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     De bâbort à Tribord, 30 ans après

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    MessageSujet: De bâbort à Tribord, 30 ans après   De bâbort à Tribord, 30 ans après Icon_minitimeJeu 29 Oct - 20:08

    Maintenant que je suis né, je peux commencer à vous raconter ma vie de marin

    De bâbort à Tribord, 30 ans après Livre_12

    Liste des bateaux avec ports, dates d'embarquement et de débarquement

    ILE DE LA REUNION
    Le Havre - Dunkerque • 14/06/68 - 28/10/68

    VILLE DE ROUEN
    Hambourg - Marseille • 10/01/69 - 29/05/69

    SIKIANG
    Dunkerque - Le Havre • 08/07/69 - 20/10/69

    VENTOUX
    Martigues - Marseille • 27/12/69 - 21/05/70

    TTGRE
    Le Havre - Bordeaux • 17/07/70 - 18/11/70

    CHAUMONT
    Dunkerque - Milazzo • 15/01/71 - 21/06/71

    BLOIS
    Le Havre - Le Havre • 19/08/71 - 11/01/72

    ESSO BRETASNE
    Kharg Island - Fawley • 20/03/72 - 30/08/72

    MAGDALA
    Liverpool - Londres • 12/09/72 - 25/01/73

    SIVELLA
    Dubaï - Singapour • 24/04/73 - 14/07/73

    MAGDALA
    St Nazaire - Roterdam • 02/07/73 - 02/10/73

    MAGDALA
    Dubaï - Dubaï • 15/01/74 - 27/04/74

    MIRALDA
    Liverpool - Trinidad • 26/06/74 - 03/10/74

    MAGDALA
    Curaçao - Curaçao • 23/12/74 - 10/03/75

    ISARA
    Port de Bouc-Fos/Mer • 25/04/75-14/08/75

    LÉDA
    Dubaï - Dubaï • 05/11/75 - 01/02/76

    DOLABELLA
    Dubaï - Dubaï • 21/3/76 - 22/05/76
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    MessageSujet: Re: De bâbort à Tribord, 30 ans après   De bâbort à Tribord, 30 ans après Icon_minitimeJeu 29 Oct - 20:10

    Préface

    A travers ce récit de petites histoires, toutes les unes plus vraies que les autres, l'auteur nous fait partager sa conquête des mers, ses tours du monde, et la fuite d'un amour déchu, mais décisif. Ce voyage va vous emporter aux quatre coins du globe, de l'Australie à Tahiti, en passant par Anvers et Hambourg. Cet électricien devenu marin nous conte, d'une véritable sincérité, la vie à bord de gigantesques bateaux. A vingt-quatre ans, il embarque au Havre, dans la Marine Marchande. Quelques années plus tard, il débarque pour la dernière fois, mais avec un regard plein de souvenirs inoubliables, qui lui révéleront une nouvelle vie, un autre homme. Le cœur léger ou l'âme en peine, trente ans passèrent avant qu'il ne se décide à écrire ces lignes. Aujourd'hui, il nous livre une histoire pleine de découvertes, de rebondissements sur un ton personnel et amusant. Huit ans de bord dans la marine, trois tours du monde, et trente ans pour le raconter, le ton est donné.

    Bonne lecture.

    Alban Rudelin, correcteur
    élève à l'école de journalisme
    E.F.A.P de Lille
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    MessageSujet: Re: De bâbort à Tribord, 30 ans après   De bâbort à Tribord, 30 ans après Icon_minitimeJeu 29 Oct - 20:11

    Le pourquoi du comment ce livre a vu le jour

    Ce livre n'a nullement été écrit dans l'intention de rendre célèbre son auteur, loin de là, seulement de faire connaître par des récits vrais et sincères la vie d'une personne ayant, pour une courte période de sa vie, choisi par la fuite une autre existence, un autre milieu, différent de ce qu'il avait connu jusqu'alors.
    Les histoires cocasses, les scènes de vie quotidienne à bord, les anecdotes ont été sélectionnées dans le but de faire sourire le lecteur. Tout n'a pas été dit dans ce bouquin, non par faute de temps ni faute de place, mais simplement pour ne pas lasser par des récits larmoyants.
    Ami lecteur avec ce livre en main, tu n'as que faire de mes états d'âme de certains soirs où, par désespoir, je serais bien passé par dessus bord. Par lâcheté sans doute, je ne l'ai jamais fait. D'autres l'ont fait à ma place, je leur tire ma révérence, car il faut une certaine dose de courage pour le faire.
    Et puis, trente longues années que tous ces souvenirs me trottent dans la tête, un jour je les ai couchés sur le papier, et de voir ces écrits-là, devant moi, me rappelant trop bien cette période de ma vie, pourquoi ne pas en faire profiter les autres.
    C'est ainsi que ce livre a pris forme, et s'il vous plaît, cela voudra dire que je ne l'ai pas écrit pour rien.
    Bien sûr, de tels récits n'intéresseront pas d'anciens collègues marins ou leur famille, ils auront vécu cela au quotidien. Mais, habitant le centre de la France, où il y a très peu de navigateurs, je pense que cette lecture leur apportera autre chose que ce qu'ils ont l'habitude de lire.
    Les seules choses qui pourraient être fausses seraient que j'ai attribué tel récit à tel bateau, alors qu'il appartenait à un autre, car je n'ai jamais tenu de journal de bord, ce qui aurait été plus facile, j'en conviens.
    Je termine avec ce chapitre et qui sait, il se peut qu'il y ait une suite, tout dépend de vous amis lecteurs, car en cherchant bien, il est possible de retrouver encore assez de souvenirs aussi croustillants que ceux- ci pour écrire un deuxième livre
    Bonne lecture.
    Orléans, mars 1998
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    MessageSujet: Re: De bâbort à Tribord, 30 ans après   De bâbort à Tribord, 30 ans après Icon_minitimeJeu 29 Oct - 20:16

    .

    Maxime personnelle
    (Qui n'engage que l'auteur)

    Dans la marine,
    après quarante ans,
    ou tu bois
    ou tu deviens pédé.
    Moi, je ne bois pas, merci,
    mais j'ai quitté
    avant quarante ans.


    Prologue

    La Marine Marchande n'embarque sur ses bateaux que des personnes ayant un C.A.P. d’État dans la profession qu'ils exerceront à bord, et de plus, dans les métiers qui y sont reconnus.
    En effet, un cuisinier à terre fera un excellent cuistot à bord, un électricien comme moi aura aussi sa place, mais une personne avec un C.A.P. de confection ou de couvreur ne peut prétendre embarquer.
    Par contre, les graisseurs pour les quarts à la machine seront recrutés dans les professions de mécanique générale (ajusteurs, tôliers, régleurs, tourneurs, fraiseurs).

    Avertissement

    Étant donné l'absence de patronyme et, si d'aventure certains se reconnaissaient, sachez mesdames ou messieurs que l'idée de vous porter ombrage ne m'a pas effleurée un seul instant ; ne pensez surtout pas que je me dissimule derrière la prescription de plus de vingt ans pour éviter tels ou tels reproches dus à des faits qui vous auraient offensés.
    Si malgré cela certains se trouvent atteints dans leur dignité, qu'ils acceptent mes excuses les plus sincères, la peine que je leur procure n'est pas volontaire de ma part.

    .
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    MessageSujet: Re: De bâbort à Tribord, 30 ans après   De bâbort à Tribord, 30 ans après Icon_minitimeJeu 29 Oct - 20:19

    .

    De Bâbord à Tribord, souvenirs d'un marin, juin 68 mai 76, 30 ans après...

    Orléans, mars 1998

    Début du récit

    En mille neuf cent soixante-huit, électricien d'entretien à l'usine d'Ambert de St Jean de Braye, près d'Orléans (fabrique de moteurs électriques, translateurs et ponts roulants), je cherchais le moyen de fuir ma femme et la situation politique de l'époque (Mai 68). Le salut vint à moi sans que je le sollicite, par l'arrivée d'un futur collègue, Jean-Pierre .
    Ayant fait son service militaire dans la Marine Nationale, il aimait les voyages effectués sur les navires autour du monde, mais n'étant en rien militariste, et voulant encore naviguer sans la contrainte militaire, il ne trouva rien de mieux que de reprendre du service sur les navires marchands. Il navigua encore quelques années, et après un ou deux tours du monde, il eut la nostalgie du pays et un beau jour se présenta à moi pour se fixer à terre.
    Notre méthode d'embauché consistait à ne pas tenir compte des éventuels diplômes que pouvait nous présenter le futur candidat, mais de tester ses connaissances sur le tas.
    Il me fallut donc attendre un coup de téléphone d'un atelier ayant besoin de nos services, pour un dépannage rapide.
    L'atelier de tôlerie appela le premier, toute une chaîne de machines-outils n'était plus alimentée, il fallait faire vite.
    Je tendis ma sacoche de dépanneur à Jean-Pierre.
    « A toi dé jouer, prends ma place et dépanne la chaîne » Je le surveillais du coin de l'œil.
    Il discuta un moment avec le chef d'équipe, pour savoir exactement ce qui avait bien pu se passer, ouvrit une armoire électrique, en ressortit les documents et, comme un habitué, il commença le dépannage.
    Un disjoncteur thermique, protégeant la chaîne en question, n'avait pas supporté la cadence infernale des ouvriers et sans doute, la vétusté de l'installation avait aggravé la panne.
    Calmement, Jean-Pierre ouvrait des armoires, vérifiait des relais, des sécurités, puis il vint à moi
    - " Je crois que c'est reparti ".
    J'avais suivi toutes ses allées et venues, et je savais comme lui, qu'en effet, le dépannage avait été effectué et très bien fait. Le chef de la section nous remercia.
    Bien que satisfait de cette première vision des connaissances de Jean-Pierre, je voulais quand même un autre avis personnel avant de rendre compte à mon chef des qualités professionnelles du nouveau.
    Je l'emmenais dans un autre atelier et, prévenant le responsable de mon arrivée, je lui demandais la permission d'utiliser une de ses armoires électriques pour " tester " à nouveau le candidat.
    Éloignant Jean-Pierre de l'armoire, je m'efforçais de lui compliquer la tâche, en " créant " des pannes plus que vicieuses, pour voir à quel point il déjouerait mes pièges.
    Je le rappelai et il se mit au travail. Ma surprise fut grande, il réussit sans aucune difficulté ni agacement à tout remettre en ordre, me signalant au passage que ce genre de pannes ne pouvaient venir toutes seules.
    J'en avais assez vu, cet homme ferait très bien l'affaire.

    Pendant les premières pages, je suis toujours sur le plancher des vaches, mais il faut bien que j'explique le pourquoi du comment je suis parti naviguer. Patience, vous serez bientôt récompensés.

    .
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    MessageSujet: Re: De bâbort à Tribord, 30 ans après   De bâbort à Tribord, 30 ans après Icon_minitimeJeu 29 Oct - 20:21

    .

    L'entretien avec mon chef fut rapide.
    -"Vous êtes obligé de prendre Jean-Pierre, car il est meilleur que moi, si vous ne le prenez pas, personne d'autre ne pourra l'égaler".
    Ainsi fut fait, il était des nôtres.
    Ce n'est que bien plus tard que je lui appris mon étonnement devant ses connaissances en électricité, car de mon côté, j'avais été un brillant élève, ayant toujours eu de bonnes notes en technologie et en travaux pratiques. Ses performances dans le dépannage sur le tas me faisaient tout remettre en question.
    Il avait su me rassurer.
    -"Moi aussi Maurice, avant de partir naviguer, j'en savais bien moins que maintenant, mais a bord je me suis perfectionné: il n'y a rien de tel que la marine pour apprendre un métier".
    La sympathie s'installa très vite entre nous deux, même âge, même humour, il ne tarda pas à me raconter sa vie, ce qui l'amenait ici, ce qu'il avait fait avant.
    J'étais très intéressé par l'épisode de son court passage dans la Marine nationale d'abord, puis marchande par la suite, et il répondait amusé à toutes mes questions. Je voulais tout savoir, car au fur et à mesure du récit de cet ancien, je m'identifiais à lui et, ma foi, je me voyais bien dans sa peau, n’ayant pour l’instant trouvé que ce moyen pour fuir le foyer conjugal.  
    Il m'expliqua donc que la première fois, il fallait se faire connaître dans le milieu des gens de mer. Envoyant un C.V. à l'adresse indiquée, il me fallut attendre une réponse. Elle vint assez rapidement, la N.C.H.P. (la Nouvelle Compagnie Havraise Péninsulaire) recherchait des électriciens pour ses cargos au long-court *.
    Par retour de courrier, je leur signifiais que j'étais libre, et que je me tenais à leur disposition.
    Pour mon premier voyage, il était obligatoire que je passe par la médecine maritime, au Havre, afin de posséder mon fascicule des gens de mer, véritable passeport pour mes futurs embarquements dans les compagnies qui voudraient bien me prendre.
    Mon employeur à terre, tenu au courant de mes futurs projets, ne fut pas un obstacle difficile à surmonter, et mon épouse d'alors, trop contente de ne plus m'avoir dans ses jambes, fut enchantée aussi. Je n'eus vraiment de peine que pour quitter mon enfant Stéphane, alors âgé de quatre ans.
    Rendez-vous donc au Havre, pour cette première visite médicale, convocation en poche. Je passais d'abord devant un infirmier qui me posa des tas de questions et me fit passer les premiers tests.
    Poids, taille, dentition, pas de problème, mais où cela commença à se gâter, ce fut pour le test de la vision.
    Portant des verres correcteurs depuis la petite maternelle, il fallut les retirer, car l'infirmier voulait voir ma vision avec et sans verres,
    Ce fut une catastrophe, je n'avais pas plus de deux dixièmes à chaque œil, ce qui était grave, car le règlement de l'époque exigeait un minimum de cinq dixièmes pour chaque œil (sans correction), j'en étais loin.
    Devant mon embarras, il ne sut que faire, mais eut une idée.
    -"Restez un moment tranquille sans vos verres, que votre vue s'habitue, je reviendrai plus tard refaire le même test".
    Joignant le geste à la parole, il s'éloigna dans un autre bureau baratiner ou tripoter une secrétaire, car je les entendais rigoler de temps en temps.
    J'étais seul dans la pièce, pas rassuré car il m'avait bien expliqué que seul son avis favorable me permettrait d'obtenir ce fascicule des gens de mer et, sans ce maudit document, il me serait impossible de naviguer sur les bateaux des compagnies maritimes françaises.

    *Long cours, long parcours, longue distance de continent à continent, le contraire de cabotage, qui, lui, ne désigne qu'un parcours de côte a côte, sur un seul continent.

    .
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    MessageSujet: j'aime bien te lire   De bâbort à Tribord, 30 ans après Icon_minitimeJeu 29 Oct - 20:45

    je viens de lire et c'est super interessant merci et bravo Maurice
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    MessageSujet: Re: De bâbort à Tribord, 30 ans après   De bâbort à Tribord, 30 ans après Icon_minitimeJeu 29 Oct - 21:17

    Ayant tout plaqué à terre, travail, logement (nous avions un appartement de fonction), et ma femme était repartie vivre chez sa mère, bref c'était mal parti pour moi, car je ne me voyais pas revenir à la maison que je ne possédais plus d'ailleurs, et mon employeur n'était plus en droit de me reprendre. Il fallait trouver quelque chose, et vite, car l'infirmier n'allait pas tarder à revenir, et je savais d'avance que son nouveau test ne serait pas plus concluant que le premier.
    Je m'approchais du panneau de signes, et j'appris par cœur les quatre premières lignes, je me rassis sans bruit, l'homme revenait.
    -"Bon, on reprend depuis le début, lisez-moi cela".
    Sans m'énerver, je lui récitais avec juste ce qu'il fallait d'hésitation pour ne pas attirer l'attention, les quatre premières lignes. Il fut enchanté.
    -"Bien c'est mieux, nous arrivons a quatre dixièmes par œil, c'est beaucoup mieux que tout à l'heure, je crois que je n'obtiendrai rien de plus, nous allons arrêter le supplice".
    J'avais triomphé, il m'expliqua que pour travailler à la machine je n'avais pas besoin de plus de vision, d'autant qu'avec les verres de correction, j'avais huit et neuf. Satisfait, il me fit signer une décharge pour se couvrir comme quoi j'embarquerais toujours avec deux paires de lunettes; sur le compte rendu de la visite, il signifia bien que je n'étais apte à naviguer sur les bateaux des compagnies maritimes que dans le service machine, et non sur le pont.
    J'avais gagné, mon bon de visite en poche, je passais devant le médecin qui ne put que confirmer les dires de l'infirmier. Me demandant pourtant si je n'avais pas de famille dans la marine, et devant ma réponse négative, il eut cette phrase qui, trente ans après, me trotte toujours dans la tête: -"Je vois, vous êtes l'original de la famille".
    Je pensais: -"Cause toujours mon vieux, en attendant, je vous ai bien eus, et malgré mes yeux de taupe, je suis bon pour partir naviguer".
    De retour du Havre chez belle-maman, le temps de faire les valises, de dire au revoir aux amis, de faire le tour de la famille, un télégramme arriva me demandant de rejoindre le Havre, et d'embarquer sur le M/S* "Ile de la Réunion".
    * (M/S, Moteur Ship, bateau à moteur).

    .
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    MessageSujet: Re: De bâbort à Tribord, 30 ans après   De bâbort à Tribord, 30 ans après Icon_minitimeJeu 29 Oct - 21:20

    .

    L'aventure commençait, elle dura huit années.

    On n'embarque pas Maître-électricien sur les cargos, surtout au long-court, dès le premier voyage, il faut faire ses preuves dans les connaissances de sa profession, et dans l'acceptation de la vie de marin; car on ne fait pas une carrière dans la marine, si premièrement on a toujours le mal de mer, et deuxièmement, si on risque de ne pas s'entendre avec les collègues.
    Partant pour six mois à trente personnes, si deux ou trois ne s'entendent pas, je ne vous raconte pas l'ambiance générale qui pourrait régner à bord.
    Le mal de mer, je ne savais pas si je l'aurais, l'avenir m'a prouvé que je ne n'en ai jamais souffert, quant à la camaraderie entre collègues, je partais confiant, car Jean-Pierre m'avait expliqué tant de choses à faire ou ne pas faire, pour supporter ou être supporté par les autres.
    A moins de passer par les écoles maritimes de la marine marchande où effectivement, un futur électricien apprendra son métier suivant les dernières techniques de l'époque, cela n'était pas mon cas, avec mon C.A.P. de monteur-électricien en bâtiment, les bases de la profession étaient acquises, mais la pratique sur un cargo est tout à fait différente.
    Un synoptique de commande d'un navire n'a pas d'équivalence à terre, une séquence automatique de ramonage des chaudières ne ressemble à rien de ce qui existe dans la plus moderne usine de zone industrielle; il fallait donc apprendre toutes ces nouveautés.
    C'est pourquoi ce premier voyage, je le ferai comme aide-électricien.
    Dans les statuts de la Marine Marchande, l'aide-électricien a le même coefficient que le nettoyeur machine. Comme j'allais acquérir de nouvelles connaissances, il fallait qu'en contrepartie, je fournisse un travail productif à la compagnie, je serai donc nettoyeur/aide-électricien.
    Le matin, j'étais aux ordres de l'officier machine pour nettoyer comme ma fonction l'indique, ce qu'il y avait à nettoyer dans une machine, et l'après-midi, sous la responsabilité de l'électricien en titre et parfaire mes connaissances dans la profession, afin d'être à mon tour le plus tôt possible capable d'embarquer comme seul électricien à bord.
    Trouver le bateau ne fut pas une mince affaire, car je ne savais même pas différencier l'avant de l'arrière, et tous ces cargos pour moi se ressemblaient. Je trouvais le mien quand même, et je me retrouvais donc, ce vendredi 14 juin 1968 après-midi à bord du cargo "île de la Réunion" pour un voyage qui devait durer plus de quatre mois, et qui me fit pratiquement faire un demi-tour du monde. Du Havre, nous devions remonter dans le nord jusqu'en Norvège, la Finlande, le Danemark, pour redescendre ensuite sur Madagascar.
    Déjà une anecdote pour mes premiers pas à bord, on me désigne ma cabine, je commence par débarrasser ma valise, je sors une veste que j'accroche au plafond à une espèce de crochet qui était le bienvenu. Quelques instants après, une sirène retentit dans les coursives, j'entends courir, ma porte de cabine s'ouvre, on me demande si je n'ai rien remarqué dans le secteur, devant ma réponse négative, on me laisse là.
    Dans la soirée, en me familiarisant avec ce premier navire, je découvris que l'alerte incendie avait été déclenchée par le vêtement que j'avais accroché au plafond, à ce crochet mystérieux qui n'était autre que le système de détection d'incendie.
    N'ayant rien trouvé d'anormal sur le navire, les recherches avaient été abandonnées; de mon côté, je me gardais bien de leur signaler que l'incident était de ma faute.
    Mes affaires rangées, je me présentais au chef mécanicien qui me mit en rapport avec le Second, qui à son tour, me présenta à l'électricien.
    Nous étions en fin d'après-midi, il était trop tard pour faire une visite à la machine, demain il ferait jour.
    Pour le premier repas du soir, ne pas oublier la réponse faite à ce matelot qui me demandait de quel coin de Bretagne j'étais, ma réponse le surprit:
    -"Je ne suis pas ici pour me faire insulter".
    Réplique qui me surprit aussi, car je n'avais encore aucune animosité envers mes futurs collègues de travail mais le ton était donné et l'avenir, les autres voyages et les années passées avec tous ces gens me donnèrent raison. Seuls quelques bons camarades me restèrent fidèles jusqu'à la fin de ma carrière, environ dix sur cent.
    Chaque navire compte une moyenne de trente personnes du mousse au Commandant; J'ai fait dix-sept embarquements, côtoyé un peu plus de cinq cents individus, dont cinquante seulement peuvent se vanter d'avoir été et d'être restés mes amis. A signaler que plus le bateau est gros, moins il faut de monde pour le diriger. Ceci est vrai sur les pétroliers.
    Sur les "petits" de trente-trois mille tonnes, on dénombrait près de quarante hommes embarqués, rien n'était automatique, à chaque escale de remplissage ou de vidage du navire, toutes les vannes se manœuvraient à la main, tous les contrôles de sécurité étaient visuels et exécutés par l'être humain, tandis que sur le dernier, un "gros" de deux cent soixante-quinze mille tonnes de chargement, seuls vingt-huit personnes assuraient le fonctionnement de l'ensemble qui était entièrement automatisé.
    Mais pour l'instant, restons sur les cargos et à ce premier voyage qui nous emmenait du Havre en Hollande, pour charger entre autres dix mille caisses de bières Heineken à destination de Madagascar.

    .
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    MessageSujet: Re: De bâbort à Tribord, 30 ans après   De bâbort à Tribord, 30 ans après Icon_minitimeJeu 29 Oct - 21:23

    .

    Ce premier voyage fut le plus marquant de ma carrière car, comme je l'ai annoncé plus haut, il devait être déterminant pour la suite de ma vie de marin de commerce. Quitter foyer, amis, vie paisible, habitudes terrestres, pour se retrouver du jour au lendemain plongé dans ce monde nouveau pour moi n'était pas chose facile.
    Seule la fuite de cette première épouse me donna la force d'entreprendre et surtout de continuer ce qui avait bien commencé jusqu'alors. Justement à propos de cette première épouse, quand ses collègues, ses amis ou même sa famille lui disaient :
    -"Alors ton mari, il travaille sur les bateaux?", elle répondait bêtement:
    -"II ne travaille pas, il navigue".
    A partir de cet instant du récit débutent les souvenirs proprement dits de ma navigation. Ce livre n'expliquera pas la vie à bord en général, ce n'est pas le but recherché de l'ouvrage*.
    En effet, personne ne sera intéressé si je raconte à longueur de pages :
    -"Ce matin, levé à sept heures, petit déjeuner, puis descente à la machine jusqu'à midi pour tel ou tel travail, puis déjeuner, puis description du menu, et on recommence pour l'après-midi.
    Par contre, si je vous explique dans les moindres détails mon aventure personnelle pour le passage de la ligne, ma première cigarette de marijuana, mes nuits d'orgies à l'autre bout du monde, d'accord, je suis sûr que vous en redemanderez, alors allons-y".

    *En chinant pour trouver des bouquins relatant la vie de marins, je devais découvrir l'excellent ouvrage de Jean Randier, Marins du pétrole, collection "diagonales", édition Hachette de 1961, qui a l'inverse de mon livre, ne parle pratiquement que de la vie a bord. Je fus surpris et déçu à la fois en lisant ce livre, car ce qu'il raconte était ma première idée; mais honneur aux anciens, car en 1961, j'étais loin de penser qu’un jour moi aussi je serais marin du pétrole.

    .
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    MessageSujet: Re: De bâbort à Tribord, 30 ans après   De bâbort à Tribord, 30 ans après Icon_minitimeMer 4 Nov - 0:27

    Le passage de la ligne

    M/S Ile de la Réunion, premier voyage
    Avant les années soixante-dix, les cargos avaient encore le droit de transporter des passagers, on les appelait alors des cargos mixtes (fret plus passagers). Au Havre, pour mon premier voyage sur "l'Ile de la Réunion", une dizaine de passagers à destination de Madagascar avaient embarqués. Il fallait amuser ce petit monde, car trente jours de mer pour des civils devenaient lassants et, la moindre distraction à bord était la bienvenue. Donc, l'occasion du passage de la ligne était prétexte à réjouissances. Faisant partie des futurs initiés, je n'étais pas fier, car Jean-Pierre m'avait expliqué que la cérémonie était organisée par les anciens qui avaient libre choix sur le déroulement des opérations et, comme pour ce voyage, il y avait des passagers à distraire, je m'attendais au pire.
    Deux jours après avoir passé Dakar, voici la fameuse ligne imaginaire séparant les deux hémisphères du globe terrestre.
    Le matin même, en sortant de ma cabine, dès les premiers pas sur le pont, un seau d'eau me tombe sur la tête, ce n'était que l'annonce des futurs amusements de la journée. Pour continuer, dans la matinée, le facteur (marin déguisé en préposé), mais pratiquement à poil, (seulement un tablier et une sacoche sur l'épaule lui servaient d'habits) me demande de prendre ma convocation pour les agapes de l'après-midi. Convocation placée, plutôt pliée dans son derrière et oui, dans son cul pour être plus explicite, et en plus je devais la prendre avec les dents.
    Mais le pire était encore à venir. L'après-midi, tout le monde sur le pont, les passagers sur des gradins placés pour l'occasion afin de ne rien perdre du spectacle, et les néophytes dont je faisais partie étaient enchainés et encadrés par des gendarmes, la fête pouvait commencer.
    Le Commandant, placé parmi les invités commentait les différentes étapes de la cérémonie.
    Sur une estrade, attendent déjà Neptune, dieu des mers et son épouse Amphitrite, le juge,le curé et les enfants de chœur, le corsaire, tous les personnages nécessaires à la cérémonie, sans oublier le coiffeur.
    Dans la piscine de toile montée en hâte, les aides attendaient les nouveaux pour les baptiser. Après les paroles d'usage, lues dans un vieux bouquin, les nouveaux, barbouillés de suie, de graisse et rasés (symboliquement) sont plongés dans l'eau pour être purifiés.
    Quand le dernier est sorti de l'eau, alors commencent les jeux, qui sont basés sur la mer bien entendu; ce ne sont que poursuites avec les manches à incendies, seaux pleins de mélanges inavouables que chacun se lance à la figure, les passagers se sauvent de partout en hurlant, car ils ne sont pas épargnés. Voulant du spectacle, nous leurs donnons du spectacle, même s'ils font partie des victimes. Mais personne ne songe à se plaindre.
    Seule la cloche de la cuisine annonçant le début d'un bon dîner pour clôturer le tout mettra fin aux festivités.
    Chaque "nouveau" ayant reçu son certificat de baptême sera fier de le montrer au prochain passage, pour faire à son tour partie des anciens.
    Dans mon documentaire, 5 photos raconte la cérémonie.
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    MessageSujet: Re: De bâbort à Tribord, 30 ans après   De bâbort à Tribord, 30 ans après Icon_minitimeMer 4 Nov - 0:31

    Le transport de rhum

    M/S Ville de Rouen, chargement pinardier à la Réunion
    De temps en temps, pour le plaisir de tous, nous avions un chargement de rhum à effectuer.
    La méthode du bosco (Maître d'équipage) était des plus astucieuse. Les camions-citernes qui venaient près du bord décharger leur précieuse cargaison étaient pris en charge par le cargo. Les tuyaux de remplissage appartenaient au bord, le travail était effectué par les gens du bateau. Nous avions donc mains libres pour agir à notre guise.
    Une fois le chargement terminé, c'est-à-dire lorsque le matelot à terre voyait que les citernes du camion allaient être presque vides, faisait signe au bosco qui donnait l’ordre de stopper les vannes d'arrivée sur les containers du bateau. De ce fait, les tuyaux contenant encore du rhum qui ne se déversait plus dans les soutes, montait en pression dans les boyaux, car les pompes tournaient encore. Averti par le changement de régime des dites pompes, on les stoppait de peur qu'elles n'explosent, ensuite on fermait les vannes sur le camion et on se retrouvait avec des tuyaux pleins de rhum.
    Il suffisait ensuite de les remonter du quai avec toutes les précautions nécessaires pour ne pas perdre trop de liquide et, à l'aide de seaux, chaque membre de l'équipage recevait sa ration d'alcool.
    Je me suis retrouvé ainsi une fois "propriétaire" de quinze litres de ce breuvage des plus purs que je me suis empressé de transformer en punch et boissons diverses.
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    MessageSujet: Re: De bâbort à Tribord, 30 ans après   De bâbort à Tribord, 30 ans après Icon_minitimeMer 4 Nov - 0:36

    Madagascar

    Les ramâtes
    Les jeunes filles de Madagascar sont appelées ramâtes, en souvenir des premiers colons (français ou autres) qui civilisèrent l'île. Les employées de maison de ces colonisateurs lointains ayant des prénoms compliqués et surtout à rallonges, leurs maîtres n'avaient pas trouvé mieux pour appeler leur personnel féminin que de prononcer le nom désignant une jeune fille en général, et encore raccourci, car le vrai nom est ramatoa, diminutif ramate. Encore maintenant sur l'île, toute personne du sexe féminin pour nous autres marins est une ramate.
    Jeunes filles gentilles, peu farouches et surtout très honnêtes. Plusieurs sujets me viennent à l'esprit pour raconter leur sens de l'honnêteté.
    Une me racontait qu'un soir, elle revenait chez elle avec un marin ivre, il désirait passer la nuit avec elle. Mais il était tellement bourré qu'il ne put consommer sa nuit d'amour, payée d'avance. La ramate, ayant laissé la somme d'argent sur sa table de nuit, n'y a pas touché tant que le marin, pourtant dégrisé au petit matin, n'avait pas quitté la case. Alors seulement elle s'est emparée de l'argent qu'elle considérait seulement à cet instant bien à elle: -"Car tu vois me disait-elle, comme il ne m'avait rien fait, il repartait avec son argent, je ne pouvais rien dire". Elle se faisait payer une nuit d'amour, pas une nuit d'hôtel.
    Une autre tout aussi honnête. Son homme ce coup-ci restait plusieurs jours avec elle, mais au moment de la quitter, le marin demande un acompte à bord qui lui est refusé par le lieutenant responsable des soldes. Le matelot avait, pour plaire à sa belle, dépensé tout l'argent qu'il lui était possible d'avoir à cette escale. Impossible d'avoir un sous de plus avant le retour en France.
    Il explique cela à sa ramate, mais il veut à tout prix lui donner quelque chose (aucun marin digne de ce nom n'a volé une fille). Il est prêt à vendre son alliance au poids de l'or pour payer sa dette. Jamais elle n'accepta ce marché, préférant ne pas être payée que de le voir sacrifier un bien si précieux à ses yeux. Comme l'autre voulait vraiment la payer, un collègue de bord trancha la question en prêtant quelques billets qui lui seront remboursés plus tard, et tout rentra dans l'ordre.
    Pour finir ce chapitre sur les ramâtes, une troisième avait désiré se faire payer dès le début de l'union (non par crainte de ne jamais voir ses sous, mais pour payer à temps son loyer et des factures diverses). Ils restèrent ensemble assez longtemps pour que la demoiselle soit indisposée. Pour honorer son contrat jusqu'au bout, elle était sur le point de "prêter" une copine, pour que l'argent déjà versé ne lui soit pas réclamé. Ce marin eut la gentillesse de ne pas accepter, et garda sa chérie.
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    MessageSujet: Re: De bâbort à Tribord, 30 ans après   De bâbort à Tribord, 30 ans après Icon_minitimeMer 4 Nov - 21:04

    Le végétarien

    Tamatave, M/S Tigre
    Une escale parmi tant d'autres, sans histoire, avec son lot de belles filles venues à bord pour le plaisir du marin.
    Nous avions avec nous un matelot qui avait décidé de ne manger que ce que la nature apporte, rien d'animal, même pas des œufs, car disait-il, cela aurait fait des petits poussins, alors pas question.
    Il se disait végétarien, mais avec le travail qu'il devait fournir à bord, rien manger ou presque ne le rendait pas costaud, il était plutôt chétif, pâle comme un mort, et disons-le clairement, cela lui donnait un genre efféminé. Pourtant, une ramate le trouva bien à son goût, et sans trop de peine, réussit à se l'emballer.
    Lui, pensant uniquement à de la camaraderie (sa maman ne lui ayant apparemment rien appris sur la question) se laissa emmener par la demoiselle pour une petite virée à terre.
    Que se passa-t-il entre eux pendant la nuit, personne ne le dira, par contre, au petit matin elle le ramena en déclarant à qui voulait bien l'entendre:
    -"Je vous le ramène, il ne marche pas".
    Phrase que chacun remit en bonne place, et qui signifiait :
    -"Je vous le rends, il n'a rien pu me faire cette nuit, j'en voudrais un qui puisse me contenter, merci".
    Moralité, mangez normalement, vous pourrez b... normalement.
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    MessageSujet: Re: De bâbort à Tribord, 30 ans après   De bâbort à Tribord, 30 ans après Icon_minitimeJeu 5 Nov - 23:18

    Le pipi-room

    Dunkerque, bar à hôtesses
    Les escales à Dunkerque auraient été bien tristes sans les bars à hôtesses, mais il fallait ruser pour que la soirée ne nous coûte pas toute notre solde.
    Un bar classique où dès que vous êtes assis, une hôtesse s'approche de vous et vous demande de lui offrir un verre.
    Jeune femme accueillante, peu farouche sur le verbiage, maïs on ne touche pas, en tout cas pas au début, il faut d'abord consommer, vous, et surtout elle. Elle ne se fait offrir que des coupes de Champagne, qui s'avèrent être (il ne me fallut pas longtemps pour m'en apercevoir une fois qu'elle était partie aux toilettes) du thé froid. Le client prenait ce qu'il voulait, mais l'hôtesse, des coupes de thé glacé, au prix du Champagne, la note montait vite et, à chaque coupe offerte, le serveur apportait le verre et le ticket de caisse que la donzelle épinglait sur un gros clou fixé à une planche de bois.
    Quand on partait, la caissière comptait le nombre de tickets et chiffrait la facture. La combine était de faire disparaître des tickets pendant que l'hôtesse avait le regard ailleurs, et le tour était joué, on ne payait que les tickets restés épingles au clou.
    Sinon, quand le client devenait trop entreprenant, et surtout s'il avait déjà offert pas mal de coupes, et que l'on ne voulait pas perdre un si bon pigeon, l'hôtesse lui proposait "le pipi-room" qui n'était autre que l'arrière-salle, plus tranquille, où dans cet endroit plus discret, pour quelques billets de plus, on ne pouvait que caresser la dame. Je dis caresser seulement, car une fois, un marin qui n'avait pas tout compris, dans le pipi-room, les billets de banque sur la table, s'était mis en devoir de vouloir s'offrir la fille qui, se mettant à hurler, ameuta la direction qui vira séance tenante le client trop entreprenant.
    D'ailleurs, pour « s’offrir la fille », il fallait attendre que son travail soit terminé, et l'emmener ailleurs pour le finale, la maison ne rendant pas ce genre de service.


    Dernière édition par maurice renard le Jeu 5 Nov - 23:22, édité 1 fois
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    MessageSujet: Re: De bâbort à Tribord, 30 ans après   De bâbort à Tribord, 30 ans après Icon_minitimeJeu 5 Nov - 23:21

    L'Ile Maurice

    " Napoléon "
    Elle se faisait appeler comme ça, "Napoléon", personne ne savait d'où ce nom venait, peu importe, elle montait à bord faire son petit commerce, le reste ne nous préoccupait pas le moins du monde.
    Justement ce jour, elle était à bord, avec son dernier-né dans une grosse boîte à chaussures, bien aménagée, des trous partout et du coton dans le fond. Un vrai petit couffin pas cher.
    Elle fait affaire avec un graisseur qui pour l'heure était de repos. Une fois dans sa cabine, elle pose le petit dans sa boîte sur la bannette du collègue qui était de quart et les voilà partis pour un petit repos du guerrier.
    Sieste qui se prolonge, car le graisseur de service, terminant son travail entre, pour prendre à son tour un repos bien mérité. Il n'est nullement choqué par la scène du copain besognant la ramate, par contre il n'admet pas que l'on mette des affaires sur son lit pendant son absence, et pensant à un vulgaire paquet, le prend et le balance à l'autre bout de la chambrée. Le paquet se met à hurler, la fille se retire d'un bond de la couche et se précipite sur le fruit de ses entrailles tout cabossé qui n'en finit pas de brailler. Elle a toutes les peines du monde à calmer le bambin.
    Énervée par ce qui vient d'arriver à son petit, elle se fâche et met des claques aux deux marins responsables à ses yeux de l'incident
    Une morale toute trouvée pour cette histoire : -"Touche à mon c.., pas à mon gosse".
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    MessageSujet: Re: De bâbort à Tribord, 30 ans après   De bâbort à Tribord, 30 ans après Icon_minitimeJeu 5 Nov - 23:25

    Nouvelle-Calédonie

    La place des cocotiers
    Lieu de rencontres, de rendez-vous et de départs de tous les taxis. Une anecdote au sujet des  taxis.
    Déjà, dans les années soixante-dix, les Européens travaillant sur l'île n'étaient pas rassurés et craignaient la rébellion des canaques. Pour preuve cette histoire authentique.
    J'avais fait venir un taxi au port pour visiter Nouméa, le chauffeur étant français, la conversation allait bon train et, voyant sans doute qu'il avait quelqu'un de sérieux avec qui parler, il me raconta ses craintes de voir un jour les habitants de l'île se soulever contre eux.
    -"Surtout les chauffeurs de taxi continua-t-il, nous sommes très vulnérables. Des collègues ont un chien dans leur véhicule, mais cela ne suffit pas. Je voudrais être armé".
    Et il me tendit la valeur de quatre mille francs français, en me suppliant de lui trouver une arme, J'avais eu le malheur de lui raconter que je revenais à Nouméa dans un petit mois. Cette histoire ne me disait rien, mais il fallait que je ne m'en sorte pas trop mal. Je lui expliquais que je n'avais pas besoin de son argent, que je lui faisais confiance, et que si je trouvais une arme au cours de mes prochaines escales, je ne manquerais pas de la lui remettre dès mon retour (pensant le contraire dans ma tête), car je ne voulais pas d'histoires de ce genre.
    D'ailleurs, de retour le mois d'après, je ne mis pas les pieds à terre, pour ne pas risquer de revoir cet individu,
    Un autre récit au sujet de cette île lointaine
    De tout temps l'alcool était interdit, car les canaques, le soleil aidant, avec une bonne cuite, se battaient à coups de machettes, ce qui faisait désordre. La consigne stricte était plus ou moins respectée, et une bouteille d'anis se négociait sous le manteau dans les trois cents francs. A titre de comparaison, elle se vendait officiellement à l'époque moins de cinquante francs.
    Des maîtres d'hôtel peu scrupuleux qui voulaient se faire de l'argent facile, lorsqu'ils étaient sûrs de passer par la Nouvelle-Calédonie, emplissaient leur cambuse de caisses d'anis non déclarées officiellement, qu'ils achetaient avec leurs propres sous et, une fois sur place, il leur suffisait de soudoyer la force de l'ordre de faction au pied du navire, justement pour éviter ce genre de commerce illicite, et le tour était joué.
    J'ai connu de la sorte des individus qui, en une seule escale, ont gagné leur salaire d'une année.
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    MessageSujet: Re: De bâbort à Tribord, 30 ans après   De bâbort à Tribord, 30 ans après Icon_minitimeVen 6 Nov - 23:54

    En avion

    Voyages en avion pour embarquer où débarquer
    Les compagnies maritimes se doivent de débarquer les marins ayant accompli leur temps légal de navigation dans les ports les plus proches.
    C'est ainsi que des relèves s'effectuaient au bout du monde, à Singapour comme au golfe Persique ou au Cap de Bonne-Espérance. Pendant mes huit années de navigation, je cumule près de deux cents heures d'avion.
    Avant un nouveau départ, chaque homme recevait par télégramme son futur lieu d'embarquement, et un accusé de réception payé pour le retour du message afin de confirmer ou non. S'il devait partir d'un port français, il devait s'y rendre par ses propres moyens (les frais de route nous étaient remboursés), par contre si le nouveau bateau était hors territoire, tous les nouveaux embarqués avaient rendez-vous à l'aéroport, là se tenait un agent de la compagnie qui remettait à chacun son billet.
    Quelques bons souvenirs ou moins bons, pendant ces heures de vols.

    Retour Beyrouth - Paris
    Une passagère, la trouille se devine sans mal sur son visage, elle n'arrêtait pas de fixer son regard sur moi. "Pour se rassurer", m'expliqua une hôtesse à qui je demandais ce que cette dame me voulait tant.
    -"Elle vous trouve décontracté, alors vous êtes sa bouée de sauvetage, son regard fixé sur vous la rassure, faites semblant de paniquer, et elle sera affolée".
    L'hôtesse avait raison, de tout le voyage j'eus droit à ce regard suppliant posé sur moi, avec de temps en temps un petit sourire timide, sans plus, peut-être pour me signifier que je n'aurais pas autre chose de cette passagère peu rassurée dans un avion.
    Le voyage terminé, elle me gratifia d'un grand hochement de tête, que je pris comme un merci.

    Retour Dubaï – Roissy
    Un matelot, pour ne pas être tenté de dépenser son argent aux escales, entre le golfe Persique et Paris, n'avait pas trouvé mieux que de laisser son porte-monnaie mais aussi tous ses papiers dans sa valise qui fut mise dans les soutes de l'avion, et qu'on ne devait retrouver qu'une fois débarqués à Paris.
    Aucun problème jusqu'à la première escale, il descendit de l'avion, passa en zone de transit, et au retour de la pose, pour réembarquer pourtant dans le même avion, il fallait présenter sa fiche de transit, et surtout, ses papiers d'identité.
    Pas de papiers, pas non plus la connaissance de la langue locale (nous étions à Karachi), ce fut toute une histoire, il fut emmené menottes aux poings dans les annexes de l'aéroport, l'avion faillit partir sans lui, ce n'est que grâce au Commandant
    du navire, heureusement du voyage qui, ne voyant pas le matelot arriver, informa les hôtesses, qui de leur côté savaient qu'un terroriste avait été arrêté, et que l'avion pouvait repartir sans crainte.
    Un steward parlant à peu près le français accompagna le pacha dans les bureaux où notre marin se voyait déjà jeté dans une cellule jusqu'à la fin de ses jours, et à force de diplomatie de part et d'autre, tout rentra dans l'ordre.
    Cette histoire lui ayant donné la trouille de sa vie, jamais il ne prit l'avion de nouveau sans ses papiers sur lui.
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    MessageSujet: Re: De bâbort à Tribord, 30 ans après   De bâbort à Tribord, 30 ans après Icon_minitimeSam 7 Nov - 0:35

    Hambourg

    La rue barrée
    Un lieu de visite pour tous les marins du monde passant par Hambourg.
    Imaginez une rue dans un quartier de la ville, une rue entière, achetée par tous les maquereaux de la cité. Petit à petit, on expatrie les derniers habitants en les relogeant ailleurs, puis quand cette rue est entièrement vide, on bouche l'entrée d'un côté, on installe un passage unique, un contrôle par des vigiles musclés et incorruptibles, interdisant l'entrée aux mineurs et aux femmes non accompagnées, et vous avez la fameuse rue barrée de Hambourg.
    Que des vitrines avec des rideaux, les filles à l'intérieur font le spectacle pour les passants, à poil ou presque. Quand un rideau est tiré, c'est que l'occupante se fait également tirer.
    Plus loin, ce sont des bars à hôtesses où les prostituées font le nu intégral sur une musique endiablée. Au premier, au-dessus de la rue, des filles nues dans des cages dansent pour aguicher le futur client; c'est tordant de voir les vieux qui tendent le cou pour apercevoir ce qu'ils ne peuvent plus consommer.
    Plus loin encore, des boîtes à spectacle ou pour quelques marks, vous avez droit à une soirée inoubliable.
    On m'avait prévenu de ne pas me mettre aux premiers rangs, pour ne pas subir le sort des gens à lunettes.
    En effet, les filles dans leurs exhibitions, prenaient les lunettes des spectateurs du premier rang, pour se les enfouir où je pense, mais oui vous m'avez bien compris, aussi bien devant que derrière d'ailleurs, pour la grande joie des autres clients.
    D'autres demandaient de mettre des pièces de monnaie sur le bord des tables, et en se contorsionnant, elles arrivaient à se les mettre dans... une tirelire improvisée. Une a même eu l'audace d'emprunter la pipe d'un spectateur, et se l'engouffrant là où nous autres les hommes, nous mettons autre chose, toute l'assistance a pu constater que la pipe se consumait.
    Quelquefois, le spectacle manquait de figurants, la direction mettait une affiche à l'extérieur pour demander des volontaires. Ce travail (si on peut appeler cela un travail) n'était pas rémunéré, seul le droit d'entrée était offert aux participants bénévoles. Un soir donc, un matelot de notre bord monte sur scène pour agrémenter le spectacle.
    Le numéro est une fille à la plage, qui se fait draguer par un garçon très entreprenant, car voyant que la fille n'est pas farouche, il se met en quête de la mettre complètement à poil et de lui faire l'amour, pour le plus grand plaisir des spectateurs.
    Pour exciter davantage la fille, on entend dans les coulisses le patron dire:
    -"Donne-toi à fond, c'est un Français". Et elle se donne vraiment à fond la petite, comme si elle voulait nous en donner pour notre argent, et justifier son cachet.
    Comme par hasard, ce soir-là notre Commandant en personne faisait partie des clients. Quel ne fut pas son étonnement de voir un de ses hommes nu besogner une artiste à poil sur scène. Il n'en fut nullement choqué, mais seulement amusé, et heureusement que le matelot ne vit pas son pacha, car il en aurait certainement perdu ses moyens, et nous aurions assisté à un numéro moins épicé si je puis dire, car ce soir, la fille eut droit à une séance plus que complète.
    Notre matelot voulait sans doute prouver au patron de rétablissement que les Français n'avaient pas que la renommée d'être les meilleurs du monde en amour, mais également en pratique.
    D'ailleurs il se fit applaudir à tout rompre dès son numéro terminé, et s'il n'avait pas été naviguant mais au chômage, je suis certain que la direction lui aurait proposé une place en or dans la maison.

    De bâbort à Tribord, 30 ans après Herber10

    La rue barrée à Hambourg
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    MessageSujet: Re: De bâbort à Tribord, 30 ans après   De bâbort à Tribord, 30 ans après Icon_minitimeDim 8 Nov - 0:14

     Marijuana

    M/S Ville de Rouen. Le Cap, port de chargement
    Au Cap, un soir où j'étais de garde pour un chargement de nuit, j'avais remarqué que le chef des dockers avait des yeux étranges, tous rouges, semblant sortir de leurs orbites.
    Mis à part les dockers qui s'agitaient sur le pont pour assurer le chargement, il n'y avait que cet homme et moi qui semblaient ne rien faire. Lui, pointant uniquement les palanquées qui disparaissaient dans les cales, moi, devant assurer l'éclairage de l'ensemble au moyen de puissants projecteurs dispersés ça et là.
    La discussion s'engagea entre nous deux, et je compris très vite le pourquoi de son aspect physique.
    Mon compagnon d'un soir, pour arrondir ses fins de mois, était ce que l'on appellerait maintenant un dealer. Il avait un pantalon de golf très bouffant, retenu en bas par des élastiques, bourré de paquets de cigarettes mélangées à de la marijuana. Il les vendait à qui voulait bien, et ne semblait pas inquiété par la douane ou autre autorité présente sur et autour du bateau. De plus, il en fumait une après l'autre, ce qui expliquait son allure. Passant ensemble une partie de la nuit à discuter de choses et d'autres (il parlait très bien le français), il m'offrit en toute amitié, avant que l’on ne se quitte, un paquet de son stock sans manquer de m'expliquer le moyen de bénéficier au mieux de chaque bouffée de cette drogue.
    -"Au lieu de rejeter la fumée, tu la récupères dans tes mains mises en entonnoir, et tu aspires à nouveau, l'effet est ainsi doublé".
    Fort de ses renseignements, ma garde terminée, je m'enfermais dans ma cabine, et allumant une première cigarette, je tirais dessus avec envie, en espérant voir apparaître des éléphants roses ou des femmes nues, à moins que ce ne soit le contraire.
    Mais rien de cela jusqu'à la dernière bouffée, aucune vision ne m'apparut. Je pensais en moi-même :
    -"Heureusement que c'était un cadeau, sinon je me serais fait avoir".
    Je rangeais le paquet dans un coin, et je n'y songeais plus de tout le voyage, mais le récit ne s'arrête pas là.
    Pendant mes congés, j'avais toujours sur moi ce paquet de marijuana, il était dans un étui en cuir.
    Un jour, dans un bar dont le patron était un ami, je parlais de ce paquet et de sa provenance. Le barman m'écoutait, l'air moqueur.
    -"Tu parles, si cela ne t'a rien fait, c'était de la merde, moi non plus je n'aurais rien ressenti".
    Il devait avoir raison, mais je me rappelais trop la tête du dealer au Cap qui ne fumait que cela. Je lui en offris une avant de partir, il me promit de la fumer. Le soir même, je reçois un coup de fil, c'est le patron du bar qui me passe un savon:
    -"Avec tes conneries Maurice, mon barman n'a pas tenu le coup, il a fumé ton clope assis, il n'a jamais pu se relever".
    Maudite drogue, le paquet termina son histoire à Paris, dans le quartier des étudiants où je le vendis, cigarette par cigarette, dix francs pièce.
    Malgré moi, six mois plus tard, ce récit eut une suite.
      
    Le chien anti-drogue
    Orly, pour un nouvel embarquement
    J'étais un petit peu en avance pour embarquer, je faisais les cent pas dans le hall, et machinalement, je voulus allumer une cigarette. Je n'avais pas remarqué derrière moi un type avec un chien à ses pieds. Nous étions dans les années soixante-dix, la drogue commençait à faire des ravages et tous les endroits acceptant du public étaient surveillés. L'homme était armé, et l'animal regardait de tous les côtés.
    A l'instant même ou je sortis l'étui de ma poche, étui qui depuis plus de six mois n'avait plus jamais contenu que de vraies cigarettes, le chien se leva, s'approcha de moi. Son maître, retirant l'arme de son épaule, surveillait attentivement son compagnon, qui se contenta de tourner autour de moi, puis finit par se rasseoir auprès de son propriétaire.
    Je mis cinq minutes avant de réagir: -"Bon sang mais c'est bien sûr", a dit quelqu'un avant moi, le chien sentait l'étui du paquet qui exhalait encore les odeurs de marijuana, mais une fois près de moi, il dut se rendre compte que cela ne valait pas la peine de prévenir son maître, qui d'ailleurs voyant la bête restée calme, remit son arme en bandoulière et changea de coin pour une nouvelle inspection des voyageurs.
    Brave chien qui n'avait fait que son devoir.
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    MessageSujet: Re: De bâbort à Tribord, 30 ans après   De bâbort à Tribord, 30 ans après Icon_minitimeDim 8 Nov - 0:16

    Nouvelle-Zélande

    Avion / taxi
    Le seul souvenir qui me revienne de cette île lointaine, ce sont les jeunes filles qui montaient à bord pour... que nous leurs apprenions les subtilités de l’amour français.
    Elles devenaient tellement amoureuses de nous que premièrement, elles ne nous demandaient aucun argent (elle faisaient l'amour pour le plaisir, et non pour gagner leur vie), mais elles s'inquiétaient de nos prochains ports sur leur territoire, pour se dépêcher de prendre l'avion (comme nous prenons le taxi) pour arriver bien avant nous afin de se rejeter dans nos bras, de peur que nous ne prenions une autre jeune femme pour cette nouvelle escale.
    Vive l'amour, et notre renommée de bons b... dans le monde.
     
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    MessageSujet: Re: De bâbort à Tribord, 30 ans après   De bâbort à Tribord, 30 ans après Icon_minitimeDim 8 Nov - 0:17

    Les Philippines

    L'escale mouvementée
    II y a des ports du bout du monde réputés à risques, témoin ce récit.
    Aux Philippines, pendant une escale classique, à l'heure de midi, le bosco, ayant terminé son repas, va prendre le frais à l'arrière du bateau. Il surprend trois ou quatre jeunes en train de dévisser notre baby-foot, bien fixé au sol. Ne pensant pas avoir besoin d'aide, il veut s'interposer mais il est mis en joue par un complice faisant le gué, qui lui applique une arme à feu de gros calibre sous le nez.
    Impuissant, il assiste au démontage complet du jeu que les voleurs poussent à l'eau, et un à un il les voit plonger à leur tour, poussant leur butin devant eux.
    La police fluviale alertée nous promit de s'intéresser à nous, mais sans succès, ce qui ne nous étonna pas le moins du monde, comme si les voleurs étaient protégés.
    Le bosco, en plus de la perte de notre baby-foot, eut la plus belle peur de sa vie.
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    MessageSujet: Re: De bâbort à Tribord, 30 ans après   De bâbort à Tribord, 30 ans après Icon_minitimeDim 8 Nov - 23:37

    Ile de la Réunion, Le Port, la Pointe des galets

    - La bataille du rail
    Un truc comme un autre pour revenir à bord après une soirée agitée. Juste à la sortie du port de la Pointe des galets, se trouvaient des rails pour jadis des éventuelles livraisons par chemin de fer pour les cargos à quais. Ces rails traversaient presque toute la ville. Elles étaient inutilisées depuis longtemps, donc nous ne risquions plus de nous faire écraser.
    Lorsqu'un marin, fatigué par une longue nuit de java voulait revenir à bord, il lui suffisait de trouver les rails, et de les suivent pour, à coups sur, se retrouver dans le port. Quelques uns faisaient le trajet à quatre pattes, d'autres se trompaient de sens, se retrouvaient en pleine campagne et devaient recommencer le parcours dans le chemin inverse, mais dans l'ensemble, cette route du rail a dépannée bon nombre de marins en détresse.
    - Le couvre-feu
    Dans ce même port, les horaires pour rentrer à bord étaient très stricts. Interdiction de passer la porte après minuit, accompagné.
    Minuit moins cinq, le marin et sa conquête d'un soir, minuit une, la conquête était refoulée. Rigueur militaire.
    Vous dire si l'attention était grande, si tout le monde avait un œil rivé sur les pendules en fin de soirée dans les bars serait superflu. Car chacun voulait profiter du dernier instant pour un dernier verre, avant l'heure fatidique.
    Un soir pourtant, je me suis fais avoir, mais pas comme vous l'entendez. Pour être sur de ne pas louper le coche, bon nombre de marins fréquentaient le bar le plus près du port, ou en quelques secondes, nous étions au portes du paradis.
    Minuit moins cinq, dans la salle enfumée, la pendule m'indique qu'il est grand temps que je rentre. Une légère cuite ne m'empêchait pas de choisir dans la pièce une compagne pour finir ma nuit.
    Il fallait faire vite plus que trois minutes. Le premier jupon fera l'affaire, sachant qu'il n'y avait pas d’écossais dans le bar, j'étais tranquille. Prenant par la main la seule personne en robe, je monte à bord, et pour ne pas être grossie, toute la nuit, à toi à moi avec ma compagne d'un soir.
    Au petit matin, dégrisé par une nuit agitée, mais reposé quand même, je me retourne vers ma conquête, j'ai un coup au cœur, une grand-mère, en tout cas beaucoup plus âgée que moi, l'horreur, les seins tombant sur le ventre, toute édentée, et dire que toute la nuit... J'ai mis plus de huit jours à m'en remettre.
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    MessageSujet: Re: De bâbort à Tribord, 30 ans après   De bâbort à Tribord, 30 ans après Icon_minitimeDim 8 Nov - 23:40

    Le frigo commun

    La part de gâteau mise de côté
    Les cargos des années soixante n'avaient pas le confort des pétroliers, les seuls frigidaires auxquels l'équipage avait accès se trouvaient dans les carrés, et chacun y mettait n'importe quoi.
    A la fin d'un bon repas, un matelot se retrouve avec une part de gâteau énorme, qu'il ne peut finir.-"Qu'à cela ne tienne, se dit-il,  je vais la mettre au frigo, et la finirai plus tard".
    Mais voilà, une si belle gourmandise ferait peut-être des envieux, et s'il ne la retrouvait pas ce soir ?Il eut une idée, la mettant bien en vue dans le frigo, il ajouta un  mot disant ceci:
    - "Appartient à un tel, ne pas toucher, j'ai craché dessus ".
    Se croyant ainsi tranquille, il revint en fin de journée pour récupérer son bien, mais oh! surprise, une main anonyme avait rajouté:
    -"Moi aussi".
    La pâtisserie finit à la poubelle, alors que personne, j'en suis sûr, ne cracha dessus.
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    MessageSujet: Re: De bâbort à Tribord, 30 ans après   De bâbort à Tribord, 30 ans après Icon_minitimeDim 8 Nov - 23:48

    Cargos mixtes

    Passagers sur cargos
    Les années soixante-dix marquèrent la fin d'une période où certains cargos qui le désiraient, pouvaient embarquer, en même temps que le fret habituel, des passagers, sans dépasser la barre des dix, car après ce nombre, l'armateur se devait d'embarquer un médecin, ce qui ne l'arrangeait pas toujours au point de vue pécunier.
    Cette promiscuité passagers/marins, donnait lieu parfois à des épisodes cocasses de la vie de tous les jours.
    Une fois donc, sur un cargo mixte, nous embarquons entre autres une jeune femme avec ses deux enfants qui devait rejoindre son mari, attaché d'ambassade à Tahiti.
    Le voyage se passa sans histoires, mais chaque fois que je faisais mes rondes d'éclairage dans la coursive des passagers, l'ampoule éclairant juste devant la cabine de cette passagère était dévissée volontairement, afin de faire une zone d'ombre dans ce coin précis.
    Mon enquête personnelle me révéla que, le maître d'hôtel et cette jeune femme de temps en temps ne faisaient qu'un. Dans l'après-midi, notre homme dévissait l'ampoule en douce pour, une fois le soir venu, se glisser sans être vu dans la cabine accueillante.
    Le manège dura toute la traversée, et de plus, un après-midi, un élève-officier flanqué des deux enfants de l'infidèle me demande si je n'ai pas vu la maman. N'ayant aucune consigne particulière pour cacher la vérité, je lui dis que, peut-être, chez le maître d'hôtel. On ne me croit pas, et on cherche ailleurs.
    Deux jours plus tard, l'élève m'accoste et s'excuse de ne pas m'avoir cru, car, me dit-il:
    -"Vous aviez raison, nous sommes au courant de la liaison".
    Le plus beau de l'histoire, c'est que la femme, pour ne pas perdre son amant, l'a présenté à son mari, comme camarade de traversée, pour pouvoir l'inviter en France par la suite.
    Amour quand tu nous tiens ! !
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    MessageSujet: Re: De bâbort à Tribord, 30 ans après   De bâbort à Tribord, 30 ans après Icon_minitimeDim 8 Nov - 23:55

    Madagascar, Tamatave

    Le Chat botté (Le casino du Marin)
    Tous les marins du monde, passant par Madagascar et faisant escale à Tamatave, sont entrés au moins une fois au Chat botté.
    Nous autres français, dès que nous sortions du port, il suffisait de dire au chauffeur de taxi:
    -"Emmène-nous au casino du Marin", il avait compris et se dirigeait droit sur le Chat botté.
    Comparons cet endroit à nos boîtes de nuit actuelles où on nous passait à longueur de soirées des danses de l'époque et du pays, c'est-à-dire, des Sagas, des Biguines, et autres danses des Iles.
    Personne ne sut me dire l'origine du nom, mais cela nous importait peu, le principal était de s'y rendre, et de faire son choix sur les ravissantes jeunes filles qui se trouvaient là uniquement pour nous séduire, ou plus exactement se laisser séduire, car après un verre ou deux avec l'élue de son cœur, il suffisait de rentrer à bord, et la nuit était assurée à deux, quand je dis la nuit, c'était le minimum, car si nous restions plusieurs jours, il n'était pas rare que l'on garde la même demoiselle.
    Garder une seule et unique pour deux raisons, d'abord que l'on en prenne une ou deux ou trois pour une escale, on leur donnait une certaine somme d'argent qui était pratiquement la même pour une nuit, deux nuits et plus. Donc en gardant la même fille, nous ne déboursions qu'une fois. La deuxième raison, c'est que si nous avions choisi celle-ci et pas une autre c'est qu'elle nous plaisait, et de leur côté, ayant trouvé la sécurité avec un homme, elles ne désiraient pas en changer non plus. Tout était donc bien.
    Après plusieurs voyages à Madagascar, j'appris enfin comment les jeunes filles se lançaient dans la prostitution (appelons les choses par leur nom).
    La première fois, soit elles venaient accompagnées d'une grande, ou plutôt d'une ancienne, soit elles prenaient un petit peu d'alcool pour avoir le courage de franchir la porte et une fois à l'intérieur, l'amour faisait le reste.
    Elles me racontaient que c'était un travail comme un autre (pardon, une source de revenus comme une autre) et que si elles trouvaient un homme qui leur assure et la nourriture et les soins quand elles en avaient besoin, elles resteraient toujours avec le même homme. Mais voilà, le même homme ne reste jamais bien longtemps au port, donc il faut en changer quand il est parti, et on recommence.
    Chat botté n'est pas le seul endroit où les filles sont disponibles, certaines venaient directement à bord.
    Je me souviens d'une escale d'amarrage où je n'étais pas de manœuvre, en pleine sieste juste avant de reprendre le travail, ces demoiselles, le bateau tout juste à quai, montent à bord et visitent les cabines pour vendre leurs charmes.
    L'une d'elles entre dans ma cabine, et me secoue en me demandant si je veux faire l'amour avec elle. A peine réveillé, je me retourne sur la cause de cette intrusion et, sans doute rêvant d'autre chose de ce qui était devant moi, je me surprends à dire:
    -''Non pas avec toi, tu es trop moche".
    La fille, vexée à mort par cette réponse peu habituelle en cette occasion, me colle une gifle monumentale, et me laisse là, avec cette réponse que je n'ai jamais oubliée:
    -"Alors t'as qu'à te branler tout seul, salaud". Les risques du métier !!!
    Un collègue me raconta plus tard qu'ayant répondu affirmativement, il ne put jamais la mettre complètement à poil car elle gardait toujours quelque chose en haut; il eut la réponse écœurante en insistant, elle avait un furoncle énorme qui lui faisait pratiquement un troisième sein au milieu de la poitrine.
    Les risques du métier bis !!! Clôturons là ce chapitre, et revenons à d'autres choses beaucoup plus saines.
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    MessageSujet: Re: De bâbort à Tribord, 30 ans après   De bâbort à Tribord, 30 ans après Icon_minitimeDim 8 Nov - 23:59

    Ile de la Réunion, chez la Mère Paula, dans son bar

    Le concours de jets d'olives
    Dès que la mère Paula apprenait par la capitainerie du port qu'un bateau français était prévu tel jour, elle affichait à la vitrine de son bar: "Ce soir on ferme". Les habitués comprenaient que dame Paula voulait s'offrir une petite soirée privée arec ses amis français de la métropole.
    Une légende cette mère Paula, dans les années cinquante, elle fut la vedette féminine d'un film tourné avec Eddie Constantine, "Cargo pour la Réunion'', où il était question d'un trafic de drogue entre la France et la Réunion. On la voyait entre autre à la barre du navire avec une casquette de marin et sa masse imposante (elle dépassait le quintal).
    Mais revenons à cette soirée privée, elle vaut le coup d'être contée. L'ambiance était assurée par plusieurs verres de punch et des caresses de serveuses peu farouches.
    De toutes les scènes d'orgie qui s'y passaient, c'est celle-ci que j'ai retenue :
    - "Le concours de jets d'olives".
    Les serveuses, complètement nues sur une table, en levrette. On leur introduisait des olives dans l'anus (une à la fois), ensuite on leur faisait respirer du poivre, et au moment où ces demoiselles allaient éternuer, on leur pinçait le nez, et la réaction faisant, il se produisait ce qui devait arriver, les olives étaient éjectées avec force. Chaque homme avait sa "pouliche", et les paris allaient bon train.
    La mère Paula, qui depuis bien longtemps ne pouvait plus participer à ces amusements, faisait l'arbitre et comptait les points.
    Quelques conseils pour les malins qui voudraient tenter la chose.
    Prenez des olives vertes, elles sont plus consistantes que les noires, donc elles iront plus vite et plus loin.
    Attention à l'alimentation des "joueuses", car une nourriture trop grasse sera une cause d'accident de parcours. Nous faisons un concours de jets d'olives, pas un concours de pets foireux.
    A vos marques, prêts ? Partez, et bonne chance !
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    MessageSujet: Re: De bâbort à Tribord, 30 ans après   De bâbort à Tribord, 30 ans après Icon_minitimeLun 9 Nov - 0:15

    M/S Ventoux, retour La Réunion - Le Havre

    Le curé passager
    Dès mille neuf cent soixante-dix, tous les cargos mixtes ne devaient transporter que des marchandises, et le transport des passagers était laissé aux bateaux seuls autorisés à le faire, les paquebots.
    De retour de la Réunion où ces consignes avaient été bien reçues, le Commandant obtint quand même l'autorisation de ramener sur la métropole un brave curé qui avait passé toute sa carrière sur l'île.
    Dernier passager de marque, il était convenu de le traiter comme un invité, et de l'accepter pour tous les repas au carré des officiers.
    Ce n'était pas l'avis de tout le monde, d'avoir de la calotte à sa table. Un officier pont braillait dans les coursives que cela ne se passerait pas de la sorte, que jamais il n'avait côtoyé de curetons (c'était son mot), que son grand-père avait une ceinture en peau de curé, j'en passe et des meilleures. Il chercha par tous les moyens à manifester son mécontentement, et, alors que le voyage touchait à sa fin, il trouva enfin le moment de montrer son hostilité à l'égard de cette classe qu'il désapprouvait.
    Pour le dernier repas pris en commun avant la séparation de notre invité de marque, au dessert, alors que les discussions s'amenuisaient faute de sujet, notre officier récalcitrant aux gens d’église prit la parole :
    -"M. le curé, que pensez-vous du baiser vaginal?"
    C'était envoyé, notre brave curé resta stoïque, pas un cil ne bougea, mais nous avions l'impression qu'il attendait que quelqu'un vienne à son secours.
    Ce fut le Commandant, comme il se doit, qui réagit le premier; il pria le coupable de sortir de table, lui promettant toutes les foudres de la terre, et au nom de la société prodigua les plus plates excuses à notre représentant de lieu saint qui n'en demandait pas tant.
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    MessageSujet: Re: De bâbort à Tribord, 30 ans après   De bâbort à Tribord, 30 ans après Icon_minitimeVen 13 Nov - 12:48

    Anvers, Le rendez-vous des homos

    Comme pour le Chat botté à Madagascar où chaque marin passant par là a poussé au moins une fois la porte de son antre, les homos du monde entier ont un jour transité par Anvers.
    Un soir de bordée, avec quelques autres du cargo, nous étions au bar d'une boîte où tout le monde du mousse au Commandant (pardon, depuis le plongeur jusqu'au patron) était de la jaquette.
    Cela nous amusait de voir leur petit trafic, car en plus du débit de boissons, le lieu faisait bordox. Il fallait voir le va-et-vient des clients qui montaient dans les étage
    Ce fameux soir donc, arrive un marin de couleur, qui ne semblait pas connaître le genre de la maison. Après quelques verres avec "une hôtesse", nous les voyons monter à l'étage.
    Il ne sait pas écoulé cinq minutes, que nous entendons comme une dispute, un bruit de gifle, et notre homme qui descend dans une colère noire (sans jeux de mots) en remettant son pantalon, et en hurlant: -"C'est pas possible, c'est pas possible". Il quitta l'établissement sous la risée des clients ayant assisté à la scène mais surtout ayant compris le pourquoi de cette fuite précipitée. Notre homme pensait vraiment passer un bon moment avec une vraie femme, et n'a pas supporté la tromperie.
    D'ailleurs, quelques temps après, l'auteur de l'incident descendait à son tour en pleurant, et allait se faire consoler dans les bras d'un autre client.
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    MessageSujet: Re: De bâbort à Tribord, 30 ans après   De bâbort à Tribord, 30 ans après Icon_minitimeDim 15 Nov - 1:55

    La Comtesse

    M/S Sikiang, escale au Havre
    On l'appelait la Comtesse, de ses origines des pays de l'Est. Une ancienne noble, qui avait encore de beaux restes; elle devait être belle dans sa jeunesse. Elle boitait bas dirions-nous, souvenir d'un cargo Norvégien. Après que tout l'équipage ivre lui soit passé dessus, au lieu de la payer, ils la jetèrent par-dessus bord, sur le quai; elle s'en sortit avec une jambe cassée seulement, ce qui aurait pu être pire.
    Depuis, elle ne visitait que les bateaux français, en tout cas pas les nordiques. Pour l'heure, elle était sur le Sikiang, en train d'essayer de plaire au chef cuisinier.
    Elle n'espérait plus faire fortune avec son corps, le prix de la passe était un généreux casse-croûte. Avec le cuistot, elle ne pouvait espérer mieux. Mais voilà, notre homme, une fois son affaire terminée ne voulut rien savoir du paiement convenu, et sans la jeter par-dessus bord comme nos collègues norvégiens, la pria de quitter le navire.
    Pas question de quitter le bord sans être payée, depuis son "accident" elle avait pris de la hardiesse, et s'en alla conter son infortune au Commandant, qui bon prince joua les saint Louis et, à défaut de chêne pour rendre justice, raccompagna la Comtesse dans les cuisines où se tenait le coupable. Devant quelques personnes hilares, il fit la morale à notre homme, lui expliquant entre autre qu'un marché est un marché, et qu'il se devait d'honorer le sien.
    La Comtesse, radieuse, quitta le bord avec un solide casse-croûte maison.
    Non mais !!
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    MessageSujet: Re: De bâbort à Tribord, 30 ans après   De bâbort à Tribord, 30 ans après Icon_minitimeDim 15 Nov - 1:58

    Le fût de cognac percé

    La perte sèche d'un fût de cognac (pas pour tout le monde)
    Tout comme le chargement de rhum de la Réunion qui enchantait le personnel, de temps en temps, nous avions des fûts d'alcools divers à bord.
    Cette fois-ci, une barrique de deux cents litres de cognac trois étoiles nous arrive un beau jour, pour je ne sais plus quelle destination.
    Une bonne partie de l'équipage tournait autour avec convoitise. Deux cents litres, à raison de deux centilitres la dose, cinquante doses par litre multipliées par deux cents égalent dix mille doses, pour une dizaine d'individus, soit mille par tête de pipe, deux repas par jour arrosés de cognac, cinq cents jours d'assurés, plus que la durée du voyage. Comme par hasard tout le monde était fort en calcul mental, mais ces calculs, tout justes soient-ils, ne nous mettaient pas le liquide dans nos verres, il fallait trouver une combine pour en être légalement propriétaire (ou presque).
    Ce fut le charpentier qui trouva la solution; en observant de plus près le tonneau, il découvrit un nœud dans le bois. Revenant avec une vrille, il réussit à le retirer proprement, et fixa une cannelle à la place. Il ne nous restait plus qu'à placer un récipient en-dessous, et à nous servir.
    Tout le monde garda le secret jusqu'au bout du voyage. Quelques jours avant l'arrivée à destination, le charpentier fignola son travail, il remit correctement en place le nœud conservé sur un tonneau complètement vidé de son contenu, en bouchant la marque de la vrille par de la colle à bois, et poussa même le vice jusqu'à étaler sous la barrique un mélange de cognac avec de l'eau croupie pour faire croire à un bois poreux qui, au fil des jours, aurait laissé perdre le contenu.
    Ce dont d'ailleurs les experts en assurances ne doutèrent pas un seul instant.
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    MessageSujet: Re: De bâbort à Tribord, 30 ans après   De bâbort à Tribord, 30 ans après Icon_minitimeDim 15 Nov - 2:03

    Amour / Troc

    Livraison particulière
    En descendant l'Afrique de Gibraltar au Cap, deux jours de navigation après Dakar, nous passions l'Equateur, mais une journée seulement après nous devions remonter un bras de mer qui nous amenait dans une crique déserte, sans hangar ni rien qui justifiait un port.
    Pourtant il nous fallait décharger du matériel, et toute sorte de fret. La consigne était de se faire entendre à l'aide de notre corne de brume pour signaler notre arrivée aux destinataires de ce que nous devions livrer.
    En effet, après quelques minutes d'attente, des camions descendaient des collines aux alentours, avec des hommes ramassés en cours de route pour assurer la main-d'œuvre.
    La signalisation par la corne de brume prévenait également la gent féminine qui, par de petites barques, venaient accoster au flanc du navire, à l'opposé de la terre ferme, pour deux raisons: d'abord il n'y avait pas de coupée (passerelle), les marchandises étaient déchargées avec les palans du bord, pratiquement personne ne montait n'y ne descendait du cargo, si besoin était, seule une échelle de corde assurait la liaison, et ensuite, ces dames ne voulaient pas se faire voir des hommes assurant le déchargement, car elles risquaient de croiser frères, pères, et pire encore, maris. Je ne vous décrirai pas les scènes qui auraient pu se créer si tel avait été le cas.
    Donc nous voici avec une barque entière de jeunes femmes du pays venant vendre leurs charmes. Elles sont debout, faisant des grands signes pour se faire remarquer. La coutume veut que pour plaire au futur, elles soient sur leur trente et un, chevelure comprise, à savoir des aiguilles à tricoter dans les cheveux mêlés de boue et savamment arrangés.
    Du bastingage de notre bateau au niveau de l'eau, il pouvait bien y avoir une dizaine de mètres, mais cela ne leur faisait pas peur, dès que l'un de nous en désignait une, elle se faisait une joie de grimper à bord par une amarre. Si par hasard, au fur et à mesure qu'elle montait on s'apercevait que sa beauté laissait à désirer, alors que vue d'en bas elle était dirons-nous acceptable, il nous suffisait de balancer violemment l'amarre, pour que notre acrobate d'un moment ne tombe, à la grande joie des autres, car cela voulait dire que notre choix allait se porter sur une prochaine qui subirait le même sort si sa "beauté" vue d'en haut n'était pas la même que vue d'en bas.
    Mais l'un dans l'autre, à part quelques plongeons malheureux, tout le monde trouvait chaussure à son pied si je puis m'exprimer ainsi.
    Ne possédant par ailleurs pas d'argent local, le paiement était assuré par un troc aussi divers que varié, savonnettes, lait concentré, alcools, cigarettes; j'ai pour ma part passé un agréable moment contre une paire de sandales et deux boîtes de lait concentré.
    N'allez pas croire que le plaisir était fonction de la donation. Dès que nous étions d'accord sur le prix, les filles se donnaient à fond dans leur échange amour/ troc. Je veux dire par là que la dame ayant reçu en échange de son corps une cartouche de cigarettes, des bouteilles d'alcool et plein d'autres choses encore, n'en faisait pas plus que celles qui ne recevaient que quelques boîtes de lait concentré. Une fois le marché conclu, nous étions assurés de leur générosité amoureuse.
     
     
     
     
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    MessageSujet: Re: De bâbort à Tribord, 30 ans après   De bâbort à Tribord, 30 ans après Icon_minitimeLun 23 Nov - 23:37

    Le graisseur de quart

    M/S Tigre, traversée Gènes -Tahiti
    Le chargement venait de se terminer, cinq mille paires de chaussures diverses, à destination de Papeete, Tahiti.
    Imaginez le choix qu'il pouvait y avoir, des vernis, des sports, des villes, des pompes de grand luxe. Il y en avait une pleine cale. Les cargos sont faits de telle façon que tous les moindres recoins sont utilisés. Une porte de la machine donnait sur le fond d'une cale, où des appareils de commande de la chaufferie étaient installés là. La nuit, le graisseur de quart devait remplir sa plaquette de surveillance de température, il était donc obligé de passer par cette ouverture. Une nuit donc, effectuant ses rondes, il sentit une présence dans la cale, s'approchant sans bruit, il surprit le Commandant en personne occupé à fouiller dans les caisses de chaussures, il en essayait même quelques paires.
    Il s'éloigna sans bruit, pour ne pas se faire remarquer. Le pacha, trop attentif à se choisir une paire de pompes, n'avait rien vu.
    Gardant ce secret pour lui, le graisseur se dit:
    -"Pourquoi pas moi, alors que notre Commandant est le premier à se servir".
    Il décida de faire pareil. Le lendemain soir, voilà notre homme en plein essayage, comme dans un magasin. On lui tape sur l'épaule, se retournant d'un bond, il se trouve nez à nez avec son Commandant qui lui lance:
    -"Alors graisseur, surpris en plein vol de marchandises, vous savez combien cela coûte".
    Il le savait, le renvoi pur et simple, mais il ne se démonta pas.
    -"Mais Commandant, je fais comme vous hier soir".
    Il marqua un point, le pacha accusa le coup, mais se reprit très vite.
    Tel est pris qui croyait prendre, l'histoire se termina par les deux hommes réunis dans le larcin, se critiquant mutuellement sur un choix de chaussures.
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    MessageSujet: Re: De bâbort à Tribord, 30 ans après   De bâbort à Tribord, 30 ans après Icon_minitimeLun 23 Nov - 23:46

    Bordeaux Le mot magique

    Port autonome de Bordeaux, quatre kilomètres de quais, presque autant de bordels. Pour celui qui sortait pour l'aventure, il était servi, et n'avait que l'embarras du choix, mais moi, à cette escale je n'avais pas du tout envie de la bagatelle, nous revenions de Madagascar, dans deux jours nous serions au Havre où je devais débarquer.
    N'allez pas croire amis lecteurs, que dans chaque port, on courait au lupanar comme des bêtes en rut. Il y avait des moments où cela ne nous disait rien ou que cette préoccupation venait après d'autres choses, comme ce soir dans ce bar où je ne voulais rien qu'une bonne bière, pour me changer de l'ambiance du bord.
    Mais voilà, ces dames-là ne l'entendent pas de la même façon, et dès qu'un homme pousse la porte d'un de ces lieux de perdition, il est dans les minutes qui suivent assailli de demandes précises, comme celle de visiter les étages supérieurs où on l'assure que la literie est très confortable, et qu'on pourra lui faire tout ce qu'il désire.
    Comme ce soir-là, je ne voulais rien d'autre que boire à ma santé, depuis longtemps déjà j'avais un mot-clé qui coupait court à ce genre de propositions, et qui me servit encore en cette occasion.
    A la fille qui insistait pour me faire monter à l'étage au-dessus et me faire rejoindre le septième ciel par la suite, je lâchais simplement cette phrase:
    -"Pas de chance ma chérie, mais je suis plombé".Mot magique, qui dans la seconde même faisait place nette autour de vous, et vous étiez assuré de terminer la soirée dans une paix royale.
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    MessageSujet: Re: De bâbort à Tribord, 30 ans après   De bâbort à Tribord, 30 ans après Icon_minitimeMar 24 Nov - 0:05

    Les marchandes d'amour

    M/S Ville de Rouen, approche de Madagascar
    Plus que deux jours de mer avant Tamatave, notre première escale après le départ du Havre, trente jours auparavant.
    Certains déjà tiraient des plans sur la comète, sur telle ou telle fille qu'ils ramèneraient à bord, si la petite du dernier voyage serait encore libre cette fois-ci. Mais le Second capitaine en avait décidé autrement.
    Responsable de la sécurité à bord, le Second avait tous les droits, mais ce que nous ne savions pas, c'est qu'en plus, il était homo, ce qui ne nous aurait pas dérangés en quoi que ce soit mais voilà, détestant fortement les femmes, il voulait nous en interdire "l'usage". Il n'avait pas trouvé mieux, que de placarder partout dans les coursives, les carrés, sur le pont, des affiches signées de sa main, disant à peu près ceci :
    Avis à tout l'équipage il est formellement interdit de faire monter des femmes à bord. Les marchandes d'amours qui n'ont rien à faire ici, seront chassées dès leur arrivée.
                                                                                        Le Second capitaine.

    Partout, il y en avait partout, rien à faire pour y échapper, il fallait se plier à la décision de ce pédé qui, après le Commandant, était le maître à bord.
    L'arrivée à Tamatave se passa dans la morosité, ces demoiselles déjà sur le quai avant notre arrivée ne comprenaient pas que personne ne les fassent monter pour qu'elles puissent faire commerce de leurs charmes.
    Le Second les appelaient "les marchandes d'amour ", nous leur avions trouvés un autre mot, plus explicite pour nous, "les assistantes sociales", car elles procuraient du bien aux marins.
    Pour l'heure, marchandes d'amours ou assistantes sociales, cela nous faisait une belle jambe, pas le droit de toucher, il fallait descendre à terre, et faire notre petite affaire chez elles, mais tout le monde n'avait pas de permission pour cette première nuit d'escale. Nous verrions bien ce que nous apporterait demain. Le deuxième maître après Dieu, pour vérifier que ses consignes avaient bien été respectées, rôdait lui-même dans les coursives pour surprendre quelques éventuels malins qui auraient voulu passer outre.
    Il ne dut pas rôder toute la nuit car de bon matin nous fûmes réveillés par des éclats de voix inhabituels. Le Second était en prise avec une belle Doudou, venue on ne sait d'où, c'était justement ce que lui demandait notre empêcheur de bai...
    -"Que fais-tu à bord, qui t'a fait monter, avec qui as-tu passé la nuit, salope? " La fille, peu habituée à ce genre de conversation, ne craignant pas les galons de son bourreau, répliquait de plus belle:
    -"Tu me laisses toi, pourquoi tu m'emmerdes, t'es pédé ou quoi? (elle avait deviné toute seule) D'abord je suis madame Commandant, alors fous-moi la paix  "
    Justement, le pacha dérangé aussi par les éclats de voix sortait de sa cabine.
    -"Tiens chéri, lui lança-t-elle, dis à ce con qu'il me lâche, il commence à me courir".
    Le Commandant, irrité par la scène, se devait de faire quelque chose, la sagesse ne l'emporta pas, il se mit du coté de la fille. Du coup, il engueula son Second, lui disant que son histoire d'affiches dans les coursives n'avait pas lieu d'être, et qu'il devait les retirer de suite, et surtout qu'il foute la paix à l'équipage.
    Brave Commandant. Le Second, vexé ô combien par ces remontrances, s'enferma dans ses appartements et on n'endendit plus parler de lui pendant toute l'escale.
    Dans les cinq minutes qui suivirent, les filles montèrent à bord, et la vie reprenait son cours normal.
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    MessageSujet: belle histoire bravo   De bâbort à Tribord, 30 ans après Icon_minitimeMar 24 Nov - 18:13

    et ben ! tu en as eu une drôle de vie  ,je pense qu'ensuite tu t'es calmé mdr,c'est dur la vie de marin je vois mais aussi elle a des moments de joie ....

    De bâbort à Tribord, 30 ans après A28caf5f
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    MessageSujet: Re: De bâbort à Tribord, 30 ans après   De bâbort à Tribord, 30 ans après Icon_minitimeMar 24 Nov - 20:00

    Légendes et récits de Madagascar  

    - La baignade
    Cette histoire me fut contée par des Malgaches qui la tenaient des anciens
    Au début du siècle, deux familles nombreuses se baignaient sur une plage déserte. Tous dans l'eau s'en donnaient à cœur joie; soudain, c'est le drame, un requin passe et enlève un enfant dans sa gueule. C'est la débandade, tout le monde se retrouve sur la plage, et chacun compte les siens. Une des deux femmes se met à hurler, le manquant est à elle, de ses sept enfants, il ne lui en reste plus que six. L'autre mère, épargnée par le drame, rassemble ses huit enfants, et s'approchant de la maman en larmes, lui propose de choisir parmi les siens celui qui remplacera le disparu pour, de cette façon, avoir le même nombre d'enfants qu'elle.
    Vraie ou fausse, cette légende est émouvante.
    - l’avortement sauvage
    Une jeune femme se retrouve enceinte, il y a deux cas de figure.
    Si l'enfant est désiré, c'est le bon Dieu qui l'a voulu, alors on le garde, si malheureusement cette naissance est contestée, la solution finale est appliquée.
    La personne avale un tube de quinine entier, et part à pied dans la brousse, un jour, deux jours ou plus jusqu'à épuisement. On s'écroule, et lorsque le bon Dieu veut bien que l'on reprenne ses esprits on rentre à la case, assurée de ne plus avoir de bébé dans le ventre. Très rarement le bon Dieu ne veut pas que l'on reprenne ses esprits, et on ne retrouve plus personne.
    - Leur naïveté dépasse la fiction
    De toutes les jeunes filles qui montaient à bord, il y en avait qui ne connaissaient rien à rien, et qui se retranchaient derrière leur bon Dieu.
    A celles-ci justement quand on leur demandait une chose particulière au sujet de l'amour, leur refus n'avait rien à voir avec la vilaine-té de la demande, mais avec la crainte que cela ne plaise à Dieu.
    Un exemple précis pour vous éclairer. Demandant à ma ramate une fellation, elle me fit cette réponse traduisant bien le sujet:
    -" Ça va pas non, je vais te faire ce que tu me demandes, et tu vas me cracher dans la bouche. Pour me punir, le bon Dieu va me faire un bébé dans la tête".
    Au siècle dernier, cette réponse serait passée, mais nous étions dans les années soixante-dix et Madagascar était territoire français.
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    MessageSujet: Re: De bâbort à Tribord, 30 ans après   De bâbort à Tribord, 30 ans après Icon_minitimeMar 24 Nov - 20:02

    Une drôle de famille

    Un bon copain
    Un beau Sénégalais très grand, très fort, mais d'une gentillesse extrême. Il était aide-graisseur, sans qualification, mais utile pour tout le monde, chacun le demandait pour un travail où un seul individu ne suffisait pas à la tâche. Plusieurs fois, je le prenais pour visiter un moteur, alors que sans lui, il aurait fallu un palan pour soulager la charge. Il soulevait plus de cinquante kilos comme un rien, avec le sourire.
    Je me risquais à lui demander si, des fois, conscient de sa force, il en avait abusé.
    -"Oh Maurice, tu sais, jamais plus je me battrai".  Et il me raconta. Un jour, dans la case, mon petit frère m'embêtait, je lui ai juste mis une claque pour le calmer, il a été dans le coma pendant deux jours".
    -"Et c'est depuis ce jour que tu as juré de ne plus te battre? "
    -"Pas tout a fait, c'est plutôt à la suite de la volée que j'ai reçue de maman, pour avoir esquinté le petit, il m'a fallu huit jours pour m'en remettre".

    Quelle famille ! !
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    MessageSujet: Re: De bâbort à Tribord, 30 ans après   De bâbort à Tribord, 30 ans après Icon_minitimeMar 24 Nov - 20:05

    A moi la légion

    Le balaise
    Ancien chauffeur de Bigeart dans la légion étrangère (entre autre), après son temps effectué, il s'était retrouvé graisseur sur les pétroliers.
    Une vraie force de la nature, tous les matins au réveil, il descendait à la machine faire des pompes avec l'enclume montée sur le billot de bois. Près de deux cents kilos le tout. Il soulevait l'ensemble plusieurs fois à bout de bras, pour se mettre en forme, disait-Dans les années cinquante, un de ses oncles était célèbre pour sa force également, il empêchait un petit avion de décoller en le retenant avec une corde tenue entre les dents, des wagons aussi étaient tirés par les mâchoires. Que des costauds dans la famille, valait mieux les avoir comme copains.
    Dès que nous étions à Marseille, il quittait le bord pour un jour ou deux, il revenait sans prévenir. On apprit par hasard ce qu'il faisait pendant ces absences, car un jour il revint avec un poignard planté entre les deux épaules. Il errait dans les quartiers arabes, en cherchant la bagarre, souvenir de la légion, jusqu'au jour où la chance a mal tourné, et il ne dut son salut qu'à la fuite. Depuis son incident comme il aime à le dire, son dos fait office de baromètre, quand ça le chatouille, le temps va changer.
    Il goûta de la prison aussi, un jour qu'il pissait dans le port de Marseille (Brel chantait autre chose), un car de police passait par là, les deux pandores voulurent le réprimander. Il s'est fâché, et après avoir tabassé la force publique, il remit tout le monde dans le camion et poussa le véhicule à l'eau.
    Il n'y pensait plus, mais peu de temps après, alors qu'il était accoudé à un bar, une vingtaine de flics l'ont encerclé en lui disant de rester calme sinon ils le tiraient comme un lapin. Ils le gardèrent deux mois.
    -"Un mois par flic esquinté", lui expliqua le juge.
    Dès les premiers jours, je m'en étais fait un ami, et il me le rendait bien. A chaque escale, nous sortions ensemble, il me disait toujours :
    -«Maurice, si tu as un problème, hurle : 'A moi la légion', j'arrive!».
    Jamais je n'eus besoin de son aide.
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    MessageSujet: Re: De bâbort à Tribord, 30 ans après   De bâbort à Tribord, 30 ans après Icon_minitimeLun 30 Nov - 1:19

    Gênes

    La rue chaude
    Un port parmi tant d'autres où il fait bon descendre à terre l'espace d'une escale.
    Lorsque c'est la première fois, on aime découvrir, mais pour un vieux loup de mer comme moi, qui connaissait tous les bons coins (certains diront les mauvais coins), on ne s'attarde pas en promenades inutiles.
    La rue chaude (l'expression n'est pas de moi) ou le parc à buffles, est tout près du port, il ne nous faut que quelques minutes à pied pour nous y rendre. Là, c'est la boutique, on choisit, on discute le prix, on demande les performances de chacune, et une fois le choix fait, on prend un taxi, car les lieux de consommation ne sont pas les mêmes que les lieux où les produits sont exposés.
    Un soir donc, la marchandise sous le bras, je hèle un taxi, qui sont très nombreux dans le secteur, et nous voici partis dans le quartier adéquat pour honorer mon achat.
    Mais voilà, il faut traverser une bonne partie de la ville, certains chauffeurs sont moins performants que d'autres, et vont moins vite que leurs collègues, si bien que voulant profiter de mon acquisition dans les plus brefs délais, ne pouvant plus attendre, j'ai disons entamé la marchandise dans la voiture qui, attentive aux moindres désirs du client, n'osait rien dire.
    Chacun y mettant du sien, la voiture assez spacieuse ne gênant aucun de nos mouvements, le travail était fini bien avant que nous n'arrivions au lieu prévu pour ce genre d'exercice.
    Je soupçonne même le conducteur d'avoir fait le tour du quartier, étant arrivé largement avant la fin du travail.
    Le chauffeur n'ayant pas augmenté le prix de sa course, je me suis retrouvé bénéficiaire dans l'opération d'une facture de résidence occasionnelle assez coquette, car plus la marchandise est belle, plus il faut de beaux locaux pour l'accueillir.
    Comprend qui veut. (Pour ceux qui cherche... l'amour dans le taxi)
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    MessageSujet: Re: De bâbort à Tribord, 30 ans après   De bâbort à Tribord, 30 ans après Icon_minitimeLun 30 Nov - 1:34

    Histoires d'eau

    - L'humour à bord existe aussi
    Un matelot, après six mois passés en Afrique, télégraphie à son épouse le texte suivant: - "Arrive tel jour, prépare lit avec draps noirs".
    L'épouse, peu regardante, fait ce qu'on lui demande. Son homme arrive comme prévu, et après les retrouvailles, au petit matin, elle demande quand même la raison de ce télégramme.
    -"J'en avais tellement assez de faire l'amour avec des noires dans des draps blancs, que j'ai voulu changer un peu".
    - Le tonneau
    Tout marin ne connaissant pas l'histoire du tonneau n'est pas considéré comme un vrai marin.
    Le tonneau fut inventé par des gens de mer qui un jour manquèrent de rustines pour leur poupée gonflable ou à qui les novices finirent par dire non.
    Pour que tout le monde comprenne bien l'importance du tonneau dans la marine, voici une histoire très explicite.
    Sur un cargo mixte, un homme embarque pour trente jours de mer, il n'y a aucune femme à bord. Il tient huit jours, mais l'abstinence sexuelle le travaille, il en parle au Commandant.
    -"Tout est prévu abord pour ce genre de demande, lui répondit le seul maître à bord, pour cent francs, tel jour, telle heure, dans telle cabine, il y a un tonneau qui fera parfaitement votre affaire".
    Le jour dit, on le dirige vers l'endroit indiqué, et effectivement, un tonneau au milieu de la pièce avec un trou à bonne hauteur... Il se sent soulagé, et cela lui permet de tenir encore huit jours, puis il retourne voir le pacha et demande une nouvelle visite à la fameuse cabine pour tel jour.
    -"Ah ! non, lui répond le Commandant, vous ne pouvez pas, car tel jour, se sera a votre tour d'être dans... le tonneau".
    - Une petite dernière pour clore ce chapitre
    Après un long voyage, un marin rentre au bercail. Au moment de pousser la porte d'entrée, il entend des exclamations et des rires dans son appartement. Tendant l'oreille, il reconnaît la voix de sa femme et la devine en bonne compagnie. Écœuré, il s'éloigne et téléphone à ses beaux-parents habitant la même ville pour leur expliquer la situation.
    -«  Je ne comprends pas pleure-t-il, j'ai pourtant envoyé un télégramme annonçant mon arrivée ».
    -« Attends tranquillement lui répondit-on, nous allons aux nouvelles et nous te rappelons, il doit certainement y avoir une explication ».

    On le rappelle effectivement:
    -«Je savais bien qu'il y avait une explication, ton télégramme, elle ne l'a jamais reçu ».
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    MessageSujet: Re: De bâbort à Tribord, 30 ans après   De bâbort à Tribord, 30 ans après Icon_minitimeLun 30 Nov - 1:52

    L'électrocution sur le Sivella

    L'accident
    Formé à l'ancienne, je dois la vie sauve à mes anciens professeurs de collège qui, de tout mon temps d'apprentissage, me forçaient à respecter les consignes de sécurité les plus élémentaires.
    Maître-électricien sur le M/S Sivella, je devais resserrer des jeux de barres sur le tableau électrique principal.
    La machine fabrique tout le courant nécessaire au bon fonctionnement du navire, un tableau de bord électrique distribue ces tensions à l'aide de jeux de barres de cuivre, sur lesquels sont raccordés les câbles reliant les différents points du bateau à électrifier.
    Ces barres sont en double, comme tous les appareils vitaux du navire, et lorsqu'elles ne sont pas employées, elles doivent être obligatoirement reliées à la masse, par sécurité. Juste au-dessus se tenaient les barres en activité, à une vingtaine de centimètres. Distance réglementaire pour travailler mais, formé aux risques d'électrocution, j'avais heureusement pris toutes les précautions de sécurité que demandait un tel travail.
    Tabouret isolant, gants isolants, casquette à visière amovible, qui se rabattait sur les yeux au moindre mouvement de la tête, volontaire ou non. Tout y était, une clef plate de treize en main, le travail pouvait commencer.
    Et, serrant mes barres que les vibrations du navire avaient quelque peu fait prendre du jeu, il fallait que tout soit en état pour une prochaine remise en fonction.
    Sur un des écrous, un point dur m'obligea à forcer un peu plus sur ma clef, je serrais de la sorte quelques tours; soudain, le point dur céda sans prévenir, et toujours forçant sur mon outil, je ne pus arrêter ma main qui monta plus haut que prévu, et la clef, touchant les barres sous tension, créa un court-circuit énorme, me propulsa en arrière, et stoppa net toute la machine.
    Je me rappelle que ma clef traversée en quelques dixièmes de secondes par un courant de mille cinq cents ampères fondit comme un morceau de sucre dans du café brûlant merci les gants de protection. L'arc électrique ainsi formé m'aurait brûlé les yeux, merci la casquette. La décharge de tension de trois cent quatre-vingt volts m'aurait foudroyé, merci le tabouret isolant.
    Je dus quand même rester un moment dans les pommes. Quand on voulut enfin s'occuper de moi, le chef mécanicien m'avoua:
    -"Quand j'ai vu que vous remuiez après l'accident, je me suis dit que vous n'étiez pas mort, alors j'ai donné l'ordre de relancer le navire, avant de vous secourir".
     Après tant d'années, je ne lui en veux toujours pas, car il avait raison, si j'ai pu entendre ces paroles réconfortantes, c'est qu'effectivement, je n'étais pas mort. A l'infirmerie, on me fit avaler presque de force tellement c'était mauvais, un grand verre d'eau tiède salée pour, aux dires du lieutenant/toubib, chasser de mon corps les toxines de la peur, j'aimerais que quelqu'un m'explique!
    Le lendemain de cette catastrophe, je descendais à la machine comme si rien ne s'était passé.
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    MessageSujet: Re: De bâbort à Tribord, 30 ans après   De bâbort à Tribord, 30 ans après Icon_minitimeLun 30 Nov - 2:06

    Les parlementeuses
    (Mot de mon vocabulaire)

    M/S Tigre, Baie de Diego-Suarez, Madagascar
    Quand il n'y avait plus de place à quai, nous étions obligés de mouiller au large, face à la ville de Diego, les bateaux plats du port venaient charger ou décharger notre cargaison.
    La manœuvre durait plusieurs jours, car bien souvent nous déchargions presque tout le bateau, pour reprendre du fret pour le retour en Europe.
    Le travail s'effectuait avec les treuils du bord qui marchaient à la vapeur, le travail de nuit n'étant pas autorisé pour des raisons de sécurité. Ce qui fait que moi, l'électricien du bord, après ma journée de travail, j'avais quartier libre jusqu'au petit matin, enfin presque, jusqu'à la dernière vedette navette qui assurait la liaison bord/ terre, et bien entendu terre/bord.
    Les pilotes de cette vedette avaient des horaires très stricts, et il ne faisait pas bon louper le coche.
    Quand celle qui devait nous emmener à terre était manquée, nous prenions la suivante, mais quand nous rations celle de terre et que c'était la dernière de la nuit, que pouvait-on faire ?
    On reste sur le rivage, à regarder au loin la silhouette de notre cargo qui se découpe au clair de lune, en se demandant comment faire pour rejoindre le bord, car la prise de service au petit jour est fortement compromise. Quand la première vedette accostera demain matin le cargo, tout le monde aura repris son travail depuis longtemps.J'étais là, dans mes pensées, quand une idée me traversa l'esprit. Souvent, le soir, des indigènes discutent sur la plage, autour d'un feu de bois, je m'approchais d'un groupe, et je racontais ma dernière vedette ratée pour rejoindre le bord. Deux hommes se détachèrent du groupe, et m'emmenaient déjà près de leur barque pour me reconduire à bord, quand les femmes s'en mêlèrent.
    Avec de grands gestes et de grands éclats de voix, elles expliquaient aux deux bénévoles que ce service ne pouvait être gratuit et qu'il fallait me demander le plus cher possible. Les hommes écoutaient et n'osaient interrompre les parlementeuses.
    Je commençais à perdre patience, connaissant le verbiage et les grandes discussions pour de petits faits, quand quelqu'un me tapa sur l'épaule. C'étaient deux autres types d'un autre groupe (des célibataires sans doute), qui voulaient bien me reconduire, pour pas grand chose. Ne voyant pas de femme autour, j'étais sûr que le manège de tout à l'heure n'allait pas recommencer.
    Et nous voici partis de notre côté, laissant les parlementeuses expliquer aux maris patients leur façon de voir les choses sur ce qui est de rendre service aux étrangers. Une barque, deux rameurs, moi au centre, il nous fallut quand même une petite demi-heure pour rejoindre le cargo. A un moment, je mis la main hors de la barque, pour sentir la fraîcheur de l'eau. Plus vite que l'éclair, un rameur me donna un violent coup de pagaie sur la main, ce qui me la fit remettre très vite à l'intérieur. Il n'eut pas besoin de me dire la raison, déjà un petit requin sautait à ma hauteur, me frôlant de près.
    -"Pardon Vazaha*, mais j'avais oublié de te dire, les squales nous guettent tout le temps, et profitent d'un moment d'inattention pour nous surprendre", crut bon de préciser mon sauveur. Mais je préférais de loin avoir un coup sur la main qu'un bras arraché.
    Ce fut le seul incident jusqu'au cargo. J'invitais les deux indigènes à monter également, ils se restaurèrent, je leur offris en plus quelques provisions, et surtout un petit peu d'argent, car toute peine mérite salaire.
    Depuis ma prise en charge sur la plage jusqu'à leur départ, il ne s'était pas écoulé une heure; mais je suis bien certain que là-bas, mes parlementeuses en étaient encore à leurs palabres. Tant pis pour elles.
     * Vazaha : Mot donné aux blancs par les indigènes (prononcez vaza).
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    MessageSujet: Re: De bâbort à Tribord, 30 ans après   De bâbort à Tribord, 30 ans après Icon_minitimeLun 30 Nov - 23:37

    Le novice et le bosco

    Mauvaises relations 
    En toute logique, sur tous les bateaux embarqués de ma carrière, j’ai toujours vu de bonnes relations entre le Maître d'équipage (le bosco) et le novice pont, l'un étant le formateur de l'autre depuis la nuit des temps.
    Sauf que cette fois-ci, force est de dire que la logique ne suit pas.J'avais remarqué que sur ce bateau en question, le novice et le bosco n'étaient pas en très bons termes, et que même, ils se faisaient carrément la gueule.
    Un jour que je rencontrais seul le nono dans une coursive, je me risquais à lui demander le pourquoi de la chose,
    -"Voilà Maurice, commença-t-il, cela date du dernier bateau que j'ai fait avec ce bosco. 11 ne pouvait pas me voir, car mon père, dans une autre compagnie, est plus gradé que lui, alors il m'en veut, mais ce n'est pas là toute l'histoire. Sur ce dernier bateau donc, il me rendît la vie impossible, si bien qu'en débarquant, je lui en voulais à mort. Un soir dans un village voisin du mien, en boîte, je me fais draguer par une femme pas trop mal, mais beaucoup plus vieille que moi, elle aurait même pu être ma mère, maïs comme elle avait l'air d'en vouloir, je l'ai suivie chez elle, et... toute la nuit, elle en redemandait.
    Ce n'est qu'au petit matin que j'ai eu la trouille de ma vie, en regardant sur la table de nuit de ma compagne d'un soir, j'ai reconnu sur une photo mon fameux bosco. Le hasard fait bien les choses, c'était le mari de la dame qui devait débarquer quelques jours après moi.
    Devant mon trouble évident, elle me demanda la cause de ma haine envers son mari, et je lui racontai le tout, sans rien oublier.
    Elle m'écoutait gentiment, pas étonnée du tout que je dise tant de mal à la fois de son mari et me promit d'essayer d’y remédier.
    Peut-être, termina le nono, que croyant bien faire, elle en fit trop, car j'ai l'impression que le bosco m'en veut encore plus que le voyage dernier".

    Elle ne lui a quand même pas avoué qu'elle s'est offerte le nono?   Allez savoir.


    Dernière édition par maurice renard le Mer 2 Déc - 23:29, édité 1 fois
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    MessageSujet: Re: De bâbort à Tribord, 30 ans après   De bâbort à Tribord, 30 ans après Icon_minitimeLun 30 Nov - 23:39

    Hollande, port d' Amsterdam,

    M/S Ville de Rouen
    Que de bons souvenirs de cette trop courte escale. Arrivé en fin d'après-midi au port, la manœuvre d'amarrage tout juste terminée, je décide de faire un petit tour à terre. Les quais sont pratiquement en centre ville, je voulais trouver une banque ouverte pour retirer de l'argent local. Après avoir cherché en vain, il ne me restait plus qu'à demander à un passant.
    La première personne que je rencontrais était une charmante jeune fille, je lui demandais en un anglais désastreux une banque encore ouverte qui voudrait bien me changer de l'argent français en devises du pays. Ma demande légitime ne dut pas la convaincre, car m'écoutant quand même jusqu'au bout d'un air amusé, elle me répondit à ma grande surprise dans un français presque impeccable:
    -"Tout ce baratin pour me draguer, tu ne manques pas d'imagination, allez viens".
    Et en fait de banque, je me suis retrouvé chez la demoiselle où pendant une bonne partie de la nuit, elle me montra ses trésors secrets.
    Sur un autre bateau, le même épisode faillit se renouveler, mais pas à mon avantage.
    Ce soir-là, je demandais à une autre jeune fille circulant à bicyclette un bar qui prendrait de l'argent français. Elle ne m'écouta même pas jusqu'au bout, enfourchant son vélo, elle s'enfuit. Surpris par son attitude, je décidais de chercher moi-même, quand au loin, venant dans ma direction hurlait une voiture de police. Instinctivement, je me cachais entre deux voitures. J'avais bien fait, car dans le véhicule, à côté des policiers, je reconnus la fille à qui j'avais essayé en vain de demander un renseignement. Il valait mieux ne pas se faire voir; écœuré, je rentrais à bord en longeant les murs. Je me demande toujours ce qui passa par la tête de cette fille ce soir-là, alors que quelques mois plus tôt, pour un renseignement similaire, je me retrouvais dans le lit d'une belle blonde.
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    MessageSujet: Re: De bâbort à Tribord, 30 ans après   De bâbort à Tribord, 30 ans après Icon_minitimeMer 2 Déc - 23:44

    Les suicidés

    Récits malheureusement réels
    Ne pas parler des choses tristes serait injuste, la vie de marin de commerce n'est pas toujours drôle pour certaines personnes qui, pour des raisons inconnues, décident de mettre fin à leurs jours.
    Mon expérience acquise dans ce domaine bien malgré moi m'apprit que les suicidés se donnaient toujours la mort dans leur profession.
    C’est ainsi qu'un maître d'hôtel se pendit dans la lingerie avec un drap. Un bosco (Maître d'équipage) se jeta du haut du plus grand mât, et s'écrasa sur le pont. Un électricien s'enroula des câbles dénudés autour du corps et, branchant le tout sur une armoire électrique, fut sans doute le premier homme à mourir d'une version personnelle de chaise électrique. Du temps des bateaux à vapeur, un chauffeur (personne alimentant en permanence les chaudières en charbon), se pendit dans la chaufferie. Son collègue étant accusé d'assassinat dut, avec un mannequin de quatre-vingt kilos, prouver en essayant de reconstituer le drame qu'il aurait été incapable de pendre son compagnon.
    Un suicide dont j'ai été le propre témoin. Sur le M/S Tigre, au large de Cap-Town, un après-midi, un élève-officier pont se dirige vers l’arrière du navire, une bouée de sauvetage autour du cou. A tous ceux qui lui demandent où il va, il répond en riant qu'il va se jeter à l'eau.
    Nous prenons tous cela pour une bonne farce, connaissant bien l'individu, et surtout, n'ayant rien remarqué d'étrange dans son comportement, à part bien entendu cette fameuse bouée autour du cou. Quelques temps après, on entend la corne de brume, et un matelot reconnut l'alerte d'un homme à la mer. Ce n'était plus une blague, il s'était vraiment jeté par-dessus bord.
    Dans un pareil cas, on se doit de respecter scrupuleusement le code maritime, à savoir revenir sur les lieux supposés de la chute, mettre un canot de sauvetage à l'eau, et passer trois fois sur l'endroit où est censé avoir eu lieu le drame, chaque membre de l'équipage scrutant les flots pour tenter d'apercevoir le rescapé, en plus, à chaque passage, actionner la corne de brume, pour signaler sa présence.
    Mais cette fois-ci, les chances de retrouver notre homme étaient bien minces, car à l'approche du Cap, les requins étaient très nombreux, et nous n'avions aucune chance de le voir agrippé à sa bouée en train de nous attendre.
    Les trois passages effectués, il fallut bien se rendre à l'évidence, l'homme était bel et bien perdu en mer.
    Le Commandant se devait de coucher sur son livre de bord: perte d'un homme tel jour telle heure à tel endroit. Triste fin pour un jeune qui n'avait pas supporté cette vie de futur marin.
    Un autre genre de suicide dont j'ai également connu la victime. Un jeune matelot embarque début décembre au Havre. A sa fiancée en larmes sur le quai, il lui promet d'être dans ses bras pour Noël.
    Avant de quitter l'Europe, nous faisons du cabotage. A Dunkerque, le lendemain, notre homme pour la manœuvre d'amarrage avait imaginé un plan pour se faire porter pâle. Il tombe volontairement de coté sur un guindeau (treuil à axe horizontal, qui sert à enrouler les cordages), pour juste se démettre l'épaule, mais avec la force du choc du navire sur les bouées protégeant le quai, sa chute se trouve amplifiée, et il tombe bien sur le guindeau, mais en se brisant l'épaule. La colonne vertébrale en ayant pris un coup, il se retrouve en effet pour Noël à terre, mais dans un fauteuil roulant jusqu'à la fin de ses jours.
    Sa chérie voulant faire sa vie avec un homme sur ses deux jambes le quitte, et notre ancien matelot se tire une balle dans la tête de désespoir.
    L# liste est déjà assez longue comme cela, arrêtons là ici si vous le voulez bien.
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    MessageSujet: Re: De bâbort à Tribord, 30 ans après   De bâbort à Tribord, 30 ans après Icon_minitimeMer 2 Déc - 23:56

    Animaux à bord Nos amis les bêtes et nous.

    Quelquefois lorsque j'embarquais sur un nouveau bateau, se trouvaient soit un chat, un chien et même une fois le chef cuisinier était revenu de terre avec un oiseau. Il obtint l'autorisation de se faire confectionner une volière par le service entretien pour son compagnon à plumes.
    Au fil des voyages, la volière s'agrandit, mais ces volatiles eurent une fin tragique, car un novice quelque peu éméché et possédant une carabine à air comprimé, un soir de déprime fit un carton presque à bout portant, et les décima tous.   Je ne vous raconte pas la colère du responsable des oiseaux, amenant le coupable à coups de pompes dans le derrière chez le Commandant, il fut catégorique.
    -"Commandant, c'est bien simple, c'est lui ou moi. Si vous ne le débarquez pas immédiatement, c'est moi qui fais ma valise".
    Comme c'était le chef cuisinier, et que le novice avait vraiment fait une faute grave, on le débarqua au premier port. Triste fin pour ces compagnons qui nous apportaient un petit peu de bonheur en les contemplant.
    -L'histoire de ce chien qui fut trouvé errant sur un quai à Alger. Maigre mourant de faim, il fut recueilli et soigné par l'équipage. Il devint notre mascotte. Tout le monde l'adorait. On le voyait tantôt sur le pont, tantôt aux cuisines pour réclamer sa pâtée, à la passerelle même où les officiers l'avaient également adopté.
    Justement, un jour, le chien se trouvait à la passerelle. De retour à Alger pour quelques jours, dès la manœuvre d'amarrage terminée, des civils montèrent à bord, soit des gens de l'agence, soit des douaniers ou toute autre personne habilitée à monter à bord. Un groupe s'avança sur le pont, notre brave chien les voyait arriver. A un moment, il se mit à grogner, et personne ne put le retenir, il s'élança dans les coursives et alla mordre une des dix personnes.
    L'homme ne nous fit pas trop d'histoire, il s'avéra que ce type, dès qu'il voyait le chien sur les quais, le chassait à coups de pieds. La pauvre bête ayant reconnu son bourreau voulait se venger. Durant toute la présence de l'individu à bord, le chien dut être enfermé, tant il était énervé. Il redevint calme dès son départ, et put enfin être libéré.
     -Quelques chats aussi furent nos compagnons de voyage, mais pour eux, la vie à bord devenait compliquée, car ils souffraient tous de la maladie du fer, en se léchant constamment.       Ils mourraient presque tous d'eczéma. Un soir j'évitais que l'un d'eux ne passe par-dessus  bord, car un matelot complètement ivre, cherchait le félin partout pour, se vantait-il, le balancer par-dessus bord.
    Étant sans doute aussi éméché que lui, je ne le lâchais pas d'une semelle parce que si je ne réussissais pas à l'empêcher de jeter l'animal à l'eau, je m'étais juré de balancer le coupable également par-dessus bord pour faire justice. Heureusement pour tout le monde, il ne trouva jamais l'animal ce soir-là, et le lendemain complètement dé-cuité, il ne pensait plus à sa folie de la veille.
    -Un autre chien appelé "Bibine" sur un cargo. Les matelots lui servaient de la bière dans un couvercle de boîte de cirage, d'où son nom. La pauvre bête est morte d'une cirrhose.
    Et pour finir, ce dernier chien, il appartenait à un officier pont. Le pauvre, toujours enfermé dans la cabine, ne sortant jamais, il serait certainement mort, si le destin n'en avait pas décidé autrement. Pendant une escale d'amarrage en France, l'équipage pont testait des aussières en nylon pour remplacer les traditionnelles cordes en chanvre trop lourdes. La manœuvre se passa mal, un filin cassa net et balaya le pont. Notre officier se trouvant sur la trajectoire eut les deux jambes cassées.
    Son épouse appelée pour récupérer les affaires de son mari ne voulut pas s'encombrer du chien et nous le laissa. Il était temps, la pauvre bête qui restait toute la journée dans son panier trop petit pour lui avait les deux pattes avant ankylosées, il ne pouvait plus s'en servir.
    A force de patience et d'amour envers cet animal, et surtout beaucoup de séances de rééducation sur le pont, en deux mois, il avait retrouvé l'usage de ses pattes, à la grande joie de tout l'équipage qui  avait participé à la guérison de notre petit malade.
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    MessageSujet: Re: De bâbort à Tribord, 30 ans après   De bâbort à Tribord, 30 ans après Icon_minitimeVen 4 Déc - 23:14

    A Curaçao, le maître et le novice

    Sortie non autorisée du novice seul
    A Curaçao, et d'ailleurs dans tous les ports dits à risques (liste établie par les Armateurs, en fonction des événements politiques, des relations avec la France, et des tas de choses encore que les simples marins que nous étions n'avaient pas à savoir), le novice, mais également tout membre de l'équipage n'ayant pas atteint la majorité, ne pouvait descendre à terre sans être accompagné et pris en charge par un Maître.
    Je me retrouvais donc un soir consentant pour "sortir" le novice. Je dis bien consentant, car ce n'était pas une petite affaire, il fallait signer un registre chez le Commandant, car dès cet instant ma responsabilité était engagée, et quoi qu'il arrive au novice, on se retournait sur le signataire. Donc pas question pour moi de me cuiter ce soir-là, encore moins de ramener une fille à bord, il fallait que je sois tout à mon devoir de chaperonner le nono.
    Il fallait bien que ce jeune homme puisse aussi profiter des escales et faire quelques emplettes à terre s'il en avait envie.
    Nous voici donc sur la terre ferme tous les deux, et quoi d'autre à faire, sinon de se rendre dans un bar, les boutiques étant fermées vue l’heure avancée de la soirée.
    Pas la peine de rentrer dans la ville, le premier bistrot venu ferait très bien l'affaire. Comme dans tous les ports du monde, les bars à proximité des ports sont des bordox (bordels, appellation maritime ou parcs à buffles). Mais, comme annoncé plus haut, il n'était pas question pour moi de flirter, encore moins de laisser le novice s'abandonner au penchant si naturel d'un marin en bordée.
    Attablé donc dans la salle, des canettes de bière devant nous, discutant avec le nono de choses et d'autres, je n'avais pas remarqué qu'une "fille" s'approchait de nous. Elle s'adressa à moi, et malgré mon ignorance de sa langue, je compris qu'elle me proposait la botte, car il y a des gestes et des signes qui ne prêtent pas à confusion.
    Tout à mon devoir de protection du novice, je voulu lui faire comprendre que malheureusement ce soir-là, je devais faire abstinence et, pour renforcer mon explication gestuelle, je lui désigne le jeune homme à côté de moi.
    Elle dut mal comprendre mes explications, car se saisissant en souriant de deux bouteilles de bière, et en tapant l'un contre l'autre les goulots, elle voulait de cette façon m'indiquer que deux hommes ensemble ne pouvaient pas faire grand chose.
    Je compris à cet instant qu'elle n'avait rien saisi de ce que j'avais essayé de lui dire au sujet du novice, mais par contre, que son imagination partait ailleurs sur nous deux. Pour couper court, je lui pris des mains les canettes, et je tapotais les bouteilles, l'une sur l'autre, le goulot de l'une au cul de l'autre.
    Horrifiée, comprenant enfin ce que je voulais bien lui faire croire, elle s'enfuit.
    De tout le restant de la soirée, nous eûmes une paix royale avec ces dames qui, par contre, nous regardaient de travers.
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    MessageSujet: Re: De bâbort à Tribord, 30 ans après   De bâbort à Tribord, 30 ans après Icon_minitimeVen 4 Déc - 23:20

    Panne de ramonage sur l'Isara

    Toutes les vingt-quatre heures, une séquence automatique de ramonage se mettait en route pour nettoyer l'ensemble de la chaudière principale.
    Depuis quelques jours déjà, le graisseur chargé de la chaudière avait prévenu le chef mécanicien. Quelque chose ne tournait pas rond dans le système, la séquence avait du retard dans le programme ou bien des parties entières n'étaient pas nettoyées. Bref, il fallait s'attendre à une panne plus conséquente, et parer au mieux car si le ramonage ne s'effectuait plus convenablement, la chaudière risquait de s'encrasser et de ne plus fonctionner.
    Ce système de séquence automatique n'était pas d'origine, il était encore sous garantie, et chance pour nous, dans deux jours le navire mouillait un port français. Par contre, en attendant les spécialistes pour le dépannage, il nous fallait ramoner, mais manuellement.
    C'est comme un téléviseur dont on se sert de la télécommande pour le faire fonctionner. Si la télécommande ne "marche" plus, on peut toujours commander la télé par ses propres boutons de réglage, sauf que dans le cas présent, les boutons de réglage (les ramoneurs manuels) étaient dispersés tout autour de la chaudière, une masse énorme de plus de vingt mètres de haut, sur dix de long et de large.
    On accédait aux parties supérieures par des passerelles métalliques qui, en temps normal, ne servaient que pour des contrôles de routine, et surtout au port quand la machine est arrêtée et la chaudière éteinte.
    Dans le cas présent en fonctionnement normal de la machine, il fallait être fou pour s'y aventurer tant la chaleur était suffocante. En y montant à mon tour pour actionner le ramoneur manuellement, la tête enrubannée de chiffons mouillés, je me disais qu'il fallait vraiment être obligé pour faire un tel travail. Seulement cinq minutes de ce supplice, et il nous fallait un bon quart d'heure de récupération sur le pont pour reprendre son souffle, et replonger dans la fournaise.
    Sur ce bateau, ma femme voyageait avec moi. Au lieu de récupérer sur le pont, je suis allé dans ma cabine me reposer; en me voyant de la sorte, tout en sueur, enroulé de chiffons et surtout suffoquant, elle me mit deux claques magistrales, pour me remettre les esprits en place m'avoua-t’elle plus tard. La surprise fut telle qu'effectivement je récupérais vite, mais bientôt, il fallait retourner au supplice. La deuxième fois me parut plus supportable, peut-être l'habitude ou les gifles de l'épouse qui m'avaient secoué. Le ramonage manuel se terminait malgré tout, le lendemain les spécialistes montaient à bord. Ils modifièrent toute l'installation pour que pareille panne ne se reproduise plus jamais.
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    MessageSujet: Re: De bâbort à Tribord, 30 ans après   De bâbort à Tribord, 30 ans après Icon_minitimeVen 4 Déc - 23:23

    Tahiti Paradis terrestre

    Dans les années soixante, quand on louait un bungalow, la vahiné était fournie avec*. Nous n'avions pas besoin de cela, elles montaient à bord toutes seules, même pas pour se vendre, mais s'offrir à nous. Le paradis, vous dis-je.
    Sauf qu'une fois, cela a failli me coûter cher. Je prends la première qui s'offre à moi (la deuxième n'était pas mal non plus merci, mais une à la fois me suffisait amplement), sans savoir qu'elle appartenait à un légionnaire qui, la cherchant partout et, grâce au téléphone arabe, finit par la retrouver dans ma cabine.
    Il m'expliqua que cela ne se faisait pas, que si je la lui avais demandé, il se serait fait un plaisir et un devoir de me la prêter, tout le cinéma quoi.
    Je me voyais mal parti, mais ayant prouvé ma bonne foi, que je ne savais pas que la petite était maquée, promis juré, l'aventure se termina par une bonne cuite commune, et la fille nous prouva que deux types ensemble ne lui faisaient pas peur.
    On avait dû lui apprendre à faire l'amour, pas la guerre.
    - Une autre histoire à propos de la légion, quelques années plus tôt, un légionnaire se fait virer d'une boîte de nuit, il rumine sa vengeance, et revient en pleine nuit, après la fermeture, avec un bulldozer d'un chantier voisin, pour tout raser, il ne restait plus rien de l'établissement.
    Plainte déposée par le propriétaire, le Commandant de la légion est venu à la barre pour le jugement et a calmé le plaignant avec un chèque généreux, couvrant largement la casse.
    Prestige de l'armée ?

    *Sur le contrat de location, elle était citée comme cuisinière, mais personne n'était dupe.
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    MessageSujet: Re: De bâbort à Tribord, 30 ans après   De bâbort à Tribord, 30 ans après Icon_minitime

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