Messages : 5488 Points : 5599 Date d'inscription : 19/05/2014 Age : 83 Localisation : le bar sur loup 06620 region paca
Sujet: bonjour ensoleillé Lun 21 Jan - 11:40
bonjour ce lundi ensoleillé et pas froid je me suis levée encore tard ,pris une douche brrrr Pierre prépare du lapin et romeo crie (tu en veux un petit ?? ) aperitif, whiski orange,le medecin m'a dit que c'était bien ,alors on y va mdr,demain encore l'hopital pour l'oeil
" Les femmes ont plus de honte de confesser une chose d'amour que de la faire. " Marguerite de Navarre
" Les femmes rougissent d'entendre nommer ce qu'elles ne craignent aucunement à faire. " Montaigne
Fierté
" La fierté a rarement un juste milieu, on en a trop ou pas assez. " Comtesse de Blessington
" Ce qu'il y a de plus embarrassant quand on n'est pas né riche, c'est d'être né fier. " Vauvenargues
Flatterie
" La flatterie est le miel et le condiment de toutes les relations entre les hommes. " Platon
" La flatterie est une fausse monnaie qui n'a de cours que par notre vanité. " La Rochefoucauld
" On croit parfois haïr la flatterie, mais on ne haït que la manière de flatter. " La Rochefoucauld
Folie
" Tout le monde a son grain de folie, sauf vous et moi, et parfois je me demande si vous ne l'avez pas vous aussi. " Th. Fuller
" Chacun de nous porte un fou sous son manteau, mais certains le dissimulent mieux que d'autres. " Proverbe Suédois
Franchise
" Avant que tu ne parles, on doit pouvoir lire sur ton visage ce que tu vas dire. " Marc Aurèle
" La franchise ne consiste pas à dire tout ce que l'on pense, mais à penser tout ce que l'on dit. " H. de Livry
Christaline Membres
Messages : 1307 Points : 1361 Date d'inscription : 27/02/2017 Age : 56 Localisation : Limousin, 87.
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Lun 21 Jan - 12:32
Bonjour à vous les ami(e)s!! Vous allez bien j'espère? Chez nous le temps est nuageux... Mais ça n'a pas gelé du tout... Je vous souhaite de passer un... Et une... Petit gif que je viens de faire avec certains de mes chats... lol Je vous fais mille bisous à tous et à toutes!
* gigi *
Messages : 555 Points : 571 Date d'inscription : 04/01/2019
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Mar 22 Jan - 0:16
courage a ceux qui en on besoin
petrus
Messages : 1653 Points : 1633 Date d'inscription : 20/05/2014 Age : 79 Localisation : Tarn & Garonne
Sujet: bonjour et bon mardi !! Mar 22 Jan - 5:55
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Mar 22 Jan - 6:30
Bonjour a vous toutes et tous bon Mardi en 2019 , il fait pas chaux ce matin il y a de la gelée
Auzelles Membres
Messages : 743 Points : 747 Date d'inscription : 24/09/2017
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Mar 22 Jan - 6:52
L'éphéméride du jour...
Aujourd'hui, nous fêtons les Vincent ainsi que les Victorine. C'est l'anniversaire de ma maman, elle aurait eu 101 ans Demain, nous fêterons les Barnard.
Le 22 janvier est le 22e jour de l'année du calendrier grégorien. Il reste 343 jours avant la fin de l'année, 344 si l'année est bissextile. C'était le 3e jour du mois de pluviôse dans le calendrier républicain français, officiellement dénommé jour du fragon.
à Marseille : le soleil se lève à 8h 03 le soleil se couche à 17h 36 durée d'ensoleillement : 9h 32 (+2mn) Citation du jour : « La dictature - dévotion-fétiche pour un homme - est une chose éphémère. Un état de société où l'on ne peut pas exprimer ses pensées, où des enfants dénoncent leurs parents à la police, un tel état de société ne peut pas durer longtemps. » Sir Winston Churchill
Dicton du jour : « Quand il fait beau à la Saint-Vincent, les vignerons sont toujours contents. » « À la Saint-Vincent, l'hiver se reprend, ou se rompt la dent. »
Proverbe du jour : « L'habitude est une seconde nature. »
Événement du jour : [b]2007 :[/b] L'abbé Pierre, de son vrai nom Henri Grouès, disparaît à l'âge de 94 ans. Ancien résistant, ancien député et infatigable insurgé au service des plus pauvres et des mal-logés, il a passé sa vie d'adulte à prendre la défense des plus faibles. À la fin de la guerre, alors que la France est parsemée de taudis, il consacre ses indemnités parlementaires à loger des sans-abris qui lui demandent son aide. Le mouvement prend de l'ampleur et trouve une source de revenus dans la récupération des caves et des greniers : c'est la naissance d'Emmaüs en 1949. Lors de l'hiver 1954, il lance son appel à "l'insurrection de la bonté" le 1er février, sur les ondes de Radio Luxembourg, déclenchant un vaste mouvement de solidarité.
L'historiette du jour : Douce nuit de Constance Dufort Le sapin scintillait dans la pénombre du salon et projetait son halo clignotant sur la moquette défraîchie. Le feu de cheminée grésillait, sur le point de s’éteindre, et ce n’était pas le craquement de la dernière bûche qui m’avait réveillée. Ce n’était pas l’impatience, non plus. C’était quelque chose de plus inhabituel, comme une sensation d’urgence. Je suis une vieille femme maintenant mais ce souvenir ne s’est jamais effacé.
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J’avais treize ans et je passais mon premier Noël sans Papa. Son départ : une canonnade, un tsunami dans mon enfance sans heurts. La fin d’une époque et ma première rencontre avec la Faucheuse. Cette dernière avait sonné le glas de mon innocence et une entrée fracassante dans une adolescence fracassée. Je ne voulais qu’une chose : dormir et même louper l’ouverture des cadeaux. Papi avait fait disparaître toute trace de Papa afin que Maman ne s’effondre pas et que je profite de Noël. Il s’imaginait encore qu’à treize ans, on croyait au Père Noël, et qu’il était essentiel de fêter « un tout petit peu » sa venue. Foutaises. Je ne croyais qu’en l’aridité de la vie, la vraie. Un cliquetis emplissait le silence morbide de l’appartement et m’empêchait de me rendormir bien plus sûrement que les cauchemars d’accident qui me hantaient. Je finis par me lever et traînai ma carcasse vers le salon. Plus rien ne pouvait me surprendre ou m’effrayer, alors je m’assis simplement au pied du sapin et, tout en baillant, j’entamai la conversation : — Tu m’as réveillée, tu fais beaucoup de bruit. — Pardon... La voix était aussi lugubre qu’un long dimanche de pluie. — Tu n’es pas censé être ici. — Ici ou ailleurs... Je suis partout cette nuit. La barbe blanche trembla et la silhouette massive s’affaissa un peu plus. — Tu fais quoi, dans mon salon ? Un sanglot, pour toute réponse. De grosses larmes s’écrasèrent sur le manteau rouge. — Santa, c’est ça ? Moi, je m’appelle Sigrid. Le vieil homme releva sa face ronde vers moi et je constatai que, loin de l’iconographie habituelle, il était gris, terne, avec de larges cernes sous les yeux. — Je m’appelle Robert, marmonna-t-il, Santa Claus c’est uniquement sur la carte de visite. Une angoisse me vrilla les tripes alors que je le regardais jouer distraitement avec le train électrique destiné à mon petit frère. Le passage à niveau cliquetait à chacun de ses passages. Sa grosse main poussait mollement la locomotive devant lui : marche avant, marche arrière, marche avant... — Tu « bugges », Robert, constatai-je en haussant les sourcils, comment es-tu entré ? Tu es dehors depuis la fermeture des Galeries Lafayette ? Il me jeta un regard outré : enfin un mouvement de vie dans cette carcasse échouée au pied de mon sapin. — Tu me prends pour un clodo ? Je suis passé par la cheminée ! — Allez... tu me fais marcher ! Ma mine franchement sceptique ramena un peu de rouge sur ses pommettes. Il repoussa le train et se redressa. Il était, en effet, très grand, mais aussi très gros. En une inspiration profonde, il s’étira, grandit, et affina sa taille jusqu’à passer dans un conduit. Il parut ravi de voir mes yeux s’écarquiller et mon teint pâlir. Il se dégonfla pourtant comme une baudruche, dans un sifflement aigu, et s’affala de nouveau à mes côtés, secoué de gros sanglots. Je saisis sans bien réfléchir le verre de lait au pied du sapin et le lui tendit. Il le repoussa avec véhémence : — Je n’en peux plus de votre lait de vache, je suis intolérant au lactose ! Et puis, tous vos gâteaux, là ! Je mets des mois à perdre le poids accumulé en une seule nuit. L’année dernière, les rennes se sont mis en grève sur le matin, ils n’en pouvaient plus de trimbaler mon quintal ! — Alors, tu existes, lâchai-je dans un souffle, je n’en reviens pas... — Et pourtant, dodelina Robert avec une moue ironique, tu crois bien en la Faucheuse ! — Tu... tu sais à quoi je pense, à quoi je crois ? Il haussa les épaules avec fatalisme et choisit de ne pas répondre : — J’existe, mais cela change bien peu de choses, désormais ! Tous les parents font leurs cadeaux de nos jours, les enfants ne remarquent même plus ce que je ramène. C’est sûr, une console ou un téléphone, ça claque ! Mes lutins ne sont pas encore ingénieurs en télécommunication. — Moi, je voudrais juste mon père... Je sursautai, sidérée de ma confidence. Robert se figea et un peu de couleur revint sur ses joues rondes. Il posa un regard enveloppant sur moi et me tendit à son tour un biscuit. Mon frère avait cuisiné tout l’après-midi et ils étaient excellents. — Mange, petite, me proposa-t-il avec tendresse. — Je ne suis pas petite... — On est toujours petite, petite. Les larmes brisèrent les barrières de mes paupières sans que je puisse les retenir. C’était mon tour de sangloter et Robert me prit dans ses bras. Le visage enfoui dans la fourrure de son manteau, je déversai toute la peine qui ne parvenait pas à s’exprimer depuis des semaines. Depuis l’accident. Je pleurai longtemps et nous restâmes ainsi, blottis l’un contre l’autre, dans notre bulle de temps suspendu. Et puis les larmes se tarirent, doucement, et je perçus, au-delà de ma propre douleur, l’odeur piquante d’une nuit étoilée d’hiver, le vent dans mes cheveux lâchés, la beauté de la lune pleine et sa lumière réconfortante. Je sentis la chaleur de l’encolure d’un renne sous mes doigts et une vague de joie authentique me submergea. Je m’écartai et le triste Robert avait disparu. Santa Claus était de retour, ses joues rougies fendues d’un grand sourire. Il me couvait d’un œil pétillant de malice : — Tu vas mieux, reniflai-je en séchant mes larmes. — Merci pour cette discussion, me répondit-il en tapotant ma cuisse, tu m’as rappelé pourquoi je travaille. J’espère te revoir, petite Sigrid. Il se leva et inspira profondément : alors qu’il s’étirait à vue d’œil, je tirai sur sa manche : — Robert, tu as oublié mon cadeau ! Il sourit et sa longue barbe blanche frémit lorsqu’il étouffa un rire : — Pas du tout... Il disparut et je finis par m’endormir au pied du sapin, sur la moquette défraîchie. Pour la première fois, je rêvai de mon père et non de tôles froissées. Son sourire, sa tendresse, et nos moments de joie. Je m’attardai avec délectation dans ce qui devint, au fil des années, l’un de mes plus beaux refuges. Il n’y eut plus jamais de cauchemars. Il me fallut encore quelques années pour comprendre ce que Robert m’avait offert. Nous ne nous revîmes jamais mais, en m’aidant à retrouver le chemin vers la « petite », Robert m’avait fait don de l’espoir.
Bonne journée à toutes et tous
Opaline Membres
Messages : 1232 Points : 1234 Date d'inscription : 28/05/2014 Age : 78 Localisation : Bouches-du-Rhône
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Mar 22 Jan - 8:29
Bonjour les amis, 2°C, il ne fait pas chaud et je dois aller faire des courses !
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Mar 22 Jan - 9:16
bonjour a tous ce matin chez nous on c'est reveiller avec la neige et il fait tres froid moi je vais rester au chaud bonne journée a tous bisous
Christaline Membres
Messages : 1307 Points : 1361 Date d'inscription : 27/02/2017 Age : 56 Localisation : Limousin, 87.
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Mar 22 Jan - 11:43
Comment ça va les ami(e)s? Je vois que c'est pareil chez vous que chez nous, la neige est arrivée, mais pour l'instant, c'est fin... Et oui ne vous en déplaise, c'est l'hiver! lol Passez une bonne journée bien au chaud surtout! Je vous fais des tonnes de gros bisous
* gigi *
Messages : 555 Points : 571 Date d'inscription : 04/01/2019
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Mer 23 Jan - 0:06
courage a ceux qui en on besoin
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Mer 23 Jan - 7:00
Bonne journée a toutes et tous pour ce mercredi , ces un hiver pas trot froid mes faut ce couvrir les rhums et les gastros sa cour les rues lol
Auzelles Membres
Messages : 743 Points : 747 Date d'inscription : 24/09/2017
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Mer 23 Jan - 7:09
L'éphéméride du jour...
Aujourd'hui, nous fêtons les Barnard. Prénoms fêtés autrefois : Raymond. Demain, nous fêterons les François de Sales ainsi que les Francelin, Francis, Francisque, Franck, Frankie, Paco, Paquito et Soizic.
Le 23 janvier est le 23e jour de l'année du calendrier grégorien. Il reste 342 jours avant la fin de l'année, 343 si l'année est bissextile. C'était généralement le 4e jour du mois de pluviose dans le calendrier républicain français, officiellement dénommé jour du perce-neige.
à Marseille : le soleil se lève à 8h 02 le soleil se couche à 17h 37 durée d'ensoleillement : 9h 34 (+2mn)
Citation du jour : « Les personnes d'esprit sont-elles jamais laides ? » Alexis Piron
Dicton du jour : « Saint-Barnard ensoleillé rend le vigneron gai. » « S'il gèle à la Saint-Raymond, l'hiver est encore long. »
Proverbe du jour : « La chandelle qui va devant éclaire mieux que celle qui va derrière. »
Événement du jour : 1989 : Salvador Dali succombe à une insuffisance cardiaque, à l'âge de 84 ans. Le peintre surréaliste a semé la controverse dans de nombreuses facettes du monde artistique. Peintre, écrivain, scénariste, créateur de décors et de costumes pour ballets et opéras, l'excentrique Espagnol a touché à tout. Haï, conspué ou adulé, il a adopté tour à tour l'art pompier et la méthode paranoïa-critique, a créé des montres molles et s'est fait peintre de Jésus. 2004 : Pour la première fois, des traces d'eau - sous forme de glace - sont découvertes sur la planète Mars par Mars Express, une sonde spatiale de l'Agence spatiale européenne.
L'historiette du jour : Bellissa ~voyageuse lunaire~ de Ashaïna « Bellissa... » Un appel... Une supplique... Un mot portant une prière emplie de tristesse et de désespoir... À en déchirer le cœur. La conscience reprend doucement ses droits. D’un voile noir naît une douce lueur bleutée, rassurante. L’esprit est amnésique. Qui suis-je ? Où suis-je ? Puis la lumière des souvenirs afflue. Je me nomme Assa, je suis Sélénite. Mes derniers souvenirs ? Le campement Vistani, mes frères et sœurs de voyage. Une belle nuit étoilée. Une célébration vivante et vibrante. Une osmose céleste parfaite. Le lieu où je me réveille est étrange. Ce qui aurait pu être la lueur de la lune est en fait une constellation de pierres à l’éclat bleuté. Des pierres de lune. À leur lumière fait écho une douce chaleur contre mon buste. J’y porte ma main et retrouve la présence rassurante de mon pendentif, simple pierre lunaire maintenue par un lacet. En voir autant, et briller ainsi, est un spectacle rare. Je me laisse à les contempler, sans bouger, quelques instants.
Lire la suite:
Puis, les questions reviennent. Mais où suis-je ? Je ne connais pas ce lieu. À mes côtés, non loin, coule un filet d’eau chantant. Sous mon être, la terre est là, vibrante, mais d’un chant différent de celui que je connais. Je cherche à nouveau dans mon esprit. « Bellissa ». Cet appel me revient. Si fugace, mais si empreint d’intensité pourtant. La voix ne me dit rien, et j’ai pourtant la sensation de la connaître. Mais où suis-je ? Je me redresse lentement. Le plafond est bas, mais permet malgré tout de s’asseoir sans crainte. Je suis en tenue de voyage. Robe sobre, cape, dague à la ceinture, outre vide en bandoulière. Mes affaires, mais le strict nécessaire. À la lueur des pierres, ma peau a une drôle de couleur, perdant sa teinte dorée si caractéristique de mes origines. Il en est de même pour ma chevelure cuivrée rassemblée en une longue tresse. En portant ma main à mon front, je sens la présence de ma médaille, dissimulant la marque de Sélène. Tout est en place dirait-on... Mais pour quoi faire ? Je remplis mon outre avant de me glisser hors de mon cocon minéral. À mon départ, la lueur bleutée s’estompe, disparaît. Un boyau creusé dans la roche serpente devant moi, délivrant un faible filet de lumière quelques mètres plus loin. Je m’y rends prudemment, et débouche sur une vue splendide... mais qui m’est totalement étrangère. Un léger sourire. J’étais visiblement attendue ailleurs. Nouveau lieu, nouvelle réalité, nouveau voyage. Telle est notre destinée à nous, Sélénites. Voyager pour notre Mère céleste, apporter notre aide ou notre présence là où le destin a besoin de nous. Dommage. J’aimais bien ma dernière contrée. Mais ce n’est rien. Je laisse ainsi derrière moi de bien lourds souvenirs. Une nouvelle existence s’offre à moi. Mes yeux parcourent les environs. La sortie de ma cavité donne sur un canyon aux couleurs allant de l’ocre au marron, en passant par le jaune sablonneux. Quasiment située en haut d’un promontoire rocheux, je dispose d’une vue imprenable et désertique... Mais je ne m’en fais pas de trop, je sais que je n’ai pas été laissée là par hasard. Comme répondant à ma pensée, un éclat bref survient vers l’horizon, suivit d’un deuxième et troisième, comme si l’on faisait se refléter un miroir ou une armure dans le soleil levant de ce début de matinée. Bien... Voilà donc la direction à prendre. Le temps de repérer un chemin y menant et un autre relativement sûr pour rejoindre la vallée, et me voici en route dans cette nouvelle contrée.
Il me faudra presque une heure de marche avant d’arriver à une barricade de fortune. Le soleil reste encore bas sur l’horizon mais, déjà, la chaleur se fait sentir. Il doit faire affreusement chaud en plein milieu de la journée. Le chemin emprunté jusqu’ici est visiblement utilisé de manière régulière par des chariots ou autres voyageurs. Celui-ci bifurque naturellement sur la gauche et se perd dans le canyon, mais la palissade se situe un peu plus loin face à moi. Ne connaissant rien de la géographie locale et n’ayant croisé personne jusqu’à maintenant, je me rends vers la palissade, capuche rabattue. Arrivant à quelques mètres, je perçois deux personnes en faction de l’autre côté. L’une d’elles me hèle dans un dialecte connu, mais à l’accent très particulier et à la tonalité rude. — Halte-là ! Passez votre chemin, le campement est en quarantaine ! Je m’arrête donc pour lui répondre, retirant ma capuche afin d’être visible. — Je me suis égarée et je suis guérisseuse. Peut-être pourrais-je vous aider ? Les deux hommes semblent se concerter un instant, puis je perçois l’un d’entre eux filer à l’arrière. Celui m’ayant déjà hélé reprend. — Attendez ! Cela avait au moins le mérite d’être clair et direct. Je patientais donc, observant le défilé dans lequel le campement avait été dressé. Position stratégique intéressante. La barricade de fortune se situait sur un chemin qui montait doucement. De chaque côté, des falaises assez raides aux flancs irréguliers montaient vers le ciel. Certains endroits étaient creusés, sans doute naturellement. Ils abritaient alors des tentes ou installations utiles. L’accès aux hauteurs était peu probable en dehors du chemin principal bordé de tentes, une position très facilement défendable. Je vis alors redescendre d’un bon pas la deuxième sentinelle. Elle venait du haut du campement que l’on ne voyait pas entièrement. Arrivé en bas, l’homme ne tarda pas à transmettre la réponse et un passage s’ouvrit dans l’enchevêtrement de bois et de barriques. Zone en quarantaine, donc. Je fis une courte prière, portant ma main à mon cœur. Se dessina alors sur le dos de celle-ci une marque caractéristique de la protection que je venais de m’accorder. Tant qu’elle restera visible, je devrais être protégée de la plupart des maux naturels que peut porter cette terre. J’entrais donc, comme on m’invitait à le faire. La sentinelle messagère me précéda à travers le camp, d’un pas plus calme. J’observais alors ces hommes, et quelques rares femmes, à l’allure plus carrée et massive que ceux que j’avais déjà rencontrés auparavant lors de mes précédents voyages. Je devais paraître bien frêle et fragile à côté d’eux. Ils avaient la peau burinée par le soleil sans pour autant avoir ces reflets dorés qu’ont les Sélénites. Il s’agissait de guerriers, à n’en pas douter. Ils ne portaient pas d’uniforme, étaient assez hétéroclites. Sans doute des mercenaires. Mais ce qui me frappa le plus était cette ambiance lourde et pesante alors que je traversais le camp. La chaleur du pays n’y était pour rien, j’en étais certaine. Les regards croisés étaient mornes, parfois résignés. L’atmosphère était chargée de l’empreinte morbide d’une fin latente et pourtant inéluctable. Cela me déchira le cœur. Pourtant, à les regarder, je sentais leur lien profond à la terre et au feu de cette contrée. Ils étaient forts et puissants, combattants aguerris et très probablement craints par leurs pairs. Mais ici, ils menaient visiblement un combat inégal contre la nature et le destin, un combat qu’ils ne pouvaient apparemment pas gagner d’eux-mêmes. J’étais toute à mes réflexions lorsque nous arrivâmes à une tente plus grande, plus décorée. Nous avions traversé presque intégralement le campement et, de là, nous surplombions le canyon et une bonne partie des environs. En effet, l’endroit était très judicieusement choisi. La sentinelle qui me précédait ouvrit un pan de la tente et entra, me laissant ensuite le passage. L’endroit était spartiate, mais disposait d’agencements nécessaires au commandement. Je vis alors un homme à la carrure puissante, comme ses compatriotes, en train de finir d’abaisser la manche retroussée de sa chemise, un bandage fraîchement noué au-dessus de son poignet. À ses côtés, un autre homme, plus fin, plus petit, rangeait quelques ustensiles médicaux tandis qu’une bassine emplie d’un liquide rouge carmin était posée par terre entre eux deux. Je ne vis pas tout de suite la couleur légèrement grisée de sa peau, signe de pâleur chez les gens du soleil, ni les marques de fatigue avérée qui commençaient à creuser son visage. Non, je fus instantanément stoppée par ses yeux, son regard si profond et particulier, reflet douloureux d’un passé que l’on tente d’oublier sans jamais vraiment le vouloir ni y arriver. La stupeur fut visiblement mutuelle. Lorsqu’il croisa mon regard aux reflets d’or, il se leva vivement. Il n’eut que le temps de murmurer un « Bellissa ? » incrédule avant de s’effondrer sur son lit de camp. Je mis quelques secondes à réaliser la situation, alors que celui qui devait être un soigneur et la sentinelle se précipitaient déjà sur lui en s'exclamant : « Malek ! ». Mais il venait de perdre connaissance. Émotion, maladie et saignée avaient eu raison de son endurance. Je m’approchais vivement à mon tour alors qu’ils finissaient de l’étendre. J’imposais ma présence, portant directement ma main à son cou. Son pouls était rapide, irrégulier. Son souffle était saccadé, difficile. Son corps était moite de fièvre. Sa peau tournait davantage au gris, maladive. J’invoquais silencieusement la bénédiction de Sélène, ne connaissant les rapports des autochtones avec la magie et le sacré. Son souffle se calma doucement tandis que je le guidais lentement vers le sommeil. — De quoi souffre-t-il ? Que se passe-t-il exactement ici ? demandai-je à celui qui était visiblement le soigneur. Ma question sembla l’embarrasser. La moue générale dont fit preuve son corps appuya, sans aucun doute, ses paroles d’impuissance. — Je n’en sais rien. Personne ne sait vraiment... Ça fait trois semaines qu’ils sont ici, et tout le monde est atteint, plus ou moins gravement. Ils sont arrivés à la cité avec juste deux ou trois souffreteux. Mais, quand ils ont commencé à tous le devenir, on leur a demandé de se tenir à l’écart. Personne n’est tombé malade dans la cité malgré les contacts, ça n’a pas l’air contagieux. Je regardais le médecin, l’étudiant rapidement. — Et vous ? Vous êtes atteint ? Il secoua la tête. — Non, je viens de la cité. Depuis les trois semaines, je n’ai aucun mal. Je fais attention, mais ça n’a pas l’air volatile. — De quoi souffrent-ils ? — Au départ, il s’agissait de faibles douleurs localisées un peu partout, des courbatures, puis des crampes. Certains vomissaient, d’autres non. Puis la fièvre les pris, la douleur augmenta. Aucun n’est mort pour le moment, mais plusieurs sont inconscients. J’essaye d’extraire le mal, mais sans succès... Je ne peux qu’essayer d’apaiser les symptômes. Je ne sais pas quel mal les ronge. Je repris alors une approche plus globale de mon examen, essayant de sentir ce qui pouvait les avoir atteint. Je ressentis à nouveau la force de la terre et du feu qui les liait à ce pays, mais rien d’anormal au niveau magique ou divin. Le mal était d’origine naturelle. J’offris alors un peu de ma force à ce corps affaibli. Cela devrait lui permettre de tenir un peu plus longtemps et de faire baisser la fièvre, au moins le temps que je découvre de quoi il en retournait. Doucement, il sembla retrouver quelques couleurs. Je me tournais ensuite vers la sentinelle qui s’était un peu écartée. — Laissez-le dormir, cela l’aidera à reprendre des forces. À son réveil, il faudra lui faire boire beaucoup d’eau. Faites aussi préparer des haricots, du sésame ou des céréales. Prévoyez-en aussi pour les autres malades qui ont eu des saignées. La sentinelle, incrédule, jeta un œil furtif vers le soigneur qui, un peu perdu, finit par acquiescer. La sentinelle ressortit alors. Je me tournais maintenant vers le soigneur. — Où sont les autres malades, je vais voir ce que je peux faire en attendant d’identifier leur mal. Et par pitié... Arrêtez les saignées, elles n’extraient rien et ne font qu’affaiblir les malades... La moue dont il fit preuve montra que le niveau des soins du pays était encore loin de ceux de certaines autres civilisations. Tant pis, le moment n’était pas au débat. Je me relevais à la suite du soigneur et le suivis. Avant de passer le pan de la tente, je jetais un dernier regard vers Malek. Il semblait simplement endormi. Mon cœur se serra, et je poursuivis mon chemin. Je fus emmenée vers une série de tentes qui faisaient visiblement office d’hôpital de campagne. Y étaient allongés une vingtaine d’hommes et de femmes dans des états plus ou moins graves. Une simple femme, à la corpulence plus frêle, était présente, répondant comme elle le pouvait aux demandes des malades. Je me fis conduire auprès des cas les plus critiques. Il me fallut intervenir pour une demi-douzaine d’entre eux. Tombés dans le coma ou souffrant terriblement, je pus m’assurer qu’ils s’accrochaient encore un peu et tiendraient le temps nécessaire à une recherche plus poussée. Je questionnais les uns et les autres, essayant de savoir ce qu’il s’était passé. Rien de primordial n’en ressorti. Ils n’avaient traversé aucune contrée dangereuse ou malade, n’avaient pas d’entailles ou de piqûres particulières, n’avaient rien mangé ou bu d’inhabituel. Le mal semblait s’attaquer au corps dans son ensemble, sans cibler particulièrement une partie de l’être plus qu’une autre. La différence des états semblait due aux différentes constitutions des uns vis-à-vis des autres, aux résistances naturelles, ou peut-être au niveau d’exposition à la source du problème. Une bonne partie de la matinée passa ainsi. Je ne découvris rien que je ne pouvais diagnostiquer simplement. Ils semblaient atteints par une toxine, mais laquelle ? Il en existait tellement dans la nature, sans compter que je ne connaissais très certainement pas toutes celles de ce pays. Je revins finalement auprès de Malek. De l’eau et de la nourriture, comme demandé, avaient été apportés à son chevet. Mais il n’avait pas repris connaissance. Je vins donc m’asseoir à ses côtés, sur un petit siège de campagne. Il respirait toujours calmement. Je me pris à l’observer en silence, force tranquille de la nature... du moins, en cet instant. Il n’avait physiquement quasi rien de commun avec « lui ». Les paupières fermées, il lui était totalement étranger. Et pourtant... Ce regard, quelques heures plus tôt. Cette expression de stupeur sur son visage. Cela avait été rapide et fugace, mais un sentiment profond commençait à me tenailler... Et si... c’était bien « lui » ? Il m’a bien été dit que deux âmes qui se lient finissent toujours par se retrouver. Mais c’était dit pour me consoler, pour m’apaiser... Était-ce vraiment possible qu’à travers les réalités... ? Je pris une inspiration profonde et interrompis mes divagations. J’aurais bien le temps de trouver mes réponses plus tard. La fatigue des différents soins et la chaleur montante de la journée commençaient à se faire sentir et à peser sur moi. Tarder plus pouvait mettre en danger plusieurs vies, je devais me ressaisir. Je pris doucement sa main détendue, mêlant ses doigts aux miens. Avec précaution, je les amenai au contact de mon front. Ils étaient chauds, cela m’arracha un sourire presque triste. Puis, je fermai les yeux et commençai doucement à fredonner. Me laissant porter par la mélodie, je commençai l’exploration consciente de son être en une autre réalité. Lentement, se dessina devant moi une protubérance rocheuse imposante, faite d’ocres, de jaunes et de rouge, comme la terre de ce pays. Il s’en dégageait une impression de force, mais aussi de sérénité rassurante. M’en approchant, je fus surprise de découvrir que la roche qui paraissait si dense s’effritait facilement sous mes doigts. Un petit morceau de roche tomba à mes pieds, dévoilant un veinage sombre et palpitant. Rien de maléfique ne s’en dégageait, mais l’on aurait dit une veine, ou un filament. M’y intéressant davantage, j’y découvris la vie, la vitalité. Elle était trop faible pour être d’origine animale, mais trop présente pour être minérale. Elle ne pouvait donc qu’être végétale. Une racine... Je me reculais pour observer davantage l’édifice rocheux. Et je découvris, en effet, qu’en de nombreux lieux, ces racines pointaient légèrement. C’était comme si toute la structure avait été fragilisée par un végétal envahissant, la menaçant d’effondrement. J’avançais, mais ce n’était pas suffisant. Je devais en connaître l’origine exacte afin de pouvoir être efficace. Je m’approchais donc de la racine dévoilée et intensifiais mon voyage. Je me fondais maintenant en elle, forte et vigoureuse, pleine de vie, trop pleine de vie... Je remontais le réseau sinueux, tortueux, au centre de cette terre qui s’effritait petit à petit. Je remontais à la recherche de la source, de la tige. Le cheminement se faisait plus rapide, plus intense alors que j’atteignais mon but, et je la vis là, magnifique, majestueuse, impérieuse. Il s’agissait d’une fleur que je ne connaissais pas. De noir parée, elle ressemblait à une orchidée ténébreuse, mais si belle. Il était toujours aussi impressionnant de voir comment les plus belles choses de la nature pouvaient aussi être les plus dangereuses, mortelles. Maintenant que je l’avais trouvée, identifiée, je devais l’extraire de ce lieu avant qu’elle ne cause des dommages irrémédiables. Je pris la fleur entre mes mains, avec douceur, et la dissociai de ses racines. Ces dernières, séparées de la vitalité du cœur, ne tarderaient pas à s’assécher et à être éliminées par le corps-roche. Il fallait maintenant laisser faire la nature, laisser la régénération faire son œuvre. Ma conscience revint en mon corps, lentement, comme l’on se réveille d’un songe profond. Je perçus bientôt une présence à mes côtés, celle du soigneur. Il nous observait alors que je reprenais doucement pieds. Penchée en avant que j’étais, je me redressai un peu, me reposant contre le dossier de la chaise miniature, lasse, exténuée. Il me regardait, interrogateur. Je séparai nos mains restées liées. Y apparut alors, au creux, la fleur noire, fanant à vue d’œil, matérialisation de mon soin. Il eut une expression surprise. — Vous connaissez ? C’est elle qui est à l’origine du mal, j’ai pu l’extraire... — Oui ! Bien sûr ! La Narciegra ! Un poison mortel et difficile à déceler. Mais un remède existe, je le connais. Je vais faire le nécessaire ! J’acquiesçais, le laissais partir. La fleur tomba rapidement en poussière, inoffensive. Je gardais quelques instants cette main trapue dans la mienne. Elle était presque deux fois plus imposante. Cela me fit sourire. Je sentais, à travers sa peau, le sang battre plus fermement. Le poison était parti, la vie reprenait le dessus. C’était une bonne chose. Mais rapidement, le sommeil me gagna, impérieux. J’avais trop donné en peu de temps. Il me fallait récupérer. Je reposais sa main sur son ventre et me levais douloureusement. Dehors, le soleil était à la midi. Je repérai une assise plus large et plus « confortable », un peu plus loin dans la tente, au-delà de sa tête de lit. Je m’y installai, m’y calai, et m’endormis rapidement.
Le sommeil aurait pu être reposant, j’avais l’habitude de m’endormir un peu n’importe où. Mais mes songes furent agités. Je nous revoyais, ce fameux jour fatidique. Le ciel était bleu, la mer magnifique, les terres verdoyantes. Ton bateau se tenait quelques mètres plus loin, majestueux, comme tu l’as toujours été à mes yeux. Et pourtant, je sentais cette appréhension sourde battre au fond de mon être. Ce n’était qu’un aller-retour dans l’archipel voisin, l’histoire de deux jours, pas plus. Et cette cérémonie importante que je ne pouvais rater, m’empêchant de t’accompagner. Tu étais serein et confiant, tu me rassurais de tes sourires, de ton étreinte. Et j’essayais d’y croire, de mon cœur, de croire qu’il n’y avait pas de raison, que tout irait bien. La tempête fut aussi soudaine que violente. Rarement on en vit une si forte de mémoire locale. Tu devais être sur le retour... Tu ne devais partir que deux jours... Il y eut des recherches en mer, pour toi, pour d’autres également, pris par surprise dans la tourmente. En vérité, peu des disparus furent retrouvés vivants. Et plus les jours passaient, plus l’espoir s’amenuisait, plus la douleur s’intensifiait... Je savais, en liant nos cœurs, nos vies à la longévité si différentes, que ce moment arriverait, très certainement. Mais ton âme était si rayonnante, ton cœur était si beau. Tu étais dans la force de l’âge, nous avions des décennies devant nous. J’en étais certaine... J’en étais déchirée... Toute à mes souvenirs et à ma peine ravivée, seule sur ce rocher balayé par les vents, perdue au cœur de l’océan, un murmure me parvint, ardent, intense, m’arrachant un frisson. — ... Bellissa. — ... Je m’éveillai lentement. La pénombre était maintenant omniprésente. J’avais dormi toute l’après-midi, visiblement. Je me redressais un peu sur l’assise lorsque je le vis. Il était là, assis sur son lit. Ses coudes posés sur ses genoux, ses mains jointes devant son menton, son regard si intense me transperçant de part en part, impassible, profondément songeur. Je fus instantanément désarmée, foudroyée. Les mêmes yeux, la même intensité, mais si distants, si... impénétrables. J'eus du mal à retrouver un semblant de contenance, lui offrant un sourire qui essayait de se faire assuré, sans vraiment y parvenir. — Vous êtes réveillé. J’en suis heureuse. Le mal qui vous affectait a été extrait, mais vous devez déjà l’avoir senti... Il ne bougeait pas, n’opinait pas. Il restait ainsi, presque de marbre. Lorsque je me levai, son regard me suivit, toujours aussi intense. J’avais l’impression qu’il voyait tout de moi, percevait tout, alors qu’il me restait inaccessible. J’en devins tellement mal à l’aise. Je vis qu’il n’avait pas encore touché à sa nourriture, et à peine touché à l’eau. - Vous... devriez vous restaurer un peu, et beaucoup boire. Vous avez perdu beaucoup de sang à cause de la saignée... Vous irez mieux bien plus rapidement ainsi. Rien. J’avais l’impression de parler à un mur. Un sentiment d’angoisse me prit, une envie de fuite soudaine. Je lui balbutiais une vague excuse, un vague bonsoir, et m’enfuis presque hors de la tente. Je restais là, plantée juste derrière le pan de tissu qui me séparait de lui, et tentais de reprendre mon calme. J’étais presque tremblante. J’essayais donc de respirer doucement. Je n’avais pas pour habitude d’être ainsi gênée ou intimidée, bien loin de là. La peur avait rarement d’emprise sur moi. J’avais confiance en Sélène, confiance en mon destin. La mort ne me faisait pas peur, elle n’était qu’une étape, qu’un passage vers une réalité encore différente. Mais depuis que j’avais lié mon âme, je m’étais forgé une brèche, en toute conscience. Je ne craignais pour moi, mais pour lui. Avec l’intensité de l’amour, j’avais aussi appris la crainte et l’angoisse, l’inquiétude et l’anxiété, la tristesse et le désespoir. Je pensais m’en être remise, avoir laissé finalement tout cela derrière moi. Mais là, tout s’était rouvert, tout s’était ravivé, si intensément. C’est comme s’il était revenu à la vie, comme si... il revenait à moi. Sans pour autant être le même. Me connaît-il ? Me reconnaît-il ? Pourquoi ce mur de silence ? Pourquoi cette distance... et pourtant cette intensité ? Je secouais la tête, ne parvenant à savoir par quoi commencer. Il n’était pas prêt, visiblement, à communiquer, et j’avais des patients à aller visiter. Peut-être que le soigneur aura eu le temps de concocter l’antidote. Je pouvais aller m’en assurer. Je partis donc vers l’hôpital de campagne. J’y découvris avec joie des mines ravies et plus décontractées. Le soigneur et son aide s’affairaient autour des patients. J’appris qu’il avait pu rassembler de quoi soigner les plus atteints. Le reste arriverait rapidement de la cité, le lendemain sûrement. Tout s’augurait pour le mieux, et cela se sentait. La fraîcheur de la nuit tombante commençait à envahir le campement, mais bien plus que cela, la peur et l’angoisse s’étaient également envolées. Des sourires se dessinaient, des rires se faisaient entendre. La mort sadique était partie, laissant le renouveau de la vie reprendre ses droits. Bientôt, un grand feu fut allumé. Sur la cinquantaine d’occupants, la bonne trentaine de valides s’y retrouva. Les discussions allaient bon train, des odeurs alléchantes de grillades commençaient à se faire sentir. Cela me remit un peu de baume au cœur, mais je restais le ventre noué. Je finis par m’éloigner du lieu de fête, poursuivant la voie sur laquelle était installé le campement. La nuit était tombée. La fraîcheur me revigora. La rumeur des rires et des chants se fit plus lointaine, comme appartenant à un autre monde. Bientôt, je me retrouvai baignée de la lueur bienfaisante et apaisante de la lune. Même ici, elle était identique à celle que je connaissais, seul point d’accroche entre ces réalités. Le ciel étoilé, quant à lui, m’était totalement inconnu, nouvelle preuve de mon long voyage. Toute perdue à mes pensées, prise d’une pointe de nostalgie, j’entendis finalement la musique, rythmée, joyeuse, entraînante. Je me laissais tout d’abord bercer par elle, puis pénétrer. Naturellement, des pas de danse me vinrent, s’emparant de mon être. Mais loin d’être entraînants comme la musique étouffée qui me parvenait, ils restaient doux et gracieux, comme une berceuse rassurante. Oui, j’avais besoin de cela, de douceur, de tendresse. Tellement absorbée par mon univers, je ne l’entendis pas approcher. Combien de temps resta-t-il ainsi à m’observer en silence, de ses yeux aussi bleu que la lueur lunaire. Ce n’est que sur une vrille un peu plus ample que je me retrouvais face à lui, si proche. J’en poussais une petite exclamation de surprise. Nos corps se frôlaient. Je penchais la tête doucement en arrière afin de pouvoir percevoir son regard. Si proche... Il mesurait presque une tête de plus que moi. Et je paraissais si frêle. Si proche... Je sentais l’odeur particulière de sa peau, tannée par le soleil. Si proche... Il me recouvrait de son ombre, de sa taille impressionnante et rassurante à la fois. Ses yeux n’avaient pas changé d’expression depuis la tente. Pourtant, dans la clarté diffuse de la lune, ses traits semblaient plus doux, moins anguleux. Mon cœur battait à tout va... Cette proximité me gênait, et m’attirait à la fois. Le temps se suspendit, les secondes semblant devenir des minutes, interminables. Il ne bougeait toujours pas, alors je n’y teins plus. Avec douceur, j’approchais ma main contre sa joue, la frôlant, m’arrachant un faible sourire presque triste. J’avais l’impression qu’il se tenait là, devant moi. Alors que son expression restait figée, je sentis un bras puissant venir se glisser dans mon dos, m’étreignant avec une douceur presque surréelle venant de ce colosse. Le geste était là, le geste était fait. Je me glissais sur la pointe des pieds pour combler les quelques centimètres qui séparaient nos lèvres. Et je l’embrassais, avec tellement de légèreté, fermant les yeux. Lorsque je les rouvris, il rouvrait doucement les siens à son tour. Et là, je le vis, enfin, derrière cette façade insondable. Je vis cette âme, leur âme, si belle et si chaude à la fois. Je perçus enfin ce qu’il était derrière ce masque implacable. Je sentis enfin tomber le mur qui nous séparait. Sa main libre vint rejoindre à son tour mon visage, douce malgré sa peau calleuse. Ses lèvres partirent à l’assaut des miennes, tendres et impérieuses à la fois. Il avait lâché prise, me serra davantage contre lui. Je lui répondais, m’accrochais à son cou. Tandis que nous glissions doucement vers le sol, des larmes coulaient doucement sur mes joues. Mais elles n’étaient plus de tristesse, mais d’un bonheur sans fin. Un avenir nouveau s’ouvrait à nous, enfin réunis, enfin retrouvés, et il serait merveilleux et intense. Que la Lune nous en soit témoin...
Bonne journée à toutes et tous
Opaline Membres
Messages : 1232 Points : 1234 Date d'inscription : 28/05/2014 Age : 78 Localisation : Bouches-du-Rhône
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Mer 23 Jan - 7:19
Bonjour à toutes et tous, La neige à Paris ! Mon Arnaud est dégoûté en 10 jours il a perdu 40°C de température. Il faut dire qu'à Sydney c'est le plein été.
petrus
Messages : 1653 Points : 1633 Date d'inscription : 20/05/2014 Age : 79 Localisation : Tarn & Garonne
Sujet: bonjour et bon mercredi !! Mer 23 Jan - 7:25
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Mer 23 Jan - 8:57
Christaline Membres
Messages : 1307 Points : 1361 Date d'inscription : 27/02/2017 Age : 56 Localisation : Limousin, 87.
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Mer 23 Jan - 11:31
Comment allez vous les ami(e)s? Pour nous, c'est de la pluie, grrrr... Je préfère la neige, c'est plus joli, et il parait que c'est très bon pour le sol, que ça l'enrichi... Enfin, on y peut rien... Gros bisous à tous! Bisous à ceux à venir!
provence Admin
Messages : 5488 Points : 5599 Date d'inscription : 19/05/2014 Age : 83 Localisation : le bar sur loup 06620 region paca
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Mer 23 Jan - 11:39
bonjour ce matin ici pas de neige mais humide il tombe du crachin rien de nouveau autrement tout le monde est au taquet sauf moi evidemment je garde mes maux, j'ai une forte constipation mais le medecin m'a donné 2 sachets a prendre dans une verre d'eau une vrai purge mdr !!!!
Extraits du livre « La sagesse expliquée à ceux qui la cherchent »
De Fréderic LENOIR
La vigilance des paroles l’est tout autant. Nos paroles, on le voit encore plus clairement, ont un impact considérable dans nos relations à autrui. Une parole peut tuer, comme sauver. La tradition bouddhiste tibétaine évoque ainsi les quatre vertus de la parole : ne pas mentir, ne pas prononcer de parole blessante, ne pas prononcer de parole de discorde et ne pas prononcer de parole futile. La sagesse populaire nous dit avec raison qu’il faut «tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler».
Il y a aussi une petite pratique quotidienne que je te recommande vivement : celle de la gratitude. Dès que tu te lèves le matin, remercie la vie d’être en vie et en bonne santé (si c’est le cas) ; et quand tu te couches le soir, remercie-la pour ce qui t’a rendu heureux dans la journée. Remercie chaque fois que tu sens une joie inonder ton cœur, que tu reçois une bonne nouvelle, que la vie te fait un cadeau, que tu te sens en paix. Et quand tu progresseras en sagesse, tu apprendras aussi à remercier pour une difficulté, un échec ou une épreuve, car tu auras compris que tout obstacle peut être source de croissance, de conscience et d’amour. Cette pratique de la gratitude, que j’expérimente chaque jour depuis des années, a pour effet d’accroître l’amour et la joie dans notre cœur.
L’amour, pour s’épanouir de manière juste, durable et profonde, appelle à la conscience de soi, à la lucidité, à la bienveillance et au don. Que ce soit notre conjoint, notre ami ou notre enfant, ayons toujours à l’esprit que l’autre ne nous appartient pas. L’aimer en vérité, c’est vouloir son bonheur - et c’est nécessaire dans une relation de couple ou amicale - autant qu’il veut le nôtre. Nous sommes heureux du bonheur de nos proches, même si les leurs choix sont différents des nôtres. Fin
Un livre que je vous conseille vivement.
bonjour humide
merci a mon amie Mintendo pour m'avoir fait ce cadre (les tigresses du graphisme)
les commissions c'est fait ouf!!!
Christaline Membres
Messages : 1307 Points : 1361 Date d'inscription : 27/02/2017 Age : 56 Localisation : Limousin, 87.
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Mer 23 Jan - 15:31
La neige est revenue et bien comme il faut! C'est de nouveau tout blanc!! J'adore! Une tite photo de la vue de derrière la maison, prise tout à l'heure... Avec ce qui est tombé, c'est encore plus blanc maintenant!
Gros bisous
Auzelles Membres
Messages : 743 Points : 747 Date d'inscription : 24/09/2017
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Jeu 24 Jan - 6:32
L'éphéméride du jour...
Aujourd'hui, nous fêtons les François de Sales ainsi que les Francelin, Francis, Francisque, Franck, Frankie, Paco, Paquito et Soizic.
Demain, nous fêterons La Conversion de Saint Paul ainsi que les Apollos et Paul.
Le 24 janvier est le 24e jour de l'année du calendrier grégorien. Il reste 341 jours avant la fin de l'année, 342 si l'année est bissextile. C'était généralement le 5e jour du mois de pluviôse dans le calendrier républicain français, officiellement dénommé jour du taureau.
à Marseille : le soleil se lève à 8h 02 le soleil se couche à 17h 39 durée d'ensoleillement : 9h 37 (+2mn)
Citation du jour : « La mauvaise foi est l'âme de la discussion. » Nestor Roqueplan
Dicton du jour : « Si janvier est doux comme février, février est rude comme janvier. » « Si l'arc-en-ciel paraît, trois jours beaux, trois jours laids. »
Proverbe du jour : « La solitude ne convient qu'à Dieu. »
Événement du jour : 1922 : Aux Etats-Unis, Christian K. Nelson dépose le brevet de son esquimau, une barre de glace, enrobée de chocolat, qui fait, encore aujourd’hui, le bonheur des gourmands de tout âge 1935 : Pour la première fois, des bières, conditionnées en canettes, sont commercialisées par la société américaine Krueger Brewing Company à Richmond (Virginie, Etats-Unis). 1965 : Winston Churchill meurt à l'âge de 90 ans. C'est le 10 mai 1940 qu'il est devenu premier ministre de Grande-Bretagne, devenant le symbole de la résistance britannique à Hitler. Lorsque son parti est battu au lendemain de la victoire alliée, il retourne à l'écriture, publiant L'histoire des peuples de langue anglaise et La Seconde guerre mondiale. En 1953 il reçoit le prix Nobel de littérature. Il est le seul étranger à avoir été fait citoyen d'honneur des États-Unis. Il aura servi 6 souverains et passé 62 ans aux Communes de Londres.
L'historiette du jour : Lui comme tant d’autres… de Sensen Par un bel après-midi de l’été 1920, le Capitaine Nicolas attendait, impassible, dans la cour intérieure de l’École Militaire. Ce médecin de la dixième armée, âgé de 35 ans, s’occupait du fastidieux retour à la vie civile des invalides de guerre. Une année et demie après l’armistice, il restait essentiellement à traiter des victimes de shock-shell comme disaient les britanniques.
Lire la suite:
La commission de réforme siégeait exceptionnellement à Paris, à deux pas du Champ-de-Mars. En quatre années de guerre, le Capitaine n’avait pu profiter de Paris que lors d’une courte permission. Il en avait gardé un souvenir inoubliable et s’était juré de visiter la Tour Eiffel dès sa réouverture, celle-ci ayant été fermée au public durant toutes les hostilités.
Le Capitaine, assis sur un banc, se leva pour se dégourdir les jambes aussi bien que pour conserver l’intégrité de son uniforme. Des « piafs » le menaçaient en nourrissant une progéniture insatiable, et pour le moins bruyante, juste au-dessus de sa tête.
Le médecin était un homme de grande taille et de belle carrure. Son visage, aux expressions subtiles, était parcouru par une certaine rigueur militaire. Ces yeux n’en restaient pas moins emplis d'humanité. Peu de demoiselles y étaient insensibles.
Gardant à l’esprit de garder son uniforme présentable, le Capitaine s’approcha d’un massif de rosiers en faisant mine de s’y intéresser. Un jardinier se redressa, le dos endolori par la posture prise pour le désherbage. Il avait la soixantaine, les yeux malins. Malgré le prestige de l’uniforme, son âge l’y aidant, il interpella très librement le militaire :
— Alors Capitaine, intéressé par mes Commandant Beaurepaire ? Des rosiers créés en 1874... Ce sont mes préférés. Leur rouge magenta panaché de rose me fascine. Malheureusement, ce ne sont pas les moins fragiles de mes parterres.
Le sujet n’intéressait pas du tout le capitaine. Mais maintenant qu’il y prêtait attention, la couleur de cette rose le mettait mal à l’aise. Ce panaché de couleurs était similaire aux projections de sang qu’il avait tant vues dans les tranchées. Les amputations réalisées à la chaîne sur le front le hantaient parfois, surtout quand il n’était pas occupé. Il se retrouvait alors dans des moments d’hébétude interminables. Comme au cinéma, le son en plus, il revivait alors des scènes déjà vécues mille fois.
Le Président de la Commission attendait maintenant le Capitaine sur le perron. Une fois dans la salle, le cérémonial préliminaire achevé, les dossiers étaient évoqués un à un. La Commission était composée, pour l’essentiel, de médecins militaires et de médecins civils. Le Capitaine représentait ici, par délégation, le Médecin-Chef du Centre de Réforme.
Une monotonie laborieuse animait la commission. Souvent les mêmes histoires, peu de précisions sur les faits, un doute sérieux sur l’infirmité du soldat. La guerre de tranchée avait détruit les hommes mentalement autant que physiquement. Pour le corps médical, rien de mieux qu’une plaie bien ouverte, une belle fracture, voire une surinfection de blessure de guerre. Le diagnostic était évidant. En revanche, le traumatisme psychologique se manifestait sous des formes inexpliquées. Les paralysies molles, les contractions musculaires involontaires, étaient devenues la bête noire du corps médicale. Les médecins préféraient souvent masquer leur impuissance à l'aide de termes complexes, qualifiant leurs patients de « plicaturés » ou « d’hystériques pithiatiques ».
Créés par l’atrocité d'une guerre à une échelle industrielle, les traumatismes psychologiques étaient encombrants. L’administration militaire, les soldats et une partie non négligeable des Français de l’arrière considéraient ces malades tels des simulateurs, des embusqués, des antipatriotes, des lâches...
La science ne tarda pas à répondre au besoin de ramener ces soldats sur le front. On appela cette méthode le « torpillage ». Inventé par Clovis Vincent le traitement consistait à forcer l’organisme du patient à recouvrer un comportement normal par l’utilisation de l’électricité et de séances de culpabilisation pour le moins dégradantes.
Pendant tout le conflit, une forte suspicion de mauvaise volonté pesait sur ces soldats. Le doute pouvait se ressentir même au sein des commissions de réforme d’après-guerre. Ces malades étaient d’ailleurs moins bien indemnisés que les victimes physiques.
La commission examina le dossier d’Alfred Dumont de façon banale :
— Capitaine Nicolas, dit le docteur Gibot, le cas suivant a été examiné, lui aussi, dans votre centre. Je vous prie de continuer, donc, avec le soixante neuvième d’infanterie. Passons au matricule 9988 au corps, autrement dit, Alfred Dumont.
— Merci Monsieur le Président, fit le Capitaine sans montrer le moindre entrain. Le cas n’est pas si différent des autres, encore que nous disposons d’éléments plus précis quant à la survenue des symptômes. C’est le 10 avril 1916 qu’Alfred Dumont est retrouvé sur la route d’Haudiomont. Il marche seul en direction de Sommedieue, à plus de 15 km de son bataillon qui fait partie du soixante neuvième régiment d’infanterie. Le 5 avril, il a participé à la bataille d’Hautecourt, près de Verdun. Après la bataille, ses supérieurs l’ont signalé disparu. Quand on le retrouve, il semble disposer de ses capacités physiques, mais se tient les bras croisés et marche courbé. Ces vêtements tâchés de sang semblent indiquer qu'il a porté un camarade blessé. Son regard est terrifié. Les soldats l’ayant retrouvés ne parviennent que difficilement à le sortir de ses pensées. Il se protège le visage lorsqu’on lui tend la main.
— Quels sont ses symptômes actuels ? demanda un autre médecin.
— Il est plicaturé, repris le Capitaine Nicolas. Ces symptômes sont apparus en l’espace d’une semaine. À ce jour, ceux-ci restent inchangés malgré les traitements. Il fut traité une première fois par électricité, environ 3 mois après son retrait du front. Ce fut au centre de Tours avec du courant faradique. Il finit par refuser son traitement prétextant la douleur ressentie. Il fut ensuite transféré à Salins pour être soumis au courant galvanique.
— Quel est son degré d’infirmité ? s’enquit le voisin de table du Capitaine.
— Pour le dire de façon brève, il est incapable de se déplier. Avec bien du mal, il peut marcher le dos à l’horizontale en s’aidant d’une canne. Son métier, avant la guerre, était ingénieur des mines. Il ne pourra évidemment pas retravailler.
— Comment être sûr que ce ne soit pas un simulateur ? demanda le docteur Gibot.
— Nos doutes seront toujours présents, vous le savez, répondit un autre médecin excédé par le temps pris par chaque dossier. Appliquons le barème et passons.
— Je vous rappelle les consignes de la hiérarchie militaire et de notre ministère de tutelle, intervint le docteur Gigot. La question doit être posée. En tant que Président de séance, je vous intime l’ordre d’être rigoureux, Messieurs, dans les procédures.
— Comme bon nombre de plicaturés, reprit le Capitaine, il n’est pas possible de les pousser à la faute. Les symptômes ne sont pas feints... Mais il est arrivé de retrouver le patient en état de somnambulisme. Dans cet état, il utilise son corps quasiment normalement.
— Très bien, ponctua le docteur Gigot qui n’écoutait plus la réponse. Le traitement pour ce type de cas est de l’ordre de 30% d’indemnité. Nous avons fait le tour le sujet. Qui est contre cette proposition ? Qui s’abstient ? Tout le monde est donc favorable.
***
À l’hôpital militaire de Salins, la chaleur était accablante. À l’extérieur, seuls les endroits ombragés étaient occupés par quelques anciens soldats. Parmi eux, Alfred Dumont. Il était assis sur un banc. C’était devenu son banc. Le plicaturé se faisait un point d’honneur de s’y traîner chaque jour, que la météorologie soit clémente ou non. Le but était d’aller de l’avant, malgré son traumatisme de guerre. Chaque parcours vers ce but était un calvaire. Lutter contre ses plicatures était une véritable douleur physique et psychologique, mais, pour le moins, il avait un but.
La récompense de ses efforts était l’assurance de profiter de la vue sur le parc de l’hôpital. Là, assis sous le saule pleureur, il se détendait un peu. Ses camarades de combat le rejoignaient parfois. Ceux-ci étaient de plus en plus rares. Les victimes de blessures physiques s’en étaient déjà retournées. Ne restaient plus que... les fous et les traumatisés psychologiques.
Sur ce banc comme sur les autres, la discussion finissait inévitablement par des souvenirs du front. La guerre était-elle réellement finie pour ses malades ? N’avaient-ils pas laissé dans les tranchées une partie d’eux-même ? D’aucun disait que seule en était ressortie leurs chairs. Quant à leurs âmes...
Le Capitaine Nicolas traversa la cour puis s'assit auprès de son patient. Après un long silence et quelques politesses d'usage, le médecin engagea la conversation pour lui annoncer le verdict de la commission.
Alfred Dumont, né à Nancy en 1875, fils de bonne famille, patriote jusqu’à la moëlle, Ingénieur des Mines de son État, perdit alors, en cet instant, toute sa retenue. Voyant très distinctement tout ce qu’il avait perdu à cause du plus grand conflit de l’Histoire, il rompit le dialogue en levant la main pour signifier que la discussion était finie. Il commença à sangloter et s’évertua à prononcer très distinctement la devise de son régiment d’infanterie.
La formule pris alors une tournure toute différente, celle d’une mise en garde à l’encontre de la guerre elle-même : « Qui s’y frotte s’y pique ».
Bonne journée à toutes et tous
petrus
Messages : 1653 Points : 1633 Date d'inscription : 20/05/2014 Age : 79 Localisation : Tarn & Garonne
Sujet: bonjour et bon jeudi !! Jeu 24 Jan - 6:39
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Jeu 24 Jan - 6:56
Bonne journée a toutes et tous aujourd’hui jeudi gros bisous le weekend approche
Opaline Membres
Messages : 1232 Points : 1234 Date d'inscription : 28/05/2014 Age : 78 Localisation : Bouches-du-Rhône
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Jeu 24 Jan - 7:18
Bonjour tout le monde Journée de cours, pas trop envie de sortir, il fait froid le matin (1°C seulement !)
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Jeu 24 Jan - 9:01
bonjour ce matin chez nous on est plonger dans un brouillard on n'y voit rien du tout attention a ceux qui conduisent prudence bon jeudi a tous bisous
Christaline Membres
Messages : 1307 Points : 1361 Date d'inscription : 27/02/2017 Age : 56 Localisation : Limousin, 87.
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Jeu 24 Jan - 12:39
Bonjour les ami(e)s! Je ne sais pas chez vous, mais ici en Limousin, il fait froid, c'est verglacé... C'est l'hiver en somme... Passez tous et toute un bon après-midi Gros bisous à vous!
provence Admin
Messages : 5488 Points : 5599 Date d'inscription : 19/05/2014 Age : 83 Localisation : le bar sur loup 06620 region paca
Sujet: bon apres midi Jeu 24 Jan - 16:09
bonjour ensoleillé mais un peu de vent,ce matin j'ai eu la 6eme séances pour mon oeil et là j'ai assez mal au crane ,c'est de plus en plus dur car le muscle donne beaucoup d'effort, j'ai encore pas mal de séances pour remettre en place cet oeil,ssi au moins on y arrive mdr
Il est plus facile de déplacer un fleuve que de changer son caractère.” Proverbe chinois De Proverbe chinois
“Les excès tuent plus sûrement que les épées.” Proverbe chinois De Proverbe chinois
“Plus les sentiments sont distants, plus les politesses sont nombreuses.” Proverbe chinois De Proverbe chinois
“Connaître son ignorance est la meilleure part de la connaissance.” Proverbe chinois De Proverbe chinois
“Etre homme est facile, être un homme est difficile.” Proverbe chinois De Proverbe chinois
“Si perçante soit la vue, on ne se voit jamais de dos.” Proverbe chinois De Proverbe chinois
“Ne vous mettez pas en avant, mais ne restez pas en arrière.” Proverbe chinois De Proverbe chinois
“Nous savons au moins déja une chose, c'est que l'homme est merveilleux, et que les hommes sont pitoyables. De René Barjavel / La Nuit des temps
“Le temps de la réflexion est une économie de temps.” Publius Syrus De Publius Syrus
“Il y a trois temps qui déplaisent souverainement aux jardiniers : le temps sec, le temps pluvieux, le temps en général.” Pierre Daninos
* gigi *
Messages : 555 Points : 571 Date d'inscription : 04/01/2019
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Ven 25 Jan - 0:01
courage a ceux qui en on besoin
journée chargée pour moi
Auzelles Membres
Messages : 743 Points : 747 Date d'inscription : 24/09/2017
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Ven 25 Jan - 6:06
L'éphéméride du jour...
Aujourd'hui, nous fêtons La Conversion de Saint Paul ainsi que les Apollos et Paul. Bonne fête petit Paul. Demain, nous fêterons les Paule ainsi que les Mélanie la Jeune, Paola, Paula, Paulette et Pauline.
Le 25 janvier est le 25e jour de l'année du calendrier grégorien. Il reste 340 jours avant la fin de l'année, 341 si l'année est bissextile. C'était généralement le 6e jour du mois de pluviôse dans le calendrier républicain français, officiellement dénommé jour du laurier tin.
à Marseille : le soleil se lève à 8h 01 le soleil se couche à 17h 40 durée d'ensoleillement : 9h 39 (+2mn)
Citation du jour : « La caresse est le produit d'un long polissage de la bestialité. » Pierre Reverdy
Dicton du jour : « À la conversion de Saint-Paul, l'hiver se renoue ou se casse le cou. » « À la Saint-Paul, l'hiver se rompt le cou, ou pour quarante jours se renoue. »
Proverbe du jour : « Le mensonge donne des fleurs, mais pas de fruits. »
Événement du jour : 1990 : Ava Gardner, la dernière star mythique de Hollywood qu'on avait surnommée « la plus belle femme du monde », meurt à Londres à l'âge de 67 ans. En 1941, Louis B. Meyer, grand patron de la MGM, lui avait fait signer son premier contrat à 50 dollars par semaine. Film après film, elle forge sa légende de femme fatale, inaccessible, en quête d'un absolu qu'aucun homme ne peut lui donner. En 1954, l'actrice tourne La Comtesse aux pieds nus, et certains verront dans ce film une biographie allégorique de la star. Elle a été l'épouse de Mickey Rooney, du chef d'orchestre et clarinettiste Artie Shaw et du chanteur-acteur Frank Sinatra.
L'historiette du jour : Le petit chaperon bleu de Gécé Vous ne le savez peut-être pas mais il y a des petits chaperons de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. Vous connaissez, bien sûr, l’histoire du petit chaperon rouge, je vais vous raconter aujourd’hui celle du petit chaperon bleu. La petite fille qu’on appelait ainsi avait un joli minois et d’adorables yeux bleus, aussi sa maman l’habillait-elle toujours en bleu avec un ravissant chaperon bleu, c’est pourquoi tout le monde l’appelait le petit chaperon bleu. C’était une gentille petite fille, très rêveuse, qui adorait le beau ciel bleu et qui était fort triste quand il y avait des nuages. Alors, elle les suppliait de partir pour lui rendre son beau ciel bleu. Les nuages blancs étaient gentils et le plus souvent répondaient aimablement à sa demande et, légers, légers, ils s’en allaient lentement sur la pointe de leurs ailes découvrant alors le beau ciel bleu. Mais les nuages gris, eux, n’étaient pas très gentils. Il arrivait même qu’ils se fâchent. Alors, ils faisaient tomber la pluie, lançaient des éclairs dans le ciel et faisaient gronder le tonnerre...
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Un soir, ils furent si violents que la tempête dura toute la nuit et ce n’est qu’à la pointe du jour que le vent, enfin, les chassa. Le matin suivant, quand la petite fille se réveilla, elle écarquilla ses beaux yeux bleus et découvrit un ciel merveilleux, tout lavé, tout propre, avec juste quelques moutons blancs au loin qui s’en allaient tandis que le soleil réchauffait tranquillement la mer et ses petites vagues ronronnantes qui faisaient le dos rond comme le chat Hyppolite quand on le caresse derrière les oreilles. Alors, le petit chaperon bleu eut une irrésistible envie de courir sur la plage et de danser en accompagnant le ressac sur le sable battu. C’est pourquoi elle se leva bien vite et demanda à sa maman l’autorisation de sortir sur la plage. Sa maman, qui savait que sa petite fille était très raisonnable, l’habilla douillettement et lui donna la permission de sortir après qu’elle eut pris son petit déjeuner en lui recommandant bien de ne pas s’aventurer dans l’eau. Voilà donc notre petit chaperon bleu gambadant sur le sable humide en sautant par-dessus les branchages laissés par la tempête, évitant les flaques laissées par la marée, remarquant, hélas, quelques résidus plastiques que la mer, profitant de la tempête, avait rendu aux hommes indélicats. Levant la tête et tournant ses beaux yeux bleus vers l’horizon et les rochers au bout de la plage, il lui sembla apercevoir au loin un nouveau rocher sur le sable : une masse noire était là qui n’y était pas d’habitude. Est-ce que la tempête avait fait pousser un rocher sur la plage ? Elle devait explorer ce nouveau rocher et, pourquoi pas, grimper dessus pour mieux voir encore le beau ciel bleu et, là-bas, tout au loin, les magnifiques reflets violacés de la mer calme et sereine. La petite fille courut vers le rocher tout noir, mais bientôt, elle ralentit sa course car quelque chose l’intriguait : ce rocher était tout lisse et arrondi comme un énorme galet, elle s’approcha prudemment et comprit enfin que c’était une baleine qui s’était échouée sur la plage. Elle s’approcha encore et quand elle fut à quelques pas de celle-ci, la baleine ouvrit un œil et lui dit en geignant : —Aye, aye, aye petit chaperon bleu, je suis prise au piège sur la plage et je vais sûrement mourir là. Je viens des fjords de Norvège avec toute ma famille, nous avons fait le tour de l’Angleterre. Comme j’étais bien fatiguée, je me suis endormie et la tempête m’a surprise et me voilà là, emportée par la tourmente, abandonnée par la marée et ici je ne peux plus bouger : je suis condamnée ! Le petit chaperon bleu considéra avec compassion l’énorme animal et son petit œil attristé, mais ne fut pas étonné de l’entendre parler, pourtant elle se demanda comment celle-ci pouvait bien connaître son nom ? Elle lui dit alors : — Baleine, ne t’en fais pas, je vais aller chercher mon grand-père qui est un vrai marin pêcheur et il va te sortir de là ! La baleine regarda la petite fille avec circonspection et la remercia bien vivement pour ces bonnes paroles mais elle se disait : « cette petite est bien gentille mais comment pourrait-elle me sauver, je suis bien trop grosse et bien trop lourde ». Et la baleine s’assoupit paisiblement, vaguement réconfortée par ces paroles d’espoir... Quelque temps plus tard, le petit chaperon bleu revint avec son grand-père qui était un vrai marin pêcheur et celui-ci avait amené quelques-uns de ses amis qui étaient aussi de vrais marins pêcheurs. Ils observèrent la baleine avec beaucoup d’attention, un peu comme le docteur quand, appelé par sa maman, il venait voir le petit chaperon bleu lorsqu’il était malade. La mine grave et l’air préoccupé, ils décidèrent alors d’aller chercher un tracteur pour essayer de tirer la baleine vers la mer. Quand le tracteur fut là, ils attachèrent la queue de la baleine et quand le tracteur fut prêt à tirer, le grand-père dit à la baleine : — On va te tirer pour te ramener dans l’eau, ça devrait te gratter un peu sous le ventre mais ne t’inquiète pas on fera doucement et tout ira bien. Mais la mer était encore bien loin et la baleine bien lourde... Le tracteur tira de toutes ses forces, la baleine bougea un petit peu, le tracteur tira encore mais la baleine, s’enfonçant légèrement dans le sable, n’avançait presque pas et le tracteur finit par s’enliser lui aussi dans le sable. Il fallut renoncer. Les marins pêcheurs tinrent conseil et, après quelques réflexions, conclurent bien vite qu’avec le tracteur ils n’arriveraient à rien. Ils comprirent qu’il n’y avait rien à faire et qu’il fallait attendre la marée. Alors, il serait plus facile de tirer la baleine, portée par le flot, à l’aide d’un bateau remorqueur doté d’un puissant moteur. Il ne restait plus qu’à attendre car la prochaine marée ne serait pas là avant plusieurs heures. La baleine commençait à soupirer parce que le soleil était de plus en plus chaud, elle respirait avec difficulté et bientôt, elle commença à délirer, parlant de sa famille qui l’attendait là-bas en faisant des ronds dans les flots bleus... Le petit chaperon bleu lui parla doucement à l’oreille pour essayer de la consoler et de la rassurer en lui disant que personne ne la laisserait tomber et qu’on allait forcément trouver une solution parce que son grand-père, qui était un vrai marin pêcheur, aimait bien les baleines. La baleine l’écoutait attentivement, ne répondait rien tant elle était fatiguée, elle avait déjà bien chaud et risquait de se dessécher doucement. Alors le grand-père déclara : — Il faut l’arroser ! Et comme il était aussi marin pompier bénévole, il dit à ses compagnons : — Allons chercher la motopompe ! Et eux aussi étaient pour la plupart marins pompiers bénévoles, ils coururent tous au garage des pompiers, en ramenèrent la motopompe et la citerne, déroulèrent le tuyau et commencèrent à arroser copieusement la baleine. La fraîcheur réveilla la baleine qui ouvrit un œil et, regardant la petite fille, remua ses lèvres qui firent une espèce de sourire. Le petit chaperon bleu battit des mains et lui rendit son sourire, tous avaient senti que le sauvetage pouvait réussir. Pourtant, les marins étaient inquiets, l’eau faisait du bien à la baleine, mais la citerne serait bientôt vide et ne suffirait pas à attendre la marée. C’est alors que le grand-père, qui était un vrai marin pêcheur mais aussi marin pompier bénévole, eut l’idée des couvertures : on couvrirait la baleine et on pourrait l’arroser tout doucement, l’eau coulant lentement sur les couvertures qui, ainsi mouillées, garderaient la fraîcheur pour protéger l’animal du soleil. Aussitôt dit, aussitôt fait. Le petit chaperon bleu entraîna tous les enfants qui étaient venus sur la plage et tous les curieux qui s’étaient approchés de la petite troupe ; tous coururent chercher, qui une vieille couverture, qui une serviette de bain, qui un drap usagé et en recouvrirent vivement le corps immense de l’animal. La baleine, tout attendrie et tout émue par ce remue-ménage et tant de sollicitude, fut promptement couverte et les pompiers purent l’arroser en économisant l’eau bienfaisante. Le petit chaperon bleu encourageait tout le monde car la baleine maintenant allait beaucoup mieux. Enfin, la marée ramena les flots sur la plage, les vagues battirent à nouveau les flancs de la baleine et celle-ci fût bientôt presqu'entièrement recouverte par l’eau. Le grand-père et son équipage de vrais marins pêcheurs qui étaient aussi marins pompiers bénévoles étaient déjà sur le remorqueur avec le petit chaperon bleu. Les marins avaient attaché la queue de la baleine et le grand-père donna l’ordre de faire tourner le moteur au maximum. Le bateau vrombit et se cabra, le moteur toussa deux ou trois fois tant la tâche était rude, puis il souffla, rugit de plus belle, la corde se tendit, la manœuvre était délicate, mais le grand-père était tenace et les marins étaient expérimentés, patients et opiniâtres. Le remorqueur donnant toute sa puissance, réussit enfin à tirer la baleine et put l’emmener vers l’océan. La baleine, se sentant portée de nouveau par les vagues, avait déjà repris des forces et essayait de nager. Elle fit d’abord quelques mouvements puis commença à s’agiter. Le petit chaperon bleu, émerveillé par ce grand corps tellement plus gracieux ici que sur la côte, l’encourageait de toute sa force et agitait les bras lui faisant plein de signaux. Alors la baleine voulut lui répondre et donna sur l’eau quelques joyeux coups de queue qui firent brusquement tanguer l’embarcation. Surpris, le petit chaperon bleu, fut déséquilibré, ne put se retenir au bastingage et tomba à l’eau. Aussitôt, le grand-père plongea dans la mer au secours du petit chaperon bleu. Un matelot se précipita pour rompre d’un coup de hache le cordage qui retenait encore la baleine sans prendre le temps de défaire le nœud autour de la queue. La baleine, libérée, comprit bien vite ce qui se passait et plongea aussitôt sous le petit chaperon bleu et le grand-père pour les prendre sur son dos. Ouf ! Ils étaient sauvés. Alors, la baleine se plaça le long de la coque du navire et, avec l’aide des autres marins, tous deux purent remonter à bord du remorqueur, sains et saufs. Maintenant, tous les marins pompiers bénévoles qui étaient aussi de vrais marins pêcheurs étaient alignés sur le bâbord du navire avec le grand-père et le petit chaperon bleu, ils suivaient des yeux la baleine qui s’éloignait lentement. À quelques brasses de distance, celle-ci se retourna et fit plein de jolies roulades dans l’eau tout autour du bateau : c’était sa façon de les remercier tous. Émus et subjugués par ce merveilleux spectacle, ils lui firent tous de grands signes en guise d’adieu tandis que la baleine partait rejoindre sa famille dans le vaste océan. Si vous croisez un jour une baleine avec un joli nœud autour de la queue : ça ne peut être que la baleine du petit chaperon bleu.
Bonne journée à toutes et tous
petrus
Messages : 1653 Points : 1633 Date d'inscription : 20/05/2014 Age : 79 Localisation : Tarn & Garonne
Sujet: bonjour et bon vendredi !! Ven 25 Jan - 6:25
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Ven 25 Jan - 6:38
Bonjour a vous toutes et tous bon Vendredi et bon weekend gros bisous
Auzelles Membres
Messages : 743 Points : 747 Date d'inscription : 24/09/2017
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Sam 26 Jan - 6:08
L'éphéméride du jour...
Aujourd'hui, nous fêtons les Paule ainsi que les Mélanie la Jeune, Paola, Paula, Paulette et Pauline. Bonne fête Paulette. Demain, nous fêterons les Angèle Mérici ainsi que les Angélique.
Le 26 janvier est le 26e jour de l'année du calendrier grégorien. Il reste 339 jours avant la fin de l'année, 340 si l'année est bissextile. C'était généralement le 7e jour du mois de pluviôse dans le calendrier républicain français, officiellement dénommé jour de l'amadouvier.
à Marseille : le soleil se lève à 8h 00 le soleil se couche à 17h 41 durée d'ensoleillement : 9h 41 (+2mn)
Citation du jour : « Rire est le propre de l'homme. » François Rabelais
Dicton du jour : « Pie dans la ferme, neige à court terme. » « La Sainte-Mélanie, de la pluie en veut mie. »
Proverbe du jour : « Les affaires sont les affaires. »
Événement du jour : 1989 : Cent-soixante-trois théologiens d'Allemagne fédérale, d'Autriche, des Pays-Bas et de Suisse publient une « déclaration de Cologne » mettant en cause la façon dont le pape Jean-Paul II dirige l'Église catholique romaine. Le document critique en particulier les choix du Souverain pontife dans la nomination des évêques, son « mépris des propositions des Églises locales », et la « façon inadmissible » dont il pratique l'enseignement, notamment sur le sujet de la régulation des naissances.
L'historiette du jour : L'autre fille de Clarabt Les images sont là, comme emprisonnées dans le reflet mouvant d’une rivière : c’était il y a plusieurs années... Je quittai le Palais de justice alors que la nuit était tombée depuis un bon moment. Je marchai d’un pas rapide sous le crachin glacé parisien vers une station de taxi, habitée par une fatigue intense et le sentiment de mener une vie en complet décalage avec celle que je désirais. Je passais mes jours, parfois mes nuits à rejouer la même comédie dans des commissariats sous des lumières blafardes, ou dans des salles d’audience devant des magistrats blasés. Je tentais de gagner quelques jours de liberté pour mes clients qui s’empressaient de les gaspiller. Je rêvais d’un homme amoureux, d’enfants, de douceur, mais je fréquentais Alex et passais mes nuits à boire et à danser en boîte de nuit.
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Dans le taxi, j’appelai Alex qui me retrouva dans un bar. Passé minuit, nous échouâmes chez moi et vers quatre heures du matin, il me quittait pour rejoindre sa famille. J’allais enfin m’endormir lorsque je me souvins : le samedi précédent, ma voisine de palier avait déposé dans ma boîte aux lettres une enveloppe contenant des clefs, accompagnée d’un mot lapidaire qui disait à peu près cela : « Bonjour, devant m’absenter d’urgence pour une dizaine de jours, pourriez vous passer à mon appartement (en face du vôtre) pour arroser mes plantes ? Je vous en remercie vivement. »
Suivait une signature illisible.
J’avais été intriguée par le culot de cette fille qui n’avait même pas pris la peine de me demander mon avis, flattée aussi par la confiance qu’elle plaçait en moi en me laissant ses clefs sans me connaître.
Mes rapports avec mes voisins étaient inexistants ou peu chaleureux. En général, nous étions mal à l’aise quand nous nous croisions et je filais après un vague « bonjour ».
Cette fille-là, je n’étais même pas sûre de reconnaître son visage. Elle devait avoir une trentaine d’années, un look BCBG et me saluait avec un petit sourire pincé. Je l’avais aussi croisée en compagnie d’un type du genre jeune cadre, costume gris foncé impeccable, une caricature de gendre idéal.
S’il s’agissait bien d’elle, j’étais curieuse de voir à quoi son appartement ressemblait. En lisant son mot, j’avais donc voulu y aller mais cela m’était sorti de la tête.
Je trouvai ses clefs dans mon sac, entre mon ordinateur, mes dossiers, et ma robe d’avocat. J’enfilai des vêtements qui traînaient alentour, traversai le couloir, et posai mes pieds nus sur son « bienvenue » tout propret. J’entrebâillai sa porte et m’arrêtai net : si c’était un piège ? Après tout, j’ignorais qui était réellement cette fille. Pouvait-elle être animée d’un sentiment malveillant à mon égard ? La minuterie du couloir s’éteignit. Une angoisse irrationnelle de voir surgir des flics s’empara de moi pendant que je tâtonnais à la recherche du bouton. Je les imaginais tapis dans l’obscurité, prêts à me menotter, me traîner au dépôt de l’île de la Cité sans accepter d’entendre mes explications, puis me jeter dans une cellule avec mes propres clients, mon pire cauchemar ! La lumière l’a chassé et je pus entrer chez ma voisine.
C’était comme chez moi, mais sans désordre, ni murs jaunâtres. Son intérieur était propre, rangé, lumineux. J’effleurai le grand bureau laqué, essayai tour à tour les quatre mini fauteuils clubs rangés autour d’une table basse, visitai la cuisine séparée de la salle à manger par une porte coulissante. J’eus, pendant un instant, la vision d’une famille : la mère travaillait à son bureau, le père lisait dans le fauteuil, les enfants prenaient leur goûter.
Je revins les jours suivants, après mon travail, au prétexte de soigner les plantes. Je m’installais dans un fauteuil sans allumer et m’imprégnais de l’atmosphère avant de retourner chez moi.
Le temps s’écoulait et elle ne revenait pas. Elle était pourtant partie depuis plus de deux semaines.
Une nuit, je crus entendre du bruit dans le couloir et je me levai. J’attendis un moment devant sa porte avant de pénétrer à l’intérieur. Non, rien n’avait changé depuis mon dernier passage, pas de valise dans la chambre, la cuisine était exactement comme je l’avais laissée.
Avait-elle déménagé pour s’installer avec son fiancé ? J’aurais simplement rêvé ce mot laissé dans la boîte aux lettres. D’ailleurs, je ne le retrouvais plus. Quant aux clefs, elles avaient pu tomber devant ma porte. Ou alors, il lui était arrivé quelque chose ?
Dès le lendemain, je m’organisai pour guetter son retour en m’installant chez elle. J’appelai une collègue qui reprit mes dossiers, et je fis des courses pour plusieurs jours.
Je rangeai les provisions dans la cuisine puis m'assis à son bureau à la recherche d’informations.
Elle ne semblait pas avoir définitivement quitté cet appartement car il y avait quelques dossiers soigneusement empilés, deux dictionnaires français/anglais près de l’ordinateur et, sous le clavier, une lettre pliée en trois. Je m’en saisis, la dépliai et découvris que la fille et moi portions le même prénom.
Le courrier émanait d’un éditeur qui lui adressait un manuscrit à traduire, intitulé The Way Mirror (le miroir sans tain). Il lui demandait de préparer un premier jet pour le 24 décembre soit dans une quinzaine de jours.
Elle réalisait donc des traductions de romans. Cette découverte me fit une drôle impression. Bien que n’ayant pas connu mon père, je savais qu’il était américain et j’avais eu à cœur de maîtriser parfaitement sa langue. J’avais longuement hésité entre des études de droit et d’interprétariat.
J’allumai son ordinateur. Il réclama un mot de passe. Après plusieurs essais infructueux, je finis par composer le mien, mon prénom suivi de ma date de naissance à l’envers, et l’incroyable se produisit, j’eus accès à tous ses fichiers !
Elle était très en retard, elle n’avait traduit que cinq chapitres sur une vingtaine. Après avoir lu le manuscrit en entier, une étrange histoire d’un auteur qui m’était inconnu, je poursuivis la traduction qu’elle avait commencée. Cela m’absorbait. Les heures, les jours, les nuits passaient sans que j’en prenne conscience. Je m’interrompais pour me nourrir rapidement, me laver, dormir un peu. Je n’avais pris aucune affaire personnelle, mais ses vêtements m’allaient à la perfection.
Depuis que j’avais mis les pieds chez elle, je n’avais pas appelé Alex une seule fois et n’y avais même pas pensé.
Un beau jour, j’arrivai au bout de la traduction. Je me levai du siège, m’étirai longuement et regardai par la fenêtre. Il faisait presque nuit. De gros flocons tourbillonnaient avec légèreté. Les guirlandes lumineuses clignotaient, des chants de Noël s’échappaient de lointains haut-parleurs, et des familles se promenaient joyeusement.
La fille n’était toujours pas là. Je me demandai ce que j’étais censée faire. C’est à ce moment que la sonnerie du téléphone retentit pour la première fois. Cela me parut étrange, presque irréel de l’entendre. Je ne décrochai pas et restai pétrifiée. L’appelant mis fin à l’appel en entendant la messagerie du répondeur, laissa passer quelques minutes, puis rappela en laissant cette fois-ci un message. Il se présenta, « Sarah, c’est moi, Marc », et dit qu’elle lui avait énormément manqué pendant son « expatriation forcée ». Il resta un moment silencieux avant d’ajouter qu’il s’inquiétait de ne pas avoir eu de nouvelles de sa part. Il s’était demandé si elle voulait toujours qu’ils s’installent ensemble ? Il passerait la voir demain soir comme prévu pour en parler. De son côté, il y avait longuement réfléchi, il ne voulait plus être séparé d’elle.
Ce message me bouleversa, mon cœur battait fort et j’avais les larmes aux yeux. Je voulus rentrer chez moi, retourner à ma vie d’avant. Je cherchai mes clefs partout, elles étaient introuvables !
Je ne pus dormir et tournai en rond toute la matinée du lendemain. Finalement, je sortis faire des courses.
En préparant le dîner pour Marc, j’étais anxieuse de devoir lui apprendre que son amie avait disparue. En même temps, j’avais très envie de le voir, étrangement.
Le repas prêt, la table dressée avec une jolie nappe et deux bougies, je me suis douchée et j’ai enfilé une des jolies robes de Sarah. Je me suis installée dans un fauteuil en l’attendant tout en me rongeant les ongles férocement.
Quand Marc a enfin sonné à la porte et que nos regards se sont croisés, j’ai voulu lui expliquer mais il ne m’en a pas laissé le temps : il m’a enlacée puis tout est allé très vite, il n’a posé aucune question, n’a pas paru surpris.
Aujourd’hui, nous avons deux enfants. Il m’arrive encore de penser à l’autre fille, celle qui habitait dans l’appartement d’en face et de me sentir un peu coupable lorsque je croise, l’espace d’un instant, son expression rebelle dans le reflet d’une vitrine.
Bonne journée à toutes et tous
petrus
Messages : 1653 Points : 1633 Date d'inscription : 20/05/2014 Age : 79 Localisation : Tarn & Garonne
Sujet: bonjour et bon samedi !! Sam 26 Jan - 6:50
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Sam 26 Jan - 8:14
Bonjour a tous passer un bon Samedi , dans ma petites Camargue il fait pas chaux .
Bon weekend gros bisous
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Sam 26 Jan - 10:17
Christaline Membres
Messages : 1307 Points : 1361 Date d'inscription : 27/02/2017 Age : 56 Localisation : Limousin, 87.
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Sam 26 Jan - 10:31
Le temps est triste, gris, humide et brouillard.... Je ne sais pas vous, mais moi, j'ai hâte d'être au printemps! lol On est jamais content!!! lol Enfin, passez tous et toutes un bon week-end! Je vous fais mille
provence Admin
Messages : 5488 Points : 5599 Date d'inscription : 19/05/2014 Age : 83 Localisation : le bar sur loup 06620 region paca
Sujet: je ne suis pas bien Sam 26 Jan - 11:13
bonjour mes amies (is) je ne suis pas bien du tout je tremble et nausées remplie de douleurs ,Pierre est allé seul chez Leclerc car moi pas de force je me recouche un peu ,je pense a vous a tout a l'heure bisous
provence Admin
Messages : 5488 Points : 5599 Date d'inscription : 19/05/2014 Age : 83 Localisation : le bar sur loup 06620 region paca
Sujet: bon apres midi mi soleil Sam 26 Jan - 16:04
coucou depuis quelques jours je vois un merle noir et une merlette noire avec des tâches blanches comme la merlette que j'ai gardé 3 mois,ici a côté un étourneau ,mais il y en a beaucoup ! ho !là!là si ils arrivent tous on peux acheter une boulangerie mdr bonjour ce jous je suis bien mal fichue levée a 9 h mal partout Pierre est allé seul chez Leclerc je me suis de suite recouchée et levée vers 16h ( hs)
N’oublions pas que ce n’est pas le nombre et la longueur de ses branches, mais la profondeur et la santé de ses racines qui font la vigueur d’un arbre. » (Gustave Thibon)
« Lire un livre sous un arbre en double le plaisir. On ne sait plus si on tourne les pages ou si on feuillette l’arbre. » (Jean Chalon)
« Même pour le seul envol d’un papillon, tout le ciel est nécessaire. » (Paul Claudel)
« Les papillons ne sont que des fleurs envolées un jour de fête où la nature était pleine d’invention et de fécondité. » (Georges Sand)
« J’aime fort les jardins qui sentent le sauvage, j’aime le flot de l’eau qui gazouille au rivage. » (Pierre de Ronsard)
« Aujourd’hui j’ai acheté du pain pour vivre, et cueillis des fleurs pour avoir un raison de vivre. » (Confucius)
« Ce que je préférerais, c’est d’aimer la Terre comme l’aime la Lune et de n’effleurer sa beauté que des yeux. » (Nietzsche)
« En cette période où nous avons plus que jamais besoins les uns des autres, prenons garde à tenir nos promesses. Un « Oui » jamais tenu occasionne bien plus de dégâts que mille « non »
« Une simple parole peut faire beaucoup de bien à qui est dans la souffrance ou la difficulté. Les mots ont un pouvoir réconfortant et salvateur. Ils peuvent êtes les pansements de l’âme. »
« Tout n’est qu’une question de point de vue. Aussi lorsqu’il pleut, nous avons le choix entre nous lamenter sur le mauvais temps, ou nous féliciter de ce que la nature soit irriguée. »
« Oublions notre orgueil mal placé, la peur de déranger ou celle de nous dévaloriser aux yeux d’autrui. Parfois il faut avoir l’humilité et le courage de demander de l’aide à ceux qui savent entendre. »
« Les chinois ont coutume de dire que sourire trois fois par jour rend inutile tout médicament. Essayons
« Le calcul, la mesquinerie, le manque de générosité, l’avarice isolent. Si l’on veut vivre entouré d’amour ; d’amitié et de bienveillance, il faut savoir donner. Il n’y a pas d’autres manières de recevoir et d’espérer être heureux.
* gigi *
Messages : 555 Points : 571 Date d'inscription : 04/01/2019
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Sam 26 Jan - 19:02
bonne soirée a tous
pas bien du tout bisou
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Sam 26 Jan - 20:26
Bonsoir à tous Ce matin verglas et là bien couvert Ce matin ménage, lessive Cet après-midi on a regardé les gilets jaunes, j'ai fait mon repassage pendant ce temps Bonne soirée à tous
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Sam 26 Jan - 21:23
Coucou à vous tous, c'est le weekend, profitez-en pour relaxer Moi je pense que je vais prendre ça tranquillement aujourd'hui et il y a toujours un paquet de trucs à faire !
Je vous envoie des ondes positives pour passer une bonne journée
Gros
* gigi *
Messages : 555 Points : 571 Date d'inscription : 04/01/2019
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Dim 27 Jan - 0:02
reposez vous
courage a ceux qui en a besoin
c'est pas la forme pour moi jamais tranquille
petrus
Messages : 1653 Points : 1633 Date d'inscription : 20/05/2014 Age : 79 Localisation : Tarn & Garonne
Sujet: bonjour et bon dimanche !! Dim 27 Jan - 5:53
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Dim 27 Jan - 8:12
Bonne journée a toutes et tous pour ce Dimanche , je vais aller chez des amis gros bisous a mes amis (e)
Auzelles Membres
Messages : 743 Points : 747 Date d'inscription : 24/09/2017
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Dim 27 Jan - 10:07
L'éphéméride du jour...
Aujourd'hui, nous fêtons les Angèle Mérici ainsi que les Angélique. Prénoms fêtés autrefois : Babylas et Julien. Demain, nous fêterons les Thomas d'Aquin.
Le 27 janvier est le 27e jour de l'année du calendrier grégorien. Il reste 338 jours avant la fin de l'année, 339 si l'année est bissextile. C'était généralement le 8e jour du mois de pluviôse dans le calendrier républicain français, officiellement dénommé jour du bois joli.
à Marseille : le soleil se lève à 7h 59 le soleil se couche à 17h 43 durée d'ensoleillement : 9h 43 (+2mn
Citation du jour : « Mourir pour une cause ne fait pas que cette cause soit juste. » Henry Millon de Montherlant
Dicton du jour : « Saint-Julien brise la glace, s'il ne la brise, il l'embrasse. » « Neige de Saint-Babylas, bien souvent on s'en lasse. »
Proverbe du jour : « Les murs ont des oreilles. »
Événement du jour : 1648 : Création de l'Académie royale de peinture à Paris 1926 : Première démonstration de la télévision devant la Royal Institution de Londres 1945 : Les troupes soviétiques libèrent les 5.200 prisonniers qui se trouvent encore au camp de concentration de Auschwitz-Birkenau, en Pologne. On estime que plus d'un million et demi de personnes, dont 90 % de Juifs, y ont péri pendant la Seconde guerre mondiale. Le 18 janvier, à l'approche de l'Armée rouge, les Nazis avaient fait évacuer environ 58.000 prisonniers pour les engager dans une marche forcée vers des camps en Allemagne.
L'historiette du jour : Le voyage de noces de madame Himbert de Fabrice Bessard Duparc — Voilà ! Tu y es, dit-il, soulevant péniblement Simone dans l'étroite allée du wagon. Le train roulait encore mais Albert était impatient de descendre sur le quai, trop pressé d'en finir avec ça. Son putain d'Océan ! Toute sa petite vie, elle avait voulu voir cette immensité toute bleue que lui trouvait inutile. Toute cette eau qui ne servait à rien ! Mais comme depuis peu elle ne voyait plus, il lui raconterait les mouettes rieuses, les bateaux et les embruns. Il trouverait les mots qu'il faut pour qu'elle imagine, de là où elle est. Toute sa petite vie, elle avait rêvé de poser ses pieds nus sur le sable, mais comme depuis peu elle ne marchait plus, il la porterait jusqu'au rivage. Il trouverait bien le pas pour qu'elle imagine, de là où elle est. Toute sa petite vie, elle s'était demandée à quoi pouvait bien ressembler la chanson du vent dans les haubans mais comme, depuis peu, elle n'entendait plus, il sifflerait pour qu'elle imagine....
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— La voilà, ta mer ! bougonna-t-il, la déposant avec soulagement comme un gros paquet tout en haut de la dune. Le souffle court, il s'assit au milieu des oyats, seuls conquérants des sables, se débarrassa d'une besace qu'il portait en bandoulière et la posa à ses pieds. — T'es contente ! Tu l'as, ton bon dieu d'Océan ! lança-t-il d'un hochement de tête vers le large.
Les coudes sur les genoux, il posa la tête dans le creux de ses mains et ferma les yeux. Toutes ces années passées près d'elle, le jour comme la nuit, si loin l'un de l'autre. Elle, derrière son comptoir, lui, derrière son étal. À chacun son territoire. La boucherie, c'était tout leur univers. Lui désossait, coupait, tranchait. Elle encaissait, souriait et remerciait. Tant d'amabilité pour les autres mais, pour lui, presque rien ; elle lui offrait juste le strict nécessaire telle la bise matinale, parfois même un bref relent d'amour en fin de semaine, les rares fois qu'elle se lovait contre lui comme pour s'excuser de tous ses vilains mots. Elle consentait à lui donner la dose qu'il fallait pour qu'il ne la détestât pas totalement.
« C'est ma boucherie », comme elle disait. « C'est mon commerce, mon héritage » lui répétait-elle constamment, comme si elle avait reçu une vie toute prête à l'emploi, déjà toute tracée, écrite et signée au bas d'un feuillet chez le notaire. Une boutique en plein cœur du village, transmise de père en fils puis de père en fille comme avaient été transmises sa laideur et sa cupidité. Et lui dans tout ça ? Il n'était qu'une pièce rapportée au magot qu'elle amassait dans l'armoire de famille, dans le sucrier en porcelaine ou encore sous le matelas, matelas qu'elle soulevait toutes les semaines pour vérifier que le compte y était. Elle ne voyait en son mari que le bon garçon quelque peu imbécile mais courageux. C'était là l'essentiel.
— Et il est où, mon voyage de noces ? lui demandait-elle à tout bout de champs. Albert ne voyait dans cette question que le reproche incessant d'une épouse blessante qu'il haïssait un peu plus à chaque réprimande. Et aux remarques bien affûtées qu'elle lui lançait, il répondait par des coups de hachoirs tranchants sur le billot. — Tous les maris offrent un voyage de noces à leur femme, insistait-elle. De toute façon, tu ne m'as jamais rien offert car tu n'as rien et sans moi, tu ne serais qu'un découpeur de cochons, un tueur des abattoirs.
Les seuls pays qu'elle avait parcourus étaient scotchés sur le frigidaire, de lointaines et inaccessibles contrées qu'elle revisitait parfois en faisant la vaisselle, des territoires qu'elle ne foulerait jamais et qui arrivaient chaque été par la poste avec au dos l'immuable « petite pensée pour tata Simone » que ses petits-neveux s'appliquaient à écrire sous peine d'être privés de glaces au chocolat. Elle rêvait de côtes sauvages alors qu'Albert comptait ses cotes de porc.
À force, il fallut bien qu'il cède, qu'il range ses couteaux, qu'il accroche le tablier et qu'il mette l'écriteau sur la vitrine... Fermé pour congés. Les clients n'en revinrent pas. Ils passaient et repassaient, ne pouvant y croire. Mais quand ils aperçurent le mari de la bouchère revenir avec deux grandes valises flambant neuves, tous comprirent qu'il se passait un événement inhabituel : la bouchère fermait bien pour quelques jours. Alors, on discuta à demi-mot d'une maladie rare ; on chuchota une probable opération à Paris. On s'émut même, propageant la nouvelle dans la rue commerçante, imaginant le pire pour Madame Simone, car Madame Simone était des plus aimable et des plus souriante. Quant à son mari, il devait être l'homme le plus démuni au monde face au drame qui avait touché de plein fouet la patronne tant appréciée.
Nul n'entendit, au petit matin, le pas pressé d'Albert dans l'escalier de la cave ; nul ne l'entendit maudire le poids des valises. Nul ne le vit se diriger vers la gare et nul ne le vit monter dans le wagon déserté à cette heure. À peine le contrôleur qui poinçonna son billet eut-il quelque intérêt pour lui, juste un coup d’œil furtif sur les deux bagages posés à ses pieds. Le trajet serait long. Aussi, il avait pris soin de partir aux aurores afin que Simone puisse arriver le plus tôt possible et profiter ainsi, de là où elle était, du bord de mer.
Assis en haut de la dune, il parlait ainsi face au vent, face à l'horizon vide, face au désert de sable, seul au monde avec Simone, muette à présent. Simone qu'il n'osait plus regarder, toute boudinée qu'elle était au milieu de tant d'espace, la tête ailleurs, les yeux secs et révulsés, les membres désorganisés.
— T'es contente, tu l'as ton voyage de noces, c'est pas faute de me l'avoir reproché. Ne t'inquiète pas, je vais te raconter comment c'est et je vais t'emporter voir l'eau, ma Simone, mais avant... Il ouvrit la besace et en sortit, enroulée dans du papier journal, une flûte à champagne, celle des grandes occasions, celle qui clinque, celle des amoureux avec les bulles qui remontent le long des parois et éclatent en feux d'artifice, celle des naissances, des baptêmes et des mariages. — Tu m'excuseras, ma Simone, mais j'en ai qu'un de verre comme celui-là parce que, comme t'es là, tu peux plus boire... Il avait le sourire des hommes apaisés, de ceux qui n'entendent plus geindre. Il sortit alors deux bouteilles enveloppées dans un drap humide avec, sur chacune d'elles, une grosse étiquette rouge et des fioritures tout autour, des bouteilles pour les amoureux, les naissances, les baptêmes et les mariages. — Tu vois... Celles là, je les ai gardées pour toi, ma Simone, pour ton voyage de noces, celui que tu as tant voulu. Il avait le sourire des hommes heureux, de ceux qui, sous la tonnelle du bistrot, voient passer les femmes des autres.
Il en cala une contre sa jambe, garda l'autre dans ses mains, enleva le fer qui maintenait le bouchon, puis laissa monter celui-ci lentement jusqu'à ce que, sous la pression du liquide, il soit propulsé d'un coup sec vers les nuages qui s'amoncelaient juste au-dessus. Quiconque serait passé non loin de là aurait senti dans l'air comme une célébration, une victoire fêtée dans un moment d'absolue liberté. Quiconque aurait flâné sur la plage aurait entendu le rire balourd d'un homme égaré dans la tourmente.
Le verre tombé au sol, Albert buvait à présent à pleines gorgées le vin pétillant rempli d'étoiles. Il s'abreuvait comme s'abreuvent les bêtes dans les auges, assoiffé et primitif. Le boucher se désaltérait ; le boucher s'alcoolisait, jetait de-ci de-là des éclats de rire aussi tranchants que le couperet pour mieux éclater en sanglots. Il déboucha la seconde bouteille et la brandit dans le soir naissant.
— Ma Simone ! Ma moitié ! ou plutôt mes moitiés ! Il riait de plus belle. — Ah! J'ai perdu la tête... Mais toi aussi, ma Simone, toi aussi tu l'as perdue ! Il s'étouffait presque, la gorge pleine de vin. — J'en ai débité des bestiaux, mais des comme toi... ah ça non... jamais ! Il gueulait de joie comme couinent de douleur les cochons éventrés. Il tenta de se lever mais une fois debout, chancela , trébucha puis tomba, roulant jusqu'au bas de la dune.
Quand deux gendarmes qui faisaient leur ronde aperçurent une forme inerte sur la plage, ils accoururent et trouvèrent Albert profondément endormi. Levant la tête, l'un deux aperçut deux énormes valises tout en haut de la butte. Ils la gravirent. Elles semblaient neuves et bien remplies ces valises ! Les sangles avaient été tendues avec une poigne de fer et ils durent s'y mettre à deux pour en venir à bout. Alors, lorsque enfin ils ouvrirent les bagages, l'un des gendarmes tomba à la renverse et l'autre recula, s'agenouilla et vomit. Madame Himbert, d'une façon très inhabituelle, avait eu, comme toute épouse adorée, son voyage de noces....
Bonne journée à toutes et tous
provence Admin
Messages : 5488 Points : 5599 Date d'inscription : 19/05/2014 Age : 83 Localisation : le bar sur loup 06620 region paca
Sujet: bonjour ensoleillé mais vent et fine pluie Dim 27 Jan - 11:20
bonjour ensoleillé ,ciel bleu mais fine pluie,ce matin bien mal aux cervicales ,Pierre m'a passer la pommade voltarene
« Il est bon d’avoir à soi quelque chose pour le donner. »
(Paul Claudel) L’Otage
« Le bonheur d’avoir ou d’obtenir n’existe pas, seul celui de donner compte. »
(Henry Drummond)
« Une des qualités fondamentales pour vivre à deux c’est la générosité ».
(Marc Levy) Et si c’était vrai...
« La générosité, c'est toujours le sacrifice de soi ; il en est l'essence. »
(Henry de Montherlant) Le Maître de Santiago
« La vraie générosité consiste à faire plaisir sans espérance de revanche. »
(Chevalier de Méré) Maximes, sentences et réflexions morales et politiques
« C'est souvent l'amitié qui fait naître et qui nourrit et entretient les plus beaux sentiments de générosité dont le cœur humain est capable. »
(Jean Boccace)
« La vraie générosité est celle que personne ne peut comprendre. Dès que la bonté rentre dans le domaine de l’admirable, elle n’est plus de la bonté. »
(Amélie Nothomb) Les Catilinaires
La jeunesse des vieux. Recueil : La Grive des Vignes (1895)
Ô jeunes hommes ! notre joie, Vous ne la connaissez point, De voir, comme un bouton rougeoie, Le printemps qui point.
Quand le soleil, tout jeune, dore Les toits hier pluvieux, Une aube de jeunesse encore Rit au cœur des vieux.
Il ranime, par la fenêtre Que l'on se hâte d'ouvrir, Du frisson de ce qui va naître Ce qui va mourir ;
Lui, par qui tant de fleurs écloses Enchanteront les pourpris, Il évoque d'anciennes roses À nos fronts flétris,
Et, quand l'or de sa gloire abonde, Aux miroirs que nous fuyons Nous fait la chevelure blonde Avec ses rayons.
C'est pour nous qu'il chasse les brumes ! En l'hiver blanc de glaçons Vous mêlez aux toux de nos rhumes Des bruits de chansons ;
Qu'il vente ou qu'il neige, n'importe ! Sans trêve, en vos jeunes cœurs, Triomphe l'ardeur douce et forte Des juillets vainqueurs ;
Vous connaissez, lèvres ignées, Les baisers jamais finis, Même quand les fleurs sont fanées Et vides les nids.
À ceux que l'hiver ensommeille Il faut l'avril de retour Pour qu'en eux s'ouvre, fleur vermeille, L'amour de l'amour.
Mais, alors, la douceur est telle D'être si rare, on la sent Si divine d'être mortelle Presque en renaissant,
Que notre âme illusionnée Ne voudrait pas changer pour Votre été de toute l'année Nos printemps d'un jour !
Catulle Mendès
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Dim 27 Jan - 12:16
bonjour a tous retour de la pluie chez nous repos pour moi aujourd'hui bon dimanche a tous bisous
Christaline Membres
Messages : 1307 Points : 1361 Date d'inscription : 27/02/2017 Age : 56 Localisation : Limousin, 87.
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Dim 27 Jan - 12:42
Comment allez vous les ami(e)s? Chez nous le temps c'est, pluie et vent... Grrr... Demain reprise du boulot... Je vous souhaite de passer malgré tout un... Je vous fais mille bisous à tous et toutes!
Opaline Membres
Messages : 1232 Points : 1234 Date d'inscription : 28/05/2014 Age : 78 Localisation : Bouches-du-Rhône
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Dim 27 Jan - 17:09
Bonjour les amis Jr suis un peu bousculée depuis deux ou trois jours mais je pense que ça va s'arranger dès demain Bonne fin de journée
* gigi *
Messages : 555 Points : 571 Date d'inscription : 04/01/2019
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Lun 28 Jan - 0:04
bonne journée
journée chargée pour moi
petrus
Messages : 1653 Points : 1633 Date d'inscription : 20/05/2014 Age : 79 Localisation : Tarn & Garonne
Sujet: bonjour et bon lundi !! Lun 28 Jan - 6:15
Auzelles Membres
Messages : 743 Points : 747 Date d'inscription : 24/09/2017
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Lun 28 Jan - 6:45
L'éphéméride du jour :
Aujourd'hui, nous fêtons les Thomas d'Aquin. Prénoms fêtés autrefois : Sulpice. Demain, nous fêterons les Gildas ainsi que les Gweltaz.
Le 28 janvier est le 28e jour de l'année du calendrier grégorien. Il reste 337 jours avant la fin de l'année, 338 si l'année est bissextile. C'était généralement le 9e jour du mois de pluviôse dans le calendrier républicain français, officiellement dénommé jour du peuplier.
à Marseille : le soleil se lève à 7h 58 le soleil se couche à 17h 44 durée d'ensoleillement : 9h 45 (+2mn)
Citation du jour : « Ne remettez pas au lendemain ce que vous pouvez faire le jour même. » Benjamin Franklin
Dicton du jour : « S'il gèle à la Saint-Sulpice, le printemps sera propice. » « Saint-Charlemagne, février en armes. »
Proverbe du jour : « Ne charge pas tes épaules d'un fardeau qui excède tes forces. »
Événement du jour : 1887 : Début de la construction de la Tour Eiffel. 1985 : Dans le studio d'A&M à Hollywood, 45 chanteurs américains se réunissent pour enregistrer une chanson au profit des populations africaines décimées par la famine. Michael Jackson et Lionel Ritchie composent les paroles de "We are the world". L'album sera vendu à plus de 7 millions d'exemplaires. 1986 : Une minute et demie après son lancement, la navette spatiale Challenger explose, envoyant dans la mort les 7 astronautes à bord, dont une femme. Des millions d'Américains ont été témoins, soit à Cap Canaveral, soit devant leur téléviseur, de la plus grande catastrophe de l'ère spatiale. Beaucoup d'écoliers étaient venus saluer le premier vol spatial d'une enseignante, Christa McAuliffe, âgée de 37 ans. L'un des principaux objectifs de la mission, qui devait durer 6 jours, était l'observation de la comète de Halley.
L'historiette du jour : Joli- de Isabelle Lambin Enfant, je pensais que la Nature avait une âme et que si nous l’aimions, elle nous aimerait en retour. Dès que je le pouvais, je passais mon temps libre dehors. En ce mercredi matin, je sautai de mon lit à la première heure, descendis boire un bol de chocolat chaud, enfilai mes vêtements et des baskets, pris quelques tranches de pain ainsi qu’un livre, avant de courir jusqu’au fond du jardin retrouver ma cabane. Elle était nichée dans un vieux chêne. J’y accédais par quelques tasseaux de bois fixés sur le tronc. Ma maison dans les arbres se résumait au strict minimum. Le sol était constitué de quelques planches, les murs de vent et le toit de branches feuillues ou nues, selon les saisons. De là-haut, je me sentais chez moi, plus proche de celle que j’aimais par-dessus tout, la Nature. Je la sentais vivre, respirer, frémir et c’était grisant. Cependant, malgré la beauté des couleurs de l’automne, je n’aimais pas cette saison. Elle m’emplissait de nostalgie et j’avais la douloureuse sensation de m’éteindre au même rythme que la Nature. Heureusement, ce mauvais cap était passé. L’hiver touchait à sa fin et le printemps serait bientôt de retour.
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J’émiettai le pain sur le sol de ma demeure puis je m’assis sur une vieille couverture et me mis à rêver entre ciel et terre. Dans ce petit univers, je pouvais m’épancher, raconter mes petits bonheurs, mais également laver mes plaies lorsque mon cœur se mettait à pleurer.
C’était l’heure du rendez-vous, celui attendu par les oiseaux du quartier. Moineaux, grives, mésanges, merles et rouges-gorges voletaient avant de venir se poser à quelques brassées de moi pour picorer le pain que j’avais déposé à leur intention. J’aimais les observer. Les plus gros faisaient fuir les plus petits, mais ceux-ci finissaient souvent par revenir. Un rouge-gorge attirait tout particulièrement mon attention. Il était plus têtu et moins farouche que les autres oiseaux. Il ne se laissait pas effrayer par les merles et les grives pourtant deux fois plus gros que lui. Lorsque l’un d’entre eux cherchait à l’impressionner, il poussait des cris en battant des ailes et en courant vers l’importun, ce qui ne manquait pas d’étonner l’agresseur. Je riais de son audace en silence. Je m’entichai rapidement de lui et finis par le surnommer Joli-Cœur, en référence à l’un des personnages du roman Sans famille d’Hector Malot. J’aurais aimé m’approcher de lui, tendre la main et le caresser, mais je n’en faisais rien, craignant que le moindre geste de ma part le fasse fuir. Alors, chaque fois que je me rendais là-haut, je déposais les miettes de pain un peu plus près de moi. Semaine après semaine, les oiseaux s’approchaient sensiblement. Je retins mon souffle lorsqu’un jour Joli-Cœur passa tout proche de moi. Il m’observa en penchant la tête. — Joli-Cœur... Joli-Cœur... lui dis-je dans un murmure. L’oiseau, sans doute étonné, pencha la tête de l’autre côté avant de retourner à son repas. Le rouge-gorge, pas plus effrayé que cela, m’avait observée de ses grands yeux noirs et j’étais aux anges.
Le lendemain, une fois l’école et mes devoirs terminés, je retrouvai ma cabane. Je sortis d’une poche un morceau de pain, l’émiettai dans ma main que je tendis devant moi. Les douleurs musculaires finirent par arriver et je fus contrainte de renoncer, déçue. À ma visite suivante, je m’assis en tailleur et déposai du pain sur l’un de mes genoux. Les oiseaux arrivaient, se posaient sur les planches à la recherche de leur pitance et, ne trouvant rien, repartaient. Je restais à l’affût, espérant voir bientôt surgir mon rouge-gorge. Il finit par faire son apparition, sautilla un peu partout puis se tourna vers moi, poussa un piaillement en me regardant puis s’envola. Je soupirai. Il fallait se rende à l’évidence, un oiseau ne s’apprivoisait pas aussi facilement qu’un chien ou un chat. Je m’enroulai dans la couverture et finis par m’endormir. Ce furent des picotements et des petits coups portés sur le côté de mon crâne qui me réveillèrent. Interdite, je ne savais comment réagir. Une chose bougeait dans ma chevelure. Je réprimai un frisson. Devais-je rester immobile ou au contraire hurler en m’ébrouant ? C’est alors que je sentis que l’on tirait sur mes cheveux avec insistance. Je poussai un cri. Joli-Cœur s’envola de ma tête avec quelques-uns de mes cheveux dans le bec. Quel drôle d’oiseau ! Que lui prenait-il ?
La question trotta dans ma tête des heures durant. — Arrête de rêvasser et finis ton assiette, m’ordonna maman durant le repas du soir. Je l’entendis à peine, trop accaparée par mes pensées. La réponse à mon interrogation me réveilla en pleine nuit. Nous étions au printemps ! Joli-Cœur était en train de bâtir un nid et il se servait de mes cheveux pour rendre sa bâtisse plus confortable. Le lendemain, il plut tellement que je ne pus retourner à la cabane. Je restais une bonne partie de la soirée à tourner en rond en observant le ciel désespérément gris. Le jour suivant, le soleil était de retour. Une fois la classe terminée, je rentrais à la maison au pas de course, avalais rapidement mon goûter et attaquais mes devoirs. Je courrais ensuite jusqu’au chêne, un petit sac sur le dos. Je grimpais les quelques échelons. Je me précipitai sur la couverture, ouvris le sac, en sortis du pain que j’éparpillai sur le plancher. Je plongeai à nouveau la main dans le sac pour en sortir une feuille de cahier soigneusement pliée. Je l’ouvris doucement. À l’intérieur trônaient les cheveux de toute la famille. Je les avais soigneusement récoltés sur les brosses et les peignes des uns et des autres. Je les pris délicatement et les posai à mes côtés avant de les chevaucher d’une petite pierre. Les oiseaux ne tardèrent pas à arriver. Joli-Cœur était de la partie. J’espérai qu’il allait remarquer les cheveux, mais il était bien trop occupé à se battre avec un moineau pour s’en préoccuper.
La nourriture finit par être entièrement engloutie et je me retrouvai à nouveau seule. Je pris mon livre et m’allongeai, roulai et glissai le sac à dos sous ma tête et me plongeai dans ma lecture. Et soudain, je le vis. Joli-Cœur voletait au-dessus de moi, descendait et remontait, hésitant. Le rouge-gorge finit par se décider et se posa dans mes cheveux. Je n’osais plus bouger. La même scène que la fois précédente était en train de se jouer : Joli-Cœur m’arrachait des cheveux. L’opération me tira quelques larmes, mais je ne bronchai pas. Cet oiseau n’était vraiment pas commun. Même si j’étais amusée par son comportement, je n’avais pas envie de me faire arracher les cheveux mèche après mèche. Il fallait que je trouve une solution au problème.
Lors de ma visite suivante, je m’étais coiffée de mon bonnet. J’y déposai une poignée composée de mes seuls cheveux – peut-être que le rouge-gorge n’aimait que les miens – et, assise en tailleur, je patientai. Comme à leur habitude, les oiseaux du coin vinrent se ravitailler puis reprirent la voie des airs. Je n’avais pas vu mon Joli-Cœur parmi eux, mais j’espérais qu’il allait venir. Ma patience fut bientôt récompensée. L'oiseau arriva et vint se poser directement sur mon bonnet. Je le sentis faire quelques pas puis picoter la laine avant de repartir, le bec chargé de cheveux bruns. Je le suivis du regard, me demandant où se trouvait son nid. Je perdis de vue l’oiseau au détour d’un buisson. Quelques instants plus tard, il était de retour et il renouvela l’opération.
Un rituel se mit rapidement en place : dès que le temps le permettait, j’étais dans le chêne et Joli-Cœur venait y faire ses provisions de nourriture et de cheveux. Puis vint le moment où il se détourna de ces derniers. Son nid devait être fin prêt à accueillir ses futurs oisillons. Les jours qui suivirent, je ne le vis que très peu. Il devait passer le plus clair de son temps à couver ses œufs. Joli-Cœur allait sûrement être bientôt maman. Je souris à cette idée.
J’allais moins souvent dans le jardin. Après mes devoirs, je me plongeais dans la lecture de l’encyclopédie Tout l’Univers. Je passais outre la présentation rebutante des gros volumes rouges, tellement j’étais motivée par l’envie d’en savoir plus sur les rouges-gorges. Je lus tout ce que je pus trouver sur ces oiseaux. J’appris ainsi qu’ils étaient peu farouches et prêts à se battre à mort pour leur territoire, car il en allait de leur survie. Je découvris également qu’ils mangeaient des vers, des escargots, des baies et qu’ils étaient friands de matières grasses. Un autre élément intéressant retint mon attention : la durée d’incubation était de treize à quatorze jours. Un calcul rapide me permit de déterminer que les oisillons viendraient certainement au monde d’ici neuf ou dix jours. Cela me laissait le temps de leur préparer une réserve de nourriture. Deux jours avant l’éclosion des œufs, munie d’un bocal en verre dans lequel j’avais placé des feuilles de laitue et quelques épluchures de carottes, j’arpentai le jardin à la recherche de nourriture. En cette saison humide, je dénichai assez vite une dizaine d’escargots. Je fermai le couvercle dans lequel papa avait fait quelques trous et plaçai le garde-manger improvisé à l’ombre de la haie de cyprès.
Joli-Cœur vint me rendre visite une semaine plus tard que ce que j’avais prévu. Je l’avais attendu durant tout ce temps, inquiète de ne pas le voir réapparaître. À peine avais-je renversé les escargots sur le plancher que le rouge-gorge se saisit de l’un d’entre eux et s’éloigna vers le même buisson que la fois précédente. Nous formions une bonne équipe : je débarrassais le jardin des escargots et Joli-Cœur pouvait nourrir ses petits sans trop d’efforts. À peine trois semaines plus tard, l’oiseau vint me présenter sa petite famille composée de quatre jeunes rouges-gorges. Joli-Cœur pencha la tête de droite et de gauche comme il aimait le faire puis d’un battement d’ailes vint se poser sur ma jambe. J’ouvris la main lentement. L’oiseau l’étudia et, chose incroyable, sauta dedans, griffa ma paume puis se coucha. Mon cœur tambourinait fort dans ma poitrine. J’approchais lentement ma seconde main et caressais du bout des doigts le plumage de l’oiseau. Il dut aimer, car il me chantonna une douce mélodie. L’instant fut fugace mais magique. Joli-Cœur se redressa et, après m’avoir jeté un dernier coup d’œil, reprit son envol suivi de sa progéniture. Ce fut la dernière fois que je le vis.
Enfant, je pensais que la Nature avait une âme et que si nous l’aimions elle nous aimerait en retour. Adulte, je le pense encore.