Messages : 555 Points : 571 Date d'inscription : 04/01/2019
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Lun 14 Jan - 0:01
bon lundi
petrus
Messages : 1653 Points : 1633 Date d'inscription : 20/05/2014 Age : 79 Localisation : Tarn & Garonne
Sujet: bonjour et bon lundi !! Lun 14 Jan - 6:13
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Lun 14 Jan - 7:18
Bonjour a vous toutes et tous bon Lundi il va faire beau
Auzelles Membres
Messages : 743 Points : 747 Date d'inscription : 24/09/2017
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Lun 14 Jan - 7:31
L'éphéméride du jour...
Aujourd'hui, nous fêtons les Nina. Demain, nous fêterons les Rémi ainsi que les Amaury, Rachel et Rémy.
Le 14 janvier est le 14e jour de l’année du calendrier grégorien. Il reste 351 jours avant la fin de l'année, 352 en cas d'année bissextile. C'était généralement le 25e jour du mois de nivôse dans le calendrier républicain français, officiellement dénommé jour du chat.
à Marseille : le soleil se lève à 8h 26 le soleil se couche à 17h 08 durée d'ensoleillement : 9h 18 (+2mn)
Citation du jour : « Celui qui poursuit la vaine gloire court après sa perte et sa honte. » Anonyme Dicton du jour : « Janvier d'eau chiche fait le paysan riche. » « Soleil de Sainte-Nina, pour un long hiver rentre ton bois. »
Proverbe du jour : « Une troupe de pintades est impénétrable au chien. »
Événement du jour : 1986 :[/b] Thierry Sabine et le chanteur et auteur-compositeur Daniel Balavoine figurent parmi les victimes de l'écrasement d'un hélicoptère, lors du rallye Paris-Dakar. Ce dernier s'est révélé dans l'opéra-rock Starmania en 1982, tenant le rôle principal de Johnny Rockefort. Son album Le chanteur s'est vendu à 800.000 exemplaires en 1979.
[b]L'historiette du jour : Oaxalt de MrKsinant N’est pas mort ce qui à jamais dort, et en d’étranges éternités la mort même peut mourir. Passage issu du Necronomicon. 31 mars 2314 La journée d'aujourd'hui n'a pas été riche d'enseignements sur ce qui fut jadis connu comme la ville de Nantes. J'ai procédé à quelques prélèvements minéraux et végétaux sur la terre ferme, puis j'ai plongé dans cet immense lac qui semble avoir tout englouti. Si de la berge rien ne transparaît des profondeurs, une fois à l'intérieur, tout s'éclaircit. L'eau est tiède et limpide, apaisante, on y évolue facilement, sans effort. Je n'y ai croisé aucune forme de vie animale, seulement les vestiges d'un autre temps : des carcasses de voitures, les fondations de maisons, ou encore des routes goudronnées d'apparence encore intacte. Ces éléments n'apportent rien de plus à notre connaissance. Néanmoins, je ne suis pas remonté les mains vides. Sur le chemin du retour à la surface, j'ai remarqué une petite statuette coincée entre deux rochers et emmêlée dans les algues.
Lire la suite:
Je suis parvenu à l'en dépêtrer avec difficulté, mais le jeu en valait la chandelle : elle est fascinante et ne ressemble en rien aux œuvres recensées dans nos bases de données (je m'en suis assuré auprès de mon robot Ebok, qui m'accompagne dans le cadre de cette mission d'archéologie sur la planète Terre). Elle mesure une hauteur de quatre-vingt centimètres exactement et pèse précisément deux kilos. Elle fut probablement sculptée dans le granit, et, malgré son aspect ancien – d'après Ebok, elle daterait de l'Antiquité – elle est remarquablement bien conservée, n'ayant pas subi l'érosion du temps. Lisse au toucher, les contours de la sculpture toujours aussi précis, cette statuette représente un jeune homme au visage poupin et aux cheveux courts, probablement en train de dormir, comme en attestent ses yeux fermés. Il semble être vêtu d'une longue et simple toge, ses pieds sont dénudés et ses bras sont placés le long de son corps. Ma première impression fut que cette statuette représentait un jeune homme en train de dormir, mais, après l'avoir bien observée, je me demande en fait si elle ne symbolise pas le rite funéraire d'une civilisation passée ayant peuplé la Terre.
La question reste ouverte.
Ebok a parfaitement réussi à organiser notre campement pour cette mission. Nous sommes installés dans un petit bosquet, où nous avons déplacé notre capsule spatiale. Pendant que j'étais parti en observation, Ebok s'est assuré de sécuriser ce qui sera notre lieu de vie ainsi que d'établir nos circuits de communication avec la maison-mère. Tout est parfaitement calme ici. La journée a été longue, et, si ce n'est la découverte de la statuette, peu enrichissante.
Je viens de donner mes instructions à Ebok pour la nuit et je vais à présent aller me coucher, en espérant ramener de mes explorations de demain de meilleures nouvelles.
***
1 avril 2314
Aujourd'hui, je suis encore rentré bredouille de mon exploration du lac. Toujours rien. Je referai une dernière plongée demain afin de m'assurer de ne pas être passé à côté de quelque chose, mais, si ce n'est pas le cas, je commencerai à m'aventurer dans le bosquet dans lequel la capsule est installée. Peut-être constituera-t-il un terreau plus fertile pour mes recherches ?
Je me suis senti souffrant toute la journée, sans doute les contrecoups de mon récent atterrissage. J'ai demandé à Ebok de me réaliser un bilan médical complet, mais il n'a rien indiqué de grave, tout est dans les normes. La fatigue ressentie est probablement passagère. Il est vrai que je ne me ménage pas à la tâche.
Bref, une journée à oublier.
En rentrant dans la capsule, j'ai néanmoins remarqué un détail intriguant. La statuette se trouvait confortablement installée dans mon lit, sous les couvertures. Je n'ai aucun souvenir de l'y avoir laissée. Je suis persuadé de l'avoir placée hier dans un carton à proximité de la table de nuit portative.
Lorsque j'ai interrogé Ebok à ce sujet, il s'est montré incapable de me fournir des éléments concrets et satisfaisants : les caméras qu'il a installées la veille dans la capsule ont connu un problème et n'ont pas fonctionné correctement.
Étrange.
Enfin, comme je le disais, je suis tellement éprouvé que mes souvenirs restent évasifs. Après tout, j'ai peut-être mis moi-même « Le Dormeur Du Lac » dans le lit ce matin après m'être levé. Je viens de le replacer dans le carton après l'avoir longuement contemplé. Je suis à présent convaincu que la statuette ne représente pas un jeune homme décédé, préparé et vêtu pour un quelconque rite mortuaire. Non, autant son visage me semblait poupin hier, autant, aujourd'hui, je lui trouve les traits plus tirés, l'air grave. Ses yeux, eux, sont toujours fermés. Non, vraiment, j'en suis sûr, c'est bien « Le Dormeur du Lac », non pas « Le Défunt du Lac ».
Quoi qu'il en soit, je vais à présent aller me coucher, une bonne nuit de sommeil me fera le plus grand bien.
***
2 avril 2314
Encore une journée pour rien, je commence sérieusement à m'agacer.
Elle avait déjà bien mal commencé, puisque Ebok ne m'a pas réveillé à l'heure convenue ce matin. Ce robot commence à m'inquiéter, il s'est déconnecté de lui-même durant la nuit et n'a, par conséquent, pas poursuivi les tâches d'analyse des prélèvements que je lui avais confiées. Enfin bon, moi-même, je me suis surpris à rester paresser au lit. Ce n'est pas dans mes habitudes, je mettrai ça sur le compte de la fatigue qui m'a gagné depuis mon atterrissage.
Concernant l'exploration du lac, je la stoppe définitivement. Ma dernière après-midi à nager en ses profondeurs ne m'a rien appris de plus. Finalement, ce lac ne m'aura offert que cette surprenante statuette.
Lorsque je suis rentré exténué de mon périple, je suis allé la contempler dans son carton. Aussi bizarre que cela puisse paraître, elle semblait s'être orientée en direction de mon lit, comme si « Le Dormeur du Lac » voulait m'observer durant la nuit à travers ses paupières fermées. D'ailleurs, sans doute par effet du jeu d'ombre et de lumière au sein de la capsule, en observant le visage du jeune homme, j'ai eu l'impression que ses yeux n'étaient plus si fermés que ça. Peut-être l'avais-je mal regardé les premières fois ?
Ceci étant dit, je suis aussi énervé contre moi-même : je n'ai rien préparé de ma randonnée de demain à l'intérieur du bosquet. Après dîner, je suis allé directement fainéanter dans ma chambre. Il va vraiment falloir que je me ressaisisse.
Demain est un autre jour comme on dit.
***
3 avril 2314
Je ne suis pas sorti de la capsule aujourd'hui.
Mis à part dormir et aller me restaurer, je n'ai absolument rien fait.
Rien du tout.
Au court de l'une de mes périodes de sommeil, j'ai fait un cauchemar des plus affreux. J'étais dans mon lit, en train de dormir à poings fermés. « Le Dormeur du Lac » était là, lui-aussi, dans son carton. Mais ses yeux n'étaient pas fermés, n'étaient plus fermés. Ils étaient grands ouverts, de couleur rouge sang. Et ils me fixaient dans mon sommeil. Bien que conscient de la situation, je ne parvenais pas à réagir. Je ne sais d'ailleurs pas si je voulais réagir, je me sentais comme enveloppé du voile d'une douce et apaisante torpeur. Je n'avais envie de rien, je voulais rester comme ça, dans le lit, serein, tranquille, relaxé. Doucement, il est sorti du carton, son pas devenant de plus en plus assuré au fur et à mesure de son avancée vers le lit. Vers moi. La toge qu'il portait flottait autour de sa silhouette et son visage n'avait à présent plus rien de poupin, d'enfantin. C'était un masque sérieux, rendu macabre par ce regard sans vie, sanguin. Mais encore une fois, je semblais incapable du moindre mouvement. « Le Dormeur du Lac » s'est doucement approché du lit, puis est grimpé dedans avant de s'emmitoufler sous les couvertures, à mes côtés. Son contact fut dans un premier temps brûlant, mais rapidement, il ajouta à ma torpeur. Je me sentais bien, les battements de mon cœur ralentissaient, je souhaitais rester dans mon lit, à ne rien faire, à m'enfoncer encore plus profondément dans mon sommeil, un sommeil éternel. Avant que je ne sombre définitivement, « Le Dormeur du Lac » a posé sa bouche contre l'une de mes oreilles, son souffle ardent m'incendiant la nuque, puis a prononcé un unique mot : Oaxalt.
Je suppose que c'est ainsi qu'il se nomme.
Je me suis alors réveillé en sursaut. « Le Dormeur du Lac » – ou devrais-je dire Oaxalt – était toujours dans son carton, comme je l'y avais laissé. Je n'ai pas eu le courage d'aller l'observer plus en détail. Je suis juste allé chercher un verre d'eau, puis je me suis recouché.
Ebok s'est encore déconnecté aujourd'hui. S'il n'était pas un robot, je dirais qu'il souffre du même mal que moi.
***
4 avril 2314
Ebok est définitivement hors-service, il ne répond plus. J'ai enclenché la procédure de restauration de son système, mais cette dernière a échoué.
Tant pis.
Oaxalt n'est plus dans le carton. Je ne sais pas où il se trouve, je l'ai cherché sans succès dans la chambre.
Demain, il faudra que j'active manuellement la capsule afin de repartir, car, sans Ebok, plus aucune analyse n'est possible.
Je pourrais le faire aujourd'hui, mais je suis trop fatigué, je retourne me coucher.
***
5 avril 2314
Toujours aucune trace d'Oaxalt. Mais, à vrai dire, je ne l'ai pas cherché non plus.
Je suis allé récupérer le manuel d'activation de la capsule et j'en ai lu les deux premières pages. Je me suis arrêté car j'avais trop sommeil.
Cela fait deux jours que je ne me lave plus et que je ne me restaure plus. Je n'ai plus envie de rien.
J'espère être plus productif demain.
***
6 avril 2314
Je suis resté couché dans mon lit toute la journée, la lecture du manuel attendra encore un peu.
***
7 avril 2314
Je viens de me réveiller mais je retourne me coucher. Oaxalt était à mes côtés lorsque je suis sorti du sommeil.
J'espère que je pourrai enfin quitter cet endroit.
Je retourne me blottir contre Oaxalt, les muscles de mon corps sont comme ankylosés, les battements de mon cœur ralentissent, mes paupières sont trop lourdes.
Je sens déjà mes yeux en train de se fermer.
Bonne journée à toutes et tous
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Lun 14 Jan - 9:03
bon lundi à tous et à toutes et bon courage aux travailleurs et travailleuses.
bisous
Opaline Membres
Messages : 1232 Points : 1234 Date d'inscription : 28/05/2014 Age : 78 Localisation : Bouches-du-Rhône
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Lun 14 Jan - 9:35
Bonjour tout le monde Plein de trucs à faire encore ce matin
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Lun 14 Jan - 9:50
bonjour a tous et une nouvelle semaine commence bon lundi a tous bisous
* gigi *
Messages : 555 Points : 571 Date d'inscription : 04/01/2019
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Mar 15 Jan - 0:04
onde positive a ceux qui en on besoin
lessive pour moi et m’occupè de mes malade
Auzelles Membres
Messages : 743 Points : 747 Date d'inscription : 24/09/2017
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Mar 15 Jan - 6:30
L'éphéméride du jour...
Aujourd'hui, nous fêtons les Rémi ainsi que les Amaury, Rachel et Rémy. Prénoms fêtés autrefois : Maur. Demain, nous fêterons les Marcel ainsi que les Honorat, Marceau et Priscilla. Bonne fête à Marceau
Le 15 janvier est le 15e jour de l'année du calendrier grégorien. Il reste 350 jours avant la fin de l'année, 351 en cas d'année bissextile. C'était généralement le 26e jour du mois de nivôse dans le calendrier républicain français, officiellement dénommé jour de l'étain.
à Marseille : le soleil se lève à 8h 08 le soleil se couche à 17h 27 durée d'ensoleillement : 9h 19 (+2mn)
Citation du jour : « Tire la chevillette, la bobinette cherra. » Charles Perrault
Dicton du jour : « Le quinze janvier, Maur réjouit les chaudronniers. » « À la Saint Maur, moitié de l'hiver est dehors. »
Proverbe du jour : « Aide-toi le ciel t'aidera. »
Événement du jour : 1826 : Le premier du numéro du Figaro paraît à Paris. A l'époque, il ne s'agit encore que d'un hebdomadaire. 1943 : Fin de la construction, à Arlington (Virginie), du Pentagone, le quartier général américain du département de la Défense. 1993 : Salvatore « Toto » Riina, numéro 1 de la Mafia recherché depuis plus de 20 ans, est arrêté à Palerme. Considéré comme « le chef de tous les chefs », il avait été condamné par contumace à la détention à vie en 1987 pour avoir commandité une série d'assassinats et dirigé un trafic d'héroïne. On le soupçonne aussi d'avoir ordonné les meurtres de Giovanni Falcone et de Paolo Borsellino, tués dans des attentats à la voiture piégée.
L'historiette du jour : Comment recueillir un enfant étoile de Ella Della Mara Il était une fois, un monsieur excentrique d'une très grande douceur. C'était un homme maigre, au nez aquilin et à la posture légèrement voûtée. Ce grand solitaire aimait à passer la plupart de son temps dans sa tente, installée au milieu de son salon. Certes, je vous l'accorde, c'était un peu inhabituel, mais tellement plus confortable ! En tout cas, c'est ce qu'il pensait.
Lire la suite:
Ce grand monsieur sortait très peu. Il n'appréciait guère la compagnie de ses semblables, préférant de loin se retrancher dans sa tête où un monde bien à lui l'attendait. Pour tout vous dire, c'était un écrivain. Une personnalité très reconnue dans son domaine. Il écrivait pour les enfants. Des contes de fées, poèmes, nouvelles de toutes sortes et j'en passe.
Tous les matins, juste après avoir pris son « bacon and egg », monsieur Darlove écrivait une courte nouvelle ou un conte suivant la demande du journal. Cette tâche accomplie, il passait le reste de son temps dans sa tente à réfléchir à l'histoire suivante en sirotant son thé et en se mettant sous la dent d'incalculables minuscules biscuits aux amandes.
Les rares fois, où vous pouviez l'apercevoir, c'était en soirée, à une heure très tardive, quand les étoiles commencent à faire leur apparition. Généralement il était là, devant des vitrines de jouets illuminées, plongeant dans le monde imaginaire qui était le sien.
De temps à autre vous pouviez aussi le rencontrer au cinéma. Il aimait s'asseoir dans ces lieux sombres et feutrés. Il se glissait à l'intérieur comme on se glisserait dans une couverture toute douillette.
Il commençait à croire que cette petite vie sans surprises ni événements particuliers allait durer ainsi jusqu'à la fin de ses jours. Il avait pourtant bien tort. Car une nuit où l'insomnie l'assaillait sans trêve, il eut une drôle de visite.
C'était par une nuit de grande tempête, Monsieur Darlove s'était levé du lit, agacé par le sifflement du vent pour regarder consterné par la fenêtre de sa chambre. Il était onze heures. De monstrueuses ombres faites de branches et de feuillages dansaient au dessus des lampadaires jaunâtres. Cette féerie obscure faisait naître dans la tête de l'écrivain de drôles de personnages, monstres tordus formés par tout ce chaos de nature en désordre. Les rares passants emmitouflés jusqu'aux oreilles ne s'attardaient pas plus longtemps dans les rues. Ils marchaient au pas de course pour se mettre à l'abri bien au chaud chez eux. Au-dessus de leurs têtes, de gros nuages volcaniques faisaient la course eux aussi. De temps à autre, l'on apercevait un bout de ciel étoilé, juste un court instant. Très fugitif.
Monsieur Darlove las de regarder cet affligeant spectacle s'apprêta à rabattre le double rideau quand tout à coup un détail étrange lui titilla l'oeil. Un petit détail scintillant juste en-dessous de sa fenêtre. Il se pencha jusqu'à se tordre le cou contre la fenêtre, le nez littéralement collé à la vitre pour voir de quoi il s'agissait.
Oh ! Un petit bambin tout à fait fascinant. Là ! En contrebas, juste à un pas de sa porte tremblant de froid. Il n'était pas bien couvert. L'on avait l'impression qu'il s'était échappé d'un cirque où il y aurait eu une bagarre. Son pauvre habit n'avait plus rien d'attirant. Le lampadaire jaunâtre près duquel l'enfant s'était mis à l'abri éclairait ce qui subsistait des belles paillettes d'or qui recouvraient sans nul doute sa longue veste quelques minutes auparavant. Ses cheveux d'or dégoulinaient autour de son visage. Il crut apercevoir quelques taches de rousseurs aux pommettes. Comme des petites étoiles piquetées dans sa peau. Mais il n'en était pas du tout sûr. Car de sa hauteur et avec toute cette pluie qui martelait son carreau il était très probable que tout cela n'était que le reflet de l'imagination débridée de Mr Darlove renforcé par le mauvais temps qui lui faisait du trompe l’œil.
Monsieur Darlove se dit que quelqu'un allait venir le prendre d'une seconde à l'autre, mais un quart d'heure après, le garçon était toujours là de plus en plus frigorifié.
Mais là, il n'y tint plus. Il devait absolument aider cet enfant. Cette situation lui était tout à fait insupportable. Même s'il était méfiant il n'était pas sans cœur ! Il décida de descendre pour inviter l'enfant à le rejoindre au chaud en attendant que cette tempête passe.
En bas, en marchant vers la porte d'entrée notre cher écrivain remarqua que le clignotement des ampoules se faisait de plus en plus espacé. Mon Dieu ! pensa t-il, je ne vais plus avoir d'électricité ! Il ne manquait plus que ça ! Il eut bien raison, car juste après qu'il se fit cette réflexion, tout fut plongé dans le noir.
Farfouillant fébrilement dans sa poche, il tira une mini lampe torche qu'il alluma pour trouver la poignée et ouvrir la porte. Il passa sa tête dehors pour voir si le garçon était toujours là.
Non seulement il était là, mais en plus, en fort charmante compagnie. Un chat tout blanc et touffu était en train de se frotter à ses jambes en inondant l'enfant de ses ronrons.
Monsieur Darlove l'interpella :
— Hé, p'tit bonhomme ! Es-tu perdu ?
L'enfant, surpris, se tourna vers son interlocuteur. Il avait les yeux aussi noirs que la nuit et aussi remplis d'étoiles qu'une galaxie de planètes. Il acquiesça faisant étinceler ses cheveux d'or à la lumière du lampadaire.
L'écrivain eut un moment de stupeur. De près, l'enfant paraissait encore plus surprenant que de sa fenêtre. Il avait en effet vu juste. L'enfant était un monde à lui tout seul. Quel miracle !
— Viens, n'aie crainte. Viens te mettre à l'abri jusqu'à ce que la tempête se calme. On va voir ce que l'on peut faire pour t'aider.
Le drôle de garçon ne dit mot, se contentant juste d'entrer. L'écrivain très intentionné l'éclaira tout le long du couloir vers son salon où une superbe cheminée en émaux crépitait, propageant dans la pièce les douces ombres d'un feu dansant.
Après l'avoir bien séché et enveloppé dans une grosse couverture en laine multicolore, l'écrivain le fit asseoir dans un gros fauteuil près du feu. Puis, il amena du chocolat bien chaud et des biscuits aux amandes qu'il déposa près du garçon, s'asseyant à son tour, juste en face du petit inconnu. L'enfant était très intimidé et osait à peine regarder Monsieur Darlove. Il s'était blotti en boule dans le creux du fauteuil resserrant plus fort la couverture entre ses petits doigts crispés. Quand l'écrivain lui demanda d'où il venait et quel était son nom, l'enfant, de plus en plus effrayé se renferma comme une huitre se cloitrant dans un mutisme hors norme.
Alors pour le détendre, l'écrivain commença à lui raconter une histoire de sa composition. L'histoire de « l'horloge qui tournait à l'envers ». Le jeune inconnu pris dans les filaments de l'histoire se détendit de plus en plus. À la troisième histoire, l'enfant était gaiement en train de tremper ses petits gâteaux aux amandes dans le chocolat fumant. À la quatrième histoire, la langue de l'enfant se délia. Il s'esclaffait aux passages drôles et faisait ses petits commentaires aux endroits énigmatiques. À cet instant, il était heureux. Ses yeux étaient comme illuminés par des milliers d'étoiles. Il ne pensait plus à ses problèmes ni au monsieur qu'il connaissait depuis peu. Mais ce qui était certain, c'est que le petit garçon l'appréciait bien.
Alors Monsieur Darlove en profita pour poser à nouveau ses questions. Cette fois si l'enfant y répondit sans aucune crainte.
Il s'appelait Asco et vivait... euh... eh bien très en hauteur, juste au dessus de nos têtes.
L'écrivain demanda :
— Dans un aéronef ?
— Non non ! répondit l'enfant, froissé par cette suggestion. Là-Haut ! Au milieu des étoiles ! ajouta t'il en pointant son petit doigt au plafond.
Une personne ordinaire aurait interrompu l'enfant pour lui faire avouer la réalité, mais l'écrivain n'était pas de ces gens là. Monsieur Darlove complètement pris par l'incroyable discours de ce garçon, lui souriait, fasciné de découvrir ce petit être si spécial et merveilleux comme sorti d'une de ses propres histoires. C'était un petit prince tombé du ciel ! Littéralement !
— Dis-moi charmant enfant, pourquoi es-tu tombé du ciel ? Qu'est ce qui s'est passé exactement ?
— Je n'en sais trop rien moi, je ne voyais plus mes parents. D'habitude ils étaient de chaque coté de ma personne. C'est pour cela que j'étais descendu, pour essayer de voir de plus bas, pour pouvoir voir le ciel.
— Mon pauvre garçon... Je suppose que l'orage t'a déstabilisé et tu t'es retrouvé dans cet état.
— J'aurai dû être plus prudent. Il y avait trop de vent. Je m'étais positionné sur un des gros nuages sombres tout bourdonnant. C'est là que le vent m'a cueilli pour me faire valdinguer avec les branches mortes dans la direction de votre maison.
— Tu as dû vraiment avoir peur.
L'enfant hocha vivement la tête. Puis, comme pincé par une pensée parasite il demanda :
— Monsieur ?
— Oui mon enfant.
— Pourquoi les êtres humains sont aussi froids que cette tempête qui m'a fait chaviré ? Mes parents me disent pourtant que les humains ont souvent les yeux plongés dans les étoiles et qu'ils disent de bien belles choses en les regardant. Pourquoi alors sont ils si froids dans les rues ? Ils ne m'ont rien dit de beau, eux ! Pourtant... moi aussi je suis une étoile !
— Sans doute parce qu'il fait froid dehors. Vois-tu, si tu les réchauffes un peu, ils redeviennent très vite lumineux et joyeux, un peu comme toi. Il a suffi que tu te sentes bien entouré pour te sentir joyeux.
— Mais alors ils sont malheureux ?
— Certains oui,...d'autres ce sont les tracas de la vie quotidienne qui les rendent aussi insensibles. Les gens d'ici-bas ont tendance à s'enfermer dans leurs petites boîtes pour se noyer dans leurs angoisses et problèmes de tous les jours.
— Mais c'est affreux !
— Oui mon enfant, c'est certain. Je pense que c'est l'un des plus grands fléaux qui est en train de ronger l'âme humaine.
— Mais que peut on faire ?
— Écrire des histoires... C'est comme du miel dans lequel l'on noie la pilule amère de la vie... pour un temps.
— Mais le malheur finit toujours par revenir n'est ce pas ?
— C'est bien le plus grand drame de ce monde en effet. Mais tu sais, le tout c'est de le détourner en sa faveur. Si tu fait cela tout t'apparaîtra du bon coté.
— Comment ça ?
— Eh bien voyons... hmmm... C'est un peu comme si la vie te testait en t'envoyant à chaque instant des obstacles que tu dois impérativement éviter. C'est comme des échelons qui montent de plus en plus haut. Si tu as peur et que tu t'arrêtes, tu resteras sur place et ne progresseras plus. Par contre, si tu as assez de courage, tu pourras apprendre beaucoup de choses de la vie et ainsi avancer dans tes projets. Disons que c'est comme un jeu de serpents à taille humaine.
Maintenant que tout était dit, l'enfant le regardait souriant, la bouche encore barbouillée de chocolat. La pluie s'était arrêtée et l'orage ne grondait plus. Monsieur Darlove se leva du siège pour voir à la fenêtre. Plus de nuages. Au dessus de ses yeux, se découpait dorénavant un ciel étoilé.
Une cloche retentit. Quelqu'un était à leur porte. Monsieur Darlove se tourna vers l'enfant :
— À une heure si tardive ?! Qui ça peut bien être ?
L'enfant haussa les épaules et reprit un autre petit gâteau.
Les trois coups de cloche retentirent de nouveau.
— J'arrive, j'arrive ! s'éleva la voix de l'écrivain dans le couloir.
Arrivé à la porte, il tourna la clef dans la serrure et ouvrit. Devant lui, se dressait un homme qui faisait le double de sa taille, chapeauté d'un large haut de forme capitonné de velours d'or et recouvert d'une longue pelisse blanche. Des yeux d'or liquide et une longue barbe pailletée dépassant de son écharpe de soie, donna l'impression à Darlove que ce monsieur ne pouvait qu'être le fruit de son imagination, tellement c'était irréel.
— Bien le bonsoir monsieur. Je viens rechercher Asco. Je ne vous remercierai jamais assez pour votre bonté.
— Mais enfin comment l'avez vous deviné ?
— De votre fenêtre, j'ai pu apercevoir une lumière aveuglante. Il devait bien s'amuser !
— Comment ça ? Une lumière ?
— Enfin monsieur, mon fils ne vous a donc rien dit. C'est une étoile ! Plus une étoile est heureuse et plus elle scintille. C'est ainsi que j'ai pu le retrouver. Merci encore mille fois !
Monsieur Darlove avait l'air un peu perdu. Etait ce vraiment son père ? En réfléchissant si intensément, il ne s'était pas rendu compte que le petit garçon était arrivé juste derrière lui. Un cri de surprise de la part d'Asco le fit se retourner.
— Papaaaaaaa ! Tu es venu me chercher ! Oh j'ai eu si peur, si tu savais ! Mais heureusement que monsieur Darlove était là !
Le petit s'était jeté dans les bras de son père entourant de ses petits bras l'imposant buste recouvert de fourrure duveteuse.
Le père d'Asco fixait intensément l'écrivain tout en caressant la douce chevelure de son garçon. Il semblait réfléchir.
Monsieur Darlove mal à l'aise, se triturait les mains ne sachant que faire. Il finit par proposer à court d'arguments :
L'homme eut un large sourire. Du regard, il consulta son fils qui hocha la tête. Ce mystérieux échange fini, le père prit la parole :
— C'est tout à fait charmant de votre part ! Je sacrifierai volontiers un peu de mon temps pour être en votre compagnie à condition que ce soit vous qui acceptiez mon invitation. Après tout, je vous dois beaucoup pour avoir aussi bien pris soin de mon fils. Qu'en pensez vous ?
— Ma foi... Pourquoi pas ! dit Darlove
— À la bonne heure ! Venez ! dit l'homme en se détournant déjà de la porte pour s'avancer dans la rue avec son fils.
— Attendez ! Pas comme ça ! Je dois au moins prendre quelque chose pour me couvrir !
L'homme se retourna, semblant surpris. Mais il se ressaisit bien vite en exhibant un large sourire.
— Toutes mes excuses monsieur Darlove ! Bien sûr ! On vous attend. Mais ne tardez pas trop car les nuages nous recouvrirons d'ici deux minutes et quarante-sept secondes très précisément... faute de quoi, il nous sera difficile de prendre le chemin le plus court vers notre destination, je le crains fort ! dit l'homme après avoir sorti sa montre à gousset.
Mr Darlove hocha vivement là tête ne manquant pas de remarquer le merveilleux objet que le père d'Asco tenait là. Une montre à gousset faite dans le cristal le plus fin et le plus pur dans lequel se mouvaient en volutes hypnotiques des milliards de petits points lumineux. L'on avait vraiment l'impression d'observer une galaxie d'étoiles.
Quelles personnalités fascinantes il avait là devant lui ! Pas une seule seconde l'on pourrait s'imaginer que ces gens là n'étaient que des charlatans qui lui avaient fait cette drôle de farce pour l'attirer dans leur piège. Non c'était bien trop gros ! Bien trop impossible ! Ils se dégageait d'eux une aura tellement spéciale et mystérieuse que cela ne pouvait tenir que de l'enchantement, du merveilleux. Il était donc plus qu'évident à Mr Darlove que ces gens étaient véritablement des sortes d'étoiles venues d'ailleurs. Et cet ailleurs, il voulait le découvrir ! Depuis le temps qu'il attendait ça ! Que quelque chose d'exceptionnel se passe dans sa vie. Ce jour était venu !
Après avoir enfilé en toute hâte son Overcoat et son haut de forme, il sortit en tournant la clef dans la serrure, sécurisant bien l'appartement. Puis il mit la clef dans l'une des poches de son manteau et rejoignit le père et l'enfant. La rue était vide et sans aucun bruit. Seuls les grésillements des flammes contre la vitre des lampadaires faisaient office de chants de Noël.
Ils marchèrent le long de l'allée bordée d'arbres fantomatiques dont les éclairages propageaient leurs ombres. Asco sautillait aux côtés de son père lui narrant joyeusement son séjour chez Mr Darlove. Le père l'écoutait avec attention et de temps à autre quand les propos de son enfant l'amusait, il lançait un coup œil plein de tendresse dans la direction de Mr Darlove qui lui aussi n'était pas insensible a l'élocution de ce petit être.
Quand ils arrivèrent au bout de la longue rue, Asco s'approcha de l'écrivain.
— Il faut que vous me preniez la main Mr Darlove. dit il avec un sourire poli. Mon papa va vous prendre par l'autre main. Pour que vous ne tombiez pas, vous comprenez, expliqua l'enfant en tendant la main vers Darlove.
— Comment ? Mais enfin, mon cher enfant, je sais marcher.
— Il ne s'agit pas de marcher ici monsieur Darlove, dit l'enfant imperturbable, la main toujours tendue vers l'homme.
— Mon fils a raison, vous devez nous donner la main car j'ai de très sérieuses raisons, de croire que vous n'avez encore jamais effectué de voyages chez nous.
— En effet, dit l'écrivain un peu incertain.
— N'ayez pas peur. Vous pouvez vraiment nous faire confiance. Tout ce que vous avez à faire, c'est de nous donner la main, répliqua l'homme en tendant à son tour la paume de sa main vers leur invité.
— Bien, si vous le dites...
Il mit ses mains dans les deux paumes tendues dans sa direction.
— Et surtout ! Tenez vous bien à nous. Ne lâchez sous aucun prétexte.
Darlove hocha la tête. Il se demandait s'il n'aurait pas mieux valu refuser l'invitation... Mais de tout évidence, rebrousser chemin n'était plus à envisager. Il sentit que les étreintes des mains se resserraient alors que la gravitation terrestre se faisait de plus en plus faible. Ses pieds étaient littéralement en train de se soulever du sol. Il décollait du sol, comme un ballon gonflé d'hélium. Il s'élevait de plus en plus haut, encadré par le père et le fils qui, au fur et à mesure de leur ascension, devinrent de plus en plus lumineux. L'écrivain regarda pour la seconde fois. Il était maintenant à plusieurs centaines de mètres du sol ! Il ne voyait plus que de minuscules guirlandes de lumières parcourir en serpentins des milliers d'hectares de terres se confondant avec le néant. Bientôt, il fut tellement haut que si une personne avait pu, par hasard, le suivre des yeux, elle l'aurait depuis longtemps perdu de vue. Car dorénavant, il se confondait avec les autres étoiles.
***
Plusieurs années passèrent sans que l'on ne vit réapparaître Mr Darlove. Tout le monde pourtant pensait qu'il était toujours dans son appartement se terrant du regard des autres comme à son habitude. Pourtant, ils se trompaient. Car l'écrivain ne revint jamais à son appartement. Moi même, j'ignore pourquoi. Voyez-vous, je pensais tout connaitre sur mes personnages et leurs fait et gestes, pourtant j'ignorais cela. Comme quoi, il y a parfois des choses inexpliquées qui arrivent, même dans les contes. Les personnages se rebellent contre leurs créateurs. Les situations glissent entre nos doigts comme des anguilles et les cieux nous restent impénétrables !
Par contre, je sais une chose. Je sais qu'il est redescendu un an après être parti avec Asco et son père. Il s'est installé à quelques pas de son ancien appartement, près d'une boulangerie qui est la seule à faire de succulents petits pains à la guimauve. Je le sais, car j'étais entrée dans cette boulangerie pour demander des renseignements à propos de mon personnage. J'en ressortis croulant sous ces fameux petits pains mais par contre sans aucun renseignement sur Mr Darlove. C'est seulement en pénétrant dans un charmant cottage qui faisait salon littéraire, juste à deux pas de la boulangerie, que je découvris où se cachait mon personnage. Car il se terrait bien là: dans cette surprenante boutique dans laquelle chaque parcelle de murs était recouverte de minuscules petites étoiles taillées dans des cristaux aux reflets azurs.
Quand je passai le seuil, il me reconnut tout de suite. J'en avais perdu ma mâchoire inférieure. Non mais vraiment, comment se fait il qu'un personnage bien à nous, inventé dans notre propre tête, puisse nous connaitre, pouvez vous me l'expliquer ?
Il m'avait emmenée à une petite table pour me servir du thé avec ses éternels petits gâteaux aux amandes tout en m'expliquant la situation. Et apparemment, il m'avait connue depuis le jour où il avait pris de la hauteur, si vous voyez ce que je veux dire. Il m'avait prédit que de là haut, l'on voyait bien plus de choses que ce que l'on pouvait voir d'ici. C'était donc ainsi qu'il avait découvert mon existence. J'avoue que j'ignorais que les étoiles pouvaient fournir ce genre d'informations. Après tout, ce genre de choses doit rester très confidentiel. Hum... Bizarre de chez Bizarre ! C'est ainsi que mon cher Darlove avait pris l'initiative de s'émanciper un peu. En somme de disparaitre de mes écrans radar !
Aujourd'hui, il s'est installé comme libraire sous le faux nom de Mr Anderson. Apparemment, c'est le jeune Asco qui avait eu l'idée, de lui offrir cette boutique. Et comme vous pouvez vous en douter, un cadeau de la part d'une étoile n'est jamais un cadeau quelconque. En effet, sa boutique a quelque chose de plutôt exceptionnel. Ou plus exactement, un rayon de livres un peu spécial. Les livres de ce rayon s'appellent des Livres-Portifoïdes. C'est à dire des livres dans lesquels nous pouvons pénétrer. Comment ? Oh et bien c'est très simple, il vous suffit d'approcher l'un de vos doigts vers l'une des pages de votre choix et hop ! À partir de votre doigt, il vous gobe tout entier ! Génial non !?! Et quand vous voulez en ressortir, il vous suffit juste d'y penser très fort et hop le livre vous recrache ! Oui vous l'avez parfaitement lu, il vous re-crache ! C'est bien pour cette raison qu'il y avait des sols matelassés sous les rayonnages WAz 2000 dx. Par contre, un détail à ne pas négliger, c'est le livre qui vous choisit et non vous. Ah, pour le coup, ce n'est plus très amusant, n'est ce pas ?
Encore une dernière chose. En ce moment, il a de vrais soucis avec ce rayonnage ! Car voyez vous, tous les clients qui jusque là, avaient pénétré un livre, ressortaient quand ils le voulaient, mais certains restaient plus longtemps qu'il ne le fallait... ce qui dans ce dernier cas, posait pas mal de problèmes, puisque les familles commençaient à se poser des questions et à venir faire du scandale dans la boutique clamant qu'il se tramait ici des choses bizarres.
Mais cela n'est rien par rapport aux problèmes plus récents. Car, en effet, les gens absorbés par les livres ne reviennent plus. Plus personne. Quand à la page qui les avait absorbés, elle devenait vierge. Comme si rien n'avait jamais était inscrit avant. Ça fait froid dans le dos !
J'espère néanmoins avoir encore des nouvelles de Mr Darlove et de ce mal étrange dans lequel son commerce est plongé. J'espère vraiment le suivre encore un temps et élucider cette affaire avec lui avant qu'il ne se décide à s'émanciper définitivement !
Bonne journée à toutes et tous
petrus
Messages : 1653 Points : 1633 Date d'inscription : 20/05/2014 Age : 79 Localisation : Tarn & Garonne
Sujet: bonjour et bon mardi !! Mar 15 Jan - 6:34
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Mar 15 Jan - 6:50
Bonjour a vous toutes et tous bon Mardi de l'année 2019 , il fait pas chaux ce matin
petrus
Messages : 1653 Points : 1633 Date d'inscription : 20/05/2014 Age : 79 Localisation : Tarn & Garonne
Sujet: bonjour et bon mercredi !! Mer 16 Jan - 6:32
Auzelles Membres
Messages : 743 Points : 747 Date d'inscription : 24/09/2017
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Mer 16 Jan - 7:22
L'éphéméride du jour....
Aujourd'hui, nous fêtons les Marcel ainsi que les Honorat, Marceau et Priscilla. Bonne fête Marceau et Marcel Demain, nous fêterons les Roseline de Villeneuve ainsi que les Anthony, Antoine le Grand et Toinon.
Le 16 janvier est le 16e jour de l'année du calendrier grégorien. Il reste 349 jours avant la fin de l'année, 350 jours en cas d'année bissextile. C'était généralement le 27e jour du mois de nivôse dans le calendrier républicain français, officiellement dénommé jour du plomb.
à Marseille : le soleil se lève à 8h 09 le soleil se couche à 17h 29 durée d'ensoleillement : 9h 21 (+2mn))
Citation du jour : « Quand se décidera-t-on à prendre au sérieux les comiques ? » Sacha Guitry
Dicton du jour : « Le ciel rouge au couchant annonce la pluie ou le vent. » « Prépare pour Saint-Marcel, tes graines nouvelles. »
Proverbe du jour : « C'est dormir toute la vie que de croire à ses rêves. »
Événement du jour : 1923 : Maurice Vinot présente le premier journal parlé en France sur Radiola. 1970 : John Lennon annonce qu’il consacrera désormais l’argent de ses disques à la paix dans le monde. 1991 : Moins de 20 heures après l'expiration de l'ultimatum lancé par l'ONU à l'Irak pour évacuer le Koweït, la guerre éclate dans le Golfe persique. La force multinationale sous commandement américain transforme l'opération Bouclier du Désert en opération Tempête du Désert, avec une série de raids aériens contre Bagdad et d'autres villes irakiennes, ainsi que des cibles au Koweït.
L'historiette du jour : La roulette de l'infortune de Dominique Vernier Mercredi 3 juillet 2028, 21 heures. Depuis que cette émission a été lancée, il y a un mois, sur la chaîne Two-One, les records d’audience ne cessent d’être battus. Jusqu’où ira-t-on dans l’horreur et l’imbécilité ? Notre monde est devenu complètement fou ! Jeux vidéo, séries et films télévisés ultra-violents ont fait ressurgir l’animalité de l’homme, son envie de mordre à pleines dents dans la chair. Nous sommes devenus consommateurs d’images sordides. Les jeux du stade avec mise à mort sont ressuscités, mais d’une manière plus sournoise et morbide. La nouvelle émission live, La roulette de la fortune, a une règle très simple : un plateau au décor bicolore rouge et noir, un animateur vedette, un huissier, six candidats tout de blanc vêtus, un révolver à barillet à six coups, une balle, un compteur à fric, un seul gagnant.
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Cela fonctionne selon les règles de la roulette russe. Un huissier tire au sort l’ordre de passage des candidats, introduit la balle, fait tourner le barillet et passe le révolver au numéro un. Un immense compteur en arrière-plan est déclenché. Les téléspectateurs l’alimentent via un code sur leur Smartphone, à raison d’un euro le clic. Le total des enchères s’affiche en déroulant. Le candidat dispose de cinq minutes pour donner les raisons de sa présence et désigne la ou les personnes à qui sont destinés ses gains. Un compte à rebours est enclenché et, à la dernière seconde du temps imparti, un jingle retentit. Le compteur s’arrête sur le dernier euro misé. Le candidat rejoint une cabine vitrée. Sous l’œil des caméras, il pose le canon sur sa tempe et appuie sur la détente. Si le coup part, il est déclaré gagnant et les euros accumulés sont attribués au(x) bénéficiaire(s) désigné(s). Sinon, il passe l’arme au suivant et le processus s’enclenche à nouveau. Le compteur et le compte à rebours se remettent à tourner. La partie s’arrête lorsque la cabine de la mort se tache du sang coulant sur les vitres blindées
Je suis sur le plateau, derrière un pupitre noir, tout vêtu de blanc, ébloui par les projecteurs. Ma tête est vide, je dois m’appuyer car mes jambes ne me soutiennent plus. Pourtant, la participation à cette mise à mort, je l’ai voulue, désirée. On était nombreux à s’être inscrits. Le jour de l’audition devant le jury, la salle de cinéma était pleine et la file d’attente se prolongeait jusque sur le trottoir. Pourquoi ai-je été retenu ? Peut-être à cause de mon jeune âge. Il y avait pléthore de personnes âgées ; il n’y en a pas une seule sur le plateau ce soir. La présélection faite, j’ai dû passer devant un psychiatre, puis un médecin et subir des examens pour vérifier que je ne souffrais pas de maladie grave. Vais-je mourir à trente-cinq ans ? Non, il y a peu de risque. Le sort m’a désigné sixième et dernier. Lors des émissions précédentes, au plus tard, la partie s’est arrêtée au quatrième. Dois-je m’en réjouir ? Je ne sais pas, je ne sais plus. Pourtant, cet argent, il me le faut. C’est le prix à payer pour réparer mes fautes. Le rideau est levé depuis plusieurs minutes, mais les paroles du présentateur dans son habit à paillettes m’échappent. Je ne perçois que le battement de mon cœur.
Le premier jingle me sort de ma torpeur. Je me retourne, je suis du regard l’homme qui se dirige vers ce qui, pour moi, est un cercueil de verre. Je ne veux pas voir, je ferme les yeux, j’attends. Un second jingle retentit, mes paupières s’ouvrent. L’homme en blanc sort de la cabine et remet l’arme à l’huissier. Je ne sais s’il sourit par soulagement ou par déception. Il rejoint son pupitre. Je jette un œil sur le compteur, le montant d’un million d’euros n’est pas encore atteint.
La seconde personne en gros plan sur les moniteurs est une jeune femme. Quel âge peut-elle avoir ? Trente, trente-cinq ans. Elle est belle, très belle même, je dirais. Je me concentre sur son témoignage, il est bouleversant. À la rue, seule, sans travail, sans revenus. Depuis cinq ans, il n’y a plus d’aide sociale, le pays est en faillite et le nouveau gouvernement les a supprimées. La jeune femme ne peut subvenir aux besoins de sa fille de six ans. Ses parents ont vu leur retraite fortement diminuée et ne peuvent prendre deux bouches supplémentaires à nourrir. Elle souhaite que l’argent leur soit remis, pour leur bien et celui de sa fille. Le compteur s’affole. Quatre millions d’euros sont dépassés au terme des cinq minutes. Je suis subjugué, je ne la quitte pas des yeux. Mes pensées vont toutes à elle. J’oublie qui je suis, pourquoi je suis ici. Elle est dans la cabine, en larmes. Avant de pointer l’arme sur sa tempe, de la main, elle envoie un baiser à la caméra. Elle appuie sur la détente. Rien ne se passe. Elle s’écroule. On l’évacue du plateau, inanimée.
Neuf, puis quinze millions d’euros. C’est au tour de mon voisin de droite. Il est pâle. Dans un peu plus de cinq minutes, il va mourir. Il le sait, tout comme moi. Jamais l’émission n’a été aussi loin. Il doit être légèrement plus âgé de moi. Il a du mal à s’exprimer. Il bafouille, il bégaie. Ses mots, ses phrases sont incompréhensibles. De temps à autre, il marque un temps d’arrêt et se tourne vers le compteur. Les chiffres des unités, des centaines et des milliers sont illisibles tant ils tournent vite. Mon regard est fixé sur lui. J’ai compris qu’il avait d’énormes dettes et que les gains étaient destinés à sa femme et à ses quatre enfants. Le jingle retentit. Vingt-quatre millions d’euros. Contrairement aux autres candidats, les visages fermés et marquant un temps d’hésitation avant de rejoindre la cabine de verre, il s’y dirige à grands pas, y pénètre, pointe l’arme sans attendre et... Rien. Rien que le claquement du chien sur le métal. Mon cœur s’arrête de battre. Je vais m’évanouir. J’ai envie de vomir. Je vais mourir. Mon Dieu ! Aidez-moi !
Toutes les têtes se tournent dans ma direction : présentateur, candidats, cameramen, machinistes, éclairagistes... Le plateau est plongé dans un silence pesant durant quelques secondes. Puis l’animateur, retrouvant sa superbe, s’approche et, sur un ton en totale inadéquation avec la situation, reprend ses commentaires. — Mes amis ! Quel suspense ! Quelle émission formidable ! Approchons de notre heureux gagnant. Alors Louis, heureux ? Quel idiot ! Quel stupide personnage ! Comment puis-je être heureux ? J’ai envie de le frapper, de m’enfuir en courant, mais je suis tétanisé. — Allons, Louis, c’est à vous. Déjà vingt-quatre millions d’euros. Vous pouvez battre tous les records de gains d’un jeu télévisé. Allons, Louis, du courage. Plus que cinq minutes. On vous écoute. Je suis incapable de parler. Pourtant il le faut. J’ai appris mon texte par cœur, mais la mémoire me fait défaut. Le compte à rebours affiché sur mon pupitre se déclenche. Que vais-je dire ?... Je vais faire mes adieux à mon épouse tant aimée. Adeline n’est pas au courant de ma présence ici. Je lui ai caché mon intention de participer à l’émission. Elle doit être devant la télévision. Bien qu’elle ne regarde pas ce genre de programme, les voisins, les amis, la famille ont dû l’avertir. Elle doit être en larmes. Je l’aime et je veux le lui dire ce soir... Je fixe la caméra qui me fait face. — Adeline, je sais que tu me regardes. C’est pour toi que je suis ici. C’est pour effacer le mal que j’ai pu te faire. Nous étions si heureux. J’avais une entreprise qui prospérait. Nous avions une belle maison, une belle voiture, un bateau, nous partions en voyage. Et il y a eu cet accident. Tu as perdu l’enfant que tu portais. Je suis resté de longues semaines à l’hôpital entre la vie et la mort. A mon retour chez nous, je n’ai trouvé qu’une entreprise en faillite et des dettes. Les banques n’ont pas voulu nous soutenir. Je me suis mis à boire et, pensant nous sortir de ce mauvais pas, je me suis laissé entraîner. J’ai passé mes nuits à jouer au poker. J’ai perdu. Tout perdu. J’ai perdu notre maison, le peu qui nous restait, jusqu’à tes bijoux. À juste titre, tu as demandé le divorce. Ce soir, je t’en supplie, regarde-moi. Je t’aime et je voulais te le dire. Je me retourne vers l’animateur et poursuit : — J’ai cinq minutes, je n’en ai utilisé qu’une seule. Pour les quatre restantes, je souhaiterais que vous contactiez mon épouse par téléphone. Je voudrais écouter le son de sa voix une dernière fois. Je ne sais pas ce qui se dit dans son oreillette. J’imagine toutefois que, pressentant que cette demande fera encore augmenter l’audimat, elle sera acceptée. J’observe le compteur : effectivement, les chiffres explosent... J’attends. Je ne sais pourquoi, mais je me sens plus léger. Une, deux, trois minutes passent dans un silence de mort et la voix d’Adeline retentit. — Louis, tu m’entends ? Je suis bouleversé. — Oui, je t’entends. Je voulais te dire que je t’aime. Tout l’argent que je vais gagner ce soir est pour toi. Je vais partir sans regrets. Je suis un minable et je ne te mérite pas. Tu pourras refaire ta vie. Pas de réponse. — Adeline, tu es là ? — Oui, je t’écoute... Au ton de sa voix, je devine qu’elle est en pleurs. — ... Tu sais, tous ces millions ne valent pas le prix d’une vie, de ta vie. Je n’en veux pas de ton argent. C’est toi vivant que je veux... Messieurs, créateurs de cette émission de merde, écoutez-moi bien, vous pouvez garder vos millions. Je les refuse... Et vous, spectateurs imbéciles, avides de sang et du malheur des autres, vous êtes bien dans votre fauteuil, dans l’anonymat, à savourer ce spectacle ? Un peu de courage, montrez-vous, faites voir quels lâches vous êtes ! C’est vous qui méritez de prendre cette balle, c’est... Le jingle retentit. La communication est coupée. Je me retourne. Le montant est astronomique : 54.321.542 €.
Le silence règne sur le plateau. Je suis sans réaction. L’huissier s’approche, prend l’arme que j’avais posée sur le pupitre et me la tend. Les dernières paroles d’Adeline me bouleversent. Elles s’ancrent profondément en moi. Je me trouve subitement ridicule dans cette tenue, face aux caméras et à cet ignoble animateur. A-t-elle raison ? Pourquoi notre société est-elle tombée si bas ? Pour assouvir la soif de nantis et offrir en pâture de pauvres bougres dont la vie n’a plus de sens ? Je repense à la jeune femme de tout à l’heure. Non, ce n’est pas possible d’accepter cela. J’ai une chance de pouvoir mettre fin à cette ignominie. Adeline ne m’en tiendra pas rigueur. Ce sera ma façon de me faire pardonner. Je vais mourir, oui, mais pas comme ça. La peine de mort a été rétablie, je sais ce qui m’attend. Je m’avance en direction de la cabine. Je me retourne, fonce droit sur l’animateur, pose l’arme sur sa tempe et appuie sur la détente.
Bonne journée à toutes et tous
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Mer 16 Jan - 7:31
Bonne journée a toutes et tous pour ce mercredi , ces un hiver pas trot froid mes faut ce couvrir les rhums et les gastros sa cout les rue lol
Opaline Membres
Messages : 1232 Points : 1234 Date d'inscription : 28/05/2014 Age : 78 Localisation : Bouches-du-Rhône
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Mer 16 Jan - 9:45
Bonjour tout le monde, Cela fait des jours que je me dis, demain matin je range ce placard et puis je me mets devant l'ordi, je déjeune et finalement le temps passe et le soir je me dis que demain matin... Ce matin j'ai ouvert le placard et j'ai tout rangé, du coup je viens vers vous en déjeunant
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Mer 16 Jan - 10:34
provence Admin
Messages : 5480 Points : 5591 Date d'inscription : 19/05/2014 Age : 83 Localisation : le bar sur loup 06620 region paca
Sujet: bonjour ensoleillé Mer 16 Jan - 11:36
Sagesse chinoise :
Pensées, méditations Prière
« Le défaut des hommes ordinaires, c’est négliger leurs propres champs et de s’occuper des champs d’autrui ; d’exiger beaucoup des autres et de ne s’imposer à eux-mêmes qu’un léger fardeau. » (Yijing)
« Le sens du vrai et du faux, du bien et du mal, tout hommes le possède en tant qu’il est authentiquement humain. » (Yang Wang Ming)
« J’ai pris la route du Mont Froid,
Dont les voies sont sans fin.
Les pierres tapissent les ravins étirés.
L’herbe grasse aborde le torrent vif.
La mousse glisse en dépit de la pluie retirée,
Et les pins chantent sans le concours du vent. »
(Han Shan)
« Des barques glissent et se succèdent sans interruption ;
Des sons lointains de flûte traversent l’espace et charment l’oreille.
Le vent s’est apaisé, tout nuage a disparu ;
L’azur lumineux du ciel se réfléchit dans le miroir mouvant. »
(Yang Pei)
« Elève tes ambitions aux collines et à l’Ouest sauvage,
Laisse ton esprit vagabond à l’Est des mers.
Chevauche les souffles comme ta seule monture,
Navigue sur le courant de la Haute Pureté,
Répond à l’appel, élégant et allègre ! »
(Zhongzhang Tong)
« Des eaux bouillonnantes inlassables
Surgissent des pics abrupts et déchirés.
Des arbres y croisent en grappe
Et l’herbe riche forme ses tapis de séve.
Le vent d’automne soupire,
Les hautes vagues barattent l’écume
Qu’elles jettent ensuite aux cimes des nues.
Soleil et lune, en leur périple,
Semblent trouver là, naissance et repos.
Les étoiles en leur brillance constellée
Emergent de ses profondeurs marines.
Comme est grand mon ravissement !
(Cao Cao)
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Mer 16 Jan - 21:25
Bonjour les copains, copines !!! Comment allez vous en ce mercredi ? Moi je suis un peu mieux, mes petits soldats intérieur ont combattu mon virus de grippe... ce qui m'a jeté à terre avec mon syndrome de fatigue chronique J'espère que je ne vais pas rechuter car il paraît en ce moment que c'est une grippe très dure
Chez moi il neige et il vente, on a de la poudrerie. L'hiver est difficile cette année ! Je n'ai toujours pas acheté mon auto, j'attends encore !
Courage à tous nos malades, je vous envoie des ondes positives
Je vous souhaite à tous une bonne fin de journée !
petrus
Messages : 1653 Points : 1633 Date d'inscription : 20/05/2014 Age : 79 Localisation : Tarn & Garonne
Sujet: bonjour et bon jeudi !! Jeu 17 Jan - 6:13
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Jeu 17 Jan - 6:42
Bonne journée a toutes et tous aujourd’hui jeudi gros bisous le weekend approche
Auzelles Membres
Messages : 743 Points : 747 Date d'inscription : 24/09/2017
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Jeu 17 Jan - 7:24
L'éphéméride du jour...
Aujourd'hui, nous fêtons les Roseline de Villeneuve ainsi que les Anthony, Antoine le Grand et Toinon. Bonne fête Roselyne et Ros-Marie Demain, nous fêterons les Prisca ainsi que les Gwendal.
Le 17 janvier est le 17e jour de l’année du calendrier grégorien. Il reste 348 jours avant la fin de l'année, 349 si elle est bissextile. C'était généralement le 28e jour du mois de nivôse dans le calendrier républicain français, officiellement dénommé jour du zinc.
à Marseille : le soleil se lève à 8h 06 le soleil se couche à 17h 30 durée d'ensoleillement : 9h 23 (+2mn)
Citation du jour : « Mourir, c'est refuser toute compréhension, et pour toujours, de la part des autres. » Yasunari Kawabata
Dicton du jour : « À la Saint-Antoine grande froidure, à Saint-Laurent grand chaud, ne durent. » « Saint Antoine sec et beau, remplit tonnes et tonneaux. »
Proverbe du jour : « Celui qui connaît l'art de vivre avec soi-même ignore l'ennui. »
Événement du jour : 1895 : Félix Faure président de la République Félix Faure, président de la République française (30 janvier 1841, Paris -16 février 1899, Paris)Suite à la démission de Jean Casimir-Périer, les parlementaires élisent à la présidence de la République Félix Faure (54 ans). Élu par une coalition de modérés et de monarchistes, celui que l'on surnommera le «Président Soleil», du fait de son amour du faste, restera dans l'Histoire en raison de sa mort heureuse ! On retient aussi de lui qu'il ébaucha une alliance avec la Russie en recevant le tsar Nicolas II, qu'il s'opposa à la révision du procès de Dreyfus et que son gouvernement dut céder aux Anglais le Soudan après le bras de fer de Fachoda. 1995 : Un violent tremblement de terre d'une magnitude de 7,2 sur l'échelle de Richter, le pire qu'ait connu le Japon en près de 50 ans, dévaste la ville de Kobe, faisant 6.433 morts et détruisant le mythe sur les standards de sécurité japonais, supposés être les meilleurs au monde. On estime qu'il faudra 60 milliards de dollars pour reconstruire les routes, les immeubles et les voies ferroviaires, soit deux fois plus qu'après le séisme de Los Angeles.
L'historiette du jour : Le chèque de RAC Ça y est, ça y est, je l’ai eu, je l’ai enfin eu ce fichu rendez-vous avec l’homme : l’homme que j’attends bien entendu ! Il m’attendait avec petit bouquet de fleurs tout petit et tout rond... pas cet accablant bouquet d’immenses roses rouges des dragueurs sans scrupules... Je l’adore ! J’ai enfin trouvé un véritable complice avec qui partager les joies et les peines mais aussi des moments de fantaisie. Un homme simple, autonome mais pas indépendant, un homme qui me laissera être moi-même et qui ne voudra pas me changer ; un homme formidable dont je vais tomber amoureuse et qui m’aimera en retour d’un amour sincère et sans détours. Ça y est, je vais enfin pouvoir m’appuyer sur un mec solide qui saura m’écouter et me comprendre pour me soutenir dans les moments difficiles. Je le sens, je le sais, ce coup-ci (enfin si l’on peut dire), ce sera le bon !
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C’est un peu dans cet état d’esprit que je me trouvais vers 17h00 dans mon petit appart de banlieue, venant de reposer mon téléphone d’un geste malhabile sur le rebord du meuble des toilettes avant la chute fatale. Bref, avant que le portable tombe dans la cuvette des toilettes. MERDE ALORS ! Pas le temps de réfléchir, je mets la main dedans (c’est le cas de le dire) et j’en ressors le gadget indispensable à mon avenir. Je vais dans la salle de bains, le pose dans l’évier, prends du savon liquide et le nettoie, mes mains aussi bien sûr, machinalement, sans réfléchir, puis j’attrape la première serviette à ma portée pour l’essuyer et le sécher. Le téléphone s’est éteint. L’écran est un peu ébréché, tout noir. Je j’appuie en insistant sur la petite touche qui convient pour le rallumer : rien ne s’affiche. Je file chercher un trombone, des ciseaux, un tournevis et que sais-je encore comme outils de survie puis parviens à ouvrir le modèle asiatique. Je sors tous les éléments que j’y trouve et les dépose sur la serviette puis me munis du sèche-cheveux en mode pas trop brûlant et tente de sécher tout ça. Environ dix minutes après, je remonte le lego mais le téléphone refuse toujours de fonctionner. Impatiente, je renouvelle l’opération trois ou quatre fois puis me résigne à le re-démonter une dernière fois et à laisser toutes les pièces sécher sur la serviette, sur la machine à laver, devant le radiateur. Si seulement j’avais noté son numéro de téléphone sur un papier comme je le fais toujours depuis que je suis adolescente et quotidiennement au bureau pour chaque client... Si seulement je savais comment le joindre autrement que via son 06... Je ne vais pas débarquer au magasin où il travaille et débouler comme une collégienne avec mon plus beau sourire ? De toute façon il sera fermé avant que j’y arrive. Si seulement on avait convenu d’un endroit et d’une heure pour se retrouver...Si seulement il n’était pas prévu de se rappeler pour se mettre d’accord CE soir vers 20h00... Il faut juste que je trouve un autre téléphone portable de rechange et que j’y insère ma puce actuelle qui aura eu le temps de sécher et le tour sera joué mais il est déjà 18h00.
J’enfile mes bottes, m’emmitoufle dans mon manteau puis file au centre commercial le plus proche directement au magasin de téléphonie. Après avoir passé l’étape de la file d’attente puis la seconde étape des explications, le vendeur me dit « désolé m’dame mais j’ai pas de téléphone de rechange correspondant à votre forfait en stock, faudra rev’nir lundi. » Lundi ? Mais on est vendredi soir !
Vue la moue que je fais et restant sans voix mais sans m’énerver, le vendeur me propose de lui ramener le téléphone pour « voir ce qu’il peut faire » ! Super, merci ! Je file à la maison lui rapporter mais là, grosse déception. Il n’est plus sur la serviette. La serviette a également disparue... enfin, elle est par terre. — Chaton ? Où es-tu ? qu’as-tu fait de mon téléphone ? C’est pas à toi ça, toi tu as TES jouets !
L’animal espiègle s’est réfugié en haut de l’armoire et me regarde chercher sous la machine à laver... Il vient m’aider. J’ai retrouvé la coque, la batterie... Mais où est la puce de ce fichu téléphone ? Que vais-je faire, le punir ? C’est plus ma faute que la sienne. Prise par le temps j’ai été plus que négligente. Et il est si petit et si mignon.
Il est 19h47.
Après avoir déplacé la machine à laver, soulevé le meuble vasque, regardé dans tous les coins de la salle de bain, j’ai cherché dans le couloir, puis dans les autres pièces. Je me dis toujours que mon appartement est petit mais là, subitement, il me paraît immense. Impossible de retrouver cette petite puce, symbole de mon bonheur perdu. Je me résous à abandonner mes recherches tout en inspectant le panier du chat, ses espaces de jeu préférés, mon lit, mes étagères, n’importe où il aurait pu l’envoyer en jouant d’un rapide coup de patte, jusqu’à sa litière. J’attrape le chaton qui ronronne en se tortillant dans mes bras, lui ouvre la gueule pour la lui faire régurgiter au cas où il l’aurait avalée – mais en vain – je le retourne dans tous les sens pour vérifier que tout va bien dans ce petit corps agité car malgré tout je suis inquiète au vu de la taille du préjudice qu’il aurait pu introduire dans sa petite gueule jusqu’à son petit ventre de glouton mais il a vraiment l’air en pleine forme lui !
Lundi matin au bureau, il est 9h00, je décroche le téléphone en maugréant, mon café à la main. J’espère que ce n’est pas déjà un emmerdeur à peine la journée commencée. — Bonjour, Mademoiselle T. ? — Oui bonjour, que puis-je faire pour vous ? — C’est moi ! tu n’as pas reconnu le joli son de ma voix ?
Ça alors, c’est lui, l’homme de ma vie !
— Ça alors, c’est toi ? Quelle bonne surprise ! Mais comment as-tu fait pour avoir ce numéro ? Tu as passé un bon week-end ? — Eh bien figure-toi que je n’avais pas encaissé ton chèque au magasin quand on s’est rencontrés... J’avais ton adresse mais je ne me voyais pas passer chez toi sans y avoir été invité et pas moyen d’obtenir ton numéro de portable même avec ton nom et ton adresse, alors avec internet et les réseaux sociaux, j’ai fini par trouver une société qui avait une responsable clientèle avec le même nom et j’ai tenté ! Je suis bien heureux de t’avoir retrouvée si vite car comme un idiot, je n’avais même pas noté ton numéro sur un post-it ; on n’y pense jamais avec les nouvelles technologies ! — Eh bien je suis ravi de constater que tu es un homme plein de ressources !
Oh, mince mais pourquoi j’ai dit ça ?
— Tu ne m’en veux pas alors de ne pas t’avoir rappelé ?
Quoi ? Il ne m’a pas rappelée à 20h00 comme convenu vendredi soir ? Mais c’est génial !!!
— Euh non bien sûr, je me suis dit que tu devais sans doute avoir mieux à faire ou que tu étais occupé. — Ouf ! J’ai craint tout le week-end que tu m’en veuilles et que tu ne me le pardonnes jamais. Si je te dis que j’ai eu un problème avec mon téléphone portable, tu me croiras ?
Non, pas possible, lui aussi ? Et si c’était une excuse bidon de commercial sans vergogne qui essaie de se rattraper aux branches après une gamelle qu’il a prise le week-end passé à jouer les tombeurs avec toutes les filles qui se pointent dans son magasin ? Je vais le laisser débiter sa plaidoirie pour voir. Faudrait voir à pas m’embrouiller mec parce que c’est décidé, je ne veux plus me faire avoir par les beaux-parleurs.
— Tu m’en as trop dit ou pas assez. Vas-y, improvise une excuse, on verra bien si c’est crédible. — Je te jure que c’est vrai, je suis si maladroit que... surtout ne te moque pas s’il te plaît et promets-moi de ne pas rire... que je l’ai fait tomber dans l’égout en sortant de ma voiture en rentrant du boulot. Je me suis garé le long du trottoir, j’ai ouvert la portière, me suis penché pour remettre la ceinture de sécurité qui pendouillait dehors derrière le siège et paf, il est tombé de ma poche de veste. Et comme il pleuvait pas mal, les feuilles et l’eau ont fait le reste et l’ont directement conduit dans le caniveau en un temps record. Je n’ai rien pu faire. En plus, avec leurs conneries de grilles de protection anti-canettes et anti-mioches, j’ai tenté de bricoler un outil de cleptomane avec un vieux cintre que j’avais dans le coffre mais à part revenir trempé et tout dégoulinant chez moi, je n’ai pas réussi à récupérer le téléphone ! — Vraiment ? Non mais tu plaisantes ? C’est un sketch que tu viens d’inventer pour me faire sourire ? — Mais non je te jure que c’est vrai. Du coup j’ai repris la voiture, j’ai foncé au centre commercial et suis tombé sur un vendeur en téléphonie super sympa qui m’a dit ne pas pouvoir récupérer les données de ma puce ni me donner un nouveau téléphone car il n’en avait plus en stock et qu’il me fallait revenir lundi. Voyant ma mine déconfite, il m’a conseillé pour récupérer mes numéros, d’éditer mes factures détaillées et de tous les recomposer, sauf que ça prend du temps et que je n’ai pas d’imprimante ni chez moi ni au magasin. Il a même voulu me faire rire : il a prétendu qu’il avait eu une cliente peu de temps avant moi qui avait fait tomber son téléphone dans les WC. Tu imagines ?
Bonne journée à toutes et tous
et une chanson que j'adorai gamine
Opaline Membres
Messages : 1232 Points : 1234 Date d'inscription : 28/05/2014 Age : 78 Localisation : Bouches-du-Rhône
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Jeu 17 Jan - 7:57
Bonjour les amis, je pars dans une demie heure pour les cours. Ma petite Nessy va rester seule toute la journée, mon ours pars à l'hosto pour une nouvelle séance de chimio. Peut-être la dernière...
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Jeu 17 Jan - 9:46
* gigi *
Messages : 555 Points : 571 Date d'inscription : 04/01/2019
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Jeu 17 Jan - 13:21
journée chargée pour moi
onde positive a ceux qui en on besoin
bonne aprés midi
petrus
Messages : 1653 Points : 1633 Date d'inscription : 20/05/2014 Age : 79 Localisation : Tarn & Garonne
Sujet: bonjour et bon vendredi !! Ven 18 Jan - 6:16
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Ven 18 Jan - 6:46
Bonjour a vous toutes et tous bon Vendredi et bon weekend gros bisous
Opaline Membres
Messages : 1232 Points : 1234 Date d'inscription : 28/05/2014 Age : 78 Localisation : Bouches-du-Rhône
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Ven 18 Jan - 8:46
Bonjour les amis, Ce matin grand soleil mais la température a baissé : 7°C seulement
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Ven 18 Jan - 9:19
bonjour a tous sa a bien gelée chez nous ce matin et sa caille bonne fin de semaine a tous bisous
petrus
Messages : 1653 Points : 1633 Date d'inscription : 20/05/2014 Age : 79 Localisation : Tarn & Garonne
Sujet: bonjour et bon samedi !! Sam 19 Jan - 5:47
Auzelles Membres
Messages : 743 Points : 747 Date d'inscription : 24/09/2017
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Sam 19 Jan - 7:31
L'éphéméride du jour...
Aujourd'hui, nous fêtons les Marius. Bonne fête Jean-Louis Demain, nous fêterons les Sébastien ainsi que les Bastien, Fabien et Fabienne.
Le 19 janvier est le 19e jour de l'année du calendrier grégorien. Il reste 346 jours avant la fin de l'année, 347 si celle-ci est bissextile. C'était généralement le 30e et dernier jour du mois de nivôse dans le calendrier républicain français, officiellement dénommé jour du crible.
à Marseille : le soleil se lève à 8h 05 le soleil se couche à 17h 32 durée d'ensoleillement :9h 27 (+2mn)
Citation du jour : « Tout société qui prétend assurer aux hommes la liberté, doit commencer par leur garantir l'existence. » Léon Blum
Dicton du jour : « Janvier le frileux, février le grésilleux. » « Soleil qui luit trop matin, ne conduit pas à bonne fin. »
Proverbe du jour : « Défiance est mère de sûreté. »
Événement du jour : 1839 : Naissance à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) de Paul Cézanne, peintre français de la mouvance des impressionnistes et précurseur du cubisme. Il décède 22 octobre 1906 dans la ville qui l'a vu naître. 1995 : Après 5 semaines d'une guerre meurtrière, le symbole de la résistance tchétchène, le palais présidentiel de Grozny, tombe aux mains des forces russes. Le drapeau tricolore planté sur l'édifice de 11 étages marque le retour de la Tchétchénie au sein de la Fédération de Russie, 3 ans après sa déclaration d'indépendance unilatérale. L'historiette du jour : Secondes mortelles de Matthieu Kondryszyn Il n'y a rien de plus terrifiant que d'être rattrapé par le temps. Chapitre 1 Andrew Stewart dormait paisiblement dans sa chambre en ce 30 novembre. La réunion s'était terminée plus tard que prévue et, après avoir avalé deux Aberlour dix ans d'âge, il s'était affalé sur son lit sans même prendre le temps de se déshabiller. D'ailleurs, il n'avait plus le temps. Son poste de fonctionnaire des impôts ne lui laissait guère de place pour qu'il puisse respirer un peu. Son travail au bureau, les réunions du soir et les dossiers en attente qui s'accumulaient, devenaient un véritable enfer. Il devait travailler de plus en plus vite car le temps, lui, défilait à vitesse constante et régulière. Andrew avait d’ailleurs parfois le sentiment que celui-ci s’accélérait.
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Situé au huitième étage, son appartement donnait sur une avenue chic du XVIème arrondissement de Paris. Un appartement qu'il avait pu acheter sans grande difficulté avec son salaire et celui de son ex-femme. Divorcé depuis bientôt quatre ans, il profitait pleinement de sa nouvelle vie mais il sentait qu'il avait changé. Il n'avait que cinquante-quatre ans mais sa vie, menée tambour battant, commençait à l'épuiser. Le temps. Toujours le temps. Le temps le rattrapait sans cesse mais l'inverse ne se produisait jamais. Il s'était mis alors à s'empiffrer de cachets d'aspirine pour se débarrasser de terribles maux de têtes. Mais en cette nuit froide d'automne, ce n'était pas le mal de tête qui pulsait dans sa tempe. Cela semblait venir de son appartement. En dehors de sa chambre. Andrew se réveilla, l'esprit embrumé par l'alcool et la rêverie. Il ouvrit les yeux et observa la lune qui éclairait funestement la chambre. C'est quoi ce bruit ? C'était une sorte de ronronnement interminable, mais pas aussi agréable que celui d'un chat. Un bourdonnement incessant qui aurait énervé n'importe qui à une heure aussi tardive. Il tourna la tête pour lire l'heure affichée au plafond : 03:16. Andrew se redressa dans son lit, trempé de sueur et rassembla ses esprits. Cela semblait venir de la cuisine ou du salon, au fond du couloir. Assez cogité, tu vas voir ce que c'est. Il se leva et s'immobilisa tout de suite. Et s'il n'était pas seul dans l'appartement ? Cette pensée lui traversa l'esprit aussi rapidement que la flèche d'un arc. Il se souvenait bien que le gardien d'immeuble avait placardé une affiche rappelant les consignes de sécurité contre la recrudescence des cambriolages. Mais c'est idiot ! Tu aurais entendu le voleur fracturer ta porte d'entrée ! Il pensa sérieusement à arrêter l'alcool. Du moins, pour un certain temps. As-tu bien fermé la porte en rentrant hier soir ? C'est à ce moment-là que la panique l'envahit sans qu'il puisse maîtriser quoi que ce soit. Son ventre grouilla rageusement et il sentit ses mains devenir moites. Le bruit s'était intensifié et il ne comprenait pas pourquoi le voleur jouait avec son mixeur à fruits et légumes dans la cuisine. Appelle la police ! Appelle vite ! Tu as très peu de temps devant toi ! Mais bien entendu, son cellulaire se trouvait dans sa veste. Dans l'entrée. Tournant anxieusement la tête, il aperçut une de ses sculptures en métal rouillé, posée sur son chevet : une jolie demoiselle en jupe d'été. Ne ressemblait-elle pas à Laurel, son ex-femme ? Mais dans la pénombre, la belle semblait maintenant moins attrayante. Je vais lui briser le crâne avec ça, à ce salopard ! Andrew rassembla tout son courage, prit la statue haute de quarante centimètres et ouvrit précautionneusement la porte de sa chambre. Heureusement, en chaussettes, le voleur ne l'entendrait pas.
Chapitre 2
Le couloir était aussi sombre qu'une grotte. Andrew avança lentement et il sentait son cœur lui marteler la poitrine, lui causant une douleur intense. Il tenait son œuvre comme un joueur de Baseball tient sa batte. Il se sentit ridicule mais n'avait guère le choix. Le temps était compté. Le bruit était plus net maintenant. Une sorte de vibration saccadée, comme une machine à laver qui termine l'essorage, mais plus faiblement. C'était terrifiant. Andrew se retint de crier par deux fois. Il déglutit, mais sa gorge était sèche comme un désert. Il entendit aussi de très faibles cliquetis, comme les pas d'une souris affolée prise dans un piège. Le salon n'avait pas de porte et il remarqua alors que la pièce était éclairée d'une lueur blanchâtre irréelle, à vous glacer le sang. C'est en jetant un rapide coup d'œil dans le salon de quarante mètres carrés que ses membres se paralysèrent. Ce qu'il vit lui fit oublier sa réunion ennuyante et sa solitude. Son ordinateur portable était non seulement allumé, mais il vibrait, comme parcouru de frissons. Un ordinateur fiévreux ! C'est quoi ce délire ? L'écran illuminait affreusement la pièce. Andrew regarda autour de lui et ne vit personne. Il était aussi persuadé qu'il n'avait pas travaillé sur son ordinateur en rentrant de la réunion. Il aurait dû. Le compte-rendu devait être sur le bureau de son supérieur demain, dès son arrivée au centre des impôts. Mais un ordinateur ne vibre pas tout seul ! Il s'approcha de son bureau et ce qu'il vit lui coupa le souffle définitivement. Une main invisible – c'était les cliquetis entendus – pianotait furieusement sur le clavier et tapait son compte-rendu de la réunion de la veille ! Tu délires ! Va te recoucher ! C'est juste un mauvais rêve comme tu as l'habitude d'en faire depuis ton divorce. Il sentit ses jambes trembler, vacilla et s'évanouit, sa tête cognant la moquette.
Chapitre 3
Le lendemain ressembla à une torture. Son compte-rendu de la réunion s’était retrouvé sur la table du salon sans explication rationnelle mais Andrew était arrivé en retard à son travail. Il avait travaillé au ralenti toute la journée mais les secondes du temps déferlaient continuellement sans avoir pitié de lui. En rentrant chez lui vers vingt heures, il prit soin de laisser son ordinateur dans sa housse de protection même si les événements de la nuit passée ne lui semblaient pas tout à fait réels. N'empêche que le compte-rendu était bien sorti de l'imprimante ! Il ingurgita son Mac Donald devant une émission TV où les invités racontaient leur vie privée devant des spectateurs assoiffés de détails croustillants et alla se coucher, harassé. Soudain, le bruit reprit au milieu de la nuit. Andrew sortit d'un rêve merveilleux où le temps avait cessé d'exister. Il reconnut ce son, mit sa tête sous l'oreiller mais rien n'y faisait. Il était bel et bien réveillé et le cauchemar recommençait. TI TI TI TI TI TI TI TI TI TI TI VOUIT TI TI TI TI TI TI TI TI TI TI TI VOUIT Ses pensées partaient dans tous les sens. Il se demanda s'il délirait vraiment, s'il fallait voir un psychologue ou si ses aspirines devenaient inefficaces. Quoi qu'il en soit, il prit la décision de retourner dans le salon, avec une certaine appréhension. Quand il entra dans la pièce, sa peur resurgit comme un geyser d'eau glacée en pleine montagne. Sa bouche s'ouvrit, mais aucun son ne sortit. Une lueur verte et aveuglante se dégageait de son l'ordinateur par alternance et l'imprimante crachait des papiers à vitesse folle en émettant de sales crépitements de machine usée. DZ DZ DZ DZ DZ DZ DZ DZ DZ TCHAK DZ DZ DZ DZ DZ DZ DZ DZ DZ TCHAK Le sol avait disparu sous les feuilles de format A4. Il en prit une et lu l'unique phrase que se répétait à l'infini : Tu n'as plus le temps. Sa peur se transforma en colère. Il déchira nerveusement le papier et le jeta dans la pièce. Il débrancha l'imprimante frénétiquement mais les impressions reprirent de plus belle. Il arracha alors les feuilles de papier qui restaient coincées dans l'imprimante avec force. - Non ! Non ! Non ! Je ne veux pas ! hurla-t-il. Il fit tomber l'imprimante au sol, tira sur tous les fils et donna des coups de poings mécaniquement sur le clavier. Haletant, il constata que sa main droite saignait sous la force de ses coups. Il s'arrêta, l'air hagard. La machine, suppliante, émettait de petits sons plaintifs et l'écran de l'ordinateur s'était éteint. Andrew se retrouva dans le noir, habillé seulement d'un caleçon, et complètement déboussolé. La scène paraissait surréaliste. Il traversa le couloir avec la démarche d'un zombie, se rua dans la salle de bain et se passa la tête sous l'eau froide. Pendant une longue minute. C'est long une minute. Ça me laisse le temps de réfléchir. Mais d'autres voix cristallines, comme un chœur de petites filles, résonnèrent dans sa tête : Hi hi hi ! Alors, tu deviens fou Andy ? Andrew se redressa subitement, regarda son visage apeuré dans la glace et constata effectivement qu'il avait changé. Ses cernes étaient plus prononcés et il semblait avoir vieilli plus rapidement en quelques semaines. Le bruit continu de l'eau stoppa ses pensées. Il coupa le robinet, s'épongea le visage et retourna dans sa chambre, frissonnant. Il ne voulait plus revenir dans le salon. Ne t'inquiète pas. Demain matin, tout rentrera en ordre. Tu verras l'ordinateur bien rangé dans sa housse et tu partiras au travail comme un bon fonctionnaire. Il s'endormit, rêvant d'ordinateurs géants le pourchassant dans une rue sans issue.
Chapitre 4
Stephen Dubloc, la trentaine bien tassée, était un employé modèle du Centre des impôts du XVème arrondissement de Paris. Il faut dire que son travail lui plaisait, tout simplement. Il avait des horaires fixes, un bon salaire et ses collègues l'appréciaient pour ses compétences professionnelles. Sa vie de famille était également idyllique : une épouse admirable en tous points et un petit garçon âgé de six mois adorable comme tout. Bref, il était aux anges ! Cependant, quelque chose l'inquiétait depuis un certain temps. C'était son collègue de travail, Andrew. Son comportement avait changé. Pour être clair, c'était depuis son divorce, mais il faut dire que depuis quelques semaines, les choses s'étaient accélérées. Il l'avait aperçu à plusieurs reprises en train de coller méticuleusement des post-it tout autour de son bureau. Il avait d'abord pensé à un jeu débile entre collègues mais il était le seul à faire ça. Pour seule réponse, Andrew lui avait présenté un sourire béat. Mais le jour le plus inquiétant fut celui où, profitant d'une absence momentanée de son collègue, il s'était rendu à son bureau par curiosité et était resté figé face à l'écran de l'ordinateur. Une courte phrase se répétait et emplissait tout l'espace : J'ai assez de temps. Il avait alors pensé à une dépression, s'était dit qu'il faudrait en parler aux autres, puis était revenu sur sa décision. Après tout, Andrew était un fonctionnaire méticuleux, même s'il travaillait lentement. On était le vendredi 2 décembre. Il était dix heures du matin et les rayons du soleil réchauffaient le bureau de Stephen. Il avait le sourire aux lèvres car, ce soir, il dînerait dans un excellent restaurant avec Dinah. La voisine garderait le petit pour la soirée. Il décida de s'octroyer une petite pause-café bien méritée, passa devant le bureau vide d'Andrew et se dirigea vers les toilettes. Le spectacle qui s'offrit à lui était particulièrement déconcertant. À gauche, il y avait trois lavabos et à droite, un urinoir et trois WC. Quelqu'un avait écrit au stylo noir indélébile sur la glace, horriblement : Tuer les secondes. Stephen ouvrit alors complètement la porte et aperçu Andrew contre le mur du fond. Il était assis par terre, les genoux sous le menton, le regard vide. Sa tête cognait le mur et ses lèvres murmuraient quelque chose. — Hey, Andrew... Ça va ? Pas de réponse. — Qu'est-ce qui t'arrive vieux ? Tu veux un médecin ? demanda-t-il, inquiet, son sourire ayant complètement disparu. Silence. Stephen se rapprocha de son collègue, lui toucha le bras et mit son oreille à hauteur de sa bouche. Il l'entendit. — J'ai assez de temps. J'ai assez de temps. J'ai assez de temps...
Chapitre 5
On emmena Andrew à l'hôpital. Après plusieurs examens, on ne décela aucun trouble majeur, si ce n'est une bosse à l'arrière de sa tête. Son supérieur lui ordonna de prendre quelques jours de congés et Andrew sortit de l'hôpital en fin d'après-midi, courbaturé mais debout. « Vous êtes surmené ces temps-ci », avait-il dit. Ne me parlez pas de temps ! Stephen s'était gentiment proposé pour le ramener chez lui mais il préférait rentrer à pied. Respirer un bol d'air frais lui ferait du bien car la chaleur de l’hôpital lui montait au cerveau. Il était donc dix-huit heures quand Andrew quitta l'hôpital, les mains fourrées au fond de sa veste. Il se mit à marcher vite sur le trottoir, la tête baissée, ignorant les passants qui le dévisageaient. Et elles résonnèrent à nouveau dans sa tête. On est là Andy ! Tu nous vois ? Hi hi hi ! Tu voulais nous tuer ? Mais comment vas-tu t'y prendre ? Hi hi hi ! Andrew releva la tête, affolé. Il accéléra le pas. Hey ! Tu sais que rien ne sert de courir ! Je suis toujours là ! ricana le temps. — Laissez-moi tranquille ! balbutia Andrew, les yeux en pleurs. Partez maintenant ! Partez ! Aucune réponse. Une bourrasque de vent glacial lui fouetta le visage. Accélère. Tu peux y arriver. Tu peux le combattre ! Andrew traversa le grand boulevard sans même regarder les automobilistes. Tu as vu ? C'était rouge pour les piétons ! chantèrent en cœurs les secondes. Sa vue était troublée par les larmes. Il faisait nuit. Il ne vit pas les deux gros yeux sans âme bondir sur sa droite. TROP TARD !!! HA HA HA !!! s’esclaffa le temps. Le choc fut violent et redoutable. La Jaguar, malgré le freinage, frappa à cinquante kilomètres heure Andrew qui se tordit de douleur. La chair se maria avec le métal sous le crissement de pneus. La tête rebondit sur le capot, comme une vulgaire marionnette. Les jambes n'étaient plus reconnaissables. Le regard vide, Andrew dégagea un dernier soupir tandis que l'aiguille de sa Rolex continuait de tourner. Imperturbable. Cyniquement.
Bonne journée à toutes et tous
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Sam 19 Jan - 8:20
Bonjour a tous passer un bon Samedi , dans ma petites Camargue il fait gris .
Bon weekend gros bisous
Opaline Membres
Messages : 1232 Points : 1234 Date d'inscription : 28/05/2014 Age : 78 Localisation : Bouches-du-Rhône
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Sam 19 Jan - 9:18
Bonjour tout le monde L'air s'est bien rafraîchi depuis deux ou trois jours il ne fait que 6°C
Christaline Membres
Messages : 1307 Points : 1361 Date d'inscription : 27/02/2017 Age : 56 Localisation : Limousin, 87.
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Sam 19 Jan - 12:46
Le temps est humide et froid dans notre beau Limousin... Brrrr.... Que j'aime pas ça.... Je vous souhaite de passer un... Je vous envoie mille bisous à tous et toutes!
provence Admin
Messages : 5480 Points : 5591 Date d'inscription : 19/05/2014 Age : 83 Localisation : le bar sur loup 06620 region paca
Sujet: bonne soirée Sam 19 Jan - 18:29
* gigi *
Messages : 555 Points : 571 Date d'inscription : 04/01/2019
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Dim 20 Jan - 0:01
courage ma provence
reposez vous
courage a ceux qui en on besoin
petrus
Messages : 1653 Points : 1633 Date d'inscription : 20/05/2014 Age : 79 Localisation : Tarn & Garonne
Sujet: bonjour et bon dimanche !! Dim 20 Jan - 5:52
Auzelles Membres
Messages : 743 Points : 747 Date d'inscription : 24/09/2017
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Dim 20 Jan - 6:49
L'éphéméride du jour...
Aujourd'hui, nous fêtons les Sébastien ainsi que les Bastien, Fabien et Fabienne. Bonne fête Sébasien, Fabien et Fabienne. Demain, nous fêterons les Agnès ainsi que les Inès.
Le 20 janvier est le 20e jour de l'année du calendrier grégorien. Il reste 345 jours avant la fin de l'année, 346 si l'année est bissextile. C'était généralement le premier jour du mois de pluviôse dans le calendrier républicain français, officiellement dénommé jour de la lauréole.
à Marseille : le soleil se lève à 8h 05 le soleil se couche à 17h 34 durée d'ensoleillement : 9h 28 (+2mn)
Citation du jour : « En Art, j'aime la simplicité ; de même, en cuisine. » Erik Satie
Dicton du jour : « À la Saint-Sébastien, l'hiver s'en va ou revient. »
Proverbe du jour : « Il est plus simple de croire que de s'enquérir. »
Événement du jour : 1946 : Le général De Gaulle démissionne de son poste de chef du gouvernement, déçu par les querelles des partis et par le nouveau projet constitution. Il ne fera son retour en politique que douze ans plus tard. 1992 : Un Airbus A320 de la compagnie française Air Inter transportant 96 personnes s'écrase sur le mont Sainte-Odile près de Strasbourg (Bas-Rhin). Le crash fera 87 morts. 1995 : Inauguration du pont de Normandie, qui franchit d'un seul saut l'estuaire de la Seine entre Le Havre et Honfleur. L'ouvrage, complété après 7 ans de travaux, comporte une chaussée longue de 2 kilomètres et une travée centrale de 856 mètres, record du monde dans la catégorie des ponts à haubans. 2006 : Pour la première depuis 1913, une baleine (à bec) est aperçue dans la Tamise à Londres. Malgré les tentatives pour le sauver, l'animal succombera de convulsions le lendemain.
L'historiette du jour : Le Tourteau de Joël Riou Dimanche prochain, j'irai déjeuner chez mes grands-parents en compagnie de mon frère. Nous y serons les seuls invités. Ce sera un déjeuner exceptionnel, non tant par l'occasion qui aurait pu le justifier, tel un anniversaire ou une fête de famille, que par le mets qui constituera sa raison d'être, le mobile même de cette invitation singulière. Je dis bien le mets et non le repas dans son ensemble – l'entrée, le dessert important peu en l'occurrence. Ce qui prendra alors toute son importance, sa saveur devrais-je dire, c'est que le plat en question sera préparé avec patience par un grand-père en l'honneur de ses petits-enfants : du crabe ! Un gros tourteau complètement décortiqué, comme s'il sortait directement d'une boîte. J'en salive à l'avance. Ma mère en fait de même lorsqu'elle me parle de cette invitation. Elle aimerait tant être à ma place ; c'est un événement davantage pour elle que pour moi en somme. J'ai six, huit ou dix ans. Les âges se mélangent dans ma mémoire. Cette invitation à manger du crabe s'est reproduite tout au plus deux ou trois fois dans mon enfance. Elle fait peut-être figure de souvenir-écran comme disent les psychanalystes. À quatre ans, j'aurais été bien incapable de disséquer un crabe, alors qu'à dix ans, je le faisais sans difficulté. Pourquoi, dans ces conditions, maintenir un tel rituel ? Je n'en aurai sans doute jamais la réponse.
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Du plus loin qu'il m'en souvienne, j'ai toujours éprouvé une gourmandise invétérée pour ce qui touche aux produits de la mer. Je tiens cela de famille. Issu d'une lignée paternelle bretonne, plongée dans la diaspora après la grande guerre, je me suis reconstruit un mythe au travers de mes lectures, voyages et rencontres. Telles ces histoires de berniques, dénommées chapeaux chinois, décollées à la pointe du couteau de leur rocher et dégustées telles quelles. Ces drôles de bestioles constituaient, paraît-il, le repas des familles miséreuses des siècle derniers, pendant les périodes de famine, sortes d'huîtres du pauvre. J'ai bien essayé d'en manger, de ces choses là, caoutchouteuses, amères, à l'abdomen noir, répugnant. Les berniques, ma mère avait beau les attendrir à coup de battoir – comme on le faisait pour les ormeaux, aujourd'hui quasiment disparus de nos côtes – et les faire revenir dans la poêle avec un beurre d'escargot, je n'ai jamais vraiment pu m'y faire. On les rapportait en désespoir de cause, quand la pêche à pied s'était révélée par trop infructueuse. Mon père en décollait une de la pointe d'un canif rouillé, énucléait le mollusque, puis le titillait du bout des dents pour nous exhorter à l'imiter. Ses efforts, pour nous persuader que la bernique était mangeable, se terminaient pourtant par une grimace vite réprimée. Peut-être essayait-il de se convaincre lui-même ? Que d'espoir pourtant, lorsque dès le matin, à la période des grandes marées, nous partions, curieusement harnachés de notre barda de pêcheur, des sandalettes de plastique aux pieds, une épuisette dans une main, un seau ou un croc dans l'autre. Les grandes marées, promesse d'un butin fabuleux à découvrir sous les montagnes de rochers et les forêts d'algues, découvertes à marée basse ; terrains électifs d'aventures où mon frère et moi rivalisions d'ingéniosité pour découvrir, qui une étrille se déplaçant dans une mare d'eau, qui un dormeur calé sous un rocher, sa carapace brune se confondant avec les cailloux ou les galets qui l'entouraient. Je savais que mon père, avec son grand haveneau, nous ramènerait davantage de goémon que de crevettes, des crabes verts en place d'étrilles ; je songeais déjà aux bigorneaux ramassés à la va-vite avant le retour de la marée montante. J'espérais toujours tomber sur une grosse prise, du genre de celles que l'on voit aux devantures de certains restaurants ou brasseries, mais redoutais d'être confronté à une anguille, rapide comme une torpille, l'imaginant se faufiler entre mes chevilles sans défense. De retour de pêche, nous passions régulièrement devant l'étal d'une poissonnerie sur lequel s'amoncelaient, dans des paniers et des cageots, des tas de crustacés, grouillant et faisant des bulles. Bêtes énormes hérissées de pointes et d'antennes pour certaines, bleues aux pinces immobilisées dans de gros élastiques pour d'autres. Odeur de marée, d'iode, dont j'emplissais mes narines, à défaut de m'en remplir l'estomac. Cette odeur là, aujourd'hui encore, me transporte, me chavire, et je suis à nouveau le petit garçon aux jambes et aux bras nus sous le vent du large, le torse bombé pour mieux savourer l'air de l'aventure – râblé comme un tourteau, comme le disait ma mère. Le soir, harassés et saoulés de vent, nous rincions notre pêche. Dans la cuisine, la vapeur s'échappant de la casserole laissait promettre à mes papilles un régal sans pareil. Je soulevais avec précaution le couvercle, me penchais pour humer à pleines narines les vapeurs odorantes, comme je l'aurais fait au-dessus d'un appareil de fumigation. La chaleur me brûlait le nez. Je fermais les yeux et retirais vivement mon visage, parsemé de gouttelettes. Une fois refroidis sur le bord de la fenêtre, les produits de la mer étaient disposés au centre de la table. Chacun de nous évaluait déjà sur quel crustacé il jetterait son dévolu, comparant la grosseur des pinces, jaugeant la qualité supposée de la chair des alvéoles, à l'aspect plus ou moins trapu des carapaces. Je posais un genou sur l'un des bancs de bois et me penchais encore pour humer, sans risque de brûlure, l'odeur atténuée mais plus suave des crustacés, jusqu'à me piquer le bout du nez sur les aiguillons d'une araignée. Nous suçotions plus que nous ne mangions en réalité, nous jetant d'emblée sur les pinces ou les gardant pour la fin, selon l'intensité de notre gourmandise et notre capacité à différer le plaisir à venir. À peine rassasié par le pain bis et le beurre salé, agrémentés de lampées de cidre coupé d'eau, la faim, que je sentais encore au creux de mon estomac, me faisait me hasarder vers les crabes verts. La cuisson gommait en apparence les différences, les hiérarchies, en colorant les bestioles d'un beau rouge vermillon. Pour un œil averti cependant, les crabes verts se différenciaient de leurs cousines les étrilles, à la chair délicate, par leur absence de poils sur les pattes et leur carapace bosselée, uniformément lisse. Nous les avions ramassés en désespoir de cause, quand la pêche miraculeuse s'était transformée en débâcle et que la petite araignée, faisant sa mue, les deux bébés tourteaux et la demi-douzaine d'étrilles constituaient la part la plus importante de notre récolte. Les pinces me paraissaient avenantes, mais une fois éclatées par le casse-noix, de l'eau en jaillissait, éclaboussant au passage les convives. La chair pendait, molle, blanche aux zébrures noirâtres, à l'extrémité du moignon fracassé. Il y avait comme une tromperie sur la marchandise ! Le goût, amer, violent, du crabe vert, recouvrait ma langue et mon palais. Je faisais plus ou moins la grimace, espérant que l'amertume s'atténue, essayant de retrouver par la mémoire, pour compenser cette sensation pénible et désolante, le goût du tourteau et l'odeur de l'araignée. Balayant mes scrupules, je hasardais ma main plus avant : je soulevais la languette, en forme de triangle, nichée sous le ventre, crochetais dans l'abdomen et dégageais l'ensemble. La carapace, bien sûr vide, ne contenait qu'un liquide foncé que je laissais s'écouler sur mon assiette. Je pulvérisais les alvéoles, mordais à pleines dents dans l'amas de cartilages, triant avec le bout de la langue les fragments qui m'apparaissaient comestibles. Je crachotais au passage les sortes d'écailles coincées entre les dents. Vite, une bouchée de pain et une gorgée d'eau ! Pour me débarrasser de ce goût agressif, je ramassais dans le plat une ou deux crevettes, dénommées « bouquets » pour la circonstance, leur sectionnais la tête et la queue d'un coup d'ongle, et avalais d'un coup le corps et les pattes garnies d’œufs. Le sel, je le redécouvrais le soir, une fois couché, sous un autre aspect. Il agaçait mes jambes, mes cuisses, mes fesses ; point de douche dans la maison où nous logions, la toilette était sommaire. Mon corps poisseux, étendu entre des draps rêches et humides, y imprimait son odeur de varech. Je tirais la toile de gros drap jusqu'à mon nez, puis aspirais voluptueusement les arômes qui sourdaient de ma couche.
Le grand jour est arrivé. Mon père nous accompagne. D'abord le trajet en métro, puis la marche dans un quartier du XVIIIe arrondissement de Paris, près du square des Batignolles. L'air froid de cette matinée me pique le visage. L'arrivée dans l'impasse, sombre, triste. Je serre un peu plus fort la main de mon père. L'escalier sent la cire, la rampe vibre par endroits. Nous arrivons sur le palier ; en face de nous, légèrement sur la gauche, une porte agrémentée d'une plaque de cuivre, comme celle d'un médecin, incongrue en ces lieux modestes. Notre nom y est inscrit en belles lettres anglaises. Mon grand-père nous ouvre, il sourit. En s'écartant pour nous laisser le passage, il découvre le couloir étroit, à l'image de l'impasse. Plongé dans la pénombre, il me donne envie de rebrousser chemin. L'odeur des lieux, acide, me saisit aux narines. L'appartement sent le renfermé. J'aperçois ma grand-mère qui sort de sa chambre, vêtue d'une blouse douteuse, des pantoufles éculées aux pieds. Elle m'embrasse sur les joues. Je réprime un mouvement de recul au contact des poils ornant sa lèvre supérieure qui agressent ma peau juvénile. Arrivé au fond du couloir, je pénètre dans la cuisine vaguement éclairée par une fenêtre aux vitres sales. Le soleil se fraye difficilement un chemin à travers les toits et les cheminées fumantes, pour envoyer l'un de ses rayons sur le plat trônant au centre de la table : une grande assiette en faïence de Quimper, posée à même la toile cirée. Tout cela pour nous ! Un amas de chairs blanches et rosées dans lesquelles je tente de discerner ce que je me suis construit, comme références anatomiques, en matière de crustacés. Déception et envie mêlées. Déception de ne pas voir la bête en pied, de ne pas pouvoir supputer les chances qu'elle soit « pleine » ou non. Être dans l'impossibilité de découvrir, par moi-même, le corail et toutes ces choses répugnantes pour le commun des mortels qui les gratifie sans discernement d'un nom scatologique. Je n'irai pas chercher, avec la fourchette, le moulage parfait de la carapace, à découper en fines lamelles et à mélanger avec le blanc nacré des alvéoles, ainsi que le vermillon de l'espace inter alvéolaire qui, associés au corail assaisonné d'une vinaigrette, aillée et persillée à la mode « bréhatine », leur donnent un goût inimitable. Toutes ces merveilles que l'on garde d'ordinaire pour la fin avec un restant de pince, sorte de cerise sur le gâteau, sont noyées dans un magma informe. Envie et satisfaction de ne pas économiser sur les pattes qui émergent des chairs déchiquetées et de me dispenser du travail patient de fouilles caverneuses durant lequel la salive monte sous la langue, et que la question rituelle se pose à chaque extraction : mangerai-je ce morceau là ou non ? Le laisserai-je sur le bord de l'assiette jusqu'à ce que le tas ainsi formé m'apparaisse suffisamment volumineux, afin que j'y prélève quelques miettes, histoire de ne pas craquer complètement ? C'est décidé, je garderai la pince pour la fin, mais je ne la croquerai pas d'un coup de dent à cause de l'espèce d'os translucide qui en forme l'armature centrale. Ah ! j'aimerais tant pouvoir dévorer des steaks de crustacé, comme je l'ai vu faire au cinéma par les naufragés de l'Île mystérieuse, festoyant d'un crabe monstrueux qui avait bien failli les dévorer ! Juste retour des choses...
Avec le recul, facilité par les années écoulées depuis cette invitation, je me rends compte à présent que ce tourteau, c'était un don d'amour. Cependant, une question me taraude encore l'esprit quand je repense à ce fameux dimanche : pourquoi, après avoir mangé en silence, presque dans le recueillement, sous le regard bienveillant de mes grands-parents, une fois les parts réparties équitablement – nous y veillions mon frère et moi –, me mis-je à éprouver de la gêne ? Rassasié et honteux, voilà les états dans lesquels je me trouvai, après que j'eus nettoyé mon assiette de ses dernières paillettes, avec un croûton de pain que je laissai lentement s'amollir dans ma bouche. Peut-être était-ce le poison de la culpabilité qui s'instillait dans mes pensées, tel un venin se diffusant dans un organisme, participant ainsi à la confusion de mes sentiments ? Mais l'enfant que j'étais, à l'image des ses camarades du même âge, possédait encore cette faculté, hélas perdue depuis, de chasser une pensée désagréable, comme on le fait d'une mouche, d'un revers de main. S'adossant à sa chaise, cet enfant là, ayant eu soin de repousser son assiette et de s'essuyer les mains, se mit à éprouver une certaine plénitude qui n'était pas seulement due à la réplétion stomacale. C'était comme s'il avait mangé du bonheur à l'état pur.
Bonne journée à toutes et tous
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Dim 20 Jan - 8:10
Bonne journée a toutes et tous pour ce Dimanche , je vais aller dansée gros bisous a mes amis (e)
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Dim 20 Jan - 9:47
bonjour a tous temps maussade aujourd'hui dernier jour de repos bonne journée a tous bisous
provence Admin
Messages : 5480 Points : 5591 Date d'inscription : 19/05/2014 Age : 83 Localisation : le bar sur loup 06620 region paca
Sujet: bonjour ensoleillé Dim 20 Jan - 11:12
bonjour ensoleillé ce jour moins de douleurs aux bras mais toujours fatiguée mais c'est la fibromialgie il faut passer avec,mon oeil encore la réeducation,et ce n'est pas fini,Pierre va bien et Naya a toujours de la voix,Roméo plus calme mais aussi plus âger il a 9 ans,ma petite Gipsy est derrière mon dos,c'est mon ombre partout avec moi....
Lorsque nous pouvons agir pour aider une personne, soulager une souffrance, lutter contre une injustice, la sagesse nous invite à le faire car elle met l’amour, la compassion et la justice au sommet de toutes les vertus.
Le bonheur le plus profond est lié à l’amour, à l’altruisme, à une juste relation avec les autres.
L’amour est le sommet de la sagesse car lorsque nous aimons/lorsqu’il nous guide, nous voulons et faisons le bien sans que rien, sans qu’aucune loi, ne nous y contraigne.
L'amour d'amitié (qui englobe aussi bien les amis que la relation qui unit un couple ou l'amour des parents pour leurs enfants) est beaucoup plus profond et spirituel: nous sommes bienveillants envers ceux que nous avons choisis ou désirés: notre conjoint, nos enfants, nos amis. Nous voulons leur bien parce que nous les aimons
« Tu aspires sans doute, ami lecteur, à une vie réussie. Non pas nécessairement à réussir dans la vie, mais à mener une existence bonne et heureuse. Depuis toujours, partout dans le monde, des hommes et des femmes nourrissent cette aspiration et travaillent à la mettre en œuvre. Tous estiment que ce qui donne sens à notre vie, c'est de grandir en humanité. Je suis pour ma part convaincu que cet idéal philosophique de sagesse reste l'objet d'une quête on ne peut plus actuelle, car nous ne sommes pas sur terre seulement pour assurer notre sécurité matérielle, nous divertir et consommer. » Comment être soi et s'accorder au monde? Devenir plus aimant et vertueux? Trouver le chemin de la libération intérieure? Grandir dans la joie et trouver la sérénité?
Autant de questions auxquelles Frédéric Lenoir, lui-même en quête de sagesse depuis l'adolescence, répond avec sincérité et simplicité, nous conduisant à sa suite sur les traces de ses inspirateurs, tels Épicure, Épictète, le Bouddha, Tchouang-tseu, Montaigne, Spinoza ou Etty Hillesum, s'inspirant même de la sagesse des enfants.
Désirons être le plus profondément et durablement heureux, donnons-nous les moyens d'y parvenir, et les vents pourront nous être favorables. Désirons devenir des êtres humains plus intelligents, lucides, bons et responsables, et nous aurons toutes chances de devenir meilleur. Alors que si nous ne désirons rien de tout cela, il est peu probable que nous grandissions en humanité. Il faut vouloir faire de sa vie une œuvre d'art pour que celle-ci nous aide à y parvenir.
Le philosophe désire la sagesse, mais il ne veut pas s'illusionner, c'est pourquoi il utilise son intelligence afin de discerner ce qui est vrai, ou juste, de ce qui ne l'est pas. Le philosophe n'est donc ni un intellectuel, ni un professeur, ni un spécialiste, mais un aventurier de l'esprit qui cherche à mener une vie bonne et heureuse avec lucidité. Comme le résume André Comte-Sponville: «La sagesse, c'est le maximum de bonheur dans le maximum de lucidité. »
La philosophie telle que la concevait les Anciens n'a pas pour objectif de former des spécialistes, mais de former des hommes.
Bref, philosopher, c'est apprendre à vivre. Et c'est la raison pour laquelle les écoles de sagesse grecques et romaines proposaient à leurs adeptes divers exercices spirituels: la pratique de l'attention, l'examen de conscience, l'apprentissage de maximes de vie, la maîtrise de soi, les thérapies des passions, les souvenirs de ce qui est bien, etc. Les pères de l'Église chrétienne se sont par la suite inspirés de certaines de ces pratiques en les réinscrivant dans une perspective religieuse. (A suivre)
Christaline Membres
Messages : 1307 Points : 1361 Date d'inscription : 27/02/2017 Age : 56 Localisation : Limousin, 87.
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Dim 20 Jan - 11:31
Bonjour à vous! Comment ça va les ami(e)s? Nous avons un temps humide et froid, bon c'est l'hiver me direz vous... Lol La météo prévoit encore plus froid pour la semaine prochaine, peut être de la neige, au moins, ça sera plus joli que la pluie! Repose toi ma Provence, ce n'est pas grave si tu ne viens pas... Il y a des fois ou on a vraiment besoins de faire un pause, pour divers raisons... Prenez soins de vous les ami(e)s... Je vous souhaite de passer un... Je vous fais d'énormes bisous à tous...
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Dim 20 Jan - 11:34
j'espère que tout le monde va bien
temps frisquet, hier nous avons eu un peu de neige en début d'am
bisous
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Dim 20 Jan - 15:19
Bonjour à tous Ce matin neige et pluie mêlée Ce matin ménage, lessive Cet après-midi on va allés faire les magasins ouverts, Gifi par exemple et on ira boire un petit café à Flunch Prenez soin de vous Bonne journée à tous.
* gigi *
Messages : 555 Points : 571 Date d'inscription : 04/01/2019
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Lun 21 Jan - 0:12
courage provence
courage a ceux qui en on besoin
petrus
Messages : 1653 Points : 1633 Date d'inscription : 20/05/2014 Age : 79 Localisation : Tarn & Garonne
Sujet: bonjour et bon lundi !! Lun 21 Jan - 6:28
Auzelles Membres
Messages : 743 Points : 747 Date d'inscription : 24/09/2017
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Lun 21 Jan - 6:36
L'éphéméride du jour...
Aujourd'hui, nous fêtons les Agnès ainsi que les Inès. Bonne fête à ma fille, bisous Demain, nous fêterons les Vincent ainsi que les Victorine.
Le 21 janvier est le 21e jour de l'année du calendrier grégorien. Il reste 344 jours avant la fin de l'année, 345 si l'année est bissextile. C'était généralement le 2e jour du mois de pluviôse dans le calendrier républicain français, officiellement dénommé jour de la mousse.
à Marseille : le soleil se lève à 8h 04 le soleil se couche à 17h 35 durée d'ensoleillement : 9h 30 (+2mn
Citation du jour : « Prenez garde à la tristesse. C'est un vice. » Gustave Flaubert
Dicton du jour : « Sec janvier, heureux fermier. » « Jour de Saint-Agnès, jamais trop de froid ne laisse. »
Proverbe du jour : « Joindre les mains c'est bien; les ouvrir, c'est mieux. »
Événement du jour : 1793 : Louis XVI, roi de France, est guillotiné place de la Révolution, aujourd'hui place de la Concorde. Il avait été arrêté avec sa famille le 10 août 1792. Au terme de son procès qui avait débuté le 3 décembre suivant, Louis Capet a été déclaré coupable de « conspiration contre la liberté de la nation et d'attentats contre la sûreté générale de l'État ». 1954 : l'USS "Nautilus" est mis à l'eau. C'est le premier sous-marin à propulsion nucléaire au monde. Long de 91 mètres il est capable de parcourir 140 000 kilomètres. 1976 : premiers vols réguliers de l'avion supersonique franco-britannique Concorde entre Orly et Rio de Janeiro. Au début de février, les vols réguliers seront autorisés vers les Etats-Unis.
L'historiette du jour : États d'âme de Noels Je ne pensais pas qu'ils viendraient aussi nombreux. Ils sont tous là. Ou presque. Pourtant, je sais qu'ils m'en veulent de les avoir abandonnés, comme ça, sans un mot, sans une explication. Sans les rassurer en leur donnant une raison qui les exonérerait de toute responsabilité. Sans même leur dire adieu.
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Comme si je les avais quittés pour les embêter, ou pour leur faire du mal ! Est-ce qu'on se sépare de sa vie uniquement par souci de meurtrir les autres ? Bien sûr que non. Les raisons sont à la fois plus profondes et plus simples à la fois. C'est juste parce qu'on en a assez. Assez de cette vie qui ne vous a apporté que des déceptions, année après année. Oh ! pas de grands échecs douloureux et insupportables, non. Pas de ces chagrins exubérants qui vous attirent la sympathie de vos proches. Même pas de deuil digne de ce nom. Quelques départs de cousins ou de connaissances avec qui le lien n'a jamais été très étroit, ou s'est distendu avec les années, comme un vieil élastique qui sèche peu à peu, c'est tout. Mes grands-parents, dont je n'ai jamais été proche, sont partis quand leur tour est venu. Mes parents sont en revanche toujours de ce monde, ma femme aussi. Enfin de son monde à elle.
Ma vie a plutôt été une suite continue de petites choses ternes. De projets avortés dès le début de leur conception. De ratés quotidiens, sans importance pris séparément, mais désespérants quand on les assemble en anneaux d'une seule chaîne. De sourires qui s'éteignent trop vite ou se font rares. De soupirs qui s'allongent. Une mélancolie dans la peau. Ancrée si profond qu'on ne peut l'extirper. Comme une démangeaison, on tente de l'ignorer aussi longtemps que possible, mais, avec le temps, elle exsude par tous les pores, et se répand dans tout le corps. Elle envahit les yeux, les fixe et les ternit. Elle atteint la voix, la rend plus faible, plus rauque, moins affirmée. Puis la tentation même de parler, qu'elle ralentit jusqu'au silence.
J'aurais voulu... Quoi, je ne sais pas précisément. Mais autre chose. Une passion dévorante qui m'aurait consumé. Jour après jour, je m'y serais consacré à corps perdu, jusqu'à perdre ma vie. Exalté, indifférent au reste du monde. Ou un don extraordinaire, dont je n'aurais même pas su quoi faire, tellement il aurait été démesuré. Dangereux, peut-être. On se serait extasié, on me l'aurait envié. Pourtant, je l'aurais dédaigné, gâché, et j'aurais forgé ma légende de maudit. Ou encore une terrible maladie, que j'aurais combattue avec courage, suscitant l'admiration de tous. Un combat perdu d'avance, mais avec tellement de panache. Ou enfin une si belle âme, qu'on aurait engagé une procédure en béatification et ajouté un tome supplémentaire à la vie des saints.
Ma naissance était pourtant prometteuse. Enfant unique et tellement désiré de bourgeois tourangeaux et catholiques. Toutes les recettes de l'époque pour favoriser mon éveil. Apprentissage de la lecture par Maman bien avant de me hisser sur les bancs de l'école des sœurs. Répétiteur à la maison pour aider à l'apprentissage de l'anglais, de l'allemand et de l'espagnol. Cours particuliers de solfège et de piano. Classe d'initiation aux beaux arts. Piscine et tennis avec le club de Papa. Un environnement épanouissant.
Mais je n'ai fait que décevoir. J'ai été un élève à peine moyen. Je n'avais aucune facilité pour l'apprentissage de la musique. Pas plus que pour celui des langues. Il paraît que c'est lié, c'est une question d'oreille. On l'a ou on ne l'a pas. Pas de sens artistique non plus, incapable de dessiner quoi que ce soit de présentable. Et enfin, pas de capacités sportives en raison de ma maladresse et de ma faible constitution. Un peu frêle et asthmatique, mais pas au point d'en être handicapé et plaint. Juste essoufflé à l'effort.
À la fin d'une scolarité poussive, j'ai fini par décrocher mon bac. On a encore mis de l'espoir en moi en me faisant faire des études de droit à la faculté de Tours. Papa aurait tant voulu que je lui succède à la tête de son étude notariale, mais je n'ai pas pu dépasser la licence, encore moins aller jusqu'au diplôme requis. Alors, en désespoir de cause, il a fini par me recruter comme clerc pour mes vingt-cinq ans.
J'ai détesté travailler à ses côtés. Je n'avais pas de régime de faveur, bien au contraire. Et puis, il recevait ses clients en marquant beaucoup de différence selon leur statut social. Son comportement était gradué d'obséquieux à franchement pas aimable. J'en étais souvent gêné, et j'essayais d'adopter le comportement inverse avec ces mêmes clients pour compenser. Ce qui, bien entendu, ne lui plaisait pas et me valait régulièrement des remontrances devant les autres clercs et les secrétaires de l'étude. J'aurais dû prendre de l'assurance, me rebeller, chercher un autre emploi. Mais que faire ? Rien ne m'intéressait, et je sentais bien que je n'intéressais personne. Alors, je suis resté pendant dix longues années à ruminer ma frustration, dans l'ennui des actes et des minutes.
Papa était lui-même fils de notaire. Son père avait eu l'élégance de mourir d'une crise cardiaque dès qu'il avait fini ses études, menées avec beaucoup de brio. Il avait alors aussitôt repris l'étude paternelle et s'était immédiatement montré à la hauteur, malgré son jeune âge et son manque d'expérience. Toute sa vie il avait craint subir le même sort que son infortuné géniteur et avait veillé scrupuleusement à son hygiène de vie. Sport régulier, alimentation équilibrée, ni tabac, ni alcool. Bref, Papa était loin d'être drôle.
Maintenant je le vois, là, très élégant dans son costume sombre. C'est celui qu'il avait fait tailler pour l'enterrement du grand oncle Frédéric. Je l'aide à le rentabiliser. Je sais qu'il a eu cette pensée à un moment ou à un autre. Aussitôt après, il s'en est voulu, et il ne manquera pas de le confesser à son bon curé, qui lui repeint la conscience en blanc chaque semaine.
Ce qui a dû le plus le choquer après mon départ, c'est que j'avais laissé des instructions depuis longtemps déjà pour des obsèques civiles et une incinération. Ça, il n'est pas prêt de le digérer. J'avais peur que la famille ne se ligue pour ne pas respecter ma volonté, mais non, ils n'ont pas osé. Ils feront dire une messe juste après, bien sûr, mais en dehors de ma présence. En même temps, cela arrange tout le monde, car il aurait fallu insister fortement auprès du prêtre pour qu'il accepte d'accompagner un suicidé. S'occuper de sa propre vie n'est pas bien catholique. Pourtant, Jésus lui-même a bien décidé de quitter la vie, alors qu'il avait eu la chance inouïe de se voir offrir un deuxième tour gratuit. C'est bien que ce passage sur terre n'a rien d'une sinécure, même pour un fils de Dieu.
Maman est près de lui. En noir, avec une voilette comme dans les temps anciens. Elle est digne, elle tient un petit mouchoir blanc à la main, mais évite de l'utiliser pour ne pas déranger l'ordonnance de son maquillage impeccable. De toute façon, elle ne pleure pas. Mais elle a les attributs du deuil, et on remarque sa prestance. Elle ne touche pas son mari. Ne le frôle même pas. Maman n'a jamais aimé le contact. Elle ne me touchait jamais, et quand je me précipitais en pleurs dans ses bras, elle m'éloignait en disant : « Allons, allons. Tiens toi. Un garçon ne pleure pas. » Juste une affirmation. Sans une once de tendresse dans la voix.
Maman est née à Saumur, au pied du château. Issue d'une vieille famille honorablement connue dans la région, elle avait eu le choix entre de nombreux prétendants. Ceux qui l'attiraient le plus n'étaient pas bien recommandables. Grand-mère, qui ne l'appréciait guère, disait : « Ta mère aimait la canaille ». Par raison, et pour faire plaisir à sa famille, elle avait épousé ce jeune notaire très comme il faut dont on louait la réussite. Elle avait souhaité avoir au moins quatre ou cinq enfants, mais j'avais été le seul à venir combler son désir de maternité. La providence avait dû faire une trêve dans la fabrication des malheureux. Peut-être son comportement à mon égard résultait-il de mon incapacité à la rendre fière. Et qu'elle ne se résignait pas à ne pas avoir de seconde chance.
À défaut d'être maternelle, elle était pieuse et dévouée aux nécessiteux de sa paroisse. Elle présidait le Secours Catholique de notre ville d'une poigne ferme, et dispensait repas, conseils, vêtements, subsides... Et même quelques gestes d'affection à des petits morveux qui n'en demandaient pas tant. Il est vrai qu'eux n'avaient pas de rang à tenir. Ils pouvaient donc pleurer tout à loisir sans susciter ni irritation ni gêne.
Maman gagnait de l'argent en écrivant des romans à l'eau de rose. Je cherchais à la décrypter à travers ses personnages, espérant percer à jour sa personnalité secrète. Aurait-elle souhaité être une de ces amoureuses dont les histoires de cœur se finissaient toujours dans un bonheur parfait, après avoir fait face courageusement aux vicissitudes de la vie ? Rêvait-elle d'hommes intrépides, prêts à tout sacrifier pour elle ? On retrouvait son goût pour les canailles, car ses héros séduisants en étaient souvent. Mais seuls ceux qui se repentaient avaient une chance de séduire la belle héritière malheureuse. Ses ouvrages se vendaient bien et lui rapportaient de coquettes sommes. Toutefois, elle écrivait sous un pseudonyme, car ce métier et les intrigues qu'elle inventait risquaient de nuire à sa réputation. Son activité littéraire constituait notre plus grand secret de famille, et je ne l'ai découvert qu'à vingt ans passés. Par hasard. À l'occasion d'une dispute avec Papa alors que j'étais dans la pièce d'à côté. Il l'avait appelée par son pseudonyme et avait raillé sa prose. Dès le lendemain, intrigué, j'avais couru acheter tous ses livres. J'avais passé les jours suivants à les dévorer, dans une sorte d'hébétude stupéfaite. Lorsque je le lui avais avoué, en lui demandant mille précisions sur ses motivations, sur les sources de son inspiration, elle s'était contentée de me dire qu'il s'agissait là d'un « passe temps personnel, qui ne vaut certainement pas qu'on s'en explique avec son fils. » Le sujet n'avait plus jamais été évoqué. J'achetais ensuite un exemplaire de chaque nouvelle parution, sans lui en parler.
À côté d'eux, toujours au premier rang, ma chère et pas tendre épouse, Sybille. Je l'avais rencontrée à l'occasion de son stage en notre étude. Elle était tout le contraire de moi. Brillante juriste, parfaitement trilingue, belle, entreprenante. Elle avait déjà multiplié les conquêtes et j'avais été flatté qu'elle jette son dévolu sur moi, si terne et loin d'être bel homme. Sa famille était de cette aristocratie ruinée qu'on rencontrait souvent en Touraine. Ils ne possédaient plus que leur particule et un petit château qui se délabrait au bord de la Loire. Et bien entendu, un réseau de connaissances qui intéressait beaucoup mon père.
Le mariage fut fastueux. La suite rapidement désastreuse. Nous n'avons pas eu d'enfant, j'étais irrémédiablement stérile. Et je suppose qu'elle prenait toutes les précautions nécessaires avec ses nombreux amants. Je refusais tout recours à l'assistance médicale à la procréation, et elle se désolait de mon entêtement, car elle était fille unique et voulait sauver sa lignée. Je suppose qu'elle va maintenant rapidement remédier à la situation. Antoine, qui travaille aussi à l'étude, est assis à côté d'elle. Il lui touche furtivement la main. Je sais qu'ils ont passé plusieurs jours ensemble, à l'occasion de l'élaboration d'un contrat pour une énorme vente à Lille le mois dernier. Je crois qu'ils feront un beau couple.
Moins d'un an après notre mariage, Papa a proposé à Sybille une association au sein de l'étude. Nous sommes devenus « Fromentin – De La Perrière ». C'était quand même plus classe. Sybille ayant aussi accolé nos deux patronymes lors de notre union, elle portait à elle seule le même nom que l'étude, et entretenait savamment la confusion en l'absence de son beau-père. On la prenait pour la seule titulaire. Grâce au réseau de ses parents et à son propre entregent, nous avons bientôt géré un portefeuille de nouveaux clients fortunés. Surtout de petits industriels de France et de Belgique, qui venaient chasser en Touraine. En très peu de temps, notre réputation s'est étendue, notre clientèle a augmenté considérablement, et l'argent est rentré à flots. L'étude a augmenté son personnel, notamment par l'embauche de cet Antoine, un autre brillant juriste que Sybille avait rencontré en Belgique. Grâce à cette manne, le petit château de ses parents a pu bénéficier de coûteuses réparations et a été sauvé de la ruine. Nous l'utilisions désormais pour inviter nos clients en week-end, avec la bénédiction des parents de Sybille qui retrouvaient un peu des fastes d'antan lors des réceptions que nous donnions pour les beaux jours.
Autour d'eux, tout le personnel de l'étude est présent. Ainsi que de très nombreux clients. La plupart ne me connaissaient pas et ne sont d'ailleurs pas venus pour me rendre hommage, mais pour entretenir leur réseau. Avant d'entrer dans la grande salle de réception du crématorium, des promesses se sont échangées, des affaires se sont conclues, des rendez-vous ont été pris sur les portables. Et ce ballet continuera librement pendant la crémation, jusqu'à la remise de l'urne.
Comme je n'avais pas d'ami, aucun n'est présent. Seuls les amis du couple, donc de Sybille, sont là. J'entends leurs commentaires sur ma lâcheté et sur le fait qu'elle sera bien plus heureuse sans moi. Sur ce dernier point, je suis parfaitement d'accord avec eux. Ils devraient donc me remercier de contribuer à son bonheur.
La cérémonie est rapide. Le responsable des pompes funèbres officie d'une voix compassée assez exaspérante. Il essaie de faire durer un peu les différents hommages et de meubler par quelques intermèdes musicaux. Les hauts parleurs diffusent du Haendel, que, paraît-il, j'adorais. C'est totalement faux. C'est un choix de Sybille. Moi j'aurais voulu David Bowie et Bob Marley. Impossible pour les familles Fromentin et De La Perrière.
Deux textes sont lus en hommage. L'un par un membre de l'étude, qui vante mes qualités de cœur à défaut de mes qualités professionnelles. L'autre par Sybille, dans lequel je ne me reconnais pas. Sans un trémolo dans la voix, elle m'offre une promotion inespérée au rang de mari modèle. Dix jours plus tôt, elle m'avait encore fait une scène sur le thème de ma faiblesse de caractère, mon incompétence et ma stérilité intellectuelle et physique. C'étaient ses thèmes favoris. Elle était intarissable sur ces sujets. Je vois bien qu'aujourd'hui personne n'est dupe dans l'assistance et on évite de croiser son regard. Pourtant, au lieu de la desservir, son hypocrisie passera pour du savoir vivre. Nos chers disparus doivent toujours être formidables.
Lorsque la corde s'est brutalement resserrée autour de mon cou et que j'ai entendu craquer mes vertèbres, j'ai vu exactement ce que quelques privilégiés ayant connu une expérience de mort imminente décrivaient. Un tunnel et une grande lumière blanche au bout. Sauf que moi, je suis bien resté bloqué de l'autre côté du tunnel. Comme eux, je me suis vu de l'extérieur, mon corps se balançant mollement dans les écuries du château. J'ai ensuite suivi toutes les étapes de ma découverte par le palefrenier, puis l'intervention des pompiers. L'arrivée de Sybille qui m'a jeté un regard détaché. Mon autopsie, moche. Les employés des pompes funèbres qui m'ont habillé et mis en bière sans aucun respect. L'attente d'une semaine dans la chambre froide en pleine zone industrielle. Le transport vers le crématorium, pas plus de cent cinquante mètres dans la même zone, sous une petite bruine de Touraine.
On croit souvent qu'il n'existe que deux états : la vie et l'au-delà. C'est plus compliqué que cela. En passant de vie à trépas, on demeure d'abord dans un état intermédiaire, sans aucune idée de ce qui suivra. On est en suspension, on se sent bien, encore que cette notion n'existe plus vraiment. On ne ressent plus aucune sensation, seulement des sentiments. Contrairement à la légende et à l'espoir des vivants, on ne retrouve aucun de ceux qui nous ont précédé. Personne ne nous entoure ou ne nous tend la main, et on ne se sent pas seul pour autant. En revanche, on continue à voir et à entendre, pour peu qu'on le veuille, tous les vivants que l'on a connus. En se concentrant, on peut pénétrer dans leurs rêves. On perçoit aussi leurs pensées les plus intimes, la persistance de l'amour qu'ils continuent à nous porter, ou leur rancune tenace. Comme s'ils nous en faisaient part de vive voix. On vit donc en permanence avec la perception de l'image que les autres ont de nous, à travers leurs mots, exprimés ou non. Cela n'a pas que des côtés agréables, bien sûr, mais heureusement les retours les plus négatifs nous touchent moins que de notre vivant. Je suppose que cet état intermédiaire correspond à ce que les catholiques appellent le purgatoire. Si j'ai bien compris, on ne passe à l'étape suivante que quand tous ceux que l'on a connus ont cessé à leur tour de penser à nous ou de nous aimer parce qu'ils ont eux aussi quitté la vie. On peut alors enfin sombrer tranquillement dans le néant. S'il existe.
Toute l'assistance ignore à quel point je suis présent pendant ma cérémonie. Bien plus qu'à travers le grand portrait barré de crêpe que mes parents ont cru bon d'installer face au public. À quel point je continuerai à les observer, à écouter leurs conversations et leurs pensées jusqu'à la fin de leur vie. À guetter en vain un mot aimable.
Seul Alexandre, le fils du jardinier des parents de Sybille, du haut de ses dix ans, a exprimé un regret et un peu d'affection. « Moi, je l'aimais bien, Monsieur Fromentin. Il était toujours gentil. »
Cela m'aurait fait chaud au cœur de l'entendre de mon vivant. Là, cela m'a fait du bien à l'âme.
Bonne journée à toutes et tous
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Sujet: Re: bonjour ensoleillé Lun 21 Jan - 6:37
Bonjour a vous toutes et tous bon Lundi il va faire beau mes ces brumeux se matin
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Lun 21 Jan - 8:54
désolée de mon absence, mais je suis très fatiguée en ce moment...
j'espère que tout le monde va bien...
il fait super froid en Normandie, les voitures faut gratter avant de partir...
bonne journée
bisous
Opaline Membres
Messages : 1232 Points : 1234 Date d'inscription : 28/05/2014 Age : 78 Localisation : Bouches-du-Rhône