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Le Ville d'Alger, transporteur de troupe pendant la guerre d'Algérie
Après cinquante ans, il y a prescription pour raconter les atrocités de cette guerre.
Mon frère Alain plus âge de moi de six ans, du temps de son incorporation sous les drapeaux, faisait partie de la classe qui effectua le plus de son temps d'armée en Algérie.
Seulement deux mois de classe en France et, embarquant sur le paquebot Ville d'Alger (transporteur de troupes)
Il dû faire 28 mois de service pendant cette affreuse guerre.
Il ne fut jamais combattant sur le terrain. Non à cause d'une quelconque combine mais, comme il avait une forte connaissance en radio, on le nomma responsable des relations entre les soldats combattants et le Poste central. C'est lui qui, recevant les ordres de Paris, devait les transmettre aux officiers sur le terrain.
En plus de cette fonction, quand des prisonniers étaient amenés dans ses locaux, c'était à lui de les faire parler afin d'avoir soit des renseignements sur l'ennemi, soit des positions de cache.
La méthode le plus courante était la fameuse gégène... appareil qui, en branchant une électrode sur les parties intimes du prisonnier, l'autre sur la langue... s'il ne parlait pas... un petit coup de manivelle et... des hurlements de douleurs.
Rares sont les prisonniers qui ne parlaient pas après un tel supplice.
Mon frère, loin de faire comme les autres, avait sa propre combine pour faire parler les prisonniers sans aucun sévisse.
Il avait fait des enregistrements de collègues qui, questionnant les prisonniers en méthode barbare Lui servait pour les faire parler sans aucun mal.
Il séparait les prisonniers, chacun dans une pièce différente. Il les faisait mariner quelques heures, mettait en route son magnétophone ; On entendait des hurlements dans tout le bâtiment...
Chacun des prisonniers bien sûr pensait que c'était son collègue qui se faisait ainsi maltraité.
Il suffisait à mon frère, après avoir coupé son appareil, de rentrer dans la pièce où était l'individu mort de peur.
Il disait simplement : Bon, tu as entendu ce que je viens de faire à ton collègue, alors si tu ne veux pas le même traitement, tu vas gentiment répondre à mes questions.
Il avait ainsi tous les renseignements qu'il voulait, sans aucune brutalité.
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