah ! — Oui mais... — Oui mais quoi ? — ... morts. — Comment ça « morts » ? — Ben morts quoi ! La plupart du temps, les gens qui sortent d’ici sortent les pieds devant. — Mais c’est quoi cette histoire ? — D’ailleurs, à tout bien réfléchir, y a que les morts qui sortent. — Non mais ce n’est pas possible... — Ben ici comme ailleurs, les gens ne sont pas éternels. Et faut bien les mettre quelque part ? — Où ça ? — Ben au cimetière, pardi ! — Mais... Il est où ce cimetière ? — Ben, à l’extérieur. — Et alors, les morts, ils ne se déplacent, ni ne s’enterrent tout seuls, je présume. — Ben non. — Il y a donc un fossoyeur, alors ? — Ben oui. — C’est qui ? — Ben, vu que ça fait longtemps, et que j’ai eu « bonne conduite », je débarrasse. — C’est toi le fossoyeur... — Ben oui. Et faut que je trace, là. Y a encore une caisse. Salut. J’attends. — Excuse-moi. C’est dans ce genre de caisse que tu les transportes ? — Ben oui, dans une caisse en sapin. — Et comment ça se passe ? — Ben dès qu’il y a un mort, on le met au frigo en attendant qu’y en ait un deuxième. — Pourquoi ? — Ben c’est plus pratique, vu qu’il manque de la place dans le cimetière. Les caisses sont plus grandes, pour y mettre deux morts. — Et après ? — Ben après, j’enterre. Faut que... — ... tu traces, oui. Salut.
J’ai une idée. Elle me répugne mais je ne vois que cette solution. Il faut que j’accompagne un mort dans une de ces caisses en sapin. Quand même, ça me dégoûte. Faudra prévoir un sac en toile juste pour me préserver de tout contact avec le mort. Et puis, je n’aurai qu’à attendre quelques minutes. Et Alfred me libère. C’est un bon plan. De toute façon, je ne vois que ça. — Ben oui mais c’est pas pratique. — Pourquoi ? — Ben parce que durant leur vivant, y a quasiment jamais personne qui leur rend visite, aux gens. Mais bizarrement quand ils sont morts, ben y a du monde. — Ah... — Ben oui ! Je ne sais pas si tu vois le tableau, mais un mec vivant qui sort d’un cercueil, c’est pas banal et ça fait désordre. Non franchement, c’est pas pratique.
Je ne sais pas combien de temps ça fait que je tourne en rond dans la cellule, les mains dans les poches... Tiens, qu’est-ce que j’ai dans la poche droite ? Une boite d’allumettes. Je la secoue. Quasi pleine. Et dans la gauche, un bleu de billard bien entamé. De mieux en mieux... Je ne sais pas combien de temps ça fait que je suis assis là, sur cette couchette, à observer cette boite d’allumettes ? Plus je l’ouvre et la referme inlassablement, plus je me dis qu’il faut qu’il m’enterre. Il y aura plus d’attente. Ce sera pénible. Mais bon, je ne vois que ça. — Ben merde ! Ça c’est plus que pratique. Je n’y avais pas pensé. Faut dire qu’à ma place, pas évident de penser à ce genre de choses ! — Tu crois que c’est possible ? — Ben oui. Mais faut pas se faire gauler ! D’un autre côté, en général, les morts sont rarement surveillés. Pas de danger qu’ils prennent la poudre d’escampette ! C’est même bien pour ça qu’ils sortent, eux. Mais... — Mais quoi ? — Ben, y a un truc moins pratique. C’est que maintenant, faut attendre qu’il y ait un mort. Et ici comme ailleurs, les gens ne sont pas pressés de mourir. Quoique, m’est avis que ça dépend des moments. — Bon. Dès qu’il y en a un, on le fait ? — Va falloir bien préparer le coup... — On le fait ou pas ? — Ben... OK. — Tu me tiens au courant ? — OK. Faut que... — Salut Alfred.
Je suis dans le noir complet. Ça fait tout juste quelques minutes que je suis dans le sac et le temps me dure déjà. J’entends des bruits. Comme des mouvements étouffés. De l’agitation contenue. Puis plus rien. Qu’est-ce qu’il se passe ? Un problème ? Peut-être n’est-il pas seul ? Quoiqu’il arrive, ne pas bouger. Faire le mort. Un mort ne tressaille pas, et là j’ai failli me trahir. C’est que le mort, le vrai, vient juste d’être installé contre moi. Je me retiens de respirer. Ne pas bouger. Contrôle. Je sens qu’on ferme la caisse. Le bruit du marteau sur les clous me permet de lâcher la pression. J’ai peur. Je ne sais pas si j’économise instinctivement mon souffle ou si je manque vraiment d’air. Une chose est sûre, c’est que mon cœur va exploser ! Il bat la chamade comme jamais. D’ailleurs, à présent, je n’entends plus que lui. Ça y est, ça démarre ! La carriole est en route. Putain, c’est long ! Je stresse à en vomir. Je ne supporte plus le battement de mon cœur. Ah, la carriole s’arrête. J’entends parler. Ça parle mais je ne comprends rien. Une certitude, il ne parle pas tout seul. Plus un son. J’attends. Soudain, je sens qu’on soulève la caisse. Puis je sens qu’on la descend, sans trop de ménagement. J’ai l’impression que c’est très profond tellement que ça prend du temps ! J’ai l’estomac noué. Brusquement, atterrissage. Frottements de cordes sous la caisse. J’ai comme un pieu dans la poitrine. Il me semble entendre encore parler. C’est lointain. Puis plus rien. Sursaut ! Un bruit de terre sur la caisse. Ça se prolonge. Indéfiniment. Jusqu’à ce que cela devienne imperceptible. Puis plus rien. Je manque d’air. J’attends. Angoisse atroce. Mais qu’est-ce qu’il fout ?! Je regrette à présent toutes les fois où j’ai maudit les retards de trains, les filles en retard, les lapins... Je tressaille. Ce ne serait vraiment pas le moment de me poser un lapin ! Mais qu’est-ce qu’il fout, bon dieu ?! J’étouffe. Je n’en peux plus. Tant pis ! Je sors la tête du sac. Attente interminable. Respiration comprimée. Un tambour oppressant dans le thorax. Je tremble. Combien de temps peut-on tenir ainsi ? Respiration frénétique. Je sens la panique me grignoter. Je fouille dans ma poche gauche. Qu'est-ce que c'est ? Ah oui, le bleu de billard. Vraiment, qu'est-ce qu'il fout là ce bleu ? C'est insensé. Aucun souvenir d'où il provient. Et puis je m'en fous ! Je cherche dans ma poche droite. J’en sors la boite d’allumettes. Mon cœur cogne dans sa cage, comme s’il voulait s’en échapper. Je frotte et refrotte cette putain d’allumette ! J’ai du mal tellement je tremble. Allez, allume-toi ! Rassure-moi. Tant que tu brûles, je respire. Ça y est. Je te regarde, petite flamme. Tu me calmes. Mais c’est trop court. Tu me chauffes déjà le bout des doigts. Pas de doute, je suis bien vivant. Tiens, il me prend une curiosité. Quelle tête a-t-il, le type d’à côté ? Je me surprends à sourire intérieurement en pensant à une réponse qu’aurait pu faire l’autre con : « Ben, une tête de mort ! » Nouvelle flamme. Surprise horrible ! Effroi total. À côté de moi, le fossoyeur. Connard d'Alfred... Regard figé. Souffle coupé. Le palpitant en frénésie...
Je me réveille...
Bonne journée à toutes et tous
Opaline Membres
Messages : 1232 Points : 1234 Date d'inscription : 28/05/2014 Age : 78 Localisation : Bouches-du-Rhône
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Dim 7 Avr - 8:05
Bonjour mes ami.e.s Cet après-midi je vais chercher mon Arnaud à l'aéroport, il vient voir son papa qui sort de l'hôpital aujourd'hui.
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Dim 7 Avr - 8:12
Bonne journée a toutes et tous pour ce Dimanche pluvieux ce matin, gros bisous a mes ami
Christaline Membres
Messages : 1309 Points : 1363 Date d'inscription : 27/02/2017 Age : 56 Localisation : Limousin, 87.
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Dim 7 Avr - 13:35
Je passe en vitesse, on est pas là cet après-midi alors je vous souhaite de passer un bon dimanche Il faisait beau ce matin, mais ça se couvre... Je vous fais de gros bisous à tous et toutes!
* gigi *
Messages : 564 Points : 580 Date d'inscription : 04/01/2019
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Lun 8 Avr - 0:03
onde positive a ceux qui en on besoin
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Lun 8 Avr - 6:14
Bonjour a vous toutes et tous bon Lundi Gros bisous
petrus
Messages : 1653 Points : 1633 Date d'inscription : 20/05/2014 Age : 79 Localisation : Tarn & Garonne
Sujet: bonjour et bon lundi !! Lun 8 Avr - 6:46
Auzelles Membres
Messages : 743 Points : 747 Date d'inscription : 24/09/2017
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Lun 8 Avr - 6:53
L'éphéméride du jour...
Aujourd'hui, nous fêtons les Julie Billiard ainsi que les Constance. Demain, nous fêterons les Gautier ainsi que les Walter.
Le 8 avril est le 98e jour de l'année du calendrier grégorien, le 99e en cas d'année bissextile. Il reste 267 jours avant la fin de l'année. C'était généralement le 19e jour du mois de germinal dans le calendrier républicain français, officiellement dénommé jour du radis.
à Marseille : le soleil se lève à 7h 08 le soleil se couche à 20h 12 durée d'ensoleillement : 13h 03 (+3mn)
Citation du jour : « L'ambition est le dernier refuge de l'échec. » Oscar Wilde
Dicton du jour : « La lune d'avril nouvel, ne passe pas sans gel. »
Proverbe du jour : « L'argent est un bon serviteur et un mauvais maître. »
Événement du jour : 1973 : Pablo Picasso s'éteint à l'âge de 91 ans. Il est le peintre qui aura exercé à son époque l'influence la plus profonde. Le studio qu'il possède à Montmartre est un lieu de rencontre pour les peintres et poètes. C'est la « période bleue », cette couleur dominant dans des toiles reflétant la mélancolie. En 1905, le peintre commence sa brève « période rose », créant un monde d'arlequins, d'acrobates et de funambules. En 1907 il peint Les demoiselles d'Avignon, première étape vers le cubisme. Avec Georges Braque, il devient peu à peu le chef de ce nouveau mouvement. Puis en 1916 il retourne au naturalisme avec des portraits de style classique. Après la première guerre mondiale, il connaît sa phase gréco-romaine. Après la deuxième guerre mondiale, il fait le geste politique le plus important de sa vie en proclamant son allégeance au Parti communiste ; il peint alors des toiles dénonçant la guerre.
L'historiette du jour : Gentil de Jean Jarno Bernard travaille dans un bureau, un cabinet financier quelconque. On y parle placements, taux d'intérêts, assurances... des conneries. Bernard est en bas de l'échelle, modeste gratte papier au milieu de professionnels du pognon qui gagnent deux ou trois fois son salaire, et qui roulent en BMAucedes alors que lui n'a qu'une Twingo vieillissante. Un pauvre chez les riches, en somme, qui ne nourrit pourtant aucun complexe au milieu de ses collègues friqués. Bien sûr il aimerait gagner un peu plus, mais l'agent n'est pas sa préoccupation première, à l'inverse de ses petits copains qui vivent exclusivement pour et par le fric.
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La vie de Bernard est ailleurs : le garçon est passionné par les oiseaux, dont il connait toutes les espèces, les habitudes, les particularités. Il est tout a fait capable de vous calculer un plan de financement, tâche dont il s'acquittera sans protester et sans aucun plaisir, mais si vous voulez le voir vibrer, il faut lui parler des oiseaux, il sera intarissable sur le sujet. Naturellement, ses collègues le méprisent un peu avec ses habits mal taillés, sa voiture pitoyable, son salaire de misère, son look d'employé et son physique mal fini. Et pourtant Bernard est respecté de tous pour deux raisons : en premier lieu son mépris affiché des apparences qui le rend imperméable aux remarques mesquines sur son look et désarçonne les moqueurs, mais surtout son extrême gentillesse, totalement désarmante. Une longue habitude car, depuis l'école, on avait considéré le vilain petit canard sans aucun charisme comme un souffre douleur facile et il avait appris à se défendre avec ses seules armes : la gentillesse, et une apparente indifférence. Cerise sur le gâteau, il sait écoutez les autres et fait très bien son travail. Oui, Bernard est gentil, à tel point qu'au bureau, on l'a surnommé « Gentil ». Bien sûr ce n'est pas forcément un compliment dans un monde de requins, et quelques uns disent « Gentil » en pensant « Simplet », ce que Bernard a très bien compris sans que ça le dérange le moins du monde. Ceux qu'il aime bien, Jérôme, Sylvie, Aline... le considèrent comme un vrai gentil, le reste importe peu. D'ailleurs, Aline aurait bien... mais non, Gentil est vraiment trop moche.
Arnaud est le supérieur de Bernard depuis deux ans, il lui confie les boulots subalternes qu'il juge indignes de son statut de conseiller fiscal. Au début, tout se passait au poil : le chef était le chef, l'autre obéissait sans rechigner, le tandem fonctionnait à merveille avec un Arnaud élégant, beau parleur et conquérant face à Gentil mal habillé et soumis. Mais les rapports humains sont imprévisibles. Peu à peu, le chef prit en grippe cet employé minable et sous-diplômé qui pourtant bossait parfaitement bien et qui encaissait gentiment les piques de plus en plus méchantes qu'on lui envoyait dans les dents. Car Gentil savait très bien à qui il avait à faire : — Fais attention, ce type est un pervers narcissique et il fera tout pour te détruire, l'avait prévenu Aline. — Je sais, avait dit Gentil sans se démonter. Il adore harceler le petit personnel, les femmes surtout. Alors, je vais jouer le rôle de la femme soumise. Aline avait rigolé, mais elle n'aurait pas parié un euro sur les chances de Bernard. À l'époque, elle le connaissait mal, mais connaissait parfaitement Arnaud qui la harcelait depuis son arrivée : un prédateur. Comme prévu, le prédateur avait reporté sa hargne sur Gentil et ça se passait de plus en plus mal. Pour le prédateur. D'abord parce qu'aucune vacherie ne pouvait déstabiliser le subalterne : « oui monsieur... bien sûr monsieur ». Un mur, en béton armé. Et toujours cet air docile, réservé, imperturbable, son sourire idiot et gentil. Pire, le subalterne connaissait parfaitement son boulot et venait parfois au secours de son supérieur qui butait sur un problème insoluble : « à votre place, je ferais comme ça ». Et chaque fois, il avait raison. La honte ! Peu à peu, Arnaud se mit à le haïr, incapable de trouver le moindre angle d'attaque contre ce crétin blindé à l'acier trempé. Si, il aurait pu se moquer de sa tête difforme, de ses grandes oreilles, de sa bouche de travers, de ses fringues ridicules mais il sut tout de même ne pas tomber si bas : Arnaud a malgré tout du savoir vivre. Et puis, personne n'est jamais 100% méchant. Ni 100% gentil.
Le quinze juin, Antoine, le grand patron, avait décidé de fêter ses dix ans de mariage et voulait une fête grandiose, comme on aime les organiser dans le petit monde des m'as-tu-vu. Il avait donc invité ses amis, des notables haut placés, quelques artistes locaux et bien sûr tous ses employés – pardon, ses collaborateurs – car Antoine est un patron moderne. On avait loué pour l'occasion un superbe manoir en bordure de l'Erdre, la rivière endormie qui se jette dans la Loire en plein milieu de la ville de Nantes. Il faisait beau, si bien que le traiteur avait proposé un méchoui sur feu de bois dans le parc immense. Dès cinq heures, les invités avaient commencé à se pointer sous un soleil radieux, les premiers verres s'étaient remplis-vidés-remplis-vidés sans attendre, et quand Gentil était arrivé discrètement à la tombée de la nuit dans sa Twingo fatiguée, le taux d'alcoolémie moyen frôlait déjà les deux grammes. Il y avait deux orchestres, un groupe acoustique avec une chanteuse et un trio jazzeux pour faire sérieux qui envoyaient leurs décibels chacun leur tour sur la terrasse illuminée face au plan d'eau : la classe ! Gentil avait tapé sans vergogne dans le buffet royal, découvrant pour la première fois du vrai caviar et un Château La Frime 1957 à sept cents euros la bouteille. Wouf ! Sacrément bon ! Il ne l'avait dit à personne, mais il était venu pour ça : se goinfrer aux frais du patron, et si possible piquer deux ou trois bouteilles quand tout le monde serait raide défoncé. C'était encore trop tôt, il décida de visiter le parc pour tuer le temps et s'approcha de la rivière où, avec un peu de chance, il y aurait quelques canards pique-assiette qu'il pourrait observer tranquillement : les canards lui paraissaient plus intéressants que les fêtards. — Gentil ! Tu es venu toi aussi ! Zut, Arnaud. Cent cinquante personnes, et il fallait qu'il tombe sur son chef... La poisse ! — Mathilde, je te présente Gentil, mon « employé ». Il avait mis toute la morgue possible dans le mot, comme si l'alcool et la fête le poussaient à libérer sa hargne contre ce type insaisissable. À ses côtés, une brunette trentenaire plutôt mignonne qui souriait poliment, comme gênée par l’agressivité de son mec. Elle tendit sa menotte et Bernard lui rendit son sourire avec une franche poignée de main, nullement impressionné par la présence de son supérieur. Lequel supérieur sentit brusquement sa haine monter d'un cran sur l'échelle de Richter : — Gentil s'occupe des paperasses, le courrier, les affaires courantes... Il le fait très bien. — Personne n'est parfait, renvoya le subalterne. La jeune femme pouffa, Arnaud la regarda, surpris, puis revint à son sous-fifre. — Alors, que fait ici notre employé modèle ? — Il mange, il boit, il regarde les canards. Il avait dit tout ça d'un trait, avec ce ton détaché qui avait le don de déstabiliser les agressifs. — Les canards ? Ah c'est vrai, notre ami est un passionné des oiseaux. Après tout, quand on n'a pas de femme... Tu viens chérie ? Le couple était remonté vers la terrasse, mais Mathilde s'était retournée et lui avait lancé un petit signe et un joli sourire, qui l'avaient touché bien plus profondément que les vacheries du petit chef. Bernard n'avait guère connu de succès féminin, alors voir une jolie fille le regarder avec sympathie... Il remonta à son tour, bien décidé à commencer sa razzia de bonnes bouteilles, avec malgré tout un petit pincement dans la poitrine. L'alcool et sans doute d'autres produits équivoques commençaient à agir, les yeux brillaient, on parlait fort, on riait bêtement, pas encore assez fort et bêtement pour taxer des bouteilles sans risques. Gentil se resservit une pleine assiette de caviar et un verre de champagne, il rencontra Aline, pas très stable, qui lui fit une bise et renversa son assiette, et puis Jérôme : « Bernard ! Viens, je t'offre un verre... », et aussi Sylvie, qui voulut danser avec lui, tous ses collègues, heureux de le voir et finalement beaucoup plus gentils qu'au bureau. Et qui l'avaient appelé Bernard ! Autant de signes d'amitié qui lui chauffaient le cœur : au fond, tous ces gens l'aimaient bien. Même le grand patron Antoine lui glissa quelques mots bienveillants, et quand il redescendit retrouver ses canards, le brave garçon se sentait étonnement léger. Et un peu saoul. — C'est vrai que vous adorez les oiseaux ? Mathilde était cachée sous un grand saule, il ne l'avait pas vue. Elle était seule. — Ben oui, c'est vrai... Il se sentait rougir, mais dans l'obscurité, ça ne devait pas se voir, alors il s'enhardit : — Ils disent moins de conneries que les humains. — Ça c'est sûr ! Vous pensiez à quelqu'un en particulier ? — Heu... non. Pas vraiment. Arnaud s'est perdu ? Elle pouffa à nouveau et s'approcha un peu : elle portait un short et un tee shirt moulant, corrects mais bien sexy quand même. — Arnaud ? Oui, il s'est perdu. Dans une bouteille je crois. — Vous avez mis Arnaud en bouteille alors. Elle éclata de rire et s'approcha encore. — Il m'a souvent parlé de vous. — Ah bon ? Alors il vous a dit que j'étais gentil, je suppose. Pas très malin, moche, mais gentil, quoi... — C'est à peu près ça. Mais je crois qu'il s'est un peu trompé... — Je ne suis pas gentil ? Il avait lancé sa réplique d'un ton neutre, elle crut un instant qu'il était sérieux mais il se démasqua : — Ou alors je ne suis pas moche ? C'est vrai qu'il fait sombre ici. Ou alors je ne suis pas complètement idiot... Non, ça je l'aurais remarqué. Toujours la même voix monocorde, lisse, presque froide. Elle le regardait, déroutée : ce mec étrange cassait tous les codes de son milieu petit bourgeois, elle ne parvenait pas à le classer dans une case connue. Mais c'était tout sauf un idiot. — Si je peux choisir, je veux bien rester crétin, continuait-il. Et moche aussi. Mais surtout je veux rester gentil. C'est à prendre ou à laisser ! Nom de dieu, comment avait-il réussi à sortir ça ? L'alcool, sans doute. — Alors je prends ! Elle se colla contre lui et lui tendit ses lèvres qu'il embrassa maladroitement. Le manque d'entraînement... Il sentait les petits seins lui frotter le ventre, et une cuisse dénudée vint se coincer dans son entrejambe. Wouf ! — Tu as une voiture ? — Hein ? Heu oui, une Twingo. — Tu me la montres ? — Elle est moche, comme moi. Il lui prit la main et ils montèrent vers le parking en restant à l'abri des arbres. En passant devant la terrasse, ils purent voir Arnaud en slip qui beuglait une chanson paillarde, une bouteille de vodka dans la main gauche et un des nichons d'une ravissante minette dans la main droite. Ils grimpèrent dans la Twingo perdue au milieu d'un troupeau de voitures rutilantes dont beaucoup gigotaient de manière étrange avec des bruits très peu mécaniques, et aussitôt Mathilde arracha le froc trop grand de Bernard, enleva son mini short et écarta ses cuisses brûlantes au dessus de celles du garçon qui s'enfonça en elle avec un long soupir. La jeune femme ondulait devant le pare brise, il lui mordillait les seins, elle gémissait et la Twingo se mit à gigoter à son tour, comme les bagnoles dont on teste les amortisseurs au contrôle technique.
Quand ce fut terminé, elle se blottit contre lui, épanouie : — Toi tu me plais, tu sais. — Et Arnaud, il ne te plait pas ? — Ne gâche pas tout... Non, Arnaud ne me plait pas. C'est un petit con, je ne le supporte plus. — Alors tu as baisé son employé pour le faire chier, c'est ça ? — Ça c'est méchant... Et toi ? Tu m'as baisée pour emmerder ton petit chef ? — Va savoir... Elle se redressa et le regarda, inquiète : — Je me demande si tu es aussi gentil qu'on le dit. Bernard ne répondit pas, mais il se posait exactement la même question.
Bonne journée à toutes et tous
Auzelles Membres
Messages : 743 Points : 747 Date d'inscription : 24/09/2017
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Lun 8 Avr - 6:53
Coucou Simone comment tu vs aujourd'hui ?
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Lun 8 Avr - 7:54
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Lun 8 Avr - 8:50
* gigi *
Messages : 564 Points : 580 Date d'inscription : 04/01/2019
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Mar 9 Avr - 0:00
courage a ceux qui en on besoin
Auzelles Membres
Messages : 743 Points : 747 Date d'inscription : 24/09/2017
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Mar 9 Avr - 5:43
L'éphéméride du jour...
Aujourd'hui, nous fêtons les Gautier ainsi que les Walter. Demain, nous fêterons les Fulbert.
Le 9 avril est le 99e jour de l'année du calendrier grégorien, le 100e en cas d'année bissextile. Il reste 266 jours avant la fin de l'année. C'était généralement le 20e jour du mois de germinal dans le calendrier républicain français, officiellement dénommé jour de la ruche.
à Marseille : le soleil se lève à 7h 07 le soleil se couche à 20h 13 durée d'ensoleillement : 13h 06 (+3mn)
Citation du jour : « L'altruiste est un égoïste raisonnable. » Rémy de Gourmont
Dicton du jour : « Quand mars a fait l'été, avril met son manteau. »
Proverbe du jour : « L'imprudence est un royaume sans couronne. »
Événement du jour : 1553 : Mort de l'écrivain français François Rabelais. Auteur de Pantagruel et de Gargantua, c'est un écrivain doté d'un don prodigieux de l'invention verbale. Son attitude critique à l'égard des traditions du Moyen Âge en fait un des génies les plus caractéristiques de son temps.
L'historiette du jour : Éboueur de l'espace de comète Un déchet. Un gros déchet qui allait rester indéfiniment en orbite haute. Il y avait encore à bord assez de carburant pour faire de lui une énorme bombe qui irait disperser des milliers de débris. Et qui, à leur tour, iraient percer d'autres satellites dans une gigantesque réaction en chaîne. C'était le premier sur ma liste, classé prioritaire et très dangereux. La société Skywaste était financée par une taxe imposée aux grosses sociétés de lancement de satellites. La NASA avait assuré les contrats avec des grands constructeurs pour la fabrication des engins de nettoyage. C'était un emploi indispensable si on voulait garder une flottille de satellites encore en activité car, aujourd'hui, tous les grands réseaux informatiques qui en dépendaient étaient menacés. Ancien pilote d'acrobaties lors de meetings aériens, j'avais été remarqué par mon aptitude exceptionnelle à me repérer dans l'espace. Derrière moi je laissais cinq ans d'entraînement intensif sur simulateur. Bien loin de l'éboueur lambda, la technicité demandée était de haut niveau. Je connaissais par cœur tous les satellites en orbite, du plus secret au plus banal, j'étais capable de programmer n'importe quelle orbite d'approche et de placer un système de désorbitation sur tous les satellites existants.
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Le démineur – comme on l'appelait tellement les risques étaient grands – était assez laid. Ses nombreux appendices le faisaient ressembler à un robot de torture. Il était doté d'un arsenal assez conséquent : harpons, filets, grappins magnétiques, grappins à glu, pinces diverses, voiles de freinage, remorqueurs à propergol pour les plus grosses charges ou remorqueurs ioniques pour des missions plus cool. S'ajoutaient à cette configuration de base des faisceaux de particules pour détruire l'électronique de bord qui pouvait contrarier les manœuvres. Ou à l'inverse, des émetteurs toutes ondes pour en prendre le contrôle. La cabine, plutôt exiguë avec son siège unique, se résumait à deux consoles de poursuite et de tir. Le seul confort était le siège réalisé à mes mensurations, agréable pendant les heures de transfert pour rejoindre mes cibles. Côté sécurité, le démineur était formé de trois coques blindées au cas où les choses tourneraient mal. J'avais eu droit à quelques histoires particulièrement horribles, comme un gars qui avait eu le bras arraché dans sa cabine, qui avait mis trois heures à se vider de son air. Placé sur une orbite haute et on n'avait pas pu aller le chercher à temps. Les contrôleurs avaient effacé toutes ses communications tellement ses cris d'agonie avaient été insupportables. La prime de risque était suffisante pour que je continue encore quelques années.
La cible caracolait sur une orbite très haute servant de dépotoir. Après dix heures de poursuite, je l'avais maintenant en ligne de mire. C'était un énorme satellite, l'un des plus grands construit, avec des panneaux solaires de vingt-cinq mètres d'envergure, et constellé d'antennes. Il basculait sur lui-même de façon désordonnée. Je reconnus sans peine un Envisat qu'on avait usé jusqu'à la corde plutôt que de le désorbiter, comme les consignes le voulaient déjà à l'époque. Ainsi en avaient décidé les actionnaires, comme pour ces milliers d'autres encore en orbite qu'il faudrait envoyer valdinguer dans les hautes couches de l'atmosphère. L'espace était devenu un cimetière de satellites si dangereux qu'on y regardait à deux fois avant d'en lancer de nouveaux.
Je l'avais en gros plan sur mon moniteur. Je me méfiais – certains étaient vicieux avec des débris qui traînaient autour. Les grandes antennes ne semblaient pas trop corrodées mais elles pouvaient se détacher sous la vitesse de rotation. Une fuite de propergol se transformait en terrible grenaille prête à cribler de trous le démineur. Heureusement le vieil Envisat tenait encore bon. Une fois tous les points faibles consignés à l'ordinateur, je le laissai calculer la meilleure approche. Il me proposa trois solutions, aucune ne permettait de voler de concert avec en le conservant immobile. J'allais devoir l'attaquer alors qu'il serait en mouvement, c'était le cas le plus défavorable. Mes quelques tentatives pour prendre le contrôle de son ordinateur furent vaines, mauvais signe alors que les panneaux solaires de grande surface étaient encore en place. Il pouvait y avoir encore des réactions programmées qui iraient tout foutre en l'air. Par exemple, un gyroscope qui se déclenche au plus mauvais moment, voulant rétablir une assiette alors que le satellite avait déjà perdu tout contrôle ; les conséquences étaient alors imprévisibles. Je décidai de ne prendre aucun risque et je l'arrosai d'un large faisceau de particules pour ne lui laisser aucune chance. Là, il était mort.
J'avais stoppé à soixante-quinze mètres, même si c'était un peu risqué pour un satellite de vingt-cinq mètres. Mais la seule façon de récupérer un satellite de cette masse était de le stabiliser, et il me fallait placer des modules dont l'autonomie était assez limitée sur la coque. Vu la trajectoire erratique de l'Envisat, je décidai d'envoyer un module vide pour tester différentes trajectoires d'approche. La cabine frémit quand le module s'éjecta et, très vite, je le vis sur mon écran. Il s'arrêta un moment pour que son IA intègre les mouvements du satellite puis fila vers sa cible. Il essaya à tour de rôle les quatre emplacements. Pour deux c'était jouable en automatique, le troisième était critique et, pour le dernier, il ne trouvait pas de solution. Mes lunettes 3D me renvoyèrent les images prises par le module. Au bout d'un moment, j'intégrai les mouvements du satellite. Il y avait toujours un centre de gravité, ensuite tout tournait autour. Toutefois il n'était pas évident ; il se balançait cul par-dessus tête avec un mouvement de roulis assez prononcé tout en pivotant sur lui-même. J'observai les courbes d'évitement du module et je vis où il avait bloqué. Manque de culot, c'était toujours pareil avec les IA, à croire que les constructeurs avaient peur d'érafler la peinture. Je pris le contrôle. Plonger dessus, attention au roulis... Maintenant ! Les voyants passèrent au rouge, je n'y fis pas attention. Dans mon casque les messages « Alerte collision ! Alerte collision » me vrillaient les tympans. Je me rappelais les paroles de mon instructeur. « Ne pas reculer, lui coller dessus, tu n'as pas droit à l'erreur. C'est toi ou lui. Tu as devant toi un mastodonte, n'attends rien de lui, toi tu peux tout faire ! » Soudain je vis le passage, mes mains rapides et précises obéirent à la moindre de mes sollicitations. Un coup à droite, deux mètres ; un coup à gauche, un mètre ; cinq mètres devant, très rapide. Éviter, là, encore un coup en avant, et hop, lancer le grappin à glu puis le tracter. Dans le casque 3D, la coque du satellite se rua à ma rencontre, j'étouffai un juron. J'avais lancé le grappin trop tôt, il avait trop d'allonge et allait nous fracasser sur la coque. In extremis, je coupai le grappin et réussit à m'éloigner en me faufilant entre deux grandes antennes menaçantes. Je n'aimais pas les échecs et me laissais aller à mon humeur. — Saloperie de tas de ferraille, tu vas voir comment je vais t'envoyer dans l'incinérateur !
Une fois calmé, je répétai la séquence en virtuel jusqu'à la connaître par cœur. Si cela tournait mal, il valait mieux que je commence par lui. Je laissai l'IA amener le module au même point que tout à l'heure et je le posai sans problème. À tour de rôle, les trois autres modules s'accrochèrent. La suite était si complexe que je laissais les ordinateurs de bord assurer le freinage. Sur un vieux satellite comme celui-là qui pouvait se briser sous l'effort, il fallait prendre son temps. Dans les modules, des gyroscopes s'orientèrent selon la trajectoire du satellite, leurs vitesses s'ajustèrent avec précision pour contrecarrer ses mouvements. Il frémit. L'ordinateur commença par annuler la rotation en X puis le roulis. Ensuite, il s'attaqua au basculement en Y, très lentement. Le freiner d'un coup sec l'aurait cassé en deux comme une allumette. Au bout d'une heure d'ajustements minutieux, je contemplai enfin le géant dompté. Bien que décrépi, il en imposait encore.
Tout doucement, j'amenai le démineur au contact. Je le saisis avec les pinces. Avec le bras, je fixai le module de descente à propergol. Je fis le tour et retirai quelques antennes qui risquaient de se détacher. Les plus embêtants étaient les panneaux solaires qu'il fallut découper en tronçons. Les morceaux vinrent se plaquer à l'arrière du démineur, maintenus par de puissants aimants. Une fois le travail terminé, je m'éloignai à cent mètres. Maintenant, il allait falloir le suivre pendant toute la descente, le faire slalomer entre les orbites réservées, éviter les mauvaises rencontres. J'allumai mes feux clignotants visibles à dix kilomètres et j'avertis le Norad. La chute promettait d'être spectaculaire.