Messages : 743 Points : 747 Date d'inscription : 24/09/2017
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Mar 23 Avr - 7:13
L'éphéméride du jour...
Aujourd'hui, nous fêtons les Georges ainsi que les Fortunat, Georgette, Georgine et Youri. Demain, nous fêterons les Fidèle de Sigmaringen. Ce ne sera pas ma fête demain, je ne suis pas Fidèle
Le 23 avril est le 113e jour de l'année (114e en cas d'année bissextile) du calendrier grégorien. Il reste 252 jours avant la fin de l'année. C'était généralement le 4e jour du mois de floréal dans le calendrier républicain français, officiellement dénommé jour de l'aubépine.
à Marseille : le soleil se lève à 6h 44 le soleil se couche à 20h 30 durée d'ensoleillement : 13h 46 (+3mn
Célébration du jour : • Journée mondiale du livre et du droit d'auteur
Citation du jour : « La vraie noblesse s'acquiert en vivant, et non pas en naissant. » Guillaume Bouchet
Dicton du jour : « Quand il pleut le jour de la Saint-Georges, sur cent cerises on en a quatorze. »
Proverbe du jour : « Celui qui fatigue ses yeux chez le voisin est aveugle en sa maison. »
Événement du jour : 1996 : La créatrice de l'inoubliable Mary Poppins, Pamela Lyndon, s'éteint à l'âge de 96 ans. C'est en 1934 que paraissait l'histoire de cette préceptrice londonienne douée de pouvoirs magiques. La romancière ne prisait guère la version filmée de son œuvre réalisée par Walt Disney.
L'historiette du jour : Le monde de la viande de GrognardAttirant Losheim revînt au monde de la viande. Il évoluait de nouveau au sein de sa chambre. Chambre aux dimensions d'un petit container de transport... Mais au moins il avait la chance de posséder un canapé qui faisait office de canapé, et un lit qui faisait office de lit... Il s'était endormi avec son casque de réalité alternée sur le visage, la nuit dernière. Il retira le lourd attirail de sa tête. À chaque fois qu'il sortait d'une longue période dans la réalité alternée, il devait se réadapter à ces étranges textures qu'avaient les objets réels.
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Les toilettes se trouvaient dans un renfoncement, juste après la porte d'entrée. Il passa devant un tas de linge, plié et carré, vacillant sur le bureau. À une place centrale, trônait le fauteuil de cuir sur lequel il était assis quand il jouait. Et au bout de l'appartement, une unique et large fenêtre aux bords arrondis, semblable à un hublot de sous-marin, qui occupait la moitié du mur extérieur. Seule source de lumière naturelle. Il tira la chasse d'eau. Son corps n'existait plus que pour manger, pisser, et dormir.
Dans l'autre monde, la plus infime partie d'un objet, quand on s'y penchait de plus près pour regarder, semblait fourmiller d'une richesse de détails, d'une complexité bien supérieure à leurs équivalents du monde de la viande. Telle fût sa première impression, quand il s'y était essayé, hier soir. En comparaison, son environnement lui paraissait maintenant étrangement fade et dépourvu de reliefs...
La veille, attendant sa livraison, il avait finalement senti un bourdonnement sourd monter le long de ses oreilles. Au bout d'un certains temps, la seule excitation qu'il vous restait dans la vie est celle de l'attente d'un colis que vous avez commandé. Son esprit accueillit donc ce vrombissement comme la promesse du renouvellement tant attendu. Il avait ouvert la fenêtre. Une petite machine tourbillonnante, blanche et rouge vif, décrivait des arcs dans l'embrasure de celle-ci. Un grand carton fixé à ses serres. Il détacha le colis. Le drone repartit. En sifflotant, avec la satisfaction du travail accompli. Fébrilement, en ouvrant le colis, il dévoila un nouveau casque de réalité alternée. Une édition qu'il avait obtenu avant tout le monde. Avec ce casque, son dispositif de RA, déjà considérablement évolué, n'aurait pas à rougir de ceux de dernière génération. Oscillant entre le sphérique et le triangulaire, le casque devenait plus imposant vers l'arrière du crâne. À mi-chemin entre ceux qu'on voit dans les salons de coiffure et un scaphandre. On aurait dit un gros scarabée, à porter sur sa tête. Une plaque transparente laissait voir un luxuriant amas de boyaux électroniques, d'enchevêtrements de câbles et connectiques. Des LED faisaient qu'une lueur bleutée en émanait constamment, essentiellement utile pour qu'il soit visible la nuit. Certains dispositifs de réalité alternative avaient l'ordinateur intégré au casque. Ce qui en faisait, comme celui-ci, des objets à la taille nettement plus conséquente, pour les plus perfectionnés d'entre eux. Des volets se fermaient devant ses yeux, obstruant la visière transparente, et on passait en un claquement de volet du monde de la viande à l'espace numérique. Il avait le goût de personnaliser ses possessions. Il baptisa d'un autocollant le nouveau casque. Une pin-up, comme de celles qui ornaient l'avant des avions de guerre. Il se leva pour aller manger un coup, traversa sa chambre, ouvrit le frigo. Son régime était surtout composé de yaourts. Et de pâtes alimentaires aux saveurs artificielles. On faisait ses courses sur le supermarché en ligne, qui s'imposait comme la plateforme de consommation principale. Le vrai supermarché avait été un temps le dernier bastion de vie sociale, vestige des forums grecs anciens, où on pouvait encore au moins escompter croiser un autre être humain. Les gens ne sortaient plus. Ils n'en avaient plus besoin. Il y avait les Youtubeurs. Ces faux amis sur les écrans. On avait pas besoin de prétendre être de bonne humeur avec eux. Ils ne nous voyaient pas. C'était moins fatiguant. Il ne mangeait plus vraiment pour le plaisir de manger. Sa nourriture ne servait que comme un carburant nécessaire à le maintenir en vie, pour qu'il puisse continuer de jouer aux simulations virtuelles. Et seule la sortie d'une nouvelle simulation chaque mois lui donnait la motivation pour continuer.
Le monde de la viande, c'était le nom du vrai monde. À travers la fenêtre, des centaines de grattes-ciels semblables au sien. Monolithiques. Percés de fenêtres rondes comme la sienne. L'appartement s'agençait de façon à envahir le moins possible l'espace vital de l'habitant. Fourni de nombreux rangements et alcôves, qui occupaient au maximum l'intérieur des murs et du faux plafond pour y placer l'électroménager, les vêtements. Et aussi car selon la norme, l'architecte bâtissait ces complexes de logements sociaux en s'inspirant d'un mouvement qui, dans une société de masse, ne se cachait même plus de vouloir ranger la population humaine dans des clapiers compactes et d'égales superficies. D'un minimalisme volontaire. Créés par une imprimante. Amoncellement de boîtes superposées et interchangeables. C'est sûrement à ça que devaient ressembler les quartiers de l'équipage d'une navette spatiale japonaise, se disait-il. Mais il n'avait jamais vu l'intérieur d'une navette spatiale japonaise.
Il se saisit de la notice, notant l'odeur de papier fraîchement imprimé du manuel. Il sauta les pages jusqu'à la catégorie qui l'intéressait : Les sens. La nouvelle étape qui permettrait une immersion totale dans toutes ces simulations. On savait depuis longtemps reproduire la vision, et le son. Restaient les odeurs, le goût, et le toucher. Qui pendant longtemps, demeuraient le facteur manquant pour une immersion à cent pour cent. Le manuel stipulait :
« Des stimuli neuromusculaires non-dangereux provoquent des sensations artificielles. Capables de faire ressentir l'impression d'espace, de grandeur, de profondeur, de vide. De chaud, de froid. Une étreinte, un coup, un baiser. »
On aurait pu se passer de tout récepteur sensoriel sur nos avatars. Mais des gens se baladant sans yeux ou nez auraient traumatisé les usagers. On les gardait pour préserver l'illusion, mais on accédait dorénavant à la totalité du spectre des sensations via le duo Hypothalamus et le Thalamus. « Ressentir un vent frais, rendre compte du crachin de l'écume contre la peau. Mais aussi des odeurs telles l'herbe tondue sous la pluie, l'essence. Le goût du curry épicé, du yaourt au miel, ou encore saveurs fictives comme Fraises bleues givrées. Maintenant qu'on arrivait enfin à falsifier les sensations, la dernière barrière dont il restait à s'affranchir pour aller vers une incarnation totale avait été explosée.
Quelques minutes plus tard, il faisait son jogging au cœur du Parc naturel de Yosemite, en Californie. Une grande vallée verdoyante, surmontée par un collier de rocs, et il sentait vraiment le vent siffler contre sa peau. S'il vous est déjà arrivé de vous réveiller car vous aviez crû ressentir un coup ou une chute dans un rêve, comme si vous l'aviez vécu en vrai, c'est à ça que ressemblaient les sensations perçues lors d'une simulation, un écho très convainquant, puis amplifié de façon à ce qu'on ne distingue plus les sensations réelles des fictives. Très vite, il trouva une cabane, au bord d'un lac et y entra pour se reposer et profiter du panorama. À travers les récepteurs de son casque, il perçut des signaux se traduisant en senteurs de bois, de tabac, et de café noir. L'illusion opérait à merveille. Il aimait ce parc. Puisque la réalité alternée vous permettait de transposer votre environnement en un autre bien plus vaste, on ne nécessitait plus de grandes maisons, ou de jardins où se promener pour combler notre manque des grands espaces... De toute manière bien peu de monde osait encore s'aventurer dehors, dans le grand monde sauvage. En ce moment même, en dessous de son siège, dans son appartement, gisait un tapis roulant, comme ceux qu'on utilisait dans les salles de gym. Si ce n'est que celui-ci présentait une forme circulaire. Il pouvait donc courir, se diriger dans n'importe quel sens, et changer d'axe. S'en servant pour les simulations qui nécessitaient du mouvement de sa part. Même s'il pouvait aussi se déplacer in-simulation sans quitter son siège, certains jeux étaient spécialement conçus pour rendre la musculation et les exercices physiques ludiques. On aurait pu s'inquiéter pour sa santé, lui qui ne sortait jamais, qui affichait une pâleur extrême. Et pourtant, son style de vie uniquement sédentaire, tout au long de son existence, avait fait de lui ce qu'il était : un être relativement épargné. À force de courir sur ce tapis roulant toute la journée. Que ce soit dans des jeux d'action ou de réelles simulations sportives, il s'assurait d'un physique mince, taillé, mésomorphe. D'une taille régulière. Il s'occupait très bien de lui, seul. Le garçon devait avoir un peu moins de la trentaine, à tout casser.
Il pensa au véritable parc du Yosemite, là-bas, à plusieurs milliers de kilomètres. Il n'y avait plus beaucoup de montagnes dans le monde. Tellement de sommets avaient été rasés, pour à la place, construire des réseaux de serveurs souterrains. On capturait le monde pour utilisation ultérieure. Déplacement physique inexistant, tour du monde en un instant. À côté, chaque déplacement d'un point A à un point B dans la réalité lui semblait pénible, mentalement parlant. On pouvait se promener dans des parcs naturels, et ainsi profiter pleinement de toute la beauté du paysage pour soi, et parce qu'avec la surpopulation, la simulation s'imposait comme l'unique solution pour se partager la planète sans se marcher dessus. C'était sûrement mieux ainsi... Autrement le vrai monde et ses plages seraient jonchés par les déchets, et les conduits d'évacuation des eaux usées longeraient les littoraux. À l'inverse le numérisé restait au naturel, constamment ensoleillé, et sa mer comme son ciel affichaient toujours un bleu profond. Dans un million d'années, les pyramides de Gizeh ou Stonehenge seraient encore visibles, disait-on. Tandis que tout le reste sera parti. Mais les monuments célèbres et les étendues sauvages. Les plus hauts sommets et les plus beaux lieux. Tous cela ne servait guère plus à personne. Tout juste bons à apparaître dans les simulations. Culture de la carte postale. Culture du rien. À ce moment là, autant vivre une vie qu'il se donnerait à soi-même plutôt que celle qu'il subissait. Il aurait voulu partir, il le voulait toujours. Peut-être dans une cabane, comme celle du Yosemite. Il cultiverait sa nourriture lui-même. Oui, ce serait bien... Le seul objectif qu'avait jamais eu Losheim était de s'oublier. Mais il n'y avait plus nul part où aller. C'était un calvaire pour certains, aux débuts des simulations, de ne pas pouvoir s'abandonner dans un univers totalement fidèle à la réalité. Ils étaient nés trop tôt, ou trop tard pour découvrir le vrai monde. Mais Losheim avait eu de la chance, son désir de s'exiler pouvait encore s'exercer, mais plus que dans seul endroit : dans ce casque sur sa tête. L'état de rêve, accessible à tous, et à tout moment de la journée. Le seul qui valait encore la peine d'être vécu...
Bonne journée à toutes et tous
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Mar 23 Avr - 8:42
Bonjour a vous toutes et tous bon Mardi Gros Bisous et bonne journée
( Ben voila de pâques , passée nous somme sous la pluie pour la journée )
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Mar 23 Avr - 9:11
bonjour a tous et bon mardi bisous
* gigi *
Messages : 566 Points : 582 Date d'inscription : 04/01/2019
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Mer 24 Avr - 0:03
a tous
pour vous
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Mer 24 Avr - 6:28
Auzelles Membres
Messages : 743 Points : 747 Date d'inscription : 24/09/2017
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Mer 24 Avr - 6:54
L'éphéméride du jour...
Aujourd'hui, nous fêtons les Fidèle de Sigmaringen. Demain, nous fêterons les Marc l'Évangéliste.
Le 24 avril est le 114e jour de l'année du calendrier grégorien, le 115e en cas d'année bissextile. Il reste 251 jours avant la fin de l'année. C'était généralement le 5e jour du mois de floréal dans le calendrier républicain français, officiellement dénommé jour du rossignol.
à Marseille : le soleil se lève à 6h 42 le soleil se couche à 20h 31 durée d'ensoleillement : 13h 48 (+3mn
Citation du jour : « La vraie richesse de la vie, c'est l'affection ; sa vraie pauvreté, c'est l'égoïsme. » André Vinet Dicton du jour : « Au mois d'avril plante l'oignon comme un fil, au mois de mai regarde si tu veux, il sera gros comme un pieu. »
Proverbe du jour : « Comme on fait son lit, on se couche. »
Événement du jour : 1986 : La duchesse de Windsor, qui a vécu une extraordinaire histoire d'amour aux côtés de celui qui a été le roi Edouard VIII d'Angleterre, meurt à Paris à l'âge de 89 ans. C'est le 11 décembre 1936 qu'Edouard VIII annonçait son abdication, après 10 mois et 21 jours de règne, en déclarant qu'il n'était pas en mesure d'assumer le lourd fardeau de ses responsabilités sans le soutien et l'aide de la femme qu'il aimait.
L'historiette du jour : San Cristobal de Nini Le bus s’arrêta au bord de la panaméricaine. La porte s’ouvrit, d’abord péniblement puis brutalement, crachant une jeune femme, son enfant endormi dans les bras. Personne d’autre ne descendit. Le car s’ébranla laissant la jeune femme un peu hébétée, comme abrutie de fatigue devant la longue montée qui menait au village. La nuit allait tomber, très rapidement comme à l’habitude sous ces latitudes. La montée paraissait insurmontable, mais elle n’avait plus un sou en poche, même pas le quart de dollar qui leur aurait permis d’emprunter la camionnette qui parfois ramassait les habitants de San Cristobal pour les remonter chez eux. Avant, elle n’aimait pas se faire secouer avec les autres sur la plateforme arrière, elle préférait monter à pied, mais aujourd’hui elle n’avait plus le courage. Le voyage depuis la France l’avait épuisée. Elle ne se sentait pas non plus de porter son petit garçon. Elle le réveilla et le posa sur ses deux pieds.
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— Ça y est maman, dit l’enfant de sa petite voix claire, on est chez Mamita Rosa. Elle lui pressa doucement la main en signe d’assentiment. Le geste se voulait rassurant. — Mais il n’y a rien ici, on n’est nulle part ! L’émotion faisait légèrement trembler la voix de l’enfant habitué à la ville et à son animation. — Papito et Mamita habitent en haut sur le plateau, près de la rivière où tu pourras te laver pendant que je m’occuperai du linge. Tu sais bien, je te l’ai déjà raconté. La rivière où jouait papa quand il était petit. Dans son imagination d’enfant, se laver à la rivière était le summum de la liberté. D’abord, on ne se laverait pas tous les jours et on pourrait éclabousser tant qu’on voudrait. C’était pas comme ça dans l’appartement à Paris ! Il parait même qu’on se laverait avec les cousins. Il en rêvait de ses cousins, lui qui était toujours tout seul chez lui pendant que sa maman travaillait. Il en rêvait de cette grande pièce où on dormait tous ensemble. Pas de lit à faire ! Pas de chambre à ranger ! Quand il y réfléchissait un peu plus, il se demandait quand même comment on pouvait s’organiser.
Pendant qu’il était plongé dans ses réflexions, ils avaient commencé à gravir la côte, à petits pas, en économisant leur souffle à cause de la fatigue et de l’altitude. — Elle sait qu’on arrive Mamita ? — Tu sais bien que non, le courrier marche très mal, elle n’aurait pas eu le temps de recevoir ma lettre. La nuit les enveloppait complètement maintenant. — Et elle sait que papa est en prison...à cause de nous...parce qu’on est allé se plaindre à la police ? Les treize points de suture sur son crâne étaient là pour rappeler à la jeune femme qu’elle avait eu raison, mais les paroles de son fils réveillèrent sa culpabilité. Elle avait longtemps hésité à porter plainte, un peu parce qu’elle avait honte et surtout parce qu’elle avait peur de lui, de son mari. Elle avait peur qu'on lui dise qu'elle l'avait bien cherché. Qu'elle l'avait bien cherché en épousant un étranger. C'est ce que lui avait dit sa mère un jour qu'elle était allée se réfugier chez elle. Il avait fallu faire front, surtout pour le petit. Elle avait porté plainte le jour où il avait levé la main sur l'enfant, violemment, pour une broutille.
Ils approchaient d’une maison, la première du village. C’est là que tout le monde s’arrêtait le dimanche, au retour de la messe pour manger la « fritada », des morceaux de cochon grillé, dégoulinant de graisse. Ils se suçaient les doigts avec volupté. Elle avait été heureuse, jeune mariée, avec son beau musicien latino.
Elle l’avait rencontré à la MJC de son quartier. Lui jouait du « chalango » une sorte de minuscule guitare faite dans une carapace de tatou. Elle, elle était venue écouter le concert un peu par hasard, avec une amie. Il y avait tellement peu de monde que les musiciens et les spectateurs avaient fini leur soirée ensemble, au bistrot. Coup de foudre. Elle n’avait pas réfléchi et ils s’étaient mis ensemble tout de suite. D’habitude elle était plus méfiante avec les hommes. Faut dire qu’entre son père et son beau-père elle avait été à bonne école. Oswaldo avait séduit tout son entourage: ses copains, sa mère, ses sœurs. Tout le monde le trouvait fascinant, tellement différent. Leur vie à cette époque n’était pas facile, du moins matériellement car ils ne trouvaient que des petits boulots et ils économisaient durement. Pour faire un voyage en Amérique du Sud. Mais elle était tellement riche d’autres choses que ça lui était indifférent. C’est de ça qu’ils rêvaient : faire un voyage en Equateur, au pays d'Oswaldo, après leur mariage. Elle était touchée par son côté traditionnel, par son envie de se marier avec elle, de construire quelque chose de solide. Ça lui allait bien, elle dont la famille était si bancale. Elle pensait qu’il avait besoin d’être aimé, d’être rassuré. Elle voulait tellement découvrir son pays, sa famille, sa mère, Mamita comme il l'appelait, ses coutumes. Elle les aimait déjà, de toute son âme. Il n’en parlait pas beaucoup d’ailleurs, pas assez à son goût. Quand elle posait des questions, il y répondait du bout des lèvres, trop pudique probablement, à cause de la pauvreté peut-être. Il disait souvent « Tu verras quand on y sera, si tu sais tout, tu n’auras plus rien à découvrir » — Elle le sait ou pas alors ? Reprit la petite voix insistante, la sortant de sa rêverie. — Oui, elle le sait, c’est Tonton Nelson qui lui a dit . — Et elle nous aime encore quand même ? Les deux billes noires des yeux de son fils étaient rivées sur elle. Il ne savait même pas à quel point il ressemblait à sa grand-mère. Il ne l’avait jamais vue, même pas en photo. C’est elle qui lui racontait ses grands-parents, le village, le soir, avant de se coucher. Il disait « Je veux pas une histoire du livre, je veux une histoire du village, une histoire de Mamita qui t’a ouvert ses bras et son cœur...
Ils se marièrent dès qu’ils eurent l’argent. Le voyage fut un enchantement. Elle se rappelait exactement cette première montée au village. Il lui avait présenté les maisons, les familles, une à une, exactement comme elle le faisait pour son fils, mais c’était de jour, sous un soleil radieux et les gens sortaient pour la saluer. Une européenne, à San Cristobal, dans un village indigène, un événement !
La maison des parents d'Oswaldo était très simple, une seule pièce au sol en terre battue, mais propre et bien tenue. Le père avait monté les murs tout seul en adobes, le soir après le travail. Elle avait été un peu surprise par Mamita, à peine plus grande qu’une enfant de douze ans, avec tellement d’amour dans le regard. Elle s’était très bien adaptée à la vie du village, allant jusqu'à adopter le costume traditionnel que lui avait brodé la voisine, véritable reconnaissance de son acceptation dans le monde indien. Son seul faux pas avait été le jour du bain, à la rivière. Toutes les femmes s’étaient rassemblées pour y aller ensemble, comme une grande fête. Elle s’en faisait une joie d’ailleurs car, jusqu'à présent, elle ne s’était lavée que par petits bouts, parcimonieusement et elle rêvait d’un bon bain dans une eau courante. Elle n’aurait jamais soupçonné que les femmes, même entre elles se lavaient avec leur costume. Elle les avait choquées en se mettant en maillot de bain, elle l'avait vu dans leurs yeux, et s’était vite rhabillée. Mais les langues allèrent bon train. C’est en rentrant à la maison ce soir-là qu'Oswaldo avait commencé à la frapper. Il connaissait la nouvelle et il était furieux. « Ce sont les putains qui se lavent nues ». Il la laissa seule, allongée sur le sol, inerte. C’est Mamita Rosa, qui l’aida à revenir à elle en lui caressant le visage avec des petits gestes tendres. Elle murmurait des mots inintelligibles en Quechua en la cajolant comme une enfant. Oswaldo ne rentra que plusieurs jours plus tard et personne ne parla de l’histoire, elle était comme effacée. Mais la jeune femme se méfiait. Elle parlait beaucoup avec ses belles-sœurs qui vivaient sous le même toit. Elles étaient même assez complices, se racontant beaucoup de secrets. Il faut dire que les toiles tendues entre les lits de chaque couple le soir ne laissaient pas grande place à l’intimité et que tout bruit était commenté le lendemain avec des petits rires de connivence, mais de la correction qu’elle avait subie, rien. Oswaldo passait sa journée dehors avec ses copains et rentrait de plus en plus tard dans la nuit, de plus en plus saoul. Elle ne l’attendait même plus. Une nuit, il la réveilla en la frappant, réveillant en même temps toute la maisonnée. Cette fois on prit son parti à elle et Oswaldo fut chassé de la maison jusqu'à ce qu’il ait fini de cuver son vin. Cette fois encore la famille la consola, prit son parti. Mamita Rosa, en pleurant, lui avoua qu’elle avait choisi le plus mauvais de ses fils, qu’il avait toujours été mauvais, qu’elle ne l’avait pas élevé comme ça. Il avait été corrigé aussi souvent que nécessaire mais rien n’y avait fait. C’était le désespoir de sa vie et elle n’y pouvait rien, sauf aimer sa belle-fille de tout son cœur. La date du retour approchait. D’un côté, elle avait hâte de rentrer car elle pensait naïvement qu’une fois en France tout rentrerait dans l’ordre. De l’autre, elle était triste car elle savait qu’elle ne reverrait plus l’attachante petite bonne femme avant très longtemps. Dans l’avion, elle fut malade comme un chien. Oswaldo ne montra aucune compassion, faisant comme si elle n’existait pas, agacé même, allant jusqu'à draguer l’hôtesse sous ses yeux. Elle réalisa que leur histoire d'amour n'était peut être pour lui qu'une histoire de passeport, de papiers en règle. Elle commença à se demander s’il ne fallait pas envisager un divorce ou au moins une séparation. Trop tard. Quelques jours plus tard elle sut qu'elle était enceinte et voulait un père pour son enfant.
Ils arrivaient en haut de la côte. — Tu vois, là, c’est le champ de maïs de Papito, et là, c’est l’abri des cochons, on ira demain quand il fera jour. Il y aura peut-être des bébés. Derrière la maison, il y a de la canne à sucre. Quand les enfants ont été particulièrement sages, Papito sort sa grande machette et va couper une canne. Il taille des morceaux et les leur donne pour sucer. L’enfant connaît bien l’histoire, il l’a entendue cent fois, mais cette fois, ça va être pour de vrai. On aperçoit la maison, pas loin. Elle est exactement comme il l’avait imaginée. Il a un peu peur de la rencontre et essaye de retarder le moment. — Tu vas leur dire que tu as été très malade cet hiver, que tu es allée à l’hôpital et que je suis allé au foyer parce qu’il n’y avait personne pour me garder. Tu vas leur dire que tu t’étais mis un foulard sur la tête, bleu foncé, comme celui de Mamita. » Oui, mais elle ne leur dirait pas qu'on ne lui avait laissé aucun espoir.
Ils étaient juste devant la porte quand elle s'ouvrit. — Entre ma fille, entre, je vous attendais.
Bonne journée à toutes et tous
Opaline Membres
Messages : 1232 Points : 1234 Date d'inscription : 28/05/2014 Age : 78 Localisation : Bouches-du-Rhône
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Mer 24 Avr - 7:44
Bonjour tout le monde Il pleut encore ce matin, il faut voir le bon côté des choses : je n'aurai pas à m'occuper de l'arrosage
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Mer 24 Avr - 8:16
Bonne journée a toutes et tous pour ce mercredi , ( nous somme sous la pluie pour la journée )
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Mer 24 Avr - 9:46
bonjour tout le monde vous etes en forme cet apres midi rendez vous chez l'orl pour une visite de contrôle je vous souhaite une bonne journée a tous bisous
provence Admin
Messages : 5506 Points : 5619 Date d'inscription : 19/05/2014 Age : 83 Localisation : le bar sur loup 06620 region paca
Sujet: bonjoue ensoleillé et chaud Mer 24 Avr - 12:01
bonjour cette semaine rien ne va je suis de plus en plus fatiguée ,la nuit je réflechie et il me semble que je suis dans un monde méchant ,inhumain et vil je crois que je vais fermer ce forum et certains autres qui ne m'apporte que douleurs et tristesse,je ne ressents plus mes amies (is) je dis a Pierre que je voudrais être dans un trou avec de la terre dessus !!!!!
Les dictons du 24 avril : Si trente et un jour avril avait, personne ne s'en plaindrait. À la saint Gaston, trie la semence, enlève le bourgeon
.
T’aimer
Sans t’envahir
Te multiplier
Sans te perdre
Te dire
Sans me trahir
Te garder
Sans te posséder
Et être ainsi moi-même
Au plus secret de toi
La tendresse de Jacques SALOMÉ
« C’est par la tendresse de l’autre que je peux grandir, être et me développer en sécurité.
« La tendresse d’une écoute c’est de permettre à l’autre non seulement de se dire, mais aussi de s’entendre. »
JACQUES SALOME
« La tendresse dans la communication c’est quand je peux faire le choix entre 3 possibles : »
1) Recevoir le dit de l’autre sans m’en emparer, le juger, sans vouloir le remplacer par mon propre discourt pour en faire un partage ouvert.
2) Amplifier, agrandir le dit de l’autre pour en faire un partage créatif
3) Me différencier du dit de l’autre, sans le rejeter le disqualifier ou le dénigrer.
« La tendresse c’est l’écoute de la différence
« La tendresse passera par l’intensité et la qualité de l’attention offerte au moment le plus inattendu dans la gratuité d’un instant. »
« Si je souffre du comportement de l’autre, si je me persécute à cause des sentiments différents qu’il a, c’est à moi de faire quelque chose sur moi et pour moi.
« Renoncer à accuser l’autre à le rendre responsable de nos malheurs, accepter que ce que je j’éprouve c’est moi qui l’éprouve est une des choses les plus éprouvantes que nous puissions faire.
« L’autre est fondamentalement différent de moi, ce qui veut dire qu’il ressent, éprouve, vit sur d’autres références d’autres registres que les miens, c’est pour cela que dans un échange propre le témoignage du vécu, de l’émotion de l’expression des sentiments ne devrait pas être discuté contester au disqualifier. La tendresse usera d’un pouvoir positif, celui de confirmer l’autre, de le confirmer justement dans sa vie, son ressenti. »
« La tendresse vit au présent, elle n’est pas garantie de l’avenir, elle ne promet rien elle se donne.
* gigi *
Messages : 566 Points : 582 Date d'inscription : 04/01/2019
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Mer 24 Avr - 20:06
courage ma provence je suis la gros bisou
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Jeu 25 Avr - 5:16
* gigi *
Messages : 566 Points : 582 Date d'inscription : 04/01/2019
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Jeu 25 Avr - 8:06
courage a ceux qui en on besoin
Opaline Membres
Messages : 1232 Points : 1234 Date d'inscription : 28/05/2014 Age : 78 Localisation : Bouches-du-Rhône
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Jeu 25 Avr - 8:10
Après ces jours de pluie et de vent, il y a du soleil. Mais...je me demande si ça va durer, je vois des nuages inquiétants
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Jeu 25 Avr - 9:00
bonjour a tous eh oui la pluie est de retour tout a l'heure je vais chercher mon petit fils a l'école greve de cantine bonne journée a tous bisous
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Jeu 25 Avr - 9:10
Bonne journée a toutes et tous aujourd’hui jeudi , Gros bisous le weekend approche nous somme sous la pluie pour la journée et la nuit sa a grêlée
provence Admin
Messages : 5506 Points : 5619 Date d'inscription : 19/05/2014 Age : 83 Localisation : le bar sur loup 06620 region paca
Sujet: bonjour pluvieux Jeu 25 Avr - 12:07
Les mots qui réconfortent
Chacun de nous vit des moments difficiles, des situations délicates, où nos proches et nos amis peuvent nous apporter aide, soutien et réconfort.
Comment aider? La meilleure solution est d'être à l'écoute, patiemment, calmement. Parce que, règle générale, quand on se retrouve en mauvaise position, on a besoin d'en parler, de vider son trop plein de peine ou de colère. En lui prêtant une oreille attentive, vous ouvrez la porte aux confidences. Le fait de pouvoir verbaliser, mettre des mots sur sa douleur, sera une aide précieuse et apportera un réconfort.
Demander et recevoir de l’aide Non seulement il est difficile de trouver les mots, les gestes, les attitudes qui pourraient aider l'autre, mais il est parfois pénible de demander et d’accepter de l’aide. Il ne s’agit pas tant de vaincre la difficulté que d'exprimer ses besoins dans ces moments pénibles.
Quelles sont les limites à respecter ? Toute la question est justement de savoir comment se mettre à l’écoute, de respecter l'autre en dosant nos paroles, pour ne pas ajouter à son malaise, en lui faisant sentir notre disposition à lui venir en aide.
Une pensée de circonstance Je n’ai pas les mots pour que tu te sentes mieux mais j’ai des bras pour te consoler. J’ai des oreilles pour écouter tout ce dont tu veux parler et j’ai le cœur impatient de te voir sourire à nouveau.
La vie que j'ai choisie
J’aurais pu devenir riche si j’avais choisi l'argent plutôt que mes amitiés. J’aurais pu être célèbre si j’avais cherché la renommée au lieu de passer mon temps à m'amuser. Et me voici, au bout de ma vie, jetant un coup d’œil derrière moi pour dresser le bilan des jours et des années dont j'ai pu profiter.
Je n’ai pas vraiment de fortune à léguer. Et je n’ai rien fait qui soit susceptible de m’assurer une place dans le livre Guinness. Mais j’ai adoré le ciel et ses grands espaces bleus; j’ai vécu avec la nature; j’ai dédaigné l’argent pour partager des plaisirs comme ceux-là.
J’ai donné mon temps aux enfants près de moi. Et je n’échangerais pas les heures heureuses passées avec eux pour tout l’argent que j’aurais pu faire.
J’ai choisi d’être aimée par quelques personnes, et je ne me suis jamais sentie seule. Je referais les mêmes choix si la chance m’était donnée de tout recommencer.
J’ai vécu avec mes amis et j’ai partagé leurs joies, connu leurs peines et leurs déceptions; j’ai fait une belle récolte avec le jardin de ma vie, même si certains croient que j’ai gaspillé mon temps.
J’ai bien profité des belles choses autour de moi, et je crois avoir ainsi rempli ma vie de mon mieux. Je ne regrette pas la fortune que j’aurais pu posséder et je me réjouis de tout ce que la vie a mis sur mon chemin.
* gigi *
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Sujet: Re: bonjour ensoleillé Ven 26 Avr - 0:07
journée chargée pour moi
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Ven 26 Avr - 5:15
Auzelles Membres
Messages : 743 Points : 747 Date d'inscription : 24/09/2017
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Ven 26 Avr - 7:23
L'éphéméride du jour...
Aujourd'hui, nous fêtons les Alida ainsi que les Alda et Clet. Demain, nous fêterons les Zita.
Le 26 avril est le 116e jour de l’année du calendrier grégorien, le 117e en cas d’année bissextile. Il reste 249 jours avant la fin de l’année. C’était généralement le 7e jour du mois de floréal dans le calendrier républicain français, officiellement dénommé jour du muguet.
à Marseille : le soleil se lève à 6h 39 le soleil se couche à 20h 33 durée d'ensoleillement : 13h 54 (+3mn
Citation du jour : « Tous le secret des armes ne consiste qu'en deux choses, à donner et à ne point recevoir. » Molière
Dicton du jour : « Avril et mai sont la clé de l'année. » « Avril fait la fleur, Mai en a l'honneur. »
Proverbe du jour : « Il faut avoir beaucoup étudié pour savoir peu. »
Événement du jour : 1986 : Une explosion se produit dans la centrale électrique nucléaire de Tchernobyl, dans la région de Kiev en Ukraine, endommageant un des réacteurs atomiques et déversant dans l'air des radiations d'une force équivalente à 200 bombes d'Hiroshima. Ce n'est que lorsque la Suède détecte un taux anormal de radioactivité dans l'atmosphère, deux jours plus tard, que l'agence Tass donnera des détails de la tragédie ; officiellement, l'accident nucléaire a tué 31 personnes. La centrale de Tchernobyl a été mise en service en 1977. Le nombre de réacteurs a été porté depuis à 4 de 1000 mégawatts chacun, ce qui a permis en 1985 d'y produire quelque 28 milliards de kilowatts / heure.
L'historiette du jour : San Cristobal de Nini Le bus s’arrêta au bord de la panaméricaine. La porte s’ouvrit, d’abord péniblement puis brutalement, crachant une jeune femme, son enfant endormi dans les bras. Personne d’autre ne descendit. Le car s’ébranla laissant la jeune femme un peu hébétée, comme abrutie de fatigue devant la longue montée qui menait au village. La nuit allait tomber, très rapidement comme à l’habitude sous ces latitudes. La montée paraissait insurmontable, mais elle n’avait plus un sou en poche, même pas le quart de dollar qui leur aurait permis d’emprunter la camionnette qui parfois ramassait les habitants de San Cristobal pour les remonter chez eux. Avant, elle n’aimait pas se faire secouer avec les autres sur la plateforme arrière, elle préférait monter à pied, mais aujourd’hui elle n’avait plus le courage. Le voyage depuis la France l’avait épuisée. Elle ne se sentait pas non plus de porter son petit garçon. Elle le réveilla et le posa sur ses deux pieds.
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— Ça y est maman, dit l’enfant de sa petite voix claire, on est chez Mamita Rosa. Elle lui pressa doucement la main en signe d’assentiment. Le geste se voulait rassurant. — Mais il n’y a rien ici, on n’est nulle part ! L’émotion faisait légèrement trembler la voix de l’enfant habitué à la ville et à son animation. — Papito et Mamita habitent en haut sur le plateau, près de la rivière où tu pourras te laver pendant que je m’occuperai du linge. Tu sais bien, je te l’ai déjà raconté. La rivière où jouait papa quand il était petit. Dans son imagination d’enfant, se laver à la rivière était le summum de la liberté. D’abord, on ne se laverait pas tous les jours et on pourrait éclabousser tant qu’on voudrait. C’était pas comme ça dans l’appartement à Paris ! Il parait même qu’on se laverait avec les cousins. Il en rêvait de ses cousins, lui qui était toujours tout seul chez lui pendant que sa maman travaillait. Il en rêvait de cette grande pièce où on dormait tous ensemble. Pas de lit à faire ! Pas de chambre à ranger ! Quand il y réfléchissait un peu plus, il se demandait quand même comment on pouvait s’organiser.
Pendant qu’il était plongé dans ses réflexions, ils avaient commencé à gravir la côte, à petits pas, en économisant leur souffle à cause de la fatigue et de l’altitude. — Elle sait qu’on arrive Mamita ? — Tu sais bien que non, le courrier marche très mal, elle n’aurait pas eu le temps de recevoir ma lettre. La nuit les enveloppait complètement maintenant. — Et elle sait que papa est en prison...à cause de nous...parce qu’on est allé se plaindre à la police ? Les treize points de suture sur son crâne étaient là pour rappeler à la jeune femme qu’elle avait eu raison, mais les paroles de son fils réveillèrent sa culpabilité. Elle avait longtemps hésité à porter plainte, un peu parce qu’elle avait honte et surtout parce qu’elle avait peur de lui, de son mari. Elle avait peur qu'on lui dise qu'elle l'avait bien cherché. Qu'elle l'avait bien cherché en épousant un étranger. C'est ce que lui avait dit sa mère un jour qu'elle était allée se réfugier chez elle. Il avait fallu faire front, surtout pour le petit. Elle avait porté plainte le jour où il avait levé la main sur l'enfant, violemment, pour une broutille.
Ils approchaient d’une maison, la première du village. C’est là que tout le monde s’arrêtait le dimanche, au retour de la messe pour manger la « fritada », des morceaux de cochon grillé, dégoulinant de graisse. Ils se suçaient les doigts avec volupté. Elle avait été heureuse, jeune mariée, avec son beau musicien latino.
Elle l’avait rencontré à la MJC de son quartier. Lui jouait du « chalango » une sorte de minuscule guitare faite dans une carapace de tatou. Elle, elle était venue écouter le concert un peu par hasard, avec une amie. Il y avait tellement peu de monde que les musiciens et les spectateurs avaient fini leur soirée ensemble, au bistrot. Coup de foudre. Elle n’avait pas réfléchi et ils s’étaient mis ensemble tout de suite. D’habitude elle était plus méfiante avec les hommes. Faut dire qu’entre son père et son beau-père elle avait été à bonne école. Oswaldo avait séduit tout son entourage: ses copains, sa mère, ses sœurs. Tout le monde le trouvait fascinant, tellement différent. Leur vie à cette époque n’était pas facile, du moins matériellement car ils ne trouvaient que des petits boulots et ils économisaient durement. Pour faire un voyage en Amérique du Sud. Mais elle était tellement riche d’autres choses que ça lui était indifférent. C’est de ça qu’ils rêvaient : faire un voyage en Equateur, au pays d'Oswaldo, après leur mariage. Elle était touchée par son côté traditionnel, par son envie de se marier avec elle, de construire quelque chose de solide. Ça lui allait bien, elle dont la famille était si bancale. Elle pensait qu’il avait besoin d’être aimé, d’être rassuré. Elle voulait tellement découvrir son pays, sa famille, sa mère, Mamita comme il l'appelait, ses coutumes. Elle les aimait déjà, de toute son âme. Il n’en parlait pas beaucoup d’ailleurs, pas assez à son goût. Quand elle posait des questions, il y répondait du bout des lèvres, trop pudique probablement, à cause de la pauvreté peut-être. Il disait souvent « Tu verras quand on y sera, si tu sais tout, tu n’auras plus rien à découvrir » — Elle le sait ou pas alors ? Reprit la petite voix insistante, la sortant de sa rêverie. — Oui, elle le sait, c’est Tonton Nelson qui lui a dit . — Et elle nous aime encore quand même ? Les deux billes noires des yeux de son fils étaient rivées sur elle. Il ne savait même pas à quel point il ressemblait à sa grand-mère. Il ne l’avait jamais vue, même pas en photo. C’est elle qui lui racontait ses grands-parents, le village, le soir, avant de se coucher. Il disait « Je veux pas une histoire du livre, je veux une histoire du village, une histoire de Mamita qui t’a ouvert ses bras et son cœur...
Ils se marièrent dès qu’ils eurent l’argent. Le voyage fut un enchantement. Elle se rappelait exactement cette première montée au village. Il lui avait présenté les maisons, les familles, une à une, exactement comme elle le faisait pour son fils, mais c’était de jour, sous un soleil radieux et les gens sortaient pour la saluer. Une européenne, à San Cristobal, dans un village indigène, un événement !
La maison des parents d'Oswaldo était très simple, une seule pièce au sol en terre battue, mais propre et bien tenue. Le père avait monté les murs tout seul en adobes, le soir après le travail. Elle avait été un peu surprise par Mamita, à peine plus grande qu’une enfant de douze ans, avec tellement d’amour dans le regard. Elle s’était très bien adaptée à la vie du village, allant jusqu'à adopter le costume traditionnel que lui avait brodé la voisine, véritable reconnaissance de son acceptation dans le monde indien. Son seul faux pas avait été le jour du bain, à la rivière. Toutes les femmes s’étaient rassemblées pour y aller ensemble, comme une grande fête. Elle s’en faisait une joie d’ailleurs car, jusqu'à présent, elle ne s’était lavée que par petits bouts, parcimonieusement et elle rêvait d’un bon bain dans une eau courante. Elle n’aurait jamais soupçonné que les femmes, même entre elles se lavaient avec leur costume. Elle les avait choquées en se mettant en maillot de bain, elle l'avait vu dans leurs yeux, et s’était vite rhabillée. Mais les langues allèrent bon train. C’est en rentrant à la maison ce soir-là qu'Oswaldo avait commencé à la frapper. Il connaissait la nouvelle et il était furieux. « Ce sont les putains qui se lavent nues ». Il la laissa seule, allongée sur le sol, inerte. C’est Mamita Rosa, qui l’aida à revenir à elle en lui caressant le visage avec des petits gestes tendres. Elle murmurait des mots inintelligibles en Quechua en la cajolant comme une enfant. Oswaldo ne rentra que plusieurs jours plus tard et personne ne parla de l’histoire, elle était comme effacée. Mais la jeune femme se méfiait. Elle parlait beaucoup avec ses belles-sœurs qui vivaient sous le même toit. Elles étaient même assez complices, se racontant beaucoup de secrets. Il faut dire que les toiles tendues entre les lits de chaque couple le soir ne laissaient pas grande place à l’intimité et que tout bruit était commenté le lendemain avec des petits rires de connivence, mais de la correction qu’elle avait subie, rien. Oswaldo passait sa journée dehors avec ses copains et rentrait de plus en plus tard dans la nuit, de plus en plus saoul. Elle ne l’attendait même plus. Une nuit, il la réveilla en la frappant, réveillant en même temps toute la maisonnée. Cette fois on prit son parti à elle et Oswaldo fut chassé de la maison jusqu'à ce qu’il ait fini de cuver son vin. Cette fois encore la famille la consola, prit son parti. Mamita Rosa, en pleurant, lui avoua qu’elle avait choisi le plus mauvais de ses fils, qu’il avait toujours été mauvais, qu’elle ne l’avait pas élevé comme ça. Il avait été corrigé aussi souvent que nécessaire mais rien n’y avait fait. C’était le désespoir de sa vie et elle n’y pouvait rien, sauf aimer sa belle-fille de tout son cœur. La date du retour approchait. D’un côté, elle avait hâte de rentrer car elle pensait naïvement qu’une fois en France tout rentrerait dans l’ordre. De l’autre, elle était triste car elle savait qu’elle ne reverrait plus l’attachante petite bonne femme avant très longtemps. Dans l’avion, elle fut malade comme un chien. Oswaldo ne montra aucune compassion, faisant comme si elle n’existait pas, agacé même, allant jusqu'à draguer l’hôtesse sous ses yeux. Elle réalisa que leur histoire d'amour n'était peut être pour lui qu'une histoire de passeport, de papiers en règle. Elle commença à se demander s’il ne fallait pas envisager un divorce ou au moins une séparation. Trop tard. Quelques jours plus tard elle sut qu'elle était enceinte et voulait un père pour son enfant.
Ils arrivaient en haut de la côte. — Tu vois, là, c’est le champ de maïs de Papito, et là, c’est l’abri des cochons, on ira demain quand il fera jour. Il y aura peut-être des bébés. Derrière la maison, il y a de la canne à sucre. Quand les enfants ont été particulièrement sages, Papito sort sa grande machette et va couper une canne. Il taille des morceaux et les leur donne pour sucer. L’enfant connaît bien l’histoire, il l’a entendue cent fois, mais cette fois, ça va être pour de vrai. On aperçoit la maison, pas loin. Elle est exactement comme il l’avait imaginée. Il a un peu peur de la rencontre et essaye de retarder le moment. — Tu vas leur dire que tu as été très malade cet hiver, que tu es allée à l’hôpital et que je suis allé au foyer parce qu’il n’y avait personne pour me garder. Tu vas leur dire que tu t’étais mis un foulard sur la tête, bleu foncé, comme celui de Mamita. » Oui, mais elle ne leur dirait pas qu'on ne lui avait laissé aucun espoir.
Ils étaient juste devant la porte quand elle s'ouvrit. — Entre ma fille, entre, je vous attendais.
Bonne journée à toutes et tous
Abrivado dans les rues du village Entressen
Opaline Membres
Messages : 1232 Points : 1234 Date d'inscription : 28/05/2014 Age : 78 Localisation : Bouches-du-Rhône
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Ven 26 Avr - 7:50
Bonjour mes ami.e.s Enfin du soleil ! Comme ça fait du bien !
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Ven 26 Avr - 9:28
Bonjour à tous Le soleil est enfin là ! On peut dire que c'est mouillé cette fois ! Ce soir c'est le bon week end yesss Santé aux malades et moral aux personnes fatiguées Bonne journée à tous
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Ven 26 Avr - 9:42
bonjour et bonne journée a vous tous bisous
provence Admin
Messages : 5506 Points : 5619 Date d'inscription : 19/05/2014 Age : 83 Localisation : le bar sur loup 06620 region paca
Sujet: bonjour mi figue mi raisin (petit SONDAGE) Ven 26 Avr - 11:14
bonjour mes amies (is) un tout petit mot pour vous demander votre avis sur ma façon de poster chaque matin,vous aimez ou pas ,j'attends vos réponses avant de tout arrêter
bonjour ici temps bizarre il pleu il vente le soleil revient c'est un vrai temps de mars et j'ai encore les damart et le polaire mais tout le jardin est heureux ,alors celà me rends heureuse moi, je suis encore bien mal côté moral mais j'ai une amie qui ma bien réconfortée ,Pierre m'aide beaucoup et mes animaux sont là aussi ,bonne journée
Les dictons du 26 avril : Avril et mai sont la clé de l'année. Avril a trente jours, s'il pleuvait durant trente-et-un, il n'y aurait mal pour aucun. Le vin d'avril est un vin de Dieu, le vin de mai est un vin de laquais.
Ne désirez que ce qu’on a, c’est avoir tout ce qu’on désir. (Jean Chardin)
La sérénité est le secret de la beauté et la véritable substance de tous les arts. (Hermann Hesse)
Le bonheur est un papillon. Si nous le chassons, il nous échappe ; mais si nous nous asseyons tranquillement, il vient voleter au-dessus de vos têtes. (Hawthorne)
Oublie que tu existes. Souviens-toi que tu es. (Lonesco)
Pour vivre pleinement sa vie, il n’est pas nécessaire d’agir. Pour vivre pleinement sa vie, il est indispensable d’être. (Lao Tseu)
La vraie générosité envers l’avenir consiste à tout donner au présent (Albert Camus)
La joie est pareille à un fleuve ; rien n’arrête son cours. (Miller)
Le refus de la vérité est naturel chez l’homme. L’homme ne veux pas être mais paraître ; il ne veut pas voir ce qu’il est, mais essaie simplement de se prendre pour le personnage pour lequel les gens le prennent quand ils parlent de lui. ( Prajnanpad)
Pour certains citadins la campagne est intolérable parce que son silence rejoint leur vide intérieur. (Ferdinand Bac)
La vie nous a donné, à tous à un moment ou à un autre, des instants durant lesquels tout ce que nous faisons avant la transparence du cristal et l’azur d’un ciel sans nuage.(Anne Murray)
* gigi *
Messages : 566 Points : 582 Date d'inscription : 04/01/2019
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Ven 26 Avr - 19:13
ma provence tout monde poste ce qui veut continue bisou
Auzelles Membres
Messages : 743 Points : 747 Date d'inscription : 24/09/2017
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Ven 26 Avr - 19:30
provence a écrit:
bonjour mes amies (is) un tout petit mot pour vous demander votre avis sur ma façon de poster chaque matin,vous aimez ou pas ,j'attends vos réponses avant de tout arrêter
Moi je te lis ailleurs et j'apprécie pourquoi tu veux tout arrêter ?
* gigi *
Messages : 566 Points : 582 Date d'inscription : 04/01/2019
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Ven 26 Avr - 23:51
a tu vois ma provence même Auzelles te dit de continuer
merci Auzelle pôur notre amie provence
* gigi *
Messages : 566 Points : 582 Date d'inscription : 04/01/2019
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Sam 27 Avr - 0:05
bon samedi
onde positive a tous
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Sam 27 Avr - 6:06
Auzelles Membres
Messages : 743 Points : 747 Date d'inscription : 24/09/2017
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Sam 27 Avr - 7:06
L'éphéméride du jour...
Aujourd'hui, nous fêtons les Zita. Demain, nous fêterons les Valérie ainsi que les Louis-Marie Grignion de Montfort.
Le 27 avril est le 117e jour de l'année du calendrier grégorien, le 118e en cas d'année bissextile. Il reste 248 jours avant la fin de l'année. C'était généralement le 8e jour du mois de floréal dans le calendrier républicain français, officiellement dénommé jour du champignon.
à Marseille : le soleil se lève à 6h 38 le soleil se couche à 20h 35 durée d'ensoleillement :13h 56 (+3mn)
Célébrations de demain : • Journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation
Citation du jour : « Nous saurons qui nous sommes quand nous verrons ce que nous avons fait. » Pierre Drieu La Rochelle
Dicton du jour : « À la Sainte-Zita, le froid ne dure pas. »
Proverbe du jour : « L'amour est une plante grimpante qui se dessèche et meurt si elle n'a rien à enlacer. »
Événement du jour : 2005 : Premier vol d'essai du très gros porteur A380 d'Airbus à Toulouse-Blagnac. Avec ses 79,8 mètres d'envergure, 73 mètres de long, une dérive de 24 mètres de hauteur, 560 tonnes de masse maximale au décollage et un train d'atterrissage de 22 roues, c'est le plus gros avion de ligne jamais construit. Composé de 2 étages accueillant de 555 à 850 passagers, il pourra parcourir jusqu'à 15.000 kilomètres.
L'historiette du jour : La Mineur Sept de Lili Nyssen Les valises et les yeux roulent sous le grand panneau d’affichage des départs. Un écho, lascif et incolore, annonce : « Le train TER n°835 736 à destination de T. est annoncé avec un retard d’environ... 30 minutes ». Sur le tableau lumineux, la seconde ligne, celle qui annonce le train pour T., celle précisément qu’un homme chargé d’un sac et d’un drôle de bagage dans le dos fixe depuis plusieurs minutes, clignote. Les lettres changent, les lignes s’inversent. L’homme cramponne son regard au panneau, hébété, attendant que les mots à l’heure reviennent, que le numéro de voie s’affiche, qu’il puisse enfin pioncer près de la fenêtre, devant le paysage qui défile et qui berce. Les cernes tombent le long de ses joues.
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Plus ça file, moins il supporte la fatigue. Il y a quelques temps, il accusait encore le coup des tour-bus le long des côtes australiennes, des concerts avec dix heures de voyage dans les pattes, des cuites dans les loges, un petit rail dans le nez jusqu’à ce que l’aube se pointe derrière la mer. Aujourd’hui, vingt heures collé sur le siège d’un avion et le voilà brisé, le dos en vrac, les yeux rougis. Il fait froid, en France. Chaque fois que Yann revient, il se les pèle. C’est la fin du mois de décembre. Demain, c’est Noël. Ses pupilles se libèrent enfin du panneau et se perdent dans la foule. Un train vient d’arriver, voie 14. Des grands parents accueillent des enfants agacés et des petits enfants surexcités. Les pompons des bonnets slaloment entre les machines à café, sous les guirlandes bleues qui affichent fièrement : « La SNCF et la Gare de Lyon vous souhaitent un Joyeux Noël ». Trente minutes encore. Il a faim.
Devant la boulangerie Paul, un jeune garçon fait la manche. Il tend la main et plonge ses grands yeux verts dans ceux des passants qui les évitent précautionneusement, hermétiques à l’innocence.
Yann fait la queue ; il visualise parfaitement le panini saumon qu’il va avaler, il renifle déjà son odeur, goûte déjà sa chaleur. Le bout de son nez est glacé. Il jette un coup d’œil autour de lui. Il voudrait s’asseoir pour manger. Il est crevé. La voix du jeune garçon l’interpelle. Le regard de Yann s’arrête machinalement sur de longues jambes repliées, où reposent deux mains calleuses aux ongles noircis, jointes et ouvertes vers le ciel. Ce corps longiligne, celui d’un adulte anorexique, révèle pourtant un visage enfantin, des traits lisses, une peau douce. Yann détourne la tête : sa monnaie, c’est pour le panini, pour le café dans le train. Il passe commande à la jeune vendeuse de chez Paul et a pitié d’elle, de la toque ridicule qu’on l’oblige à porter. En s’éloignant, les grands yeux verts de l’enfant effleurent les siens, et l’espace d’un instant, il pense « pauv’ gamin. Il doit avoir l’âge du mien ».
Son gosse a onze ans, maintenant. Merde, il en a douze. Yann est absent pour son anniversaire depuis plusieurs années. Depuis que l’Australie, la chaleur et la mer l’ont engloutit à l’autre bout de la planète. Son enfant, désormais, a la couleur de Skype, il se meut en deux dimensions, derrière l’écran de la tablette que sa mère a bien voulu lui offrir il y a de cela deux Noëls, quand le petit ouvrait ses cadeaux en silence, dégoûté d’avance que son père s’en retourne si loin, si vite.
Le panini lui brûle les mains. Il en arrache une bouchée vorace. Accroché à son dos, le banjo tangue dans sa housse. Au bout de ses doigts, son sac blindé lui scie les phalanges. Il déambule dans la gare. S’asseoir.
Les oreilles du koala qu’il ramène au petit dépassent de la fermeture éclair cassée du sac. Mince, il est trop grand maintenant, le môme, pour un koala en peluche. Yann est tombé dessus dans la boutique de l’aéroport, il s’est dit que ça faisait bien australien, un koala. Il s’est souvenu du sourire du petit devant les boîtes emballées, à chaque Noël, de la ferveur avec laquelle il les déchirait et de son propre cœur en suspension, dans l’attente d’une exclamation de joie ou d’un souffle de déception.
Tiens, le piano de la gare est libre. Tout autour, les gens occupent les fauteuils, les bancs, les canapés, leurs valises, le sol... mais le piano est libre. Yann pose ses fesses sur le tabouret usé et finit de dévorer le panini. Il a de la sauce sur les doigts, il la nettoie d’un coup de langue et s’essuie sur son pantalon. Enfin, il se débarrasse du banjo, qu’il pose sous ses pieds, et du sac, près du tabouret.
Les touches sont lisses, brillantes. La main de Yann plane au dessus des octaves : longtemps qu’il n’a pas joué. Ses doigts s’enfoncent doucement sur un accord, un La mineur sept. Sa main gauche danse avec grâce et entonne gravement la basse rythmée d’un morceau improvisé. La partition s’écrit peu à peu sous ses ongles. Les doigts de sa main droite voltigent et sautillent sur la gamme pentatonique du La. Les touches noires et blanches se mêlent dans son champ de vision, rallument son cerveau éteint, et tandis que ses mains fines cavalent, il lui semble qu’un troupeau de zèbres jaillit de ses doigts.
Une main étrangère trouble soudain les harmonies. Une main sale, abîmée, cache les touches noires et blanches. Yann suspend son écoute, la mélodie cheminant toujours, somnambule, et des iris verts luisants accrochent les siens. Le gosse de la boulangerie murmure quelque chose dans sa langue, la main ouverte, la mine désespérée, pathétique. Yann ne lâche pas sa basse : le rythme syncopé est gravé dans sa main gauche qui saute de blanches en noires, bong bong bong, sur la mesure ternaire. Il baragouine un non non, désolé, et de sa main droite, dont les ongles éternellement longs pincent d’habitude les cordes du banjo – des ongles de sorcière, disait le petit – il repousse le mendiant, sans doute un gamin Rom dont la famille dispersée dans la gare rampe et s’humilie devant les voyageurs.
Le môme lorgne ses ongles, il recule. La pentatonique des octaves supérieures reprend son galop. Les épaules de Yann fondent dans le boogie, elles se soulèvent avec émotion lorsqu’il pénètre les touches, le Mi diminué grince avec élégance.
Quelque chose le gêne dans son dos. Une silhouette immobile perturbe le bord de son champ de vision. Le gosse ne bouge pas : Yann sent qu’il l’observe, qu’il rôde autour de l’instrument. Il soulève son pied de la pédale et le pose instinctivement sur le banjo, la prunelle de ses yeux, vingt ans qu’il trimbale le même, le guidon de ses routes, la sève de sa vie. Les yeux verts du gamin collent à ses doigts qui gambadent. Ils l’incommodent : Yann se sent épié dans l’intimité ; c’est un bout de lui même qui résonne dans la gare, un souffle précieux et à lui tout seul.
« Va-t-en », les ongles longs font encore reculer le môme. « Va jouer ailleurs, j’ai rien j’te dis ». Quelques instants, la musique noie la présence indésirée. Soudain, le sac près du piano se dérobe à sa vue. Point d’orgue ; le morceau est suspendu. Yann se retourne brusquement : au loin, le gamin, le sale petit Rom, traverse la gare à grandes enjambées, portant à bout de bras un sac plus lourd que lui.
Yann quitte le piano et court. Mes papiers mon porte-feuille mon téléphone mon billet de train. Il fait volte-face : le banjo. Abandonné sous le piano, l’instrument l’attend sagement. Il s’en saisit, le manche cogne contre le tabouret. Il s’apprête à reprendre sa course, à rattraper ce sale petit merdeux, mais devant lui, la foule s’agite dans l’inertie, les écrans des téléphones scintillent, les écouteurs bourdonnent. Le sac et le môme ont disparu. Super, joyeux Noël putain. Saloperies de gitans.
« Le train TER n°835736 à destination de T. partira voie 12.» * * * C’est la mère de son fils qui a payé l’amende à l’arrivée. Les traits las, le mépris dans la voix. Il est resté bloqué à T. dix jours de plus, le temps de tout remettre en ordre. Le petit n’a pas eu son koala mais il était heureux.
Le cœur dans les boyaux, Yann descend du train à la Gare de Lyon. Son avion pour Melbourne part dans quelques heures. Il neige sur Paris. Son môme a grandit, il a les traits grossiers d’un adolescent, la voix traversée de notes dissonantes. Sur le quai d’en face, un couple se dit au revoir. L’homme monte dans le train, portant sur son dos un sac vert kaki, un sac de l’armée. La jeune fille pleure et sourit devant les portes coulissantes.
Debout à côté d’un tabouret de piano, un enfant appuie au hasard du bout de l’index sur des touches blanches et noires. L’enfant joue, s’amuse entre les fauteuils, les valises et les indifférents. Calé sous son bras, un koala en peluche écoute sa mélodie.
Bonne journée à toutes et tous
Le vieil Aix en Provence
Opaline Membres
Messages : 1232 Points : 1234 Date d'inscription : 28/05/2014 Age : 78 Localisation : Bouches-du-Rhône
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Sam 27 Avr - 8:05
Bonjour les amis, Aujourd'hui, à part quelques courses, je vais rester chez moi. Les voyages jusqu'à l'hôpital sont épuisants : une heure et demie à l'aller et au retour dans les embouteillages, on roule au pas
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Sam 27 Avr - 8:57
bonjour a tous il y a du vent et pluie ce matin bonne journéz a tous bisous
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Sam 27 Avr - 17:16
je suis très en colère contre une personne qui a un jeune chat de 2 ans et qui décide de le donner comme si c'était un vieux jouet.... c'est un être vivant qui est doué de sentiments, comment peut elle le donner ?
bonne fin de journée
bisous
* gigi *
Messages : 566 Points : 582 Date d'inscription : 04/01/2019
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Dim 28 Avr - 0:09
a tous
a tous
reposez vous
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Dim 28 Avr - 8:05
Bonne journée a toutes et tous pour ce Dimanche gros bisous ( première journée ou le soleil veut sortir lol )
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Dim 28 Avr - 8:33
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Dim 28 Avr - 8:42
bonjour bonne journée a tous bisous
Opaline Membres
Messages : 1232 Points : 1234 Date d'inscription : 28/05/2014 Age : 78 Localisation : Bouches-du-Rhône
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Dim 28 Avr - 8:49
Bonjour les amis. Il fait grand soleil, je préfère ça pour aller jusqu'à l'hôpital. De plus, c'est dimanche, il y aura peut-être moins de monde que les jours précédents.
Christaline Membres
Messages : 1309 Points : 1363 Date d'inscription : 27/02/2017 Age : 56 Localisation : Limousin, 87.
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Dim 28 Avr - 11:57
Bonjour les ami(e)s! Comment ça va aujourd'hui? Il y a quelques éclaircies dans notre beau Limousin. C'est agréable, mais il fait très frais! Je vous souhaite de passer un très bon après-midi et je vous envoie des milliers de bisous
* gigi *
Messages : 566 Points : 582 Date d'inscription : 04/01/2019
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Lun 29 Avr - 0:01
a tous
courage a ceux qui en on besoin
courage ma Nicole
et courage aux sinistrés.c'est triste pour eux
Auzelles Membres
Messages : 743 Points : 747 Date d'inscription : 24/09/2017
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Lun 29 Avr - 5:59
L'éphéméride du jour...
Aujourd'hui, nous fêtons les Catherine de Sienne ainsi que les Cathel, Cathia, Cathie, Katel, Katia, Katy et Ketty. Demain, nous fêterons les Robert de Molesme ainsi que les Roberte, Roparz et Rosemonde.
Le 29 avril est le 119e jour de l’année du calendrier grégorien, le 120e en cas d’année bissextile. Il reste 246 jours avant la fin de l’année. C’était généralement le 10e jour du mois de floréal dans le calendrier républicain français, officiellement dénommé jour du râteau.
à Marseille : le soleil se lève à 6h 35 le soleil se couche à 20h 37 durée d'ensoleillement : 14h 02 (+3mn)
Célébration du jour : • Journée internationale de la danse
Citation du jour : « Lorsque les Blancs sont venus en Afrique, nous avions les terres et ils avaient la Bible. Ils nous ont appris à prier les yeux fermés ; quand nous les avons ouverts, les Blancs avaient les terres et nous avions la Bible. » Kamau Johnstone, dit Jomo Kenyatta
Dicton du jour : « Avril a trente jours, si trente et un il avait, personne ne s'en plaindrait. »
Proverbe du jour : « La douleur est un trésor précieux, on ne le découvre qu'à ceux qu'on aime. »
Événement du jour : 1980 :Le maître du suspense n'est plus. Alfred Hitchcock, dont le nom et la silhouette sont familiers pour des millions de cinéphiles et de téléspectateurs, est mort à l'âge de 80 ans. En 1925, il se voit confier la direction de son premier film, The Pleasure Garden. Le cinéaste considérera cependant comme son premier vrai film The Lodger, titré aux États-Unis The Case Of Jonathan Drew. La production tourne autour d'un thème qui sera souvent exploité par Hitchcock : celui d'un homme accusé d'un crime qu'il n'a pas commis. C'est aussi le premier film dans lequel il joue un rôle, ce qui deviendra une marque de commerce dans les productions subséquentes. Alfred Hitchcock renouvelle le genre du film noir, avec Rebecca (1940), Strangers On A Train (1951), Vertigo (1958), Psycho (1960), et The Birds (1963). À la télé, il dirige 2 séries inoubliables: Alfred Hitchcock Presents, de 1955 à 1962, et The Alfred Hitchcock Hour, de 1962 à 1965. En 1979 le cinéaste reçoit l'American Film Institute's Life Achievement Award qui rend hommage à sa carrière exceptionnelle.
L'historiette du jour : Sacrée Châtaigne... Les aventures d'une passionnée de pêche de Cathy Grejacz Septembre 2010 — Andréééé !!! Ça ne mord pas !!! — Sois patiente un peu, on n’est là que depuis dix minutes. — C’est le vers que tu m’as donné... il ne vaut rien !
Lire la suite:
— Il est parfait... surveille ton bouchon. — Je vais changer de place, c’est nul ici ! — Oui.. c’est ça... change de place... — Qu’est-ce que tu dis ? — Rien... rien... Je dis que... c’est un bel endroit. — Pas du tout... y’a pas de poisson dans ton étang ! Je bouge.... André, impassible, ne relève pas la dernière remarque de sa femme. Il la connait par cœur sa Jeanine. Cela fait bientôt cinquante ans qu’il est marié à cette tornade bouillonnante. Une vraie pile électrique, jamais malade, jamais fatiguée, toujours à courir bien vissée sur ses talons aiguilles de douze centimètres. Cela fait des lustres qu’elle cavale avec ses tatanes vernies de compétition. Toute sa vie elle a couru ! Après le bus, après le train, dans le métro, dans les allées des Galeries Farfouillettes, dans les étages de la Lloyds Bank où elle traquait le chèque volé, le chèque en bois, le chèque en blanc, le cheikh arabe, son meilleur client... enfin... le plus riche, quoi ! Pas une entorse ! Oui, vous lisez bien ! Pas une entorse ! Fi des jours de verglas qui ne la faisaient même pas trembler, tout juste quelques glissades bien maîtrisées, un petit rattrapage aux branches des panneaux de la voirie ou au pardessus bon chic bon genre du pauvre gars qui la précédait. Et c’est tout !!! Jeanine, c’était l’Égérie marathonienne des grands couturiers, la Zatopek du 8e arrondissement, la Mimoun du boulevard Haussmann. Elle pouvait donc déambuler au gré de sa fantaisie autour de ce charmant petit lac de Dordogne, André resterait concentré à la fois sur son journal et sur son bouchon. Cette acrobatie oculaire n’entraverait en rien sa propension naturelle à savourer le calme ambiant à partir de l’instant béni où sa douce voudrait bien se taire. Cependant, il ne la quittait jamais bien longtemps du regard. Cette vive épouse, aussi coquette fût-elle avec ses escarpins, son tailleur Chanel et ses jambes admirables, devenait incontrôlable dès qu’elle enfilait, et c’était le cas ce jour, une tenue plus décontractée. Ses petites tennis blanches à semelle de caoutchouc choisies pour l’occasion, s’accordaient parfaitement à la jupette en toile bleu marine, mais Jeanine n’avait jamais su marcher avec des chaussures plates et se mouvoir en terrain champêtre relevait, pour elle, d’une digne épreuve de Boot Camp. Les hautes herbes qui entouraient souvent les lieux de pêche attendaient la sportive avec délectation. Fourbes et vicieuses, elles avaient maintes fois activé leur piège glissant, précipitant la belle dans l’eau. Mouillée jusqu’aux mollets, son cri strident arrachait alors les tympans des promeneurs en goguette qui fuyaient prestement les lieux, ou, au contraire, qui s’approchaient, rigolards, pour s’en payer une bonne tranche. — À l’aiiiiiiiiide !!! Je me nôaaaaaaa !!! André s’éjectait de son pliant avec la rapidité d’un jaguar tout en criant de ne pas lâcher la canne. Paroles inutiles, sa femme s’y accrochait tel un enfant scotché à la perche du maître-nageur lors du premier saut dans le grand bain. Il avait souvent suggéré à sa naïade d’apprendre à nager correctement mais les œillades assassines qu’elle lui lançait valaient bien tous les discours. Inconcevable pour cette Polonaise pure souche d’aller se foutre les pieds dans un pédiluve sordide et encore moins d’aller tremper ses fesses dans une baignoire collective. Comme chacun sait, les Slaves sont propres, les Français crados. Combien de fois ne l’avait-il pas dépêtrée de situations inextricables plus rocambolesques les unes que les autres ! L’hameçon et le fil plantés, entortillés dans les arbres, ce n’était rien comparé à cette mouette bretonne criarde qui s’était barrée avec la ligne dans le bec, faisant dérouler le moulinet à toute blinde ! Et ce jour mémorable où l’anguille s’était décrochée au-dessus de la poussette de la gamine ! La bestiole gluante s’était faufilée dans le dos de la mouflette horrifiée. Une autre fois, Jeanine avait même réussi à se flanquer par terre et à s’ouvrir l’arcade sur l’unique pierre saillante de cette jolie petite rive du Canal de l’Ourcq. Le manche de l’énorme épuisette qu’elle trimbalait fièrement venait de se rebiffer et de l’envoyer à dame par un savant croc-en jambe. Mais aujourd’hui, André était confiant. Le cadre enchanteur de ce petit coin périgourdin serait propice au repos, à la détente et pour quelques heures, il oublierait le mal sournois qui le rongeait un peu plus chaque jour et partagerait avec Jeanine encore un doux moment de complicité. Il adorait lui faire plaisir et lui avait offert tout récemment une canne à pêche en fibre de carbone bien légère afin qu’elle pêche plus facilement. Le pique-nique attendait sagement dans le panier en osier, fidèle ami de ce couple attachant. S’il avait pu parler, ce panier aurait conté mille et une anecdotes familiales car il était leur incontournable compagnon d’aventure. Se doutait-il qu’il serait ici-même lâchement abandonné au pied d’un arbre et qu’il ne reverrait jamais plus ses maîtres ? Jeanine scrutait la plume immobile, satisfaite de sa nouvelle canne. Elle guettait les petits mouvements à la surface de l’eau mais rien ne venait titiller son appât. Elle avisa un petit talus et se dit qu’une grimpette au sommet lui permettrait de vérifier si l’étang était poissonneux où s’il faudrait se rabattre sur la poissonnerie de Sarlat. La jugeote féminine porte en son sein un cheminement logique qui laisse plus d’un homme pantois. André s’est longtemps demandé quel éclair de génie avait traversé son épouse pour qu’elle escalade à bride-abattue la montée terreuse qui servirait de promontoire. Hélas, l’observation n’aurait pas lieu. Une ligne électrique en avait décidé autrement et mettrait fin à la fabuleuse carrière de Jeanine, The Serial killer of the gardons. Le choc fut terrible. L’arc électrique se forma et le courant la traversa de la main droite au pied gauche. Elle s’écroula, électrisée. Le sang du Dédé ne fit qu’un tour. Il vola au secours de l’imprudente, prodigua les gestes de première urgence et appela les secours. Alors que l’ambulance fonçait vers l’hôpital de Bergerac, André , complètement déboussolé flanqua la canne ratatinée dans le coffre et démarra en oubliant le panier. Sérieusement brûlée mais quasiment guérie, Jeanine retrouva son foyer et ses godasses fondues, précieusement gardées comme trophée. Alors que son mari attentionné enduisait de crème le peton cramé, elle murmura tristement qu’une page se tournait, qu’elle n’irait plus pêcher. Les escarpins vernis, définitivement rangés, c’est désormais avec de bonnes chaussures aux pieds qu’ils continueraient leur route, main dans la main, le peu de temps qu’il leur resterait à passer ensemble.
Mars 2019 Repos dominical. Installée sur le ponton qui fait face à la mer Méditerranée, je plonge ma ligne dans la baie des Canoubiers. Le paysage de cette côte varoise est merveilleux en cette période hivernale. Au loin, le soleil se couche sur le massif des Maures. Le ciel est en feu, le Mistral souffle légèrement. Près de moi, un grand sac de toile épaisse contient tout un attirail qui fait mourir de jalousie les pêcheurs locaux. Je le surveille aussi férocement qu’une louve protège sa marmaille. Un feutre indélébile, comme mes souvenirs, a déposé quelques lettres sur le tissu rugueux : André G. Je me moque bien de la plume qui s’agite et que je ne regarde pas. Je me moque bien de la dorade qui passe et qui doit se tordre les nageoires de rire devant tant de nullité. Je me moque bien de la bourriche vide que j’ai sortie simplement pour lui faire prendre l’air... ou l’eau. Je souris en pensant que je ne crains rien, qu’aucune ligne électrique ne passe au-dessus de ma tête. J’aimerais bien que les deux absents me filent quand même un petit tuyau pour ne pas rentrer bredouille. Mes yeux coulent un peu.... C’est certainement la faute de ce foutu vent !
Bonne journée à toutes et tous
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Lun 29 Avr - 8:11
Opaline Membres
Messages : 1232 Points : 1234 Date d'inscription : 28/05/2014 Age : 78 Localisation : Bouches-du-Rhône
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Lun 29 Avr - 8:24
Bonjour les amis, Je prends mon temps ce matin. Je vais emmener ma Nessy chez la toiletteuse pour un bon shampoing et une petite coupe.
Hurghada en 2008 (Egypte)
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Lun 29 Avr - 8:27
bonjour et bonne semaine a vous tous bisous
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Lun 29 Avr - 8:34
Bonjour a vous toutes et tous bon Lundi Gros bisous
provence Admin
Messages : 5506 Points : 5619 Date d'inscription : 19/05/2014 Age : 83 Localisation : le bar sur loup 06620 region paca
Sujet: bonjour soleil chaud Lun 29 Avr - 11:44
bonjour trés en retard comme toujours ,la nuit je dord mal du coup je me suis levée a 9h30 dejeuner et pris une douche un tour dans le jardin qui est bien fleuri et un moment pour vous dire bonjour
Défaut
" Nous n'avouons de petits défauts que pour persuader que nous n'en avons pas de grands. " La Rochefoucauld
" Nous convenons de nos défauts, mais c'est pour que l'on nous démente. " Florian
" Si nous n'avions pas tant de défauts, nous ne prendrions pas tant de plaisir à en remarquer chez les autres. " La Rochefoucauld
Demander
" J'ai goûté bien des substances amères, et nulle ne l'est plus que de demander. " Proverbe Arabe
Désespoir
" C'est quand on n'a plus d'espoir qu'il ne faut désespérer de rien. " Sénèque
" Le désespoir est le suicide du coeur. " J. P. Richter
" Pourquoi se jeter à l'eau avant que la barque n'ait chaviré ? " Proverbe Chinois
" Le désespoir comble non seulement notre misère, mais notre faiblesse. " Vauvenargues
" A se cogner la tête contre les murs, il ne vient que des bosses. " G. Musset
" L'habitude du désespoir est pire que le désespoir lui-même. " Albert Camus
Désir
" Si l'homme réalisait la moitié de ses désirs, il doublerait ses peines. " B. Franklin
" Prétendre contenter ses désirs par la possession, c'est compter que l'on étouffera le feu avec de la paille. " Proverbe Chinois
" On jouit moins de tout ce qu'on obtient que de ce qu'on espère. " J.-J. Rousseau
Destin
" Le destin conduit celui qui consent et tire celui qui résiste. " Cléanthe
" Le destin pose deux doigts sur les yeux de l'homme, deux dans ses oreilles, et le cinquième sur ses lèvres en lui disant : «Tais-toi.» " Proverbe Arabe
* gigi *
Messages : 566 Points : 582 Date d'inscription : 04/01/2019
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Mar 30 Avr - 0:01
courage a ceux qui en on besoin
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Mar 30 Avr - 5:25
Auzelles Membres
Messages : 743 Points : 747 Date d'inscription : 24/09/2017
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Mar 30 Avr - 7:01
Aujourd'hui, nous fêtons les Robert de Molesme ainsi que les Roberte, Roparz et Rosemonde. Demain, nous fêterons les Muguet ainsi que les Brieuc, Florine, Jérémie, Muguette, Tamara et Thamar.
Le 30 avril est le 120e jour de l'année du calendrier grégorien, le 121e en cas d'année bissextile. Il reste 245 jours avant la fin de l'année. C'était généralement le 11e jour du mois de floréal dans le calendrier républicain français, officiellement dénommé jour de la rhubarbe.
à Marseille : le soleil se lève à 6h 33 le soleil se couche à 20h 38 durée d'ensoleillement : 14h 04 (+3mn)
Célébration de demain : • La Fête du Travail (jour férié)
Citation du jour : « Le mariage est une cérémonie où un anneau est passé au doigt de l'épouse et un autre au nez de l'époux. » Herbert Spencer
Dicton du jour : « La pluie le jour de Saint-Robert, de bon vin remplira ton verre. »
Proverbe du jour : « La vraie richesse est celle de l'esprit. »
Événement du jour : 1945 : Adolf Hitler se donne la mort dans le bunker de la Chancellerie du Reich, alors que les troupes alliées ont complètement encerclé Berlin. Auparavant le führer a rédigé son testament, rejetant la responsabilité du conflit mondial sur « les hommes politiques d'origine juive ou au service des intérêts juifs ». Son corps sera arrosé d'essence et brûlé, ainsi que ceux d'Eva Braun, de Joseph Goebbels et de sa femme qui viennent d'assassiner leurs 6 enfants. Autour du bunker, une poignée de soldats, pour la plupart des gamins d'une quinzaine d'années, continuent à se battre pour un Reich qui devait durer mille ans.
L'historiette du jour : La Cantatrice de Sandro Mulo La voix de la cantatrice voltigeait de croche en croche avec le frétillement d’un colibri, remontant et redescendant au gré des exigences du compositeur, par paliers, sans à-coups, sans que l’oreille de nul auditeur eût à souffrir de ces atterrissages et redécollages successifs. Pourtant, indifférente, une foule s’écoulait à travers le passage qui mène de la pyramide du Louvre à la rue de Rivoli. Cette multitude, assouvie par le plus grand musée du monde, avait décidé que le festin des yeux rendait toute autre nourriture artistique insipide. Si bien que l’écrin de violon posé par terre et auquel était dévolu le rôle de sébile, brillait par sa vacuité.
Lire la suite:
Aurélia – tel était son nom – était épuisée. Son âme, près de se fêler. Elle dévala les dernières notes de cette aria de Mozart avec un brio qui n’avait d’égal que son désespoir intérieur. Qu’allait-elle devenir, comment payer son loyer, régler ses factures ? Et, surtout, comment affronter cette audition cruciale qui l’attendait le lendemain et dont son avenir dépendait ? Le cœur gros, elle se pencha pour refermer le vieil écrin désaffecté. Quelle ne fut pas sa stupéfaction de constater qu’un homme se tenait là, à trois pas, toute son attention tendue vers elle. — Vous êtes une excellente soprane, madame, dit-il en mettant un billet de cinq euros dans l’écrin, et vous me faites terriblement penser à ma fille. Elle est jeune cantatrice, comme vous. Tenez... J’ai là une photo d’elle. — Oh, elle est très belle ! — Comme vous. Encore un point commun. — Elle est soprano ? — Soprano-colorature, comme vous. Promise à une belle carrière, comme vous. À condition d’avoir un peu de chance. — Ça oui, fit Aurélia, repensant à l’audition-clef qui l’attendait le lendemain matin. Avant d’ajouter, se penchant davantage sur la photo : — Ça alors ! — Quoi ? — Elle ressemble à une camarade que j’ai eue à l’école de chant. — Quelle école de chant avez-vous fréquentée ? — Le Studio 48. Votre fille ressemble incroyablement à une certaine... Élise. Élise, c’est ça ! — Élisa. — Élisa, oui, voilà, Élisa ! — C’est elle. — Quelle coïncidence !... Mais alors... — Oui ? — ... En tant qu’ancienne élève, elle a dû être mise au courant, comme moi, de l’audition qui... que... — Oui ? La gorge d’Aurélia se noua. Elle se rappelait très bien cette camarade, pilier du cours, chouchou des professeurs, qui ne manquait jamais une occasion de l’humilier, elle, Aurélia. Une fille malveillante et dont la présence à n’importe quelle audition représenterait un danger. À éviter à tout prix. — Vous parliez d’une audition... — Non, non. — Si, vous avez prononcé le mot « audition ». Désemparée, elle lança : — Oui, je... je vous demandais si vous vouliez poursuivre votre audition, m’entendre encore chanter ? — Oh, mademoiselle, mais je ne demande que ça ! Elle œuvrait là, dans le froid, depuis des heures, mais n’osa pas refuser. — Je veux tout entendre. J’ai tout mon temps. Et de quoi payer. Un feu d’artifice sonore s’ensuivit. Les montagnes russes du bel canto, aux montées sublimes, aux descentes vertigineuses. Un récital visité par Euterpe, parrainé par Polymnie. À vous ressusciter la légende d’Orphée et celle des Sirènes réunies ! Le père d’Élisa applaudissait à tout rompre après chaque morceau. Avant de rajouter, systématiquement, un billet dans l’écrin de violon et d’obtenir qu’Aurélia, en dépit de son épuisement, continuât à le régaler de pléiades d’harmonies sans nom. Le moment vint où elle n’eut plus de voix. — Vous ne pouvez pas savoir à quel point je vous suis reconnaissant des merveilles que vous m’avez offertes, lui dit-il. Voulant incliner la tête en guise de remerciement, la gorge fit si mal à Aurélia qu’elle en fut défigurée par une grimace. Et lui, d’ajouter : — Vous avez idéalement préparé votre audition de demain. Alors, je vous souhaite bonne chance. Elle allait lui crier que ça ne se disait pas, que ça portait malheur, lorsqu’elle s’aperçut qu’il avait disparu. « Mais au fait, comment il sait, pour l’audition ? » s’écria-t-elle d’une voix enrouée.
Elle avait passé la nuit sous une tonne de couvertures, un foulard autour du cou, la gorge noyée d’anti-inflammatoires, l’estomac barbouillé d’antalgiques. Elle s’était efforcée à quelques gammes et avait constaté avec incrédulité que la voix lui revenait. L’effet bénéfique de l’entraînement forcené de la veille, sûrement. Grâce au mélomane inconnu, père d’Élisa, sorte de magicien, au lieu de se casser la voix, elle se l’était affermie. Aussi se rendit-elle à l’audition avec la confiance des grands jours, celle qui vous met le printemps dans le cœur et dans la tête. Elle n’était pas la seule. La myriade de sopranos coloratures qui faisaient la queue dans le couloir du théâtre respiraient le même espoir, la même foi en l’avenir. — Y a qu’un rôle à pourvoir, dit quelqu’un, comment y vont faire ? — Ils écoutent tout le monde, en retiennent deux, puis les réécoutent et, vlan, le couperet pour l’une des deux !...Ou le tremplin ! Aurélia passa vers la fin. Le jury l’écouta sans broncher puis, poliment, lui demanda d’attendre dans le couloir les résultats du premier tour. En fin de matinée, ce fut fait : Aurélia était l’une des deux finalistes. On lui permit de se préparer dans une pièce à part, pendant que l’autre présélectionnée passait, puis le moment fatal arriva. Elle avait beaucoup de chance : l’air que le jury lui réclama était l’aria gaie et allègre qui lui avait si bien réussi la veille, celle qui lui avait valu le dévolu du père d’Élisa. Premier bon signe. Puis elle entendit le président du jury lui demander, d’un ton plein de déférence, de leur offrir « quelques bribes de printemps, alors qu’on en était si loin ». Deuxième bon signe. Enfin, elle vit la pianiste, pourtant blasée, lui adresser un large sourire. Troisième bon signe. Avec ça, si son baluchon de vie n’était pas rempli de bonnes étoiles ! Dès les premières notes, elle illumina la gamme tel un météore et sa voix lactée sautillait de constellation en constellation. Dans un brouillard elle apercevait loin, très loin, les visages heureux des membres du jury qui se régalaient. Vers la fin, au moment où le compositeur mêle le chant du coucou au grésillement des abeilles, se tournant vers une fenêtre intérieure ouverte, elle distingua deux formes humaines debout dans le couloir. Elle y vit le sceau de sa réussite, car, manifestement, ces deux figures la dévisageaient avec admiration. Comment sa concurrente aurait-elle pu atteindre pareille perfection ? Sa concurrente ! Bien qu’elle ne l’eût ni croisée, ni entendue, elle se l’imagina : belle, elle aussi, aux traits sublimes d’énergie, de jeunesse et de foi, capable, presque autant qu’elle, d’insuffler à une œuvre tout l’éclat de son talent. Elle vit soudain défiler dans son esprit toutes celles qu’elle avait pu rencontrer, dans sa carrière à peine entamée, et considérer comme des concurrentes, réelles ou supposées. Une file ininterrompue de rivales, de cantatrices en herbe, auxquelles elle s’était mesurée ou auxquelles elle pensait, un jour, avoir à se mesurer. Cette galerie de portraits voltigeait, de portée en portée, au rythme de la partition, jusqu’à ce que, soudain, au détour d’un accord en mineure, le souvenir d’Élisa, la reine des rivales, s’imposât à elle. Élisa ! Elle allait l’écraser, comme les autres ! Quel dommage que cette fille n’eût pas été au courant de cette audition ! Quel dommage qu’elle se fût retenue, elle, Aurélia, de cracher le morceau, la veille, devant son père ! Comme elle allait se venger des humiliations subies par cette Élisa à l’école de chant ! Elle allait réussir cette audition, emporter le rôle et cette Élisa allait entendre parler d’elle ! C’est alors qu’elle reconnut les deux visages du couloir : Élisa et son père ! Sa concurrente directe, celle qui avait franchi, comme elle, le cap du premier tour, l’autre finaliste et qui attendait les résultats, c’était Élisa ! Et son père était venu la soutenir. Avez-vous déjà vu une oie sauvage, volant très haut avec la grâce d’un cerf-volant, piquer tout à coup du nez et s’écraser au sol comme un vulgaire caillou, victime d’un scélérat à fusil embusqué dans les roseaux ? Si tel est le cas, vous aurez une idée de ce qui arriva à Aurélia. Sa voix, frappée de stupeur, s’enkysta. Elle eut la sensation subite d’un serpent s’enroulant autour de ses cordes vocales pour les étouffer et sa gorge n’émit plus qu’un lamentable couac. Au moment précis d’émettre ce couac, qui jetait à bas tous ses espoirs, elle vit distinctement des rictus sardoniques se former sur les lèvres d’Élisa et de son père et, tandis que le président du jury la remerciait d’un ton embarrassé et qu’elle se dirigeait vers la sortie tel un pantin dirigé par un marionnettiste ivre, elle entendit, en provenance du couloir, le père d’Élisa féliciter sa fille et exulter avec elle à l’idée du contrat en or qui l’attendait. Elle gagna le couloir, livide comme un suaire, décomposée comme une âme en peine, s’attendant à devoir croiser le regard dédaigneux de sa rivale triomphante. Mais une ultime révélation la frappa d’un surcroît de stupeur : le prétendu père et la prétendue fille, adossés à l’angle du mur, se livraient à une étreinte frénétique, leurs bouches n’en formant plus qu’une, leurs langues cherchant à s’enlacer comme deux serpents lubriques et leurs yeux lançant des éclairs d’impudicité. Le faux père – mais vrai amant – fêtait avec sa fausse fille le triomphe de son stratagème, qui avait consisté à faire s’épuiser la voix d’Aurélia, la veille, afin de l’écarter et de faire remporter l’audition par son implacable et ambitieuse jeune maîtresse.
Bonne journée à toutes et tous
Carry le Rouet son port
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Mar 30 Avr - 7:07
Bonjour a vous toutes et tous bon Mardi Gros Bisous et bonne journée