Messages : 1307 Points : 1361 Date d'inscription : 27/02/2017 Age : 56 Localisation : Limousin, 87.
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Mer 12 Juin - 10:53
Bonjour les ami(e)s! Pluie pour nous aussi!! Je crois qu'on est tous logés à la même enseigne! lol En plus ça caille, maxi 13°!! Et dire que dans une dizaine de jours c'est l'été!! Cet après-midi je vais rechercher un de mes chats, il est chez le véto pour un détartrage et il a une gingivite... Il a maigrit, j'espère qu'il va vite reprendre du poids après!! Passez une... Je vous envoie des tonnes de bisous A plus tard!
provence Admin
Messages : 5480 Points : 5591 Date d'inscription : 19/05/2014 Age : 83 Localisation : le bar sur loup 06620 region paca
Sujet: bonjour ensoleillé apres pas mal de pluie Mer 12 Juin - 10:59
passionnée de chats
les jolies colonies de vacances !!!!
bonjour me voilà sortie de la douche depuis 3 jours j'ai eu dans le haut de la tête des forts lancements a pleurer,dimanche a minuit Pierre voulait m'emmener aux urgences j'ai retrouvé une vieille boite de voltaréne j'ai pris un cachet et la douleur est passée au bout d'une heure,hier j'ai vu mon docteur il m'a dit que c'était les cervicales qui s'étaient enflammées...(en effet j'ai une arthrose cervicale)Il m'a prescrit du voltaréne ,ce que j'ai n'est pa guerisable il faut vivre avec brrrrr
Le dicton du 12 juin : Abeilles en mai valent un louis d'or, abeilles en juin c'est chance encore
Absence et présence
" L'absence diminue les médiocres passions et augmente les grandes, comme le vent éteint les bougies et allume le feu. " La Rochefoucauld
" Si tu veux être apprécié, meurs ou voyage. " Proverbe Persan
" Les absents sont assassinés à coups de langue. " Scarron
" Quand le soleil s'éclipse, on en voit la grandeur. " Cf. Sénèque
" La présence est une puissante déesse. " Goethe
" L'absence est le plus grand des maux. " La Fontaine
" L'éloge des absents se fait sans flatterie. " Gresset
Adversité et prospérité
" La prospérité montre les heureux, l'adversité révèle les grands. " Pline le Jeune
" Il faut de plus grandes vertus pour soutenir la bonne fortune que la mauvaise. " La Rochefoucauld
" L'âme vile est enflée d'orgueil dans la prospérité et abattue dans l'adversité. " Epicure
" La prospérité découvre nos vices et l'adversité nos vertus. " Francis Bacon
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Jeu 13 Juin - 6:21
Bonne journée a toutes et tous aujourd’hui jeudi , Gros bisous le weekend approche
petrus
Messages : 1653 Points : 1633 Date d'inscription : 20/05/2014 Age : 79 Localisation : Tarn & Garonne
Sujet: bonjour et bon jeudi !! Jeu 13 Juin - 6:25
Opaline Membres
Messages : 1232 Points : 1234 Date d'inscription : 28/05/2014 Age : 78 Localisation : Bouches-du-Rhône
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Jeu 13 Juin - 8:16
Bonjour les amis, Un grand soleil ce matin mais ma petite chienne avait un peu froid quand je l'ai sortie ce matin. On va attendre que la température monte un peu pour la ressortir. Demain il y aura deux mois que mon ours est hospitalisé.
Mes volubilis commencent à fleurir
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Jeu 13 Juin - 8:41
* gigi *
Messages : 555 Points : 571 Date d'inscription : 04/01/2019
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Jeu 13 Juin - 9:07
a tous
courage pour votre boulot et a ceux qui sont malade
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Jeu 13 Juin - 10:02
bonjour tout le monde toujours de la pluie chez nous et il fait pas tres chaud vous allez bien? bonne journée a tous bisous
provence Admin
Messages : 5480 Points : 5591 Date d'inscription : 19/05/2014 Age : 83 Localisation : le bar sur loup 06620 region paca
Sujet: bonjour ensoleillé et chaud Jeu 13 Juin - 11:00
bonjour ensoleillé et chaud ici tout va bien ,pour moi plus de douleurs mais jusqu'a quand??? bon courage aux malades et aux animaux aussi qui souffrent
Les dictons du 13 juin : Saint Antoine ouvre le derrière des poules. Pour la saint Antoine, les jours croissent comme la barbe d'un moine.
Les citations d'Alphonse de Lamartine
Celui qui sait attendrir sait tout.»
«La plus belle attitude de l’homme c’est de se tenir debout devant ses semblables, à genoux devant Dieu.»
«On voudrait revenir à la page où l'on aime Et la page où l'on meurt est déjà sous nos doigts.»
«L'amour seul est resté, comme une grande image survit seule au réveil dans un songe effacé.»
«Les liaisons sont des serments tacites que la morale peut désapprouver, mais que l'usage excuse et que la fidélité justifie.»
«Quel crime avons-nous fait pour mériter de naître ?»
«Le sublime lasse, le beau trompe, le pathétique seul est infaillible dans l'art. Celui qui sait attendrir sait tout.»
«Le plaisir est une prière Et l’aumône une volupté.»
«Le monde est un livre dont chaque pas nous ouvre une page.»
«La gloire ne peut être où la vertu n'est pas.»
«Les poètes sont les voix de ceux qui n'ont pas de voix.»
«Je suis de la couleur de ceux qu'on persécute !»
«Rien n'est vrai, rien n'est faux ; tout est songe et mensonge, Illusion du cœur qu'un vain espoir prolonge. Nos seules vérités, hommes, sont nos douleurs.»
« La nature est là qui t'invite et qui t'aime. Plonge-toi dans son sein qu'elle t'ouvre toujours »
« L'égoïsme et la haine ont seuls une patrie ; la fraternité n'en a pas »
« Qu'importe aux cœurs unis ce qui change autour d'eux »
Christaline Membres
Messages : 1307 Points : 1361 Date d'inscription : 27/02/2017 Age : 56 Localisation : Limousin, 87.
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Jeu 13 Juin - 11:32
Comment allez vous les ami(e)s? IL fait beau dans notre beau Limousin, ce n'est pas trop tôt! Reste à savoir si ça va durer... Pas sûr... J'ai des choses à faire aujourd'hui, donc je vous dis à ce soir ou à demain... Je vous envoie de gros bisous à tous et à toutes...
Auzelles Membres
Messages : 743 Points : 747 Date d'inscription : 24/09/2017
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Jeu 13 Juin - 13:50
L’éphéméride du jour...
Aujourd'hui, nous fêtons les Antoine de Padoue ainsi que les Anthony. Demain, nous fêterons les Élisée ainsi que les Rufin et Valère.
Le 13 juin est le 164e jour de l'année du calendrier grégorien, le 165e en cas d'année bissextile. Il reste 201 jours avant la fin de l'année. C'était généralement le 25e jour du mois de prairial dans le calendrier républicain français, officiellement dénommé jour de la tanche.
à Marseille : le soleil se lève à 5h 57 le soleil se couche à 21h 19 durée d'ensoleillement : 15h 22 (1mn
Citation du jour : « L'autodérision est un excellent système de défense contre les autres et surtout contre soi-même. Il annule toutes les attaques venant de l'extérieur et permet, paradoxalement, de se guérir avant d'être malade. » Sim
Dicton du jour : « À la Saint-Antoine de Padoue, toujours de temps doux. »
Proverbe du jour : « Quand on s'approche trop près de sa passion, on se brûle les ailes. »
Événement du jour: 1998 : Le célèbre navigateur Éric Tabarly, 66 ans, n'est plus. Il est tombé en mer lors d'une manœuvre au large des côtes galloises à bord de son bateau, le Pen Duick I. Son corps sera retrouvé le 18 juillet.
L'historiette du jour : Les quatre Justes de Gobu Ils étaient quatre. Quatre frères, de la même mère, et l’Éternel – loué soit son Nom – se moque bien qu’ils n’aient pas été du même père. La mère donne la vie, et les pères ne sont là que pour transmettre l’étincelle qui allumera le feu que seule la mère pourra couver. Ils étaient quatre ; il n’en reste plus qu’un seul à Saint-Charraz. D’ailleurs il n’y a presque plus personne à Saint-Charraz, à part lui, le vieux curé Anthonioz qui refuse, en dépit des objurgations de sa hiérarchie, de renoncer à célébrer, chaque matin, la messe dans l’antique chapelle dédiée au saint local, et Patte-folle, le guide de montagne, qui en été ballade les randonneurs entre les touffes de gentiane. La désertification rurale, comme partout dans cette vallée oubliée du soleil, a vidé le village et les cheminées des chalets de bardeaux qui, jadis, s’empanachaient de la joyeuse fumée du pot mijotant sur le fourneau de cuivre, s’effritent sous la morsure du vent coulis.
Lire la suite:
Je n’étais pas retourné à Saint-Charraz depuis 1944, ni en Europe, d’ailleurs, mais un télégramme que j’avais reçu à mon domicile de Haïfa m’avait aussitôt fait quitter le fauteuil à bascule où je finissais de compter les jours que le Saint – béni soit-Il – aurait encore la bonté de m’accorder. Il m’avait été envoyé par le curé Anthonioz : « Petit Bout. Stop. Viens de suite. Stop. Le Grand va partir. Stop. La paix soit sur toi. Stop. » Alors je me suis arraché en grinçant du rocking-chair, j’ai fait craquer mes vieilles articulations et j’ai appelé un taxi. J’y serais bien allé aux commandes de mon propre avion, mais ça fait bien vingt ans que je n’ai plus piloté et je doute que les contrôleurs de la sécurité aérienne m’auraient laissé décoller. Ces jeunots n’ont aucun respect pour les anciens comme moi, même dans un pays où ils leur doivent jusqu’au nom qu’ils portent. Ça m’est égal, mon esprit était déjà là-bas, en Haute-Savoie.
Il y a toujours été. Et je pense qu’il y restera toujours, même si mon corps fatigué par les combats et les trêves s’éteint lentement de l’autre côté de la Méditerranée. Mon esprit appartient à ce petit village depuis le 22 novembre 1943, date à laquelle j’y fus accueilli avec ma jeune sœur Deborah par la famille Netteraz. La mère, Antoinette – mais tout le monde l’appelait Toine, comme si elle était le seul homme de la famille – et ses quatre grands gaillards de fils, Jésus, Sauveur, Dieudonné et Juste. Jamais on n’avait vu de mémoire de sacristain quatre paroissiens méritant à ce point leur nom de baptême. Nous avions trouvé refuge dans la vallée, emmenés avec de faux papiers par des bénévoles de la Croix-rouge, après l’arrestation de nos parents par les gendarmes de Grenoble. Ceux-ci, en dépit des instructions explicites de Vichy, n’avaient pas eu le cœur d’embarquer deux enfants de douze et huit ans.
Nous ne les avons jamais revus. Une fois à Saint-Charraz, notre dernier convoyeur nous confia à la famille Netteraz. Ils nous traitèrent comme si nous avions été les deux petits derniers du clan, d’autant plus chéris que maigres et souffreteux. À Grenoble, comme dans toutes les villes à cette époque, la disette faisait rage, et notre condition rendait le ravitaillement encore plus aléatoire. Au village, il en allait tout autrement, et nous découvrions avec émerveillement les grands bols de lait mousseux du matin, les tartines de gros pain de campagne si riches qu’on les aurait dit beurrées sur les deux faces, sans parler du jambon de montagne au fumet de foin, des petits fromages de bique qui piquent la langue, et des immenses tartes garnies des baies sauvages que nous allions ramasser dans les bois voisins en compagnie de Pétunia, le corniaud de la maison, qui n’avait pas son pareil pour débusquer les vipères avant qu’elles ne vous piquent traîtreusement le talon. On aurait voulu que le temps s’arrête.
Il s’arrêta le 14 juillet 1944, mais pas comme nous l’aurions souhaité. Pour la Fête Nationale, nous avions offert à Maman Toine un bouquet de roses, que nous avions été chiper avec ma sœur dans le jardin du maire, trop occupé à préparer les festivités du jour pour nous en tenir rigueur. Tout au plus se contenta-t-il de nous menacer en brandissant le vieux parapluie cassé qui ne le quittait jamais, même par grand soleil. Les Allemands – des SS de la division Das Reich au visage noir de fumée – arrivèrent par le nord de la vallée. Au sud, les jeunes brutes de la Milice fermaient l’autre accès. Il n’y eut pas de combat : ceux qui voulaient se battre avaient déjà rejoint les maquis et la police avait confisqué même les armes de chasse le mois précédent. Je ne raconterai pas ce qui s’est passé ; ce genre de scène a été décrit jusqu’à la nausée et rien ne ressemble plus à un massacre qu’un autre massacre.
Quand les camions recouverts de branchages s’éloignèrent en emmenant les femmes et les enfants, il n’y avait plus de vivant au village que le curé, qu’un sursaut de superstition avait retenu les bourreaux d’exécuter, et Juste, le plus grand des quatre frères Netteraz, avec qui j’étais parti à la cueillette des champignons sauvages une heure auparavant. Ma sœur avait disparu, et je ne la revis jamais non plus, pas plus que la pauvre Toine. Quant à Pétunia, il hurlait à la mort au dessus des corps alignés contre le mur de la Mairie. La suite n’a pas beaucoup d’importance : j’ai survécu. La Suisse, puis l’immigration clandestine vers la Palestine occupée par les anglais et d’autres combats, où c’était moi, cette fois-ci, qui tenais le fusil, et bientôt le palonnier d’un chasseur à réaction.
Et maintenant je suis là, au milieu des touffes de gentiane, accroché au bras du curé Anthonioz, encore plus vieux et courbé que moi, et nous prions tous deux au dessus du cercueil de chêne de Sauveur Anthonioz, lui en latin – il est resté attaché au vieux rite – et moi dans la langue des Prophètes, mais l’Éternel – qu’Il soit vénéré – sait que notre prière est la même et qu’elle est action de Grâces. Avant que je reparte vers la poussière dorée de ma nouvelle patrie, le curé me confia un paquet oblong enveloppé de mauvais papier kraft. « Tu ne l’ouvriras que chez toi. » Je l’ai ouvert, et j’y ai trouvé le vieux parapluie cassé du maire. Depuis, il me protège du soleil.
Bonne journée à toutes et tous
* gigi *
Messages : 555 Points : 571 Date d'inscription : 04/01/2019
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Ven 14 Juin - 0:10
onde positive aux malades
petrus
Messages : 1653 Points : 1633 Date d'inscription : 20/05/2014 Age : 79 Localisation : Tarn & Garonne
Sujet: bonjour et bon vendredi !! Ven 14 Juin - 5:59
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Ven 14 Juin - 6:13
Bonjour a vous toutes et tous bon Vendredi , bon weekend gros bisous
Auzelles Membres
Messages : 743 Points : 747 Date d'inscription : 24/09/2017
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Ven 14 Juin - 7:22
L'éphéméride du jour...
Aujourd'hui, nous fêtons les Élisée ainsi que les Rufin et Valère. Demain, nous fêterons les Germaine Cousin ou de Pibrac ainsi que les Bernard de Menthon.
Le 14 juin est le 165e jour de l'année du calendrier grégorien, le 166e en cas d'année bissextile. Il reste 200 jours avant la fin de l'année. C'était généralement le 26e jour du mois de prairial dans le calendrier républicain français, officiellement dénommé jour du jasmin.
à Marseille : le soleil se lève à 5h 57 le soleil se couche à 21h 19 durée d'ensoleillement : 15h 22 (+1mn
Citation du jour : « Plus une chose est difficile, plus elle exige d'art et de vertu. » Aristote
Dicton du jour : « À Saint-Rufin, cerises à plein jardin. »
Proverbe du jour : « Qui pense au pire devine juste. »
Événement du jour : 1982 : Reddition des troupes argentines retranchées à Port Stanley, capitale des Malouines. La guerre a fait 255 tués du côté britannique et 712 chez les Argentins.
L'historiette du jour : Hibakusha de Emilie Roch Senteur de cèdre. Entrechoquement de feuilles. Deux soleils. Dame Fujiwa avança péniblement. Le vent gonflait la boucle du obi ceignant son kimono. Nuée de grues en papier. Ses cheveux collaient à son visage. Elle les repoussa du revers de la main : de courtes mèches blondes lui restèrent dans la paume. Grondement de tempête. Hurlement de stryges. Corps nappés de feu. Le vent la souffla comme une brindille. Elle tourna sur elle-même. Cyclone d'images mêlées. Ailes d'un avion, immeubles qui s'effondrent, fleurs d'hibiscus, armée d'âmes en colère. Fujiwa no Kiritsubo ouvrit les yeux, le cœur battant. Ses mains moites en-dehors du futon agrippaient le tatami. Immobile, elle déroula son cauchemar en pensées, persuadée qu'il revêtait une grande importance. Le réveil décompta cinq minutes. Le rêve la quitta. L'impression de malaise s'estompa. L'aube projeta sa lumière sur la cloison de papier.
Lire la suite:
Kiritsubo se leva pour préparer son petit déjeuner. Plaisir de la routine du quotidien. Elle dégusta son thé et le riz du matin. Elle monta dans la salle de bains, s'habilla et se maquilla. Les relents du rêve la saisirent tandis qu'elle coiffait sa longue chevelure noire. Elle ferma les yeux, retrouva sa sérénité et descendit dans la rue.Elle prit son parapluie comme les milliers de Tokyoïtes autour d'elle. Un flux de travailleurs discrets envahit le métro. Elle s'y fondit, tailleur à l'européenne, coiffure soignée et badge de la pâtisserie épinglé. Elle descendit à Kyobashi et arriva en avance au magasin. Huit heures plus tard, elle termina l'inventaire de caisses et laissa ses subalternes fermer la boutique. Elle avait rapporté de bonnes ventes et rentrait satisfaite. Quelques gouttes martelaient le trottoir. Kiritsubo se hâta de rejoindre la station. Elle déboucha à Asakusa. Les grands immeubles se muèrent en étroites maisons de bois. Il pleuvait des cordes. Elle occupait le haut du trottoir pour ne pas laisser un cycliste éclabousser son tailleur. Elle pressa le pas et s'arrêta net à l'entrée de sa maison : devant sa porte, deux hommes, dont un gaijin, l'attendaient. L'Américain se précipita vers elle et lui tendit la main en lui parlant en anglais. Confuse, elle serra la main. Il était trop proche et elle agrippa la poignée de son parapluie. Il lui parla à nouveau. Elle ne comprenait rien à son baragouin. Le jeune homme qui accompagnait le gaijin s'inclina vers elle. — Fujiwa-san, pardonnez notre arrivée impromptue. Monsieur Tibbets souhaitait vous voir au plus vite. Il a besoin de votre aide. L'Américain dit quelque chose sur un ton pressé. Son traducteur ne masqua pas son étonnement et sa confusion. — Il serait préférable que nous abordions le sujet en privé. Elle se trouva bien obligée de les inviter chez elle. Bon gré, mal gré, Kiritsubo s'empressa de leur proposer les meilleures places et de faire chauffer l'eau du thé. Les deux mystérieux invités s'assirent dans le salon. Le gaijin avait le visage amaigri et le crâne blanc comme un œuf. De grands sourcils blonds couronnaient ses yeux maladifs. Il flottait dans sa chemise hawaïenne à grosses fleurs rouges. Elle versa le thé dans son bol à petits gestes précis. Il hocha la tête et remercia en anglais. Kiritsubo rapprocha la théière de son compagnon japonais. Le jeune homme la remercia comme il était d'usage. Cheveux en bataille, joues rondes de l'adolescence, Tanaka arrondissait ses fins de mois comme interprète. Elle fit couler son thé. Quelques feuilles tourbillonnaient au fond de la tasse. Le cyclone du cauchemar lui revint en mémoire. La pluie tapait aux carreaux à l'Est de la maison et le soleil à l'Ouest. L'ombre d'un érable dessinait un puzzle sur le crâne nu de l'Américain. Elle cligna des yeux. Les marques sombres disparurent. — Que me vaut le plaisir de votre venue ? demanda-t-elle en toute affabilité, comme s'ils n'avaient pas surgi sans prévenir. — Je m'appelle Brian Tibbets, je vis à Honolulu avec ma famille. Mon grand-père est mort en 1952 d'un cancer de la thyroïde. Mon père et mon oncle sont décédés en 1975 d'un cancer du poumon. Il y a trois ans, mon cousin a également succombé à un cancer de la thyroïde à vingt-cinq ans. J'ai 42 ans. On m'a diagnostiqué une leucémie il y a six mois. Les médecins n'expliquent pas les raisons de cette épidémie de cancers. Moi, je sais. Ma famille est maudite. Tanaka avait hésité à traduire. Le gaijin se livrait à une inconnue sans honte ni retenue. Kiritsubo écoutait poliment. Son thé refroidissait dans son bol. — J'ai rencontré le pasteur Carter. Il m'a exorcisé. Deux fois. Mais ça n'a pas fonctionné. Il m'a expliqué que l'origine du mal n'était pas chrétienne. Il m'a conseillé de vous contacter. Il a dit que vous pourriez pratiquer votre art de kaminagi sur moi et que vous étiez la seule à pouvoir rompre la malédiction. Ses mains tremblantes entrechoquaient le bol sur la table dans un bruit de secousse sismique. Kiritsubo observa l'étudiant qui but son thé longuement pour cacher sa gêne. Les plics des gouttes de pluie scandaient les secondes. — Je ne sais pas guérir les vivants, prévint-elle. Brian retira une photographie de son portefeuille qu'il posa sur la table. — Depuis les années 1950, tous les mâles de ma famille sont morts d'un cancer. Tous. Mon grand-père, son frère, mes parents, cousins et neveux ! Il ne me reste que mes enfants. J'ai trois fils. Ce n'est pas pour moi, mais pour eux. Il avait accepté son destin. Kiritsubo inclina profondément la tête, acceptant de pratiquer son art. Elle ne le prévint pas qu'une telle malédiction cachait un crime immense. Ils revinrent chez elle bien après minuit. Elle avait revêtu son kimono blanc barré du obi noir. Les orchidées-colombes glissées dans son chignon battaient des pétales à chaque mouvement de tête. Le gaijin et le traducteur, suivant ses conseils, portaient une tenue honorant les morts. Tanaka portait le kimono de son père et Brian avait troqué sa chemise à fleurs contre un costume sombre de deuil. La pâleur de son visage émacié n'en ressortait que plus. Elle les mena au jardin. Au milieu des érables, un sanctuaire protégé d'un toit de tuiles bleues. Il traversèrent le torii en se dirigeant vers l'autel. Elle avait tiré des tentures à neuf épaisseurs de brocarts tout autour. La pluie recommença à tomber. Kiritsubo plaça des bougies dans les lanternes de laiton suspendues au plafond. — Je vais procéder au hangonko pour apaiser les kamis. Elle marqua une pause pour laisser le jeune traduire. — Dame Fujiwa va réaliser le rituel de l'encens qui rappellent les mânes, expliqua le traducteur d'un ton plat. Les esprits qui vous hantent se montreront et seront apaisés. Tanaka ne croyait pas un mot de ce qu'il disait. Elle alluma la chandelle nocturne au milieu de l'autel. La flamme se reflétait sur le métal des lanternes en millions d'étincelles. Elle vit passer des ombres sur le visage de l'étranger, comme des feuilles agitées par le vent d'été. Le masque disparut en un clignement de paupières. Les illusions commençaient déjà alors qu'elle entamait à peine le rituel. Les kamis brûlaient de haine. Elle se concentra pour faire fuir l'idée d'un échec face à une malédiction trop puissante. — Suivez mes instructions sans discuter. Kiritsubo se mit face à la chandelle et ils s'assirent en tailleur derrière elle. Elle récita son sutra et tira un bâtonnet d'encens nécromantique de sa ceinture. Il était quatre heures du matin. Pas un bruit ne perturbait le rituel hormis la pluie et le chant mystique qui sortait de sa bouche. La flamme de la chandelle lécha l'encens. La brume d’invocation s'éleva. L'odeur de cèdre satura l'air. Elle porta ses mains jointes en prière à son front, déposa le bâton devant la bougie, s'inclina et tapa deux fois des mains. Les tentures ondoyèrent lentement. La pluie tombait dessus en un bruit mat. Le chant s'élevait des ses lèvres. La kaminagi tira un second bâton et l'embrasa. Un nouveau filet de fumée s'éleva vers le plafond. Le bruit d'un avion lui parvint au-dessus de celui de la pluie. Elle porta l'encens à son front, imprégnant ses narines de la senteur pesante, s’inclina devant l'offrande et tapa deux fois dans ses mains. Elle scandait le sutra sans discontinuer. Son corps se réchauffait comme sous un soleil d'été. Les lanternes brillaient plus intensément. Des facettes de lumière dansaient sur le sol, zébrant le visage émacié de Brian de motifs compliqués. Incrédule, l'étudiant surveillait les taches de lumière comme un chat apeuré. Elles ne s’approchaient pas de lui et restaient en nuée autour du gaijin. Les forces telluriques remontaient dans le dos de Kiritsubo. Galvanisée par le contact, les éclairs du rêve la submergeaient. Soleil d'été. Avion survolant la ville. Bruissement de feuilles. La chandelle hypnotisa son regard. Elle était à la fois devant son autel et dans une ville en été. Les images se superposaient. La fumée des bâtonnets se divisait en queues de renard. Nombreux kamis en perspective. La kaminagi prit un troisième brin d'encens, l'alluma, le porta à son front et le planta comme offrande. La force de l'illusion fut fulgurante. Elle vit l'avion la survoler. La bombe n'était qu'un fétu dans le ciel. Un second soleil apparut au raz du sol. Lumière d'apocalypse. Fer rouge de la douleur. Elle brûlait ! Sa peau grillait. Odeur d'humain calciné à retourner l'estomac. Elle faillit rompre la régularité du sutra. Erreur à ne pas commettre, à moins de rester piégée dans une illusion du passé. Derrière elle, l'étudiant récita à son tour la prière. Le gaijin joignit les mains et pria son Dieu à voix haute. Leurs voix jointes permirent à Kiritsubo de retrouver contact avec la réalité. La brume d'encens s'effilochait en centaines de rameaux. La kaminagi s'inclina avec difficulté, souleva ses bras en feu pour taper deux fois des mains. Des hurlements couvrirent la pluie. Le champignon de poussières et de flammes s'élevait vers les nuages. Kiritsubo se pétrifia d'horreur. Alentours, les immeubles s'effondraient, les arbres se désintégraient, le sol fondait. Et tout à la fois, l'étudiant scandait le sutra d'une voix blanche, les tentures se gorgeaient d'eau de pluie. Elle attrapa le dernier bâtonnet, appesanti par les âmes enchaînées au sortilège. La chandelle lécha l'encens nécromantique. — Fermez les yeux ! hurla-t-elle pour couvrir le fracas de la bombe et le tambour de l'averse. La poussière s'élevait épaisse comme un mur. Kiritsubo étouffait dans l'air brûlant de la bombe. Ses poumons bouillaient. Elle tâtonna pour trouver l'autel et planter l'encens. L'illusion s'évanouit à la vitesse d'une lame tranchant un cheveu. Le sanctuaire était un gouffre de noirceur. Seule brillait l'extrémité incandescente des quatre encens nécromantiques. Les esprits des morts se dessinèrent dans la fumée. Il y a en avait des milliers enchevêtrés, entravés dans leurs robes blanches. Mouvements lents des cheveux détachés, flottant comme dans l'eau. Des motifs de feuilles, d'ombrelles, de plis de vêtements étaient tatoués sur leur peau brûlée. Grimaces de haine. Gémissements de douleur. Kiritsubo n'en avait jamais vu autant. Une hécatombe de morts. La kaminagi se prosterna devant eux. Elle compta jusqu'à neuf puis se redressa lentement. Ils flottaient silencieux en un brouillard palpable. Elle tapa deux fois des mains. Les fantômes disparurent, laissant le sanctuaire aux vivants. Kiritsubo souffla la bougie. — C'est fini. Les kamis sont apaisés. Ses jambes tremblaient. Mouvements malhabiles de ses bras en souffrance. Ses poumons se remettaient avec peine. Elle parvint à ouvrir les tentures, ramenant l'air frais et humide de l'extérieur. Brian Tibbets se redressa pour lui saisir les mains avec chaleur et reconnaissance. Ses enfants étaient sauvés. Tanaka regardait autour de lui, incrédule et tremblant. Il balaya le jardin, les yeux écarquillés comme un poisson. La couleur avait déserté son visage. Elle le rejoignit, les sourcils légèrement froncés par la curiosité. — Vous les voyez ? Il hocha frénétiquement la tête, la bouche grande ouverte, le corps frissonnant. Le jardin était recouvert de flammèches bleues. Un firmament de lumières en suspension sur les feuilles des arbres, glissant le long des herbes, se serrant sur l'autel, le toit et jusqu'aux nénuphars dans la mare. Les gouttes de l'averse diffractait l'éclat des bluettes en paillettes scintillante. Rien ne semblait pouvoir les éteindre, ni la pluie, ni le vent, et un halo irréel éclairait le jardin à en faire disparaître les ombres. Le kimono de la kaminagi se teintait d'un bleu de glacier, et même les pétales des orchidées dans ses cheveux luisaient d'azur. — Ce sont les âmes des défunts. Ils sont nombreux car le crime était immense. Son regard vagabonda sur la couverture bleutée qui nimbait jardin et sanctuaire. Elle saisit un feu follet et l'approcha du visage de l'étudiant. La flamme couvait au creux de sa paume sans brûler. — Il me faudra beaucoup de temps pour tous les ramener auprès de leurs ancêtres. Elle baissa les yeux vers Tanaka, bien trop subjugué pour réussir à parler. Elle sourit, plissant son visage d'un air malicieux. — J'aurai besoin d'un apprenti. Voulez-vous apprendre l'art du kaminagi ? Leurs regards se croisèrent. — Oui, Fujiwa-sensei.
Bonne journée à toutes et tous
Opaline Membres
Messages : 1232 Points : 1234 Date d'inscription : 28/05/2014 Age : 78 Localisation : Bouches-du-Rhône
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Ven 14 Juin - 7:39
Bonjour les amis du forum
La montagne Ste Victoire chère à Cézanne
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Ven 14 Juin - 9:43
bonjour a tous le soleil est de retour mais frais ce matin voila le Week end commence pour moi repos jusqu'à lundi apres mardi bonne journée a tous bisous
provence Admin
Messages : 5480 Points : 5591 Date d'inscription : 19/05/2014 Age : 83 Localisation : le bar sur loup 06620 region paca
Sujet: bonjour temps mitigé Ven 14 Juin - 10:59
bonjour ciel pâle il va pleuvoir apres un chaud soleil,pour moi les maux toujours les mêmes mais plus de coup dans la tête,mais depuis deux jours c'est Pierre qui a trés mal a la cuisse ,fortes douleurs il ira consulter pour le moment il a pris du voltaréne ha ! notre âge ne nous apporte pas que du bon !!!!! les animaux vont bien c'est le principal.....car le veto c'est une ruine !!!
CITATION SUR LA CONFIANCE
« La confiance es soi est le premier secret du succès.
(Ralph Waldo Emerson)
« Si vous avez confiance en vous-même,
Vous inspirerez confiance aux autres.
(Johann Wolfgang Von Goethe)
« Qui a confiance en soi conduit les autres
(Horace)
« Les vrais amis sont ceux qui mêlent leur confiance réciproque:
Et leurs souffrances, libres de se séparer toujours et ne se séparant jamais
« L’amitié sans confiance, c’est un fleuve sans parfum »
(Laure Conan)
« Faire confiance est une preuve de courage, être fidèle Est un signe de force.
(Marie Von Ebner Eschenbac)
« Se tromper et devoir cependant accorder sa confiance à son
Etre intérieur, c’est cela un homme
(Gottfried Benn)
« Soyez polis envers tous, mais intimes avec peu, et choisissez-les bien Avant de leur faire confiance.
(Georges Washington)
« Ne mentez jamais à quelqu’un en qui vous voulez avoir confiance.
A partir du moment où vous lui aurez menti une fois, vous aurez bien
Du mal à le croire (Rivarol)
"L’une des meilleures façons d’aider quelqu’un est de lui donner une responsabilité et de lui faire savoir que vous lui faites Confiance"
(Booker T. Washington)
« La confiance n’a plus de prix lorsqu’on la partage
Avec des hommes corrompus
(Louis Antoine de Saint-Just)
« L'humilité naît de la confiance des autres
(Dag Hammarskjöld)
« La paix n'est pas l'absence de guerre, c'est une vertu, un état d'esprit, Une volonté de bienveillance, de confiance, de justice
(Baruch Spinoza)
« Il y a trois dimensions de l’amour : la profondeur, la durée et la confiance.
(André Maurois)
Christaline Membres
Messages : 1307 Points : 1361 Date d'inscription : 27/02/2017 Age : 56 Localisation : Limousin, 87.
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Ven 14 Juin - 11:58
Le temps est gris par chez nous, le soleil est timide... J'ai très mal dormis cette nuit, je suis hs... Pffff..... Mon chat Dirham va bien, il dévore et prend bien ses antibios... J'espère qu'il va vitre reprendre du poids... Je vous souhaite de passer un bon vendredi et je vous fais tout plein de bisous à tous et toutes...
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Ven 14 Juin - 12:01
coucou le fofo
pas trop le moral en ce moment, j'ai perdu 2 petits minets en 4 jours la semaine dernière, et ma petite CLoé est toujours hospitalisée et nous ne savons pas si elle va être sauvée... d'où mon absence sur le forum...
bonne journée à tout le monde
bisous
* gigi *
Messages : 555 Points : 571 Date d'inscription : 04/01/2019
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Sam 15 Juin - 0:21
pour tout ceux qui en on besoin
petrus
Messages : 1653 Points : 1633 Date d'inscription : 20/05/2014 Age : 79 Localisation : Tarn & Garonne
Sujet: bonjour et bon samedi !! Sam 15 Juin - 4:52
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Sam 15 Juin - 5:17
Opaline Membres
Messages : 1232 Points : 1234 Date d'inscription : 28/05/2014 Age : 78 Localisation : Bouches-du-Rhône
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Sam 15 Juin - 7:33
Bonjour les amis du forum
Auzelles Membres
Messages : 743 Points : 747 Date d'inscription : 24/09/2017
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Sam 15 Juin - 7:39
L'éphéméride du jour...
Aujourd'hui, nous fêtons les Germaine Cousin ou de Pibrac ainsi que les Bernard de Menthon. Demain, nous fêterons les Jean-François Régis ainsi que les Aurélien, Ferréol et Régis.
Le 15 juin est le 166e jour de l'année du calendrier grégorien, le 167e en cas d'année bissextile. Il reste 199 jours avant la fin de l'année. C'était généralement le 27e jour du mois de prairial dans le calendrier républicain français, officiellement dénommé jour de la verveine.
à Marseille : le soleil se lève à 5h 57 le soleil se couche à 21h 20 durée d'ensoleillement : 15h 22 (+0mn)
Célébrations de demain : • Fête des pères • La Trinité
Citation du jour : « La raison se compose de vérités qu'il faut dire et de vérités qu'il faut taire. » Comte Antoine de Rivarol
Dicton du jour : « Jeunes et vieux renards, ne quittent plus le bois à Saint-Bernard. »
Proverbe du jour : « Suis le conseil de celui qui te fait pleurer, et non de celui qui te fait rire. »
Événement du jour : 1969 : Georges Pompidou est élu 19e président de la République française (deuxième président de la cinquième République) de 1969 au 2 avril 1974, date à laquelle il décède d'une maladie incurable. Âgé de 57 ans, l'ancien premier ministre du général De Gaulle a récolté 58 % des voix, contre 41 % pour son concurrent demeuré en lice pour le second tour, Alain Poher. Durant son mandat il prend une part active à la politique intérieure (modernisation industrielle, développement culturel, programme énergétique) et extérieure (arrivée de la Grande-Bretagne dans la CEE).
L'historiette du jour : « C’est pas grave… ça va passer ! » de Claire Bouchet — J’en ai marre que tu m’dises toujours non ! C’est toujours pareil ! J’ai pas l’droit de faire c’que j’veux ? Et vlan ! La porte de la chambre qui claque, faisant vaciller un chambranle proche de l’apoplexie. — Bonjour ma fille ! Bien dormi cette nuit ? pensé-je en mon for intérieur. Manifestement non puisque son caractère à fleur de peau et de cœur vient de nouveau de prendre le dessus. Il a suffi que je dise « Non », juste un petit « non » à sa demande, que dis-je son exigence d’utiliser la tablette au saut du lit. Les écrans ont une fâcheuse tendance à exercer leur pouvoir hypnotique sur ma fille, la contraignant à rester calfeutrée dans sa chambre des heures entières. Ce n’est pas sa faute ! Ce sont les constructeurs d’appareils numériques les responsables. Elle l’a lu dans Le Monde des Ados !
Lire la suite:
Bon ! Direction la cuisine pour me remettre de cette énième rébellion en m’abreuvant d’un café noir dont j’attends qu’il chasse de mon esprit les idées du même nom. Cela tombe bien. Un regard par la fenêtre m’indique qu’une journée colorée se dessine : ciel rose-orangé se préparant à s’envouter de bleu, soleil astiquant ses cuivres pour nous livrer du jaune d’or. Je me laisse aller à quelques rêveries vite interrompues par l’entrée de ma tornade blonde. A-t-elle envie de virer déménageur ce matin ? Les portes de placard claquent sous les assauts répétés de ma jeune affamée à la recherche de ses céréales et de ses Figolu. Décidément, rien ne doit lui résister ! Le micro-ondes vacille lui aussi, peu habitué à être manipulé avec autant de vigueur ! Avec Julie, l’obsolescence programmée n’a jamais aussi bien porté son nom. Future bonne cliente pour les SAV de magasins d’électroménager à ce rythme !
Nez et cheveux plongés dans son bol, elle ne m’a pas encore adressé la parole. J’ose une approche façon Casque bleu, avec douceur et diplomatie.
— Tu vois Emma aujourd’hui ? Elle avait envie d’aller faire du lèche-vitrine en ville. Je pourrais vous conduire en allant au travail ?
Ce n’est pas une balle que ses yeux m’envoient, mais une volée de missiles Scud. Elle marmonne quelque chose du genre « On sait c’qu’on a à faire. Y a l’bus » et m’oublie aussitôt. Et voilà ! Ma tactique a fait long feu. Le dialogue est rompu pour le moment. J’essaie de ne rien montrer de mon désarroi, mais il est pourtant bien présent. Je ne peux que dresser le constat suivant : je ne comprends plus ma fille. Elle a 14 ans et je me sens exclue de sa vie, de ses bonheurs, de ses doutes, de ses peurs.
J’essaie de rester légère, d’insuffler de l’humour et de la gaieté dans nos relations et dans notre vie, mais cela ne fonctionne pas. Feu l’humoriste Fernand Raynaud dirait : « Ça eut fonctionné ! Mais ça ne fonctionne plus ! » Je m’active au rangement de la cuisine, cela m’aide à réfléchir. Je vais appeler Lisa ma meilleure amie, la maman d’Emma. Elle est toujours de bons conseils. Elle saura sans doute m’aider à trouver les clés du coffre pour accéder à ma fille, à défaut d’avoir su décrypter par moi-même la bonne combinaison. Lisa n’est pas thérapeute, mais c’est tout comme. Elle et moi, on se connaît depuis l’enfance et elle m’a toujours aidée à démêler les écheveaux de ma vie. Je devrais songer à la rémunérer pour services rendus ! Mais non je plaisante, c’est mon amie.
Je m’apprête à partir travailler non sans monter à l’étage voir Julie. La porte de sa chambre est fermée, qui l’eut cru ? Les têtes de mort grimaçantes et les « Défense d’entrer – Zone protégée » me dissuadent d’entrer sans m’annoncer. Je frappe doucement tout en actionnant la poignée. Au moment où je passe la tête par l’encoignure de la porte, j’entends le bruit sec d’un livre refermé à la hâte. Il disparaît à la vitesse de l’éclair dans un tiroir du bureau.
— Chérie, je m’en vais. Tu n’as besoin de rien ? — Mmh, nan — Tu me fais signe si vous décidez d’aller en ville ? — Mmh, m’ouais, p’t’être — À plus tard alors ! — M’ouais, Tchüss
Au train où vont les choses, je ne tirerai rien de plus de Julie maintenant. Autant me faire une raison. Nous sommes au bout de la syntaxe que ma très chère ado peut m’offrir. C’est incroyable à cet âge comme le langage peut s’appauvrir ! Plus j’ai envie de parler, que dis-je, de communiquer avec ma fille, plus elle s’enferme, au sens propre comme au figuré. C’est grave Docteur ?
Quelques jours plus tard, alors que je parcours distraitement des revues empilées sur la table basse du salon, je tombe justement sur un numéro du Monde des Ados2 de Julie. Bizarre ! Autant sa chambre est un champ de bataille permanent, autant elle veille à ne rien laisser traîner de personnel, donc de suspect dans le reste de la maison. Dois-je y voir un signe ? Mon radar s’active et mes antennes se dressent à la recherche d’indices explicatifs. Je m’arrête page 35 où Mc Fly et Carlito, deux vidéastes humoristes français, décodent le vocabulaire des jeunes à travers des définitions décalées.
Un mot en particulier attire mon attention : « Adolescence : moment de l’existence au cours duquel la peau devient votre pire ennemie et les parents deviennent pires que la peau ». Ma première réaction est de sourire. Ah l’acné ! Quand le visage devient un terrain d’expérimentation pour l’apprentissage de la lecture en braille ! Julie en est pour le moment épargnée, sans doute quelque chose à voir avec les gênes. La deuxième partie de la définition en revanche attire mon attention. En tant que maman, serais-je devenue la pire ennemie de ma fille ? M’incrusterais-je donc comme l’acné dans tous les pores de sa peau au point d’en devenir insupportable à ses yeux ? J’essaie pourtant de me montrer à l’écoute, sensible à ses changements d’humeur, de devancer ses demandes aussi. Bref, je continue tant bien que mal d’apprendre mon métier de parent en essayant de tenir à la fois le rôle de papa et de maman puisque je suis seule avec elle.
Je me souviens avec nostalgie des grands moments de complicité que nous avions elle et moi lorsqu’elle était petite. Par exemple, nous passions des heures assises l’une contre l’autre à regarder des livres illustrés. Elle ne savait pas encore lire qu’elle me demandait : « C’est qui lui ? » ; « Y fait quoi là ? » ; « Pourquoi sa maison elle est petite ? » en me montrant les images. Alors j’inventais chaque fois des histoires nouvelles. Plus tard, les jours de beau temps, nous improvisions des goûters au fond du jardin ou dans la cabane perchée dans notre arbre secret, dans le petit bois derrière notre maison.
À quand remonte la dernière fois où nous nous sommes rencontrées ?
Je pense à mon amie Lisa et à sa fille Emma. Je suis le témoin admiratif quoiqu’un peu jalouse de leur entente fusionnelle. Elles se parlent sans tabou et continuent de pratiquer des activités ensemble.
La sonnerie de mon portable retentit, m’éjectant sans ménagement du cockpit de mes pensées.
— Oui allo ? — Allo, Marianne, c’est Lisa. Tu vas bien ? — Moyen. Tu viens de me sortir d’une montée de vague à larmes qui allait avoir raison de mon maquillage. — Julie ? — Julie, moi, mon incapacité grandissante à ne pas tenir correctement le gouvernail de nos relations. Je ne sais plus quoi faire. Mais toi tu as su trouver la fameuse recette avec Emma. Tu m’la donnes dis ? Ton prix sera le mien. C’est dire si je suis désespérée... — Oh, mais je constate que tu n’as pas perdu ton sens de l’humour c’est déjà ça ! Maintenant, il te faut juste être un peu plus indulgente avec toi-même. — Plus facile à dire qu’à faire... Il y a 14 ans et des bricoles, j’ai mis au monde un bébé joufflu et souriant et me voici face à une ado agressive qui au mieux me fusille du regard dès que j’ouvre la bouche, au pire se montre complètement indifférente ou profère des horreurs, au choix. C’est plutôt déstabilisant. — As-tu essayé de lui parler ? — Oh oui ! Au moins quarante-sept fois ces cinq derniers jours ! — Allez ! « Tiens bon la vague, tiens bon le vent ! » C’est pas grave, ça va passer. Tu sais, je crois que Lisa a besoin de se rassurer. Alors elle te teste. — Se rassurer sur quoi ? — Sur ton amour. Sur ta capacité à l’aimer, quoi qu’il arrive. Sur ta présence inconditionnelle et ta solidité. Ta fille est en train de muer, de muter même et elle se sent à l’étroit, mal dans sa peau. Elle voudrait en changer tu comprends ?
Si je comprends ? J’avoue que tout cela est un peu confus. Il me semble toutefois me rappeler une histoire de crustacé, un Bernard l’ermite... Non, c’était plutôt un homard qui avait des complexes. En pleine crise identitaire, il devait faire sauter un par un les verrous qui le retenaient à son enfance pour entrer dans l’âge adulte. Mon homard à moi se prénomme Julie et il va me falloir un sacré kit de survie pour affronter ce cocktail explosif !
De quoi ai-je besoin ? Tout d’abord de Salsepareille pour passer par-dessus le désamour patenté que semble me porter ma fille. Ensuite, de compréhension bienveillante et distancée pour ne pas m’écrouler à chaque confrontation. Sans oublier une dose raisonnable d’autorité pour qu’elle comprenne que certaines limites ne doivent pas être franchies. Ah... aussi mon arme absolue anti-déprime et anti-stress : un stock de tablettes de chocolat noir ! J’élève seule une créature mutante « adoleschiante » en bonne santé et aux neurones particulièrement actifs. Je perçois chez elle des émotions certes compliquées, mais je l’estime capable de sortir indemne de ces turbulences souvent qualifiées de transitoires. D’autres jeunes y sont arrivés, pourquoi pas elle ?
Il me faut également une idée d’activité autour de laquelle la mobiliser l’air de rien afin de déclencher le processus de décontamination de nos relations mère-fille. Mon dévolu se porte sur la kermesse culinaire et la collecte annuelle de jouets organisées par notre association de quartier. Julie aimait s’y investir par le passé et j’espère secrètement qu’elle retrouve l’envie cette année. La date est toute proche et les réunions de préparation commencent dans trois jours. À mon tour de laisser traîner un flyer de présentation sur l’un des itinéraires empruntés par Julie pour se déplacer dans la maison.
Pour la énième fois depuis des semaines, je me prépare à dîner seule. La nouveauté ? Je n’ai pas sonné le rappel du repas familial. Pas envie de partager la soupe à la grimace habituelle que Julie me réserve lorsqu’elle daigne enfin descendre dans la cuisine en milieu de repas. Aussi, quelle n’est pas ma surprise de la voir débouler, disposer son couvert en face de moi et se servir d’un air gourmand du menu mijoté ce soir : escalopes de dinde forestières et pommes de terre sautées : son préféré. Surtout ne faire aucun commentaire, ne rien dire qui pourrait allumer la mèche d’une possible querelle verbale. Je me tais. Est-ce l’accalmie avant la tempête ? C’est Julie qui brise le silence en premier :
— Tu sais si Emma et Lisa participent à l’organisation de la kermesse et de la collecte ? 16 mots d’affilée et sans aboyer : ma fille serait-elle malade ? pensé-je. Puis, d’une voix détachée : — Oui elles en sont. Nous sommes toutes les trois dans la commission restauration cette année. — Y a encore de la place dans cette commission ? — Je pense oui. Toutes les bonnes volontés sont les bienvenues.
J’ai du mal à résister à l’envie de lui dire combien j’ai attendu ce moment, combien je serai heureuse de...
Serait-ce la fin de la Guerre froide annoncée ? Ne vendons pas la peau de l’ours... J’ai l’impression de voir Julie se débattre avec ses démons intérieurs elle aussi, mais je dois la laisser poursuivre seule.
— La première réunion de travail, c’est le 15 de ce mois non ? — Oui Julie c’est dans trois jours. — J’peux venir ? — Pas de problème. Nous faisons voiture commune jusqu’à la maison des associations. Il reste une place.
La suite du repas se déroule en silence. Une fois la dernière bouchée avalée, Julie se lève et débarrasse la table – mes couverts compris – puis elle remplit le lave-vaisselle et disparaît dans sa chambre.
Je jette symboliquement le calendrier de l’avant devenu obsolète. J’en sors un tout neuf, le calendrier de l’après, que j’annote du chiffre 1.
Bonne journée à toutes et tous
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Sam 15 Juin - 8:02
Bonjour a tous passer un bon Samedi et un Bon weekend gros bisous
* gigi *
Messages : 555 Points : 571 Date d'inscription : 04/01/2019
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Dim 16 Juin - 7:30
a tous
onde positive a ceux qui en o besoin
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Dim 16 Juin - 8:05
Bonne journée a toutes et tous pour ce Dimanche gros bisous
Opaline Membres
Messages : 1232 Points : 1234 Date d'inscription : 28/05/2014 Age : 78 Localisation : Bouches-du-Rhône
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Dim 16 Juin - 8:18
Bonjour les amis Et bonne fête à tous les papas !
Auzelles Membres
Messages : 743 Points : 747 Date d'inscription : 24/09/2017
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Dim 16 Juin - 8:47
L'éphéméride du jour...
Aujourd'hui, nous fêtons les Jean-François Régis ainsi que les Aurélien, Ferréol et Régis. Bonne fête Régis. Demain, nous fêterons les Hervé ainsi que les Rainier.
Le 16 juin est le 167e jour de l'année du calendrier grégorien, le 168e en cas d'année bissextile. Il reste 198 jours avant la fin de l'année. C'était généralement le 28e jour du mois de prairial dans le calendrier républicain français, officiellement dénommé jour du thym.
à Marseille : le soleil se lève à 5h 57 le soleil se couche à 21h 20 durée d'ensoleillement : 15h 22 (+0mn)
Célébrations du jour : • Fête des pères • La Trinité
Célébrations de demain : • Journée mondiale de la lutte contre la désertification et la sécheresse
Citation du jour : « C'est beau d'être vertueux, mais apprendre aux autres à l'être, c'est encore plus beau... et tellement plus facile. » Samuel Langhorne Clemens, dit Mark Twain
Dicton du jour : « Pluie de Saint-Aurélien va durer jusqu'à la fin. »
Proverbe du jour : « Un sage solitaire ne vaut pas une bande de sots. »
Événement du jour : 1963 :Valentina Terechkova devient la première femme à aller de l'espace. Le sous-lieutenant soviétique de 26 ans accomplira, à bord de son vaisseau spatial "Vostok-VI", 48 révolutions autour de la Terre, parcourant près de 2 millions de kilomètres au cours d'un vol de 71 heures.
L'historiette du jour : "Bonne fête Papa" de la part d'un adulte / adolescent "Mon cher papa, En cette journée de fête des pères, je t'envoie une tonne de bisous et des montagnes de câlins. Et n'oublie pas : c'est toi mon héros !" "Cher papa, Nous n'avons pas souvent l'occasion de nous voir, ce que je regrette. C'est pourquoi je profite de la fête des pères pour t'écrire quelques mots. J'aimerais t'exprimer ces choses essentielles qu'on n'a jamais l'occasion de se dire... Tu as assumé ton rôle de père avec tendresse et fermeté. Il m'est arrivé parfois de te trouver sévère, mais avec le temps, force est de constater que tu avais raison de l'être. Je ne pouvais pas avoir de meilleur père que toi. Je t'embrasse, bonne fête papa."
Lire la suite:
"Ce dimanche, pas un seul père ne doit être oublié. Mais j'en connais un qui mérite vraiment d'être fêté. C'est le plus fort, le plus rassurant, le plus responsable, le plus tendre des papas qui existent au monde. Et puis, par chance, il se trouve que c'est le mien ! Bonne fête à mon papa chéri."
"Aujourd'hui c'est la fête des pères. La plupart des pères recevront un joli cadeau. Toi, mon papa, tu auras droit cette année à une déclaration spéciale. C'est vrai que je suis pudique et que je t'ai rarement dit que tu es un bon père et que je t'aime fort. Pourtant je le pense depuis toujours." “ Il m'est arrivé de te trouver sévère, mais avec le temps, j'ai compris que tu avais eu raison de l'être",
"Bonne fête Papa" de la part d'un enfant
Votre enfant ou votre petit-enfant vous réclame de l'aide pour écrire une jolie lettre à son papa ? Avec nos idées et les siennes, formulez la plus tendre des déclarations, ou optez pour un petit poème.
"Mon papa chéri, Tous les jours, tu es là pour me protéger, m'éduquer, me guider. Avec toi, je me sens en sécurité et je ne manque de rien. Pour tout ce que tu fais pour moi, je veux te remercier et te dire que je t'aime de tout mon coeur. Je te promets d'essayer d'être toujours plus sage et de bien travailler à l'école. Je sais que le plus beau cadeau que je puisse te faire, c'est de t'aimer et de te rendre fier." “ Le plus beau cadeau que je puisse te faire, c'est de te rendre fier„
"MON PAPA... C'est le plus grand... C'est le plus fort... Il ne craint pas le monstre caché sous mon lit. Il a des plis aux coins des yeux quand il sourit. Il sait tout réparer. J'ai découvert le monde perché sur ses épaules. Il m'a fabriqué des souvenirs. Il me raconte des histoires avec sa grosse voix. Il est là même quand ça ne va pas. Il peut résoudre tous les problèmes. Il est invincible. Pour toutes ces raisons, je peux affirmer que mon papa, c'est le meilleur ! "
Source : le mag des femmes
Bonne journée à toutes et tous
brijou1 Membres
Messages : 504 Points : 532 Date d'inscription : 26/05/2014 Age : 65 Localisation : sud
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Dim 16 Juin - 9:01
et bien moi je viens de me lever j'ai pas passé une bonne nuit!!ce fichu rhume de m...je vous jure bon faut que je me bouge préparer la chambre pour ma fille qui revient là et s'installe je dois faire mes brochettes aussi la viande poulet et boeuf sont en marinade au frigo ce sera avec salade verte et riz composé
bonne fete des pères passez une agréable journée
Christaline Membres
Messages : 1307 Points : 1361 Date d'inscription : 27/02/2017 Age : 56 Localisation : Limousin, 87.
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Dim 16 Juin - 11:38
Comment ça va aujourd'hui? Il fait beau et bon. J'espère que chez vous c'est pareil! C'est tellement rare en ce moment de belles journées qu'il vaut mieux en profiter, car, cela va-t-il durer??! Je vous souhaite de passer un bon dimanche ensoleillé et je vous envoie mille bisous à tous et toutes!
* gigi *
Messages : 555 Points : 571 Date d'inscription : 04/01/2019
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Lun 17 Juin - 0:02
a tous
courage a ceux qui en a besoin
Auzelles Membres
Messages : 743 Points : 747 Date d'inscription : 24/09/2017
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Lun 17 Juin - 6:08
L’éphéméride du jour...
Aujourd'hui, nous fêtons les Hervé ainsi que les Rainier. Demain, nous fêterons les Léonce.
Le 17 juin est le 168e jour de l'année du calendrier grégorien, le 169e en cas d'année bissextile. Il reste 197 jours avant la fin de l'année. C'était généralement le 29e jour du mois de prairial dans le calendrier républicain français, officiellement dénommé jour de la pivoine.
à Marseille : le soleil se lève à 5h 57 le soleil se couche à 21h 21 durée d'ensoleillement : 15h 23 (+0mn)
Célébration du jour : • Journée mondiale de la lutte contre la désertification et la sécheresse
Citation du jour : « Si la révolte pouvait fonder une philosophie [...], ce serait une philosophie des limites, de l'ignorance calculée et du risque. Celui qui ne peut pas tout savoir ne peut tout tuer. » Albert Camus
Dicton du jour : « Temps de Saint-Hervé n'est pas toujours mauvais. »
Proverbe du jour : « À méchant ovrier point de bon outil. »
Événement du jour : 1967 :La Chine fait exploser sa première bombe à hydrogène.
L’historiette du jour : L'article 121-3 de Mischa La secrétaire avait noté Maud Estéris, NC, ICP au 23/05, art. 121--3. Une nouvelle cliente donc, avait traduit Fabrice, convoquée pour un interrogatoire de première comparution. Ce que la secrétaire avait par contre omis de préciser, c'est de quel article il était question. Il y avait un 121-3 du code pénal, et un 121-3 du code de la route... Fabrice était d'ailleurs aussi peu familier de l'un que de l'autre. Blonde, proche de la quarantaine, Maud Estéris avait un visage régulier aux pommettes hautes, avec des yeux d'un bleu tirant sur le vert, un regard vif, et expressif. Fabrice remarqua cependant les traits tirés et les cernes que ne réussissait pas à cacher le léger maquillage. — Quel est votre problème ? demanda-t-il après l'avoir fait asseoir.
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— Je suis médecin, commença-t-elle. Elle chercha un instant ses mots, hésita, puis se lança d'un coup : — Voilà. J'ai fait une faute professionnelle, une mort en a résulté. J'ai été interrogée au commissariat, et là je suis suis convoquée au tribunal. Parce que je n'ai pas répondu à un appel, une nuit où j'étais d'astreinte. Elle fouilla dans son sac, sortit la convocation qu'elle tendit à Fabrice. — Interrogatoire de première comparution, lut-il. Plainte pour négligence, article 121-3 du code pénal. Ce n'est pas courant comme inculpation, la négligence... Racontez-moi ce qui s'est passé. — C'était il y a six mois, la semaine où les généralistes ont décidé de faire grève. J'étais contre, je l'ai fait publiquement savoir, ce qui m'a valu quelques lettres d'insultes. Je ne sais pas si c'est un hasard, mais j'ai été réquisitionnée pour être de garde le week-end. C'est à moi que le régulateur du SAMU passait tous les appels du secteur. Ça n'a pas arrêté toute la journée du samedi, et jusque tard dans la soirée... C'était le chaos complet... Le soir, je suis allée rejoindre mon ami, j'ai dormi chez lui. Je devais être trop fatiguée, je ne sais pas ce qui s'est passé, je n'ai pas entendu mon téléphone. Le matin, j'ai vu qu'on avait appelé pendant la nuit, à trois heures, plusieurs fois. Il y avait aussi un texto du SAMU qui me prévenait de l'appel. — Une urgence ? — Une grossesse extra-utérine. Les pompiers sont arrivés, mais trop tard. Il y a eu une hémorragie, ils n'ont pas pu la récupérer... Elle se tut, cependant que Fabrice détaillait les termes de la convocation. — Ce n'est pas banal, observa-t-il. La première fois que je vois quelqu'un poursuivi parce qu'il n'a pas entendu son téléphone sonner. Il résista à l'envie de consulter son code pénal pour se remettre en tête les termes, complexes, de l'art.121-3. — Vous n'avez pas entendu votre téléphone à trois heures du matin, après avoir été d'astreinte toute la journée précédente, insista-t-il. Ça me paraît un peu léger pour une inculpation... Elle ne répondit pas tout de suite. Détournant les yeux, elle promena son regard sur des étagères encombrées de livres et de dossiers qui flanquaient le bureau. — Je ne sais pas, dit-elle enfin. Le problème, c'est que je n'étais pas chez moi. Au commissariat, c'est surtout ça qu'on a retenu. Que j'avais découché alors que j'étais d'astreinte... Pour l'inspecteur, c'était clair : c'est volontairement que je n'ai pas pris cet appel, sous-entendu pour ne pas être dérangée pendant que... — Ça, effectivement, je comprends que ça puisse servir de base à l'accusation. Mais le problème, il n'est pas là. Il est simple : est-ce volontairement que vous n'avez pas décroché votre téléphone ? — Non, vraiment, je ne l'ai pas entendu... Mais je ne peux pas le prouver, n'est-ce pas. Et puis il y autre chose, dit-elle, et je crois que c'est ça qui joue contre moi. Je ne sais pas comment le dire, mais quelque part, je l'ai fait exprès. — De ne pas l'entendre ? — Oui, enfin, de faire ce qu'il fallait pour, d'aller passer la nuit chez mon ami, au lieu de rester tranquillement chez moi à la disposition du régulateur... J'étais furieuse à cause de cette histoire d'astreinte. La journée avait été insupportable, j'ai dû gérer les patients des confrères qui se mettaient en grève, une grève contre laquelle j'avais pris ouvertement position. J'étais sûre qu'on avait magouillé à l'Ordre pour que je sois punie, que c'est pour cela qu'on m'avait mise de garde le week-end. Du coup, j'ai décidé que je n'allais pas me laisser faire, je ne voulais pas leur donner le plaisir de me gâcher ma soirée, ma nuit. Je me suis forcée pour aller chez mon ami, pour ne pas rester chez moi, histoire de bien marquer mon indépendance et ma liberté. Si je n'avais pas réagi comme... comme une gamine, cette femme serait en vie aujourd'hui. C'est inexcusable, je ne peux pas me le pardonner.
La plupart du temps, les clients de Fabrice minimisaient leur responsabilité. Le point de vue des victimes, de l'accusation, des juges leur échappait. Systématiquement, ils se cherchaient des excuses, voyaient une injustice dans les poursuites qui leur étaient intentées, allaient jusqu'à se poser en victimes. Cette femme, au contraire, se voulait fautive, coupable, prête, désireuse même, semblait-il, de payer le prix fort. — Vous êtes venue me voir, observa-t-il d'un ton neutre. Vous désirez donc être défendue dans cette affaire... que vous trouvez pourtant indéfendable. Elle eut un geste d'impuissance. — Quand j'y pense, dit-elle, je ne sais plus ce que je veux. Je suis la cause de cette mort, indirectement peut-être, mais c'est indéniable. Si j'étais restée chez moi, à l'écoute de mon téléphone, au lieu de filer chez mon amant, elle serait encore en vie. Je ne veux pas nier cette responsabilité. Au début, je ne voulais même pas me défendre, ni prendre un avocat. J'avais une mort sur la conscience. Mais quand j'ai vu les termes de l'accusation, la plainte, je ne me suis pas reconnue. Ce n'est pas ça. Et puis, surtout... — Surtout ? — Je n'ai pas le courage. Je risque d'être condamnée, radiée à vie, je ne pourrai plus exercer. C'est une idée que je ne supporte pas ; je ne suis pas sûre de mériter cela... — Mais, pour autant, vous n'êtes pas sûre de vouloir échapper à une sanction, insista l'avocat. Comme elle ne disait rien, il poursuivit : — Ça va vous sembler idiot ce que je vous dis, mais le problème, si je vous défends, c'est qu'il faut que vous soyez de mon côté. Pas du côté de l'accusation. Je n'ai pas envie que vous vous mettiez soudainement à détruire mes arguments devant le juge, parce que vous pensez que vous devez payer. C'était un peu brutal. Elle se redressa sur sa chaise comme pour protester, se tut finalement. — Je vais vous dire, reprit Fabrice. Votre IPC – votre interrogatoire de première comparution – est dans un peu plus d'un mois. Prenons un rendez-vous décommandable la semaine prochaine disons. Il regarda son agenda. — Vous y verrez plus clair, et moi j'aurai eu le temps de regarder un peu ces questions. Ça vous laisse la possibilité, si vous le souhaitez, de laisser tomber : vous appelez ma secrétaire, vous décommandez et on en reste là. — Non. Elle s'était ressaisie. Son regard croisa celui de Fabrice. Il y avait, dans ses yeux, une lueur nouvelle, vivante, presque combative. Fabrice la trouva belle. — Vous pouvez me donner un rendez-vous ferme, si vous êtes d'accord de prendre mon affaire. Ça m'aidera aussi, ajouta-t-elle comme pour s'excuser. — Très bien. On va ouvrir un dossier. Mais avant, il y a deux ou trois points sur lesquels je voudrais revenir. D'abord, vous avez dit que, si on avait pu vous contacter, cette femme ne serait pas décédée. Expliquez-moi, que se serait-il passé si vous aviez pris cet appel ? Qu'est-ce que vous auriez fait ? — Eh bien, je pense qu'au vu des symptômes – une femme enceinte de trois semaines se plaignant de douleurs intenses et de saignements – j'aurais évoqué la possibilité d'une GEU, une grossesse extra-utérine, et j'aurais appelé directement l'hôpital pour une admission en urgence. Ça ne servait à rien que je me déplace pour une visite : au contraire, il y avait un risque réel. — Mais alors, je ne comprends pas : pourquoi a-t-on répercuté l'appel de cette femme sur votre ligne ? Pourquoi le régulateur n'a-t-il pas directement fait le nécessaire pour qu'on l'emmène à l’hôpital, au lieu de vous appeler pour que vous appeliez, vous, l'hôpital ? Elle hocha la tête. — Je me suis posé la question ; je n'ai pas vraiment d'explication. Le régulateur n'a probablement pas fait le bon diagnostic, ou il n'a pas posé les questions qu'il fallait. Si j'étais parano, j'ajouterais comme explication supplémentaire : il l'a fait exprès, pour m'en faire baver, vu mes prises de positions concernant cette grève... — Moi, dit Fabrice tout en prenant des notes, je trouve que la faute professionnelle, elle est là. Votre responsabilité est de peu de poids en comparaison de celle du régulateur... C'est déjà un élément qu'il faut souligner, un élément important. Maintenant, la seconde question : combien d'appels avez vous reçu cette fameuse nuit, et comment y avez vous répondu ? Vous vous en souvenez ? — Oui. J'ai tout noté. Il y a eu deux appels le samedi soir entre six heures et neuf heures. Je n'ai pas eu à me déplacer, c'étaient des cas simples. À dix heures et demie, j'ai dû faire une visite pour une otite. Ensuite, il y a eu un dernier appel vers onze heures trente, un accident domestique, j'ai indiqué la marche à suivre. Après, pendant que je dormais, il y a eu deux appels, que je n'ai donc pas entendus. Celui de cette femme et un autre, un peu avant six heures ; je n'ai pas eu de détails sur le dernier... — Alors justement, là-dessus, il y a une chose que je ne comprends pas. Vous dîtes que vous étiez chez votre ami. Il n'a pas entendu le téléphone sonner, lui non plus ? À aucun moment ? Comment cela se fait-il ? Il ne dormait pas avec vous ? Excusez moi d'être indiscret, mais c'est une question qui vient quand même naturellement à l'esprit. — Il dormait avec moi, oui. Mais c'est quelqu'un qui a le sommeil fragile, et pour ne pas être réveillé la nuit, il se met des boules dans les oreilles – des bouchons de cire. Comme ça, il arrive à dormir. — Je comprends, dit Fabrice. Il griffonna quelques phrases, resta un instant à contempler ce qu'il avait écrit en fronçant les sourcils. L'explication était logique, mais quelque chose, il ne savait quoi, n'était pas clair. — Bien, dit-il finalement. On va en rester là pour aujourd'hui. Je pense que pour le moment, j'ai tout ce qu'il me faut. Il faut encore que je vérifie quelques points. Que je regarde notamment ce que recouvre ce fameux terme de négligence. Ne pas entendre son téléphone sonner, est-ce de la négligence ? Dormir avec un amant plutôt que seule, ou avec son mari, est-ce de la négligence ? Le dossier de l'accusation ne me paraît quand même pas très sérieux... Il se leva. — On se revoit la semaine prochaine. D'ici là, j'ai envie de vous dire : ne vous en faîtes pas pas trop. Je ne pense pas que ça ira très loin...
***
Fabrice se trompait. L'affaire allait prendre une tournure insoupçonnée, et ce uniquement à cause de son intervention. Parce que, en préparant son second rendez-vous, il avait réfléchi. Moins sur les conditions d'application de l'article 123-1 que sur cette histoire de bouchons d'oreille. Ça l'avait fait tiquer quand Maud Estéris avait mentionné que l'homme qui dormait avec elle cette nuit-là avait le sommeil fragile. Pour Fabrice, qui ne dormait jamais que d'une oreille, il n'y avait pas de miracle : quelqu'un qui a le sommeil fragile entend une sonnerie de téléphone, même avec des bouchons d'oreille. Il en savait quelque chose, Fabrice, que le moindre bruit éveillait, et qui prenait la précaution d'éteindre son téléphone chaque soir avant de s'endormir... Donc, quelque chose ne collait pas dans ce que lui racontait sa cliente. Et Fabrice en avait tiré la seule conclusion logique: que ni elle, ni son compagnon au sommeil fragile n'aient entendu la sonnerie du téléphone ne pouvait avoir qu'une explication, une explication à laquelle sa cliente n'avait pas pensé, à laquelle elle avait refusé de penser. Et l'avocat se trouvait maintenant face à un problème qui n'avait rien à voir avec le tribunal et l'article 121-3 : sachant ce qu'il savait, certain d'avoir deviné juste, quelle attitude devait-il adopter vis à vis de sa cliente ? Maud Estéris devait venir ce soir, et il n'avait toujours pas décidé ce qu'il allait lui dire. Il pouvait ne rien dire, se cantonner sur le plan juridique, plaider que l'article 121-3 ne s'appliquait nullement en la cause. Une relaxe était possible. Mais les chances de l'obtenir étaient incomparablement plus grandes s'il pouvait convaincre sa cliente de raconter les faits tels qu'ils s'étaient produits, et non tels qu'elle les avait vécus, des faits qui, à l'évidence, faisaient d'elle une victime plus qu'une coupable.
Elle arriva avec une dizaine de minutes de retard, vêtue d'un blouson de cuir et d'un jean, son casque à la main, les cheveux encore ébouriffés. Elle s'excusa, sa consultation s'était terminée plus tard que prévu. — Je ne sais pas si pour les avocats c'est pareil que pour les médecins, dit-elle, mais les jours où il pleut, les horaires explosent. — Donnez-moi votre blouson, je vais le mettre sur le portemanteau, il séchera mieux que sur vous. Enfin, non, mais ce sera plus confortable... En dessous, elle portait un pull de cachemire bleu qui moulait ses formes. Était-ce sa coiffure en désordre, la pluie qui lui avait fouetté le visage, ou sa tenue garçonne chiffonnée par la course en scooter, Fabrice lui trouva un air différent de la dernière fois. Plus jeune et en même temps plus vulnérable. — Bon, dit Fabrice en ouvrant son dossier. J'ai regardé les textes et la jurisprudence concernant votre affaire. Comme je vous l'ai dit, cette accusation de « négligence » n'est pas banale. — Vous pensez qu'il y a des choses qu'on peut dire ? Que mon dossier est défendable ? — Je dirais même qu'il est plus défendable qu'attaquable. Sur le plan juridique, l'accusation, déjà, est bancale. Mais il y a autre chose que des arguties juridiques. Je pense que, concernant les faits, certains éléments vont tout simplement faire tomber l'accusation. Il n'y aura même pas de procès. — Attendez, dit-elle en fronçant les sourcils, je ne comprends pas. Vous allez soutenir que je ne suis pour rien dans la mort de cette femme ? Qu'elle serait morte de toute façon ? Ce n'est pas vrai, et c'est le genre d'arguments que je trouve insupportables. Il y avait de l'agressivité dans sa voix. Clairement, elle ne supportait pas l'idée d'être déresponsabilisée de cette mort. Fabrice vit le moment où elle allait se lever, prendre ses affaires et partir pour ne plus revenir. — Non, ce n'est pas mon intention. Est-ce que je peux vous dire ce que j'ai en tête, ou vous préférez qu'on passe sous silence tout ce qui pourrait jouer en votre faveur ? Sa sortie eut l'effet souhaité. Elle se ressaisit. — Allez-y, je vous écoute. — Dites-moi d'abord : comment se fait-il que vous n'ayez pas entendu votre téléphone sonner ? Comment expliquez-vous cela ? — Je ne me l'explique pas. J'étais fatiguée, je devais dormir trop profondément. Je ne comprends pas, vraiment, cela ne m'est jamais arrivé. — Ce qui est étonnant, dit Fabrice, c'est que vous n'avez pas non plus entendu le deuxième appel, celui de six heures – une heure à laquelle on dort en général moins profondément. Et votre ami n'a rien entendu non plus. Rien. Un sommeil de plomb. Alors que vous avez mentionné... Il fit mine de relire ses notes — Vous avez dit qu'il avait le sommeil fragile. — Oui, mais je vous ai expliqué que, justement, il se met des bouchons d'oreille pour ne rien entendre. — C'est ça le problème, c'est ça que je ne comprends pas. Les bouchons peuvent atténuer un peu le bruit ambiant, mais une sonnerie de téléphone, ça reste audible. Surtout, les bouchons d'oreille, c'est un peu comme les somnifères : on finit par s'y habituer, de sorte qu'ils font de moins en moins effet... J'en sais quelque chose, il m'arrive d'en mettre. Maintenant, pour en revenir à cette sonnerie que vous n'avez entendue ni l'un ni l'autre... Il fit mine d'hésiter. — Oui ? demanda-t-elle. — Ce n'est qu'une hypothèse, mais je me disais, si vous n'avez pas entendu votre téléphone sonner, c'est peut-être tout bêtement parce qu'il n'a pas sonné. Qu'il n'a pas sonné parce que, accidentellement ou pas, on en a coupé la sonnerie... — Mais non, dit-elle en fronçant les sourcils, j'ai vérifié qu'il n'y avait pas eu de fausse manip. C'est la première chose que j'ai regardée. Mon portable était bien en mode normal. — Il était en mode normal quand vous vous êtes endormie, il était en mode normal quand vous vous êtes réveillée, dit lentement Fabrice. Est-ce qu'il est exclu de penser qu'il ne l'était pas entre ces deux instants ? — Je ne vous suis pas, commença-t-elle. Qu'est-ce que... Elle regardait Fabrice, perplexe. Soudain, elle comprit, et ce fut comme si on l'avait giflée. Son visage s'empourpra. — Mais c'est impossible, protesta-t-elle. Qu'est-ce que vous imaginez ! — J'essaie de trouver une explication, Madame Estéris, c'est tout. J'essaie de comprendre comment deux personnes dormant à côté d'un téléphone n'en entendent pas la sonnerie, tout comme vous vous avez essayé de comprendre, tout comme le juge essaiera de comprendre... Elle ne l'écoutait plus, absorbée dans ses pensées, revenant en arrière, pour fouiller dans ses souvenirs et les confronter à l'hypothèse qu'il venait de suggérer. À mesure que les secondes passaient, Fabrice la voyait se laisser circonvenir par cette éventualité, s'en pénétrer peu à peu, l'accepter en fin de compte comme la seule explication plausible. — Il l'a fait, dit-elle finalement. Elle s'était affaissée sur elle-même. Ses lèvres tremblaient. — Comment est-ce possible ? Comment peut-on agir de cette manière ? Perdue, désemparée, comme si on l'avait coupée de ses repères. — Je n'arrive pas à réaliser, murmura-t-elle. C'est sûrement ça, vous avez raison. Et pourtant... Elle regarda Fabrice, secoua la tête — Je suis trop conne ! dit-elle. Vraiment. — Vous ne pouviez pas deviner, dit-il. Mais ce n'est pas à cela qu'elle faisait allusion. — Nous nous voyons depuis trois ans, poursuivit-elle. Irrégulièrement. Il est marié. L'histoire classique. Je n'attends... je n'attendais rien ; je ne lui demandais rien. Ni qu'il divorce, ni qu'il quitte sa femme, ni même qu'il me donne plus de temps. Simplement une soirée par ci par là, un week-end tous les trente-six du mois, ou une nuit ensemble, les rares fois où sa femme est en déplacement. Le petit plus par rapport au reste, qui fait que le reste est supportable... Je pensais qu'il avait un peu de considération pour moi, que j'existais autrement que comme... Que j'existais, quoi. Elle se ressaisissait, continuait, maintenant amère. — Et là, ce geste, en cachette, me niant totalement, comme si ce que je faisais ou ne faisais pas n'avait aucune importance. Une réaction de gosse égoïste, irresponsable. Son sommeil avant tout. Il a dû voir ça comme une bonne blague. Elle secoua la tête, étonnée. — Quelle idiote je fais ! Alors que j'avais tous les indices... — Qu'est-ce qui s'est passé ? demanda Fabrice. — Le matin, j'étais dans un demi-sommeil, je l'ai entendu se lever, il allait aux toilettes, mais d'abord il est venu de mon côté ; j'ai perçu qu'il prenait le téléphone, je l'avais posé près de moi. J'ai cru que c'était pour voir s'il y avait eu des appels. J'ai murmuré une vague question, il a répondu quelque chose dans le genre « tout va bien ». Je me suis rendormie, ce devait être aux alentours de six heures et demie... — Et ensuite ? — Quand j'ai vu, après, qu'il y avait eu deux appels, je n'ai pas compris. Nous n'avions rien entendu ni l'un ni l'autre. Et puis j'ai écouté le message, c'était une urgence absolue. J'étais catastrophée. J'ai essayé de joindre le SAMU pour avoir des nouvelles, ils m'ont renvoyée sur l'hôpital et là on m'a dit que la femme était décédée ; pas de détails, c'était l'équipe de nuit. Je ne peux pas vous dire dans quel état j'étais. Je vivais un cauchemar. Je ne comprenais pas ce qui s'était passé, comment il était possible que j'aie loupé cet appel. Lui, il essayait de me calmer, il me disait que je n'avais rien à me reprocher, je n'avais pas entendu le téléphone parce que j'étais trop fatiguée, toute une journée de travail et les appels qu'il y avait eu après, jusque tard dans la soirée : je m'étais endormie comme une masse. Il insistait : on n'aurait jamais dû me mettre d'astreinte toute la nuit... Bref, c'était leur faute. — Vous lui avez parlé, après, de la plainte déposée contre vous ? — Oui, bien sûr. Elle eut un petit rire. — Quand je lui ai dit que j'étais convoquée à la police, il a paniqué. Pas pour moi, pour lui. — Sa femme ? — Oui, sa femme. Il était terrifié à l'idée qu'elle puisse apprendre notre liaison. Si elle découvrait que j'avais passé la nuit dans son appartement ce serait une catastrophe. Pour elle, pour lui, pour ses enfants. Elle ne le supporterait pas... Il était pitoyable ; il n'arrêtait pas de me répéter que moi je ne risquais rien, que ce n'était pas de ma faute si cette femme était morte, l'hôpital avait dû faire une erreur. De toute façon, on n'avait jamais condamné quelqu'un pour n'avoir pas entendu une sonnerie de téléphone. Si je parlais, si je racontais où j'étais cette nuit, ça risquait même de me porter préjudice. Il voulait que je mente à la police, que je dise que j'avais passé la nuit chez moi, seule. Ça, je ne pouvais pas ; je lui ai juste juré que je ne mentionnerais ni son nom ni son adresse. En même temps, j'ai réalisé que c'était fini. Cette scène était de trop. Il l'a compris d'ailleurs. On ne s'est pas rappelés depuis. Rien. Elle s'arrêta, soupira. — Il doit être content à présent, tranquille, rassuré. Il a eu ce qu'il voulait ; en plus, il est débarrassé de moi... — Bien, dit Fabrice, et c'était comme s'il mettait un point final à tout ce qui avait été dit. Madame Estéris : qu'est-ce qu'on fait maintenant ? Elle ne répondit pas tout de suite, hésitante. — Sachant ce que vous savez, insista-t-il, vous voulez toujours le tenir en dehors de cette affaire ? — Je ne sais plus. Cette tromperie, cette lâcheté après... Il me dégoûte tellement ! L'idée de le revoir, d'avoir quoi que ce soit à faire avec lui, même pour me venger... — Il ne s'agit pas de vengeance, observa Fabrice. Il s'agit de vous. De votre défense. On va vous accuser d'avoir omis volontairement de prendre cet appel, ou pire, d'avoir refusé de donner suite au message laissé sur votre répondeur. Maintenir simplement, comme vous l'avez fait au commissariat, que ni vous ni votre ami n'avez entendu le téléphone va être difficile à faire admettre. — Mais si je l'accuse et qu'il nie, qui me croira ? Je n'ai aucune preuve. — Ce sera parole contre parole, mais votre explication est bien plus vraisemblable que toute autre hypothèse. Sans compter qu'on imagine mal que vous puissiez inventer une telle accusation ! Si vous racontez les choses telles qu'elles se sont passées, à mon avis, cela suffira pour emporter la conviction du juge. — Et lui alors, qu'est-ce qu'il risque ? Fabrice haussa les épaules: — Je ne sais pas trop. À mon avis, rien. C'est d'ailleurs curieux, je ne vois pas ce qu'on peut retenir contre lui. Ce qu'il a fait est moralement indéfendable, mais ça ne semble tomber sous aucun article du code pénal. De toute façon, ce n'est pas vraiment notre problème... Notre problème c'est : qu'est-ce qu'on fait ? Ou plutôt : qu'est-ce que je fais ? Elle réfléchit un instant, respira un grand coup. Fabrice se força à ne pas quitter son visage des yeux. — Bon, dit-elle enfin. D'accord. — Parfait. Ça me simplifie la tâche... — Vous savez ce qui me décide ? ajouta-t-elle. Je ne supporterai pas d'être condamnée à la place de... de cet abruti. Jusqu'à aujourd'hui, avant de venir ici, j'étais prête à payer, à expier ma faute, même si je ne comprenais pas très bien en quoi elle consistait. Maintenant que vous m'avez ouvert les yeux, toute cette histoire m'apparaît sous un autre jour. Je ne sais pas comment dire, je me sens presque déculpabilisée. Libérée... Elle ajouta: — Rien que pour ça, je devrais vous remercier. — Prenons un café, proposa Fabrice. Il y a un troquet sympathique en face, je vous promets qu'on ne parlera pas de votre affaire.
Bonne journée à toutes et tous
petrus
Messages : 1653 Points : 1633 Date d'inscription : 20/05/2014 Age : 79 Localisation : Tarn & Garonne
Sujet: bonjour et bon lundi !! Lun 17 Juin - 6:22
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Lun 17 Juin - 6:38
Bonjour a vous toutes et tous bon Lundi Gros bisous
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Lun 17 Juin - 8:04
Opaline Membres
Messages : 1232 Points : 1234 Date d'inscription : 28/05/2014 Age : 78 Localisation : Bouches-du-Rhône
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Lun 17 Juin - 8:37
Bonjour à tous
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Lun 17 Juin - 9:23
bonjour a tous vous etes en forme j'espere et que vous avez passez un bon Week end moi pour ma part j'ai été a rouen voir les bateaux de l'armada c'était tres beau surtout la nuit et feu d'artifice tout les soirs hier ils sont reparti on devrez les revoir dans 5 ans je vous souhaite une tres bonne semaine a tous bisous
* gigi *
Messages : 555 Points : 571 Date d'inscription : 04/01/2019
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Mar 18 Juin - 0:05
courage pour vos douleurs et vos peines
petrus
Messages : 1653 Points : 1633 Date d'inscription : 20/05/2014 Age : 79 Localisation : Tarn & Garonne
Sujet: bonjour et bon mardi !! Mar 18 Juin - 5:56
Opaline Membres
Messages : 1232 Points : 1234 Date d'inscription : 28/05/2014 Age : 78 Localisation : Bouches-du-Rhône
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Mar 18 Juin - 6:19
Bonjour les amis du forum, Il est tôt, le soleil hésite encore à se lever.
Grand Bay - Ile Maurice
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Mar 18 Juin - 6:25
Bonjour a vous toutes et tous bon Mardi , aujourd’hui journée pétanque Gros Bisous et bonne journée
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Mar 18 Juin - 9:21
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Mar 18 Juin - 10:32
bonjour a tous il fait déjà chaud ce matin menage fait et laver la maison en grand rien d'autre de prevu aujourd'hui bon mardi a tous bisous
Christaline Membres
Messages : 1307 Points : 1361 Date d'inscription : 27/02/2017 Age : 56 Localisation : Limousin, 87.
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Mar 18 Juin - 10:41
Coucou les ami(e)s! Comment ça va ce matin? Je ne sais pas chez vous, mais ici en Limousin, il fait lourd.... Je ne serais pas étonnée qu'il y ait des orages. Cela devient récurent, on a un ou deux jours de soleil et ça tourne à l'orage... Hhhaaaa.... Y a plus de saison.... Enfin, on y peut pas grand chose, alors.... Je vous souhaite de passer une bonne journée et je vous envoie des tonnes de bisous
Invité Invité
Sujet: Re: bonjour ensoleillé Mar 18 Juin - 15:39
Bonjour à tous Il fait beau ! Le soleil est là ! Un bel orage hier mais pas de dégâts heureusement C'est l'été ! Je désherbe, je désherbe... Bonne journée à tous
* gigi *
Messages : 555 Points : 571 Date d'inscription : 04/01/2019